Tres difficile de savoir ce qui se passe quand on n'a pas d'acces a la toile! Mais voici quelques titres qui pourraient donner des indications sur la suite des evenements:
http://www.lepoint.fr/actualites-monde/un-sommet-en-vue-a-nairobi-pour-resoudre-la-crise-en-rdc/924/0/288052
http://www.rtlinfo.be/rtl/news/article/190229/--Il+ne+faut+pas+que+RDC+devienne+un+nouveau+Rwanda+(Brown)
Kouchner au secours de Kabila:
http://www.lexpress.fr/actualites/2/l-ue-promet-d-aider-rdc-mais-tempere-idee-d-force_81056.html
2 comments:
a relire , tout était dit et bien dit
Témoignage devant un comité qui explore « Le rôle des
États-Unis d'Amérique dans la consolidation de la paix
et de la sécurité dans la région des Grands Lacs
africains »
Sous-comité des Affaires africaines
Comité des Affaires étrangères
Sénat des États-Unis d'Amérique
24 octobre 2007
Mauro De Lorenzo
Resident Fellow, Foreign and Defense Policy Studies
American Enterprise Institute
mauro.delorenzo@aei.org
M. le président Feingold, sénator Sununu, distingués
membres du sous-comité, merci de m'avoir donné
l'occasion de venir témoigner devant vous
aujourd'hui.
Un revirement remarquable
Contrairement à ce qu'on pourrait penser, les
perspectives en faveur d'une paix et d'une
sécurité durable dans la région des Grands Lacs sont en
fait meilleures aujourd'hui qu'elles ne l'ont
été depuis le milieux des années 1980. De plus,
l'implication discrète des États-Unis là-bas pendant
le mandat de deux administration successives a joué un
rôle important dans ce revirement remarquable.
Au cours des années 1990, une série de crises inter
reliées au Congo, au Rwanda, au Burundi et en Ouganda ont
débouché sur certaines des pires horreurs depuis la
seconde guerre mondiale.
Aujourd'hui, dix ans plus tard, le Rwanda est non
seulement en paix, mais il est devenu un modèle en matière
de politiques économiques et commerciales, de bonne
gouvernance et d'utilisation judicieuse de l'aide
(internationale). Le pays progresse lentement mais sûrement
vers la réconciliation. Les dirigeants du pays ont souvent
tort d'avoir moins confiance qu'ils ne devraient
dans la permanence de leurs réalisations, ce qui les rends
extrêmement frileux dans leur gestion de l'espace
médiatique et politique. Nous pourrons nous attendre à
davantage de libéralisation dans les années à venir, au
fur et à mesure qu'ils deviendront plus confiant que
les promoteurs de l'idéologie qui a permis le génocide
de 1994 ne seront plus en mesure d'utiliser la presse et
les libertés politiques pour se rebrancher à la
population. De manière plus significative pour la paix et
la sécurité, en 2004 le Rwanda a pris une décision
stratégique en adoptant une politique étrangère plus
pragmatique, en accordant une place réduite à l'usage
de la force et davantage au dialogue pour résoudre les
différents qu'il avait avec ses voisins.
Conséquemment, les rapports bilatéraux, d'une part
entre le Rwanda et l'Ouganda et avec le Congo et le
Burundi d'autre part, n'ont jamais été meilleurs.
Le Burundi bénéficie également d'une paix fragile
mais réel, sauf pour une faction du parti le plus
extrémiste dans ce conflit, le Palipehutu-FNL. Le crédit
pour ce progrès revient aux acteurs politiques burundais
eux-mêmes (avec l'appui crucial des médiateurs et des
militaires sud-africains), mais il faut également
mentionner ici le travail de l'ancien représentant de
la Chambre du Congrès, Howard Volpe et des ses collègues
du Woodrow Wilson Center, dont le Burundi leadership
Training Program, appuyé par le Office of Transition
Initiatives de l'USAID, a créé un espace de dialogue
unique qui a aidé les Burundais des deux camps à se faire
mutuellement confiance. L'implication des ONG des
États-Unis est tout aussi fondamentale dans cette région
que l'action gouvernementale.
Le Congo n'est pas encore entièrement pacifié, mais
grâce à un appui international massif – y compris un
appui substantiel des États-unis en faveur de la MONUC1 -
des élections démocratiques y ont eu lieu en 2006.
Lorsqu'on évalue le progrès réalisé au Congo, il est
utile de garder à l'esprit que le pays n'a jamais
été bien organisé, ni entièrement capable
d'administrer son territoire. L'armée y a toujours
été une force prédatrice. Aussi, le succès d'une
intervention doit y être mesuré en utilisant des critères
réalistes. Pour de nombreuses années à venir, le pays
demeurera désordonné et ses institutions publiques
enclines à violer les droits de la personne et ce, même si
la communauté internationale continuait à s'impliquer
sérieusement dans le pays. Si la communauté internationale
devait mettre fin à son implication, la plupart des gains
qui ont été réalisés depuis 2003, serait inversés.
La plus grande menace contre la paix au Congo se trouve au
Kivu – comme cela a été le cas depuis plus de quarante
ans. La présente confrontation entre le gouvernement
congolais et les forces menées par Laurent Nkunda pourrait
potentiellement faire dérailler la transition congolaise et
effacer les gains réalisés dans la région toute entière.
Mais, si cette crise est gérée prudemment, ce n'est
pas fatalement ce qui va se passer. Les États-Unis ont un
rôle important à jouer, par l'entremise de leur
gestion du processus Tripartite Plus et, par leur capacité
à pourvoir contribuer à définir la mission et la doctrine
de la MONUC.
Il est important que les obstacles à la paix qui
demeurent, aussi sérieux soient-ils, ne viennent pas
obscurcir les tendances fondamentales qui sont
essentiellement positives. Dans cette évolution, les
État-Unis ont joué un rôle positif, que ce soit dans les
efforts de médiation de la fin des années 1990,
jusqu'au présent cadre de la Tripartite Plus. Je
m'attends à ce que les États-Unis continuent à jouer
un rôle important, particulièrement s'ils augmentaient
les financements ciblés dans des domaines clés où cela
auraient un impact des plus immédiats : la réforme du
secteur de la sécurité et la DDR, l'intégration
économique régionale, le processus de la Tripartite Plus
et le maintient de la mission de la MONUC.
Les Tutsis congolais et le « problème Nkunda » dans le
Nord-Kivu
Le brigadier général Laurent Nkunda, est un officier
tutsi congolais qui était auparavant un commandant dans le
mouvement rebelle RCD2, et qui a refusé d'être
intégré dans l'armée congolaise après la création
du gouvernement de transition en 2003. Il contrôle un
territoire au Nord-Kivu et maintient sur un pied de guerre
une force militaire substantielle dont les capacités, selon
certains rapports, excéderaient celle de l'armée
congolaise elle-même. Il justifie son refus de rejoindre
l'armée nationale – et conséquemment, d'accepter
la dispersion de ses forces partout au pays – par un
rappel des peurs des Tutsis pour leur sécurité dans
l'est du Congo3 qui est relié à la présence du groupe
de rebelles rwandais des FDLR – qui sont ce qui reste des
milices qui ont commis le génocide rwandais en 1994 et qui
demeurent cachés dans les collines et les vallées du Kivu
– et des milices Maï-Maï congolaises, qui ont des liens
avec les extrémistes ethniques au sein de
l'establishment politique congolais4. Plusieurs milices
Maï-Maï du Kivu ont également refusées d'être
désarmées et d'être intégrées dans l'armée
nationale, en dépit d'ordres à cet effet.
Si le passé est garant de l'avenir, alors les peurs de
la communauté tutsi congolaise sont justifiées. Les
récentes émeutes violentes qui ont brièvement chassées
les Nations Unies de Moba ont été causées
par de simples rumeurs (non-fondées), selon lesquelles les
Nations Unies étaient en train de planifier le rapatriement
de réfugiés tutsis congolais. Les peurs des Tutsis
congolais de se voir à nouveau expropriés, expulsés ou
tués, comme ce fut le cas au début des années 1960, 1993,
1996, 1998 et en 2004, expliquent pourquoi le général
Nkunda recueille un appui substantiel au sein de sa propre
communauté.
En d'autres mots, la présente crise dans l'est du
Congo est politique et fondamentalement reliée à
l'architecture des forces de sécurité dans l'est.
Il ne s'agit pas ici d'un cas individuel. La
question du statut de la citoyenneté des Congolais
banyarwanda – à la fois Hutu et Tutsi – a été à la
cause de combats au début des années 1960. Des
affrontements ont eu lieu à nouveau au début des années
1990, avant que le génocide rwandais n'ait lieu. En
2004, après le retrait des forces de Nkunda de Bukavu suite
à sa tentative pour prendre la ville, Bukavu et Uvira
furent ethniquement nettoyés de Tutsis. On ne leur a pas
permis de revenir et les dirigeants locaux de la ville ont
exprimé leur satisfaction, parce que cette dernière est
maintenant « nettoyée ». Ceci a été suivi par le
massacre de 150 réfugiés Tutsis congolais dans le camp de
réfugiés de Gatumba, au Burundi, par une force conjointe
d'unités du FNL5, des Maï-Maï et des FDLR6, qui
avaient apparemment des liens avec des autorités
congolaises. Cette année le Département d'État et le
Département de la Sécurité Intérieure (Department of
Homeland Security) ont installé aux États-Unis des
centaines de survivants de ce massacre.
Parce que Nkunda est la représentation des peurs
rationnelles de cette communauté, sa disparition de la
scène ne changera pas le problème, et ce contrairement aux
espoirs de certains observateurs extérieurs qui prennent
connaissance de la situation pour la première fois et qui
cherchent une solution facile. Si jamais il était tué ou
arrêté ils y a plusieurs commandants qui peuvent le
remplacer à pied levé. De plus, si jamais il faisait des
concessions significatives au gouvernement congolais, il
perdrait rapidement l'appui de ses commandants, de ses
soldats et de ceux qui l'appui financièrement - et il
perdrait toute pertinence politique. Comme virtuellement
tous ceux qui font partie de l'appareil politique et
militaire congolais.
Entre 2002 et maintenant, la carrière de Nkunda a été
sérieusement entachée à cause de la conduite des forces
qui servaient sous son commandement et qui contrevenait
clairement au droit international. Mais, quand on le pointe
du doigt pour qu'il soit puni, alors que les crimes des
autres leur ont été pardonnés, cela renforce le sentiment
fataliste d'isolation au sein de la communauté tutsie
qui amène certains de ses dirigeants à conclure qu'ils
ne peuvent espérer avoir une place au sein du nouveau Congo
démocratique.
La position de Kabila
On ne pourra pas non plus résoudre le problème en faisant
pression sur le président Kabila. Ce dernier est trop
faible pour contrôler les politiciens extrémistes qui
exigent depuis longtemps que les Banyarwanda (à la fois
Hutu et Tutsi) soient expulsés du pays (la première guerre
congolaise en 1996 fut déclenchée par une telle
tentative), et qui avaient lancé des grands cris
d'alarme plus tôt cette année, lorsque le gouvernement
négociait avec Nkunda. Ces partisans de la ligne dure
exigent une solution militaire de la part du président et,
parce que sa base politique au Congo est si étroite
(essentiellement au Kivu, dans certaines parties du
Nord-est, et dans la région d'origine de son père au
Katanga), il ne peut pas « perdre » politiquement le Kivu
et espérer se maintenir fermement au pouvoir. Kabila
n'est pas la cause de cette crise, sauf que son
leadership a été incompétent et qu'il fait montre
d'un manque de vision. Il n'y a pas de preuve
qu'il est personnellement anti-tutsi, même s'il a
pris plaisir à instrumentaliser le sentiment anti-rwandais
au Kivu dans le cadre de sa stratégie de victoire
électorale en 2006.
Par rapport à cette question, la vulnérabilité personnel
de Kabila est amplifiée par des rumeurs persistantes,
presque certainement sans fondements, selon lesquelles il
aurait lui-même une mère tutsie – une allégation
déployé contre lui avec grand effet par son opposant
Jean-Pierre Bemba au cours des élections de 2006. La marge
de manoeuvre de Kabila pour en arriver à un marché avec
Laurent Nkunda ou pour soutenir des forces politiques
modérées au Kivu est donc très mince.
Ironiquement c'est le processus démocratique de 2006
lui-même qui a produit la constellation politique qui a
renforcé les extrémistes du Kivu. Ceci fait en sorte
qu'il est très difficile pour Kabila d'aller à
l'encontre de leurs souhaits. Nkunda et ses partisans
sont très conscients de ce fait et cela renforce leur
volonté de ne pas être désarmés et de ne pas faire
confiance au gouvernement.
Pour cette raison, les conditions ne sont pas mûres pour
un règlement politique de la confrontation au Nord-Kivu.
Les conditions ne seront pas mûres tant que Kabila
n'aura pas réussi à élargir sa base politique en RDC,
possiblement en s'alliant avec des groupes politiques
qui sont forts au Kasaï, au Bas-Congo, ou en Équateur.
Ceci le rendrait moins dépendant des faveurs des
personnages les plus extrêmes dans le paysage politique du
Kivu, et plus à même d'habiliter des modérés.
De plus, comme la MONUC s'est récemment ouvertement
alliée à un gouvernement, qui est lui-même dépendant
d'extrémistes anti-banyarwanda, la crédibilité de la
MONUC parmi les Tutsis congolais est présentement nulle.
Cela limite la capacité de la MONUC en tant
qu'intermédiaire neutre et peut potentiellement nuire
à sa réputation, comme je l'explique plus bas.
La politique des États-Unis et de la MONUC devrait être
centrée sur une gestion de la crise qui minimise les
risques de retour à la guerre dans la région et ce,
jusqu'à ce qu'une solution politique devienne
réalisable.
Quatre scénarios risqués
Un certain nombre d'analystes qui ont une connaissance
approfondie de la région, croient que la crise au Nord-Kivu
ne représente pas un risque significatif pour le nouvel
ordre démocratique au Congo, ou pour la sécurité des
États voisins. Mais, il y a au moins quatre scénarios au
terme desquels une tentative de règlement par la force de
la crise débouche sur des résultats plus tragiques.
Scénario 1 : L'armée congolaise attaque les forces de
Nkunda, avec l'appui logistique de la MONUC et est
défaite. Les forces de Nkunda sont bien entraînées et
expérimentées et, par-dessus tout, elles ont ont une
compréhension très claire des enjeux, elles ont le
sentiment qu'elles sont en train de se battre pour la
survie de leur communauté. À cause d'une telle
défaite Kabila serait alors fatalement affaiblie comme chef
et pourrait être forcé de quitter la présidence. Si des
unités de la MONUC devaient essuyer des pertes, la mission
serait peut-être forcée, par les pays qui contribuent des
troupes, de se retirer ou de se replier à toute fin utile
comme une tortue dans sa carapace jusqu'à la fin de son
mandat. Le résultat serait également de mettre en péril
la capacité des Nations Unies a déployer ailleurs sur le
continent d'importantes et ambitieuses missions de
maintien de la paix. Des actions de ce types sont
envisagées et, selon moi, seraient très mal avisées.
Scénario 2 : Kabila cède aux demandes de Nkunda, laissant
tomber les accusations qui pèsent contre lui et lui
permettant de s'intégrer dans l'armée nationale
tout en demeurant dans l'est avec ses forces plus ou
moins intactes. Kabila serait alors perçu comme faible et
perdrait l'appui de sa base. Il pourrait ne pas survivre
comme chef, ouvrant l'espace politique à une
compétition déstabilisatrice pour le pouvoir.
Scénario 3 : Nkunda cède aux demandes de Kabila,
acceptant l'intégration dans l'armée nationale
pour lui-même et pour ses hommes. Il serait probablement
écarté par ses propres officiers et par ses partisans
avant même qu'une telle entente ne puisse être mise en
oeuvre. Ces hommes poursuivraient le combat, parce
qu'ils n'ont aucune confiance dans la volonté,
encore moins dans la capacités, des forces de sécurités
congolaises à protéger leur communauté. Les forces de
Nkunda ont la capacité de poursuivre leur insurrection
pendant de nombreuses années et, elles peuvent le faire
sans aucun appuis du gouvernement du Rwanda. Leurs fonds et
leurs fantassins sont générés à l'interne au sein de
leur communauté.
Scénario 4 : Nkunda est défait militairement par une
opération conjointe FARDC-MONUC7. Il s'agit en fait du
scénario le plus dangereux. Si Nkunda est défait alors que
les FDLR et les milices extrémistes Maï-Maï demeure
encore une force conséquente dans le Kivu, ils s'en
prendront sans doute aux civils banyarwandas. Minimalement,
ils pilleront leur biens et tenteront de les expulser vers
le Rwanda et l'Ouganda. S'ils se montrent plus
audacieux, ils en assassineront plusieurs, comme ils
l'ont fait de manière répétitive par le passé. Ce
scénario signalerait également la retour des FDLR en tant
que force militaire dangereuses aux frontières du Rwanda.
Au cours des derniers mois le Projet ENOUGH et d'autres
observateurs ont déjà documenté des cas connus de
coopération entre les FDLR et des unités de l'armée
congolaise. Devant un tel scénario, le Rwanda pourrait
être forcé d'agir, même si ses propres priorités
nationales lui dicte de ne pas aller s'impliquer au
Congo. De plus, si une victoire militaire qu'elle aurait
facilité débouchait sur le nettoyage ethnique d'une
communauté toute entière, le tort causé à la réputation
des Nations Unies (dont la réputation au Congo a déjà mis
à mal à cause de scandales sexuelles et de trafics
d'or illégaux) serait significatif. À ce propos, il
est important de se rappeler que les FDLR ont été
désignés comme groupe terroriste étranger (Foreign
Terrorist Group) par le Département d'État, et
qu'ils ont été responsables de meurtres ciblés
d'Américains en 1998 dans le Parc National de Bwindi,
en Ouganda. Il ne faut pas les traiter comme comme s'ils
étaient n'importe quel autre parti au conflit.
Un bémol s'applique à tous les scénarios impliquant
une action militaire : Ils augmenteraient tous le niveau
déjà dantesque de violence sexuelle faite aux femmes dans
le Kivu. Les FARDC comptent parmi les principaux auteurs de
cette violence, et toute aide de la MONUC qui permettra au
FARDC de fonctionner plus librement dans la campagne, avant
que ces unités soient disciplinées et sous une ferme
supervision pourrait être considéré comme une
complicité, puisqu'une augmentation de la violence
sexuelle en est une conséquence prévisible. Un appui de la
MONUC qui permettrait, de manière inadvertante aux milices
Maï-Maï et FDLR, qui sont les principaux coupables des
actes de viols, d'avoir une plus grande liberté de
mouvement serait tout aussi dévastateur.
Le rôle des États-Unis
Depuis la fin des années 1990, l'implication des
États-Unis a permis de faire une différence appréciable
dans la région des Grands Lacs. Les acteurs eux-mêmes sont
les véritables responsables des changement positifs qui
sont intervenus, mais les États-Unis sont souvent
intervenus à des moments cruciaux, afin de permettre aux
adversaires de discuter de leurs différents et de trouver
des voies de résolutions. Ce fut le cas durant la période
de tensions entre le Rwanda et l'Ouganda en 1999-2000,
au cours des négociations qui ont mené aux accords de paix
au Congo et au Burundi, et c'est encore le cas
maintenant avec le mécanisme innovateur (presque sans
précédent en fait) de la Tripartite Plus. Ce mécanisme
créer un lieu de discussion pour les représentants de
l'armée et de la sécurité du Congo, du Rwanda, du
Burundi et de l'Ouganda, afin qu'ils puissent se
réunir fréquemment pour résoudre leurs différents de
manière structurée. Cela est efficace en terme de coûts,
produits des résultats, et constitue une forme
d'implication pour les États-Unis qui est bienvenue par
les gouvernements de la région, parce que cela leur permet
de garder le contrôle de l'ordre du jour.
C'est ici, je crois, l'endroit pour saluer la
petite cohorte de professionnels au sein du gouvernement qui
connaissent très bien cette région et qui se sont
attaqués à ses complexités depuis de nombreuses années.
Avec des ressources limités et peu d'attention de la
part des décideurs politiques chevronnés, ils ont fait un
travail remarquable pour aider à consolider la paix et la
sécurité dans la région et pour aider les décideurs
politiques à comprendre une région mystérieuse et
complexe, à propos de laquelle il est très difficile
d'obtenir de l'information fiable.
Une plus grande implication américaine au niveau de la
réforme du secteur de la sécurité (une composante majeure
dans une stratégie visant à réduire la violence
sexuelle), l'intégration économique régionale et la
continuation des contacts de hauts niveaux entre les pays de
la région, aurait un grand impact. On devrait également
s'engager à appuyer la MONUC pour plusieurs années à
venir.
En résumé, en dépit des apparences extérieures de la
crise, la région des Grands Lacs se retrouve
aujourd'hui dans la position la plus propice depuis une
génération. Néanmoins, les obstacles qui se dressent
contre la paix et la sécurité dans la région sont réels
et, s'ils devaient être mal gérés, pourraient avoir
des conséquences catastrophiques.
Les États-Unis ont un rôle clé à jouer en maintenant
leur implication bilatéral, en s'assurant que la MONUC
a un financement adéquat, tout en veillant à ce
qu'elle applique son mandat de la manière la plus
équilibrée possible, en étant plus agressive avec tous
les groupes illégaux dans le pays, y compris les FDLR, les
Maï-Maï, la LRA, ainsi que les forces de Nkunda. Le fait
que le Congo ait maintenant un gouvernement
démocratiquement élu ne veut pas dire que la communauté
internationale doit acquiescer (et financer) des choix
politiques qui, prévisiblement, déboucheront sur un
désastre politique et des violations des lois en matière
de droits de l'Homme.
Tous les efforts doivent être faits pour décourager le
gouvernement congolais dans sa recherche d'une solution
militaire au problème des officiers militaires dissidents
du Nord-Kivu. Tel qu'indiqué ci-dessus, tant une
défaite qu'une victoire serait emprunte de danger. Les
conséquences humaines, bien qu'impossibles à
prédirent, pourraient, sur la base d'événements
récents dont la région à fait l'expérience,
dépasser, et de loin, toutes les autres crises
contemporaines sur le continent.
Une politique américaine et internationale pragmatiques
doit reconnaître que le Nord-Kivu constitue un problème,
qui devra être gérer pendant un certain temps en faisant
la promotion concrète de mesures d'augmentation de la
confiance mutuelle et en utilisant des leviers diplomatiques
et militaires pour empêcher le retour d'une véritable
guerre.
Merci de votre attention.
___________________________________________________________________________________
1 La MONUC est la mission des Nations Unies en République
Démocratique du Congo.
2 Le RCD est le Rassemblement Congolais pour la
Démocratie, le mouvement rebelle qui contrôlait l'est
du Congo entre 1998 et 2003. C'est mainenant un parti
politique qui est représenté dans la législature
congolaise.
3 Il est important de rappeler la distinction qui existe
entre les Banyamulenge et les Tutsis congolais. La
communauté Banyamulenge du Sud-Kivu constitue un
sous-ensemble des Tutsis congolais, qui possède une
histoire et une culture distinctes. Laurent Nkunda est un
Tutsi du Nord-Kivu et n'est donc pas un membre de la
communauté Banyamulenge, même si des officiers
Banyamulenge servent dans ses rangs. Cependant, les deux
groupes sont soumis aux mêmes formes d'exclusions
politiques et d'agressions physiques, bien que la
réaction des Banyamulenge ait eu tendance à être moins
bien organisée que celle des Tutsis congolais du Nord Kivu.
4 L'expression « Banyarwanda » fait référence à un
catégorie ethnic, pas à une citoyenneté. « Rwandais »
fait référence seulement aux citoyens du Rwanda. Les «
Banyarwanda » comprends les membres d'une catégorie
ethnique générale qui vivent principalement au Rwanda,
mais aussi au Congo et en Ouganda. Dans le présent cas,
Banyarwanda fait référence au Banyarwanda congolais, à la
fois Hutu et Tutsi.
5 Les Forces Nationales de Libération, un mouvement
rebelle Hutu burundien de tendance extrémiste.
6 Les Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda,
est une organisation parapluie qui comprend les anciennes
milices Interahamwe qui ont été impliquées dans le
génocide rwandais de 1994, des membres de l'ancienne
armée rwandais qui ont aidés l'exécution du
génocide, ainsi que divers exilés politiques. Le
Département d'État l'a inscrit sur sa liste
d'organisations terroristes étrangères.
7 Les FARDC sont les Forces Armées de la République
Démocratique du Congo, c.-à-d. L'armée congolaise.
allAfrica.com
Mugabe Backing Kabila in Eastern DRC - CNDP Claims Amidst Allegations of Rampant Looting, Killing and Rape
The New Times (Kigali)
NEWS
3 November 2008
Posted to the web 3 November 2008
By James Karuhanga
Kigali
Zimbabwe's Robert Mugabe has sent in military support to the Eastern Democratic Republic of Congo (DRC) to back Joseph Kabila's struggling FARDC forces against the rebel group National Congress for the Defence of the People (CNDP).
In an exclusive telephone interview with The New Times, Rene Abandi, CNDP Foreign Affairs Commissioner, made these revelations: "Zimbabweans and the FDLR are the ones that fight, government forces simply run away and we remain fighting. We have given this evidence to MONUC and they acknowledge this."
"Apart from Zimbabwe, Kabila wants to bring in SADC and as you've heard, the French also want to come in, their Foreign Minister has been lobbying for a French dominated EU humanitarian mission of about 1,500 soldiers," added Abandi.
"Their role is real," he said, declaring that they had evidence of - Zimbabwe ammunition - from the battle field.
If this is proved true, then Zimbabwe becomes complicit in the rampant looting, rape and killing taking place in the Eastern DR Congo. Commenting on the atrocities committed last week Abandi said : "They raped women, looted and maimed families on that night."
He also claimed that these brutal atrocities in Goma town were designed by the DR Congo government troops in a bid to put blame on the advancing rebel army (CNDP).
"Bad things happened in Goma before we ceased fire. When just four kilometers away and before government soldiers withdrew, they killed people who don't speak Kinyarwanda, and this was planned to be blamed on us to tarnish our image once we took over," Abandi said.
"All this they did to smear us. But what is more painful is that the international community sees this but does not act," he lamented.
Abandi sounded bitter while explaining that recently Ban Ki Moon, the UN Secretary General simply condemned the government army for - indiscipline.
"Such type of killing and he merely calls it indiscipline?"
"Secondly, after our ceasefire, in all the areas under our control, people have resettled people have peace but this is not mentioned by the international community," he stressed.
"No one has been harmed in the many areas we control but the good things on the ground the truth, and the good on our side, is not mentioned," he added.
"The humanitarian crisis overly talked about is actually on the decline. We are finding a solution for it but this is news that they don't want to accept," he said.
Commenting on possible dialogue with Kinshasa and Rwanda's role in the conflict, Abandi said: "Instead of talking to us (Congolese), they want to talk to Kigali but we have a problem as Congolese between ourselves," he said, while strongly dismissing claims that Kigali supports his group.
Abandi, however, acknowledged that Rwanda shares a similar concern, over the alliance between the fatal rebel Democratic Forces for the Liberation of Rwanda (FDLR) and the Military of the Democratic Republic of the Congo (FARDC) - - saying that this is a fact that government uses as an excuse to say Rwanda helps CNDP. The FDLR rebels are genocidal forces responsible for the 1994 Tutsi genocide, which claimed over a million lives.
"We never buy weapons but capture from government," he stressed on their source of funding, adding that their strength comes from sheer determination, backed by truth.
"The first source of strength comes from willpower, but most importantly, from truth and our side has got truth.
And truth wins by all means," he said, accusing Kinshasa of corruption and divisionism, among others.
"Government does not work but pillages, they behave like mercenaries!"
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