Tuesday 22 December 2009

UNE LUNE DE MIEL EMPOISONANTE

C’est de la lune de miel entre la RDC et le Rwanda dont je parle. Elle a l’air de s’étendre et s’amplifier si l’on s’en tient à certains faits. L’échange d’ambassadeurs entre les deux pays est chose faite. L’éviction du gouvernement rwandais de l’artisan des accords absurdes d’Ihusi en la personne de Rosemary Museminali et son remplacement par une autre « dame de fer » à la rwandaise, action affirmative oblige, en la personne de Louise Mushikiwabo. Elle est parfaitement bilingue et s’adapterait mieux aux circonvolutions linguistiques des sophistes qui peuplent la diplomatie congolaise, s’il en existe une. La lune de miel se porte même mieux du côté commercial: il y a eu le lancement des vols des avions de la compagnie Rwandair sur Goma et Kinshasa. Il semble que les ignorants techniciens de la classe congolaise doivent aller incessamment suivre des cours intensifs à Kigali. Il s’agit pour les kinois d’apprendre à créer un environnement propice aux investissements étrangers. Il s’agira pour les rwandais d’impartir leurs connaissances extraordinaires aux congolais ! Et les xénophobes chantent encore que les congolais haïssent les rwandais, haha. Il ne faut pas oublier, dans cette série des faits prouvant la bonne santé de la lune de miel rwando-congolaise, la récente présence physique de Joseph Kabila à Goma pour recevoir les « lettres de créance » du nouveau chef de la moribonde insurrection Ntaganda.

Cependant, malgré tout ceci, ou dans l’entre temps, Dongo brûle ou s’il ne l’est pas, il y a un flou sécuritaire ou une nouvelle poche « insécuritaire » créée. Elle ne semble en aucun cas perturber le calme du rais. Les vautours « humanitaires » crient à qui veut l’entendre que le Kivu est au bord d’un autre éclatement, mais Mende parle de l’autorité de l’Etat que Kabila rétablit en personne via ses visites éclair d’un coin à l’autre du pays. La MONUC négocie sa délicate extension de mandat. Les français, patrons des missions de paix à l’ONU et donc ayant droit au chapitre quand il s’agit d’incruster les casques bleus quelque part, vont sans doute finir par incruster la MONUC en RDC comme la France y a incrusté les FDLR. Ne me dites pas que ce n’est pas ridicule de parler d’une extension de 5 mois pour protéger les civiles (jamais protégés), et ensuite un retrait progressif ! C’est qu’on nous prend pour des idiots. Le livre de Dambisa Moyo sur l’inutilité de l’aide extérieure a attiré l’attention de beaucoup de monde. Il a été excessivement loué à mon avis car, l’auteur faisant partie du système, convainc très faiblement sur la manière de le changer. Elle n’a fait que toucher la pointe de l’iceberg du nouveau colonialisme. Le livre a, par contre, éclipsé le débat sur un autre qui porte un titre très éloquent : Les confessions d’un tueur à gages économique (The confessions of an economic hit man). L’auteur de ce dernier étale les entrailles de l’aide extérieure et n’hésite pas à la qualifier de colonialisme. J’en parle ici parce qu’il explique comment les puissances étrangères et leurs organismes internationaux utilisent les « tueurs à gages économiques » dans cette nouvelle colonisation. Quand ceux-ci échouent, ils recourent à ceux qu’il appelle les chacals “des services secrets” sous couvert de techniciens qui n’hésitent pas à semer plus de chaos. Quand ils échouent, on recourt aux forces armées. Les forces armées se chargent de détruire comme nous l'avons vu en Bosnie-Herzégovine, en Afganistan, en Iraq, etc... Rappellez-vous qu'Obama a fait une campagne électorale centrée sur un retrait progressif de troupes, vous savez où. Il ne peut pas le faire, et si un jour il le fait, je parie que les français enverront des casques bleus... L’armée de l’ONU fait le même travail : défendre les intérêts des puissances qui la paient, d’où son attachement à créer des jobs. C’est d’après tout ceci que la lune de miel se montre assez empoisonante.

On s’est écarté de la lune de miel là, mais revenons-y. Pendant que le rapprochement RDC-Rwanda est en forme, le chaos en RDC se porte aussi à merveille. Certains bonzes de la communauté internationale en ont marre du statu quo que Kabila veut maintenir. La franchise du flamand le plus abhorré par les kabilistes fait encore jaser les forums sur internet. En réalité, le discours de Karel de Gutcht au parlement européen montre qu’il y a une division claire au sein de la communauté internationale. Il y a le camp de ceux qui soutiennent l’alliance entre le Rwanda et la RDC, et ceux qui ne la soutiennent plus parce que conscients de son échec présent et à venir. Je dis qui ne la « soutiennent plus » car en janvier dernier tous l’ont applaudie quand nous la décriions. La seule chose incorrecte que Karel de Gutcht ait dite c’est que le rapprochement entre la RDC et le Rwanda est nécessaire à la paix au Kivu. C’est incorrect car il y a un élément substantiel délibérément omis, mais que tout le monde reconnait, même si c’est souvent hors de la portée des media. Cet élément, vous le dévinez bien c’est Laurent Nkunda et sa cause qui, du reste, dénonce depuis le lendemain de SUN CITY exactement la même chose que dénonce Karel de Gutcht : l’ineptie, la kléptocratie, la corruption du leadership qui fait qu’il soit impossible de travailler avec une volonté politique requise par les questions politiques irrésolues de la RDC et dont le Kivu est la clé. La RDC et le Rwanda peuvent se rapprocher autant qu’ils veulent, mais sans Nkunda, ils n’avanceront pas et les vautours continueront à déchiqueter notre peuple.

Même s’il oublie l’élément le plus substantif de la paix à l’Est de la RDC, Karel de Gutcht a cependant bien fait de suspendre l’aide à la CEPGL : l’interlocuteur valable qu’il cherche pour dénouer le nœud du conflit se trouve juste à côté dans une résidence surveillée à KGL. Je comprends que de Gutcht soit fatigué de Kabila!! Ce gars ferme les yeux sur un drame qui compromet tant de générations. Hier encore il recevait Bosco Ntaganda à 5h du matin (en cachette, hein !) pour le sermonner. Il lui a carrément demandé de retirer son administration parallèle, ce que Bosco ne fera pas car on ne brule pas son grenier juste pour complaire un jeune homme capricieux. Fini les barrières de taxation, dans le cas contraire le rais a rappelé à Ntaganda qu’il ne peut pas continuer de le couvrir contre la Haye s’il continue à gérer le Masisi comme sa propre république. Cette carte, celle de la Haye, là Kabila finira par la jouer à cause de la pression internationale. Les rwandais ne l'en empêcheront pas parce que, pour eux, c'est mieux de faire sauter Ntaganda pour plaquer les activistes des droits de l'homme et ainsi se protéger soi-même, plutôt que de risquer autre chose dont nous parlerons un jour. A Gafisi le rais aurait promis les mêmes sornettes de toujours: des postes dans un ultérieur et improbable remaniement ministériel !

Avec tout cela, on ne peut pas finir sans parler de la réalité sur terrain. L’appui à Laurent Nkunda grandit chaque jour qu’il passe en prison. L’appui militaire et populaire est indiscutable. L’équipe politique travaille à consolider cet appui, de tel sorte que ni le gouvernement ni le mouvement rwandais de Ntaganda ou Gafisi, n’ont jamais pu organiser un seul meeting populaire à Goma, Rutshuru ou Masisi. Les militaires qui ont rejoint Ntaganda au début de son insurrection sont en train de se révolter. Kabila ne pourra pas contenir tout ce qui peut arriver. Les rwandais qui continuent à lui faire payer la facture d’avoir arrêté trop tôt leur expédition au début de cette année sont aussi au bout de leur imagination. Gafisi n’est pas vraiment une trouvaille qui puisse faire de la différence, pas même s’il devenait ministre. Par ailleurs les rwandais ne savent plus quoi faire avec leur prisonnier. Ils feraient mieux de laisser la cour suprême l’acquitter pour aller faire son boulot. En attendant tenons bon car le moment de travailler à créer un leadership innovatif en RDC à partir du Kivu est bien proche.

Friday 18 December 2009

MORE QUICK PAGING, SORRY!

Quand ça barde de partout, Joseph Kabila fait un tour à l'EST de la République. Et son ministre de l'information assure que c'est pour montrer le retablissement de l'autorité de l'Etat là où nous savons que cette autorité n'existe pas. Je crois, à part moi, que Joseph Kabila est envoûté par le Kivu. Il pense que puisque c'est de là que les FDLR et Vital Kamerhe ont réussi à lui faire plus de voix aux élections de 2006, c'est son fief fétiche. La réalité est toute autre. J'ai demandé cet après-midi à une source bien informé des détails d'une manière assez simple. Ma question était: que vient faire Kabila à Goma encore? Vient-il recevoir en personne le nouveau chef du mouvement de Ntaganda que James Kabarebe envoie ce samedi?

La réponse contient un bon grain d'humour. Les commentaires entre parenthèses sont miens: "Joseph Kabila fait juste un tour de terrain pour ruminer les insultes à son endroit de la part de la population de Bukavu; il rumine la pression qui pèse sur lui le forçant à arrêter Bosco Ntaganda (pour assouvir les sursauts de remord dans le chef des champions de la Justice ou est-ce l'injustice internationale?); il rumine à Goma les attaques ouvertes de Karel de Gutcht (du haut de son perchoir union-européenne, d'où il sent que puisqu'il peut punir Kabila en terme d'élection, il pourrait obtenir de lui plus???)et ses accusations soulignant que le gouvernement de Kabila est un "etre" inexistant; de Goma, Kabila rumine l'arrêt tout prochain des opérations de la Monuc (ouf quand viendra ce jour béni du départ de cette engeance???); et finalement, Kabila rumine sur place la defection (aussi bien que la détermination?) du Cndp original et l'insecurite grandissante, la corruption etc". C'est à en perdre la raison n'est-ce pas?

I wish I had time to post an extensive analysis. It will come before Christmas I hope! Nice week end to all.

Thursday 17 December 2009

QUICK PAGING AGAIN

Il y a à peine une semaine Kabila promettait 20.000.000 $ en début de l'année 2010 pour renflouer la trésorerie de la MIBA, selon les sources aussi informées que Africa Intelligence Mining. C'est facile pour Kabila de parler en millions de dolars après que la bruoilee avec le FMI ait pris des couleurs plus notables. Mais c'est toujours de l'accumulations de dettes que les générations futures doivent payer. Mais quelles générations si le pays continue d'être liquefier comme nous le voyons? Je ne vais pas parler de DONGO et d'où cette nouvelle crise arrive. Je veux parler des nouvelles qui se prêtent à confusion comme ce que dit RFI à propos des rebelles intégrés qui désertent les FARDC.

Je vous l'ai dit ici déjà il y a quelques jours. Ceux qui ont rejoint taganda au moment de son putsch se sont rendus compte que son accord avec Kinshasa était un feu follet qui s'est éteint avant d'être allumé. Ils rejoignent les officiers fidèles à l'idéal pour lequel ils ont pris les armes pour aller au maquis il y a 5 ans. Ils sont impatients de la libération de leur vrai leader. Mais ceux qui n'ont pas encore deserté Ntaganda sont en débandade. La nouveauté c'est que le Rwanda, au lieu de libérer laurent Nkunda, continue de vouloir changer de tête politique à l'amorphe putsch créé en janvier 2009. Munyampenda s'en est allé, Kamanzi aussi. Le Rwanda veut essayer un certain Gafisi (ou Gafarasi, je ne suis pas sûre du nom)Philip, ancien directeur des Statistiques au ministère des finances au Rwanda. Il leur sera présenté en fin de semaine, il parait.

Ce gentleman devrait s'attendre à une bonne résistance car personne d'autre à part Bosco peut etre, n'est prêt à l'accepter. Kigali ne peut il pas comprendre que cela ne marche pas? Ces gens là ne sont peut être pas aussi bête que le croit le chef de l'armée rwandaise! En tout cas Bosco sait déjà que les hommes qui lui restent ne veulent plus entendre de chef qui leur soit imposé du Rwanda. Les hutus sous ses ordres le menacent de quitter son semblant de mouvement s'il ne libère pas Mr. Gacaba. Et la sarabande continue. Quand les gens me parle du pragmatisme des dirigeants rwandais je leur dit que cela n'existe pas, du moins pas à partir d'un observatoire attentif!

Saturday 12 December 2009

QUICK PAGING

Les spéculations sur internet à propos de la toute prochaine déclaration d'une République des Volcans à Mushaki a repris sur les interventions de quelques congolais: les forums abondent! Un peu tard n'est-ce pas? Car il faut faire un recul dans le temps, et remonter au moment où un drappeau connu aujourd'hui a été hissé dans le paysage d'un coin appelé Kitchanga. Mais mon quick paging n'a rien à voir avec ces spéculations. Je suis plus intéressée par ce qui se passe au Masisi.

Je viens d'apprendre des sources sûres que les bataillons se trouvant à Nyabiondo et alentours se seraient revoltés. Raison de la mutinerie? Manque de solde, nourriture, quelques moyens de logistique essentiels etc... Bosco Ntaganda aurait envoyé ses hommes pour aller en finir avec cette rebellion. Au lieu de s'acquitter de cette mission, ils ont tous rallier les mutins. Ils sont maintenant tous sous le comandement d'un ceratin Col. Emmanuel Nsengiyumva. Suivons bien la désintégration du projet Bosco Ntaganda. Avec patience le temps finit par tout mettre à nu!

Entre temps, prenons note du fait que la Cour Suprême de justice rwandaise semble finalement avoir prévu d'entendre la cause de Laurent Nkunda le 13 janvier si ne me trompe. Ils se donnent le temps, les Afandes, de le coffrer pour une année entière sans pouvoir montrer absolument aucune charge contre lui! Est-ce que la justice inira par être rendue? Il s'en faut bien car le gars a an unfinished business assez pressant.

Thursday 10 December 2009

QUAND UN VAUTOUR A LE TOURNI

Beaucoup d’entre vous ont probablement lu le document plein de confusion signé par un certain Keith Harmon Snow. Il insinue entre les lignes que le lecteur est sensé le considérer comme le spécialiste impartial de la RDC. Celui qui montre une compassion objective pour le congolais. Mais c’est de la façade tout cela. Car, quand on découvre qui il choisit de détraquer, on devine immédiatement qu’il s’agit de la traditionnelle rivalerie entre camps d’obédience opposée parmi les vautours. Ils sont toujours divisés! En spéculant, je le considère personnellement comme un inconditionnel supporter des FDLR. Quand il termine d’écrire ses pages sur la RDC, la tête doit sans doute lui tourner. Pourquoi je le considère comme grand supporter des FDLR, c’est qu’il ne les mentionne jamais, la poudrière que devient toute la RDC c’est le fait des terroristes tutsis d’après lui.

Ces nouveaux mercenaires journalistiques sont pires que nos vieux Schramm et Denard ! Il mentionne bénignement les corporations qui imposent Kabila sur la RDC ; au moins il ose dire que l’ONU occupe l’Afrique depuis les indépendances, mais il n’ose pas dire qu’elle a été depuis le début l’instrument qui a apporté le génocide en Afrique centrale depuis 1960, pour exacerber les haines déjà embrasées par les colonialistes. Qui paie un type pareil ? Je veux dire pour quel lobby? Assurément un lobby travaillant contre les Juifs. Il prédit l’assassinat de Kabila. Et il affirme d’une certaine manière que personne ne peut livrer Ntaganda à la CPI parce que cela voudrait dire que l’on démasquerait immédiatement Kagame, Kabila, et Kabarebe, et ils seraient les suivants. Notre spécialiste fustige sans pitié ENOUGH Project de John Pendergast, un autre vautour, et c’est là que l’on touche le nerf de la bataille rangée qui existe aussi entre les vautours, j’adore voir cette pointe de l’iceberg quand elle daigne se montrer. Pendergast comme Bono et Geldof se pavanent en sauveurs de l'Afrique malade (de la corruption manufacturée où???)Que de charlatans courent ce monde et le perdent… Une vérité qui se profile dans ce vortex de texte, c’est qu’il y a de la pression sur Joseph Kabila. Une vérité absurde, qui par ce fait même peut ne pas en être une. Tonton Louis Michel n’était-il pas à Kinshasa le 4 décembre, sans doute pour peaufiner la défense du trône pour son poulain. A propos du poulain, vous avez remarqué l’allure au moment de présenter l’état de la Nation au congrès ? Crâne rasé, histoire de montrer une tête de dur. Kosakana te !

Pression il y a, c’est le moins que l’on puisse dire. Il y en a pour tout le monde. Commençons par le traître d’une cause aussi importante que la dignité du Congo et du Congolais. Bosco Ntaganda, deçu par la tournure des événements qui n’est pas nécessairement à son avantage, essaie de former un mouvement. J’ai dit ici que, selon toute vraisemblance c’est plus du banditisme que d’effort politico-militaire, ceci n’est plus aussi facilement faisable pour lui. Sa réaction montre que la pression sur lui monte. Il vient de faire arrêter un de ses plus proches alliés, François Gacaba. Est-ce de l’impatience ou de la panique ? Le Conseil de Sécurité, lui-même sous pression des vautours qui le commande, serait en train de faire pression sur Joseph Kabila pour arrêter Ntaganda. Celui-ci aurait soupçonné que Gacaba, qui travaillait avec lui pour fabriquer de toute pièce un autre mouvement (soit il plus de banditisme que de politique), pourrait être l’instrument de son arrestation. Il l’a alors devancé.

Au même moment, quelques autres vautours sèment une grande confusion pour surtout éveiller la xénophobie des congolais. C’est au sujet des tutsis qui rentrent dans le Masisi. Ne croyez pas ceux qui disent qu’il s’agit des réfugiés qui étaient dans les camps. Il s’agit plutôt des tutsis qui étaient dans le Gishwati au Rwanda. Ils ont été forcés par le gouvernement rwandais de déguerpir. Ils n’ont pas d’autre alternative que de rentrer chez nous au Masisi au lieu de traîner et errer sans nourriture, ni eau, ni refuge. Jeudi dernier, Julien Paluku est allé les voir et a publiquement reconnu qu’ils sont chez eux. Et petit à petit, on commence à savoir qui a été utilisé pour monter le coup de Ntaganda contre Nkunda. Il parait que les Afandes ont eu recours à des parents proches de Ntaganda tel que Bajeni, Mpumuro, et Kazoza. C’est quand même cynique de pousser les gens à s’autodétruire de cette manière.

J’ai voulu faire la distinction entre ceux qui retournent de Gishwati et les réfugiés dans les camps pour une raison évidente : d’abord parce que les vautours en font déjà un amalgame ; ensuite parce que Kabila ne le supporterait pas, les Afandes à KGL non plus d’ailleurs car ils comptent les utiliser comme une masse électorale, source de main d’œuvre et peut-être de soldats ; et enfin parce que le HCR ne lache jamais des réfugiés, c’est son business et il n’aimerait perdre de business, haha. Viendra-t-il un jour où l’homme noir cessera d’être pour son frère pire que le terrible colonialiste blanc ? Je ne fais pas de racisme, je m’étonne tout simplement !

Le camp de Ngbanda rajoute à la confusion en affirmant qu'il y a des troupes rwandaises à Dongo. Un tour de magie? Non, c'est que ce camp là a surnommé les FARDC les Forces Rwandaises Deployées au Congo, belle trouvaille n'est-ce pas? En fait Joseph Kabila a fait appel aux troupes du CNDP pour Dongo, mais il lui a été clairement signifié que tant qu'il ne veut pas restaurer la paix incluant le retour des refugiés confinés au Rwanda, il n'est pas question pour les hommes du CNDP de quitter le Kivu. A bon entendeur!

Thursday 3 December 2009

LE RAIS EN CAMPAGNE ELECTORALE

Vous m'excuserez de la longueur du post d'aujourd'hui, mais c'est que je pars encore pour trois jours, j'ai l'impression d'être tout le temps partie. Mais reflechissez un peu à tout ceci et tirez vos conclusions.


Le rais est en campagne incontestablement. En campagne électorale. Il n’a pas cessé de s’y préparer. C’est pour cela qu’il a accouru à Mbuji Mayi, à Gemena, histoire de se montrer populaire même chez des populations qui l’observent, si pas avec indifférence, du moins avec méfiance généralement. Entre temps on parle de 70.000 déplacés dans la province de l’Equateur. S’il y a quelqu’un qui ne semble pas avoir entendu le coup de sifflet sonnant la recréation, c’est bien le rais ! Pas de surprise de ce côté-là. Il faut maintenant faire le bilan d’une année de plus à la présidence contient, à part une déception générale pour ceux qui attendent la paix.

Je ne prétends faire un bilan d’un régime si complexe ne fut-ce qu’en son niveau de corruption. Je voudrais juste souligner quelques points saillants de ses nombreux échecs dans la poudrière de l’Est du pays:

1) Le refus aveugle de mener à bien le processus politique de Nairobi interrompu en janvier par les abruptes et inefficaces opérations Umoja Wetu. Elles ont été dénoncées sur ce blog dès leur commencement, y compris le jour du putsch contre Laurent Nkunda. Ceci est le plus gros des échecs de Kabila parce que la paix promise avec les accords secrets entre Kigali et Kinshasa est demeurée chimérique. La communauté internationale qui a applaudi et appuyé ces accords commence seulement aujourd’hui à les dénoncer en utilisant les rapports de l’ONU qui sont aussi inefficaces que ses missions de paix. Cependant, n’eut été cet aveuglement, Nairobi promettait de devenir le nouveaux cadre d’un rétablissement des relations ou de coopération active entre la RDC et ses voisins en commençant par le Rwanda. Nairobi promettait également d'être un pas définitif dans le règlement du conflit qui opposait le CNDP et le gouvernement congolais. C’est pour cela que ces négociations portaient en elle l’espoir pour la paix, la sécurité et la stabilité de la sous-région des Grands-Lacs.

2) L’incapacité de lire dans la crise de l’Est de la RDC sa double dimension, à savoir sur le plan interne et sur le plan régional. Cette incapacité est soulignée par le mépris des efforts investis par l’ONU, l’UA et la ICGLR, mépris affiché par le rais encouragé par ses mentors de Kigali ? Bien sûr que certains se flattent de ce mépris là, mais il dénote un cynisme destructif, car une fois la crédibilité de la diplomatie régionale et internationale est réduite à néant, on ne peut plus s’attendre qu’au désordre complet. Je suis la première personne à me ranger du côté de ceux qui fustigent la lenteur de cette diplomatie et parfois son inutilité, mais en certaines circonstances, elle constitue encore le seul rempart d’une possible légalité et légitimité. En la bafouillant, Kinshasa suivant l’exemple ou le conseil de Kigali, a voulu balayer le terrain de ce genre de rempart pour pouvoir créer un contexte de ce que j’appellerais du gangstérisme.

3) D’où le troisième point saillant de l’échec : le manque de volonté politique de lutter une fois pour toutes contre les FDLR. En effet l’expédition rwandaise de Janvier nous a montré qu’il ne s’agissait que du gangstérisme qu’on offrait au Kivu en guise de paix. Les FDLR n’ont pas été inquiétées par les opérations car c’est le CNDP de Laurent Nkunda que Kinshasa et Kigali voulaient anéantir. Aux dires de tous les « vautours » opérant dans l’Est, y compris le dernier rapport de l’ONU, les accords secrets entre le Rwanda et la RDC a rendu la paix encore plus lointaine. Sans paix, nous nous retrouvons dans le quatrième point saillant de l’échec du Kabilisme : l’absence totale de leadership.

4) Sans leadership, la déliquescence de l’Etat est chose faite. Ce n’est pas seulement son absence, c’est que les leaders eux-mêmes agissent en gangsters. Il suffit de voir la magouille au niveau de la primature, du ministère des finances, de la Banque Centrale, et ne parlons pas des contrats chinois. Quand il s’agit de l’Est, eh bien l’ONU vient de démontrer que ce sont les FDLR qui gèrent pour et par elles même les ressources naturelles. Les bandits armés soutirent ce qu’ils veulent. Il n’y a plus d’administration publique, etc. Il n’y a pas même de monnaie, cela fait plusieurs années que la monnaie courante c’est le dollar américain.

On pourrait continuer la liste serait interminable. Malgré cela, le rais suit son bonhomme de chemin. Malu Malu qui semble faire partie du cabinet parallèle va être en contrôle des cartes d’identité. Il aura une fois de plus l’appui de l’UE pour organiser une autre tricherie électorale et ainsi de suite. Vous connaissez la chanson. Cela n’empêche cependant pas une possible dérive de la situation à l’Est. La tension est palpable, les choses peuvent sauter en l’air sans attendre les élections de Malu Malu. Le régime a suffisamment montré qu’il ne comprend rien au dialogue. Je ne pense pas que cela puisse se tolérer pour trop longtemps.

Pendant ce temps, les afandes à Kigali semblent ne plus savoir quoi faire de leur prisonnier. Le garder pour longtemps doit leur rappeler constamment l’échec de leur dernière expédition en RDC, expédition qui a marqué l’impossibilité de toute autre. Ils savent qu’ils n’ont rien à reprocher à Laurent Nkunda, sauf sa détermination à lutter pour une RDC meilleure, respectueuse de la dignité de tous ses citoyens sans exception. Le système judiciaire aussi bien civile que militaire au Rwanda n’ose se déclarer compétent de recevoir la cause d’un innocent. Son avocat qui saisit la Cour Suprême cette semaine contre le Chief of Staff (qui a personnellement arrêté Nkunda) a sans doute beaucoup dérangé les choses. J’entends que toute visite, même celle de sa femme vient de lui être interdite, Kabila doit être content. C’est cela le respect des libertés civiles dans un Etat de droit nouvellement intégré dans la fameuse Commonwealth.

En attendant, comme je l’avançais dernièrement, Ntaganda se prépare à une rébellion, qui de Kigali ou Kinshasa peut l’arrêter? Il est allié de Kagame pour avoir trahi Nkunda ; et il est allié de Kabila en vertu des accords bidon d’Ihusi. Que fera le Rwanda ? Son armée rentrera-t-elle en RDC quand les puissantes FDLR avec leurs commandants hutus congolais tel que Rugayi, Mayanga, Mugabo, Smith, Elimu veulent déterrer tous les morts du Kivu pour les présenter comme les victimes du génocide commis par le Rwanda en RDC ? La Monuc veut certainement les aider dans cette démarche pour pouvoir obtenir du CS la possibilité de proroger son mandat ! Le boulot du nouvel ambassadeur du Rwanda à Kin risque de ne pas être une partie de plaisir. Attendons voir.