Friday 19 November 2010

QUI PENSE POUR QUI?

Le temps passe si vite et les nombreuses occupations augmentent parfois exponentiellement. Mais bon, il faut, contre mauvaise fortune bon coeur! Les événements en RDC c'est toujours riches. On est sûr qu'on est à for some catching up. Le bruit des vautours il faut l'interpréter quand il s'annonce. Pour un temps ils ruminaient encore la nouvelle étape. Je me demandais bien qui allait en signaler l'orientation le premier. Voilà que ICG ne s'est fait pas prier. Un élément pour contextualiser sa dernière trouvaille: le coup d'épée dans l'eau du rapport de l'ONU dont je parlai la dernière fois en octobre sur ce blog. Le résultat escompté n'aura été qu'un flop en ce qui concerne la bataille que mènent les vautours contre les tutsis dans la région, et au passage préparer une autre victoire éléctorale pour Kabila en RDC tout en se ménageant un modus operandi avec les Chinois pour brader la région. Un échec donc ce rapport de l'ONU. Néamoins il demeure un pas des vautours dans leur effort d'isoler Paul Kagamé, au nom des révisionnistes et autres détracteurs. Je crois que pour les vautours l'envoûtement que Kagame exerce sur Kabila est un obstacle à leur dessein. Juste une supposition.

Le coup d'épée dans l'eau ayant été un flop, ils reviennent à la charge. L'extrait ci-bas, entièrement sorti du document de ICG du 16 Novembre signale la nouvelle tactique. Je previens qu'elle est aussi une tentative d'isoler le Rwanda. Et c'est dommage la manière dont le Rwanda a salement joué entre les mains des vautours pour saper la lutte des tutsis congolais. En effet, je ne cesse de le répéter sciemment, c'est une erreur monumentale de la part du Rwanda avoir tenter de briser l'élan de Laurent Nkunda. Cela n'a servi que quelques intérêts cupides en retardant douloureusement la solution politique des problèmes de la RDC au Kivu. La force du CNDP residant essentiellement dans sa cause n'a cependant pas étéannihilée comme James Kabarebe l'avait calculé. Par contre la prétention d'une présence militaire rwandaise des opérations umoja wetu n'est plus que de l'histoire. Et les problèmes politiques et militaires du coins demeurent entier comme les généraux congolais l'ont constaté ces dernières semaines. Ils sont venus faire l'état des lieux et préparer le deployement des troupes du CNDP hors du Kivu. Ils ont constaté que ceci demeure une impossibilité.

Et ICG produit et étale ses nouvelles solutions magiques en prenant bien soin d'insister sur le fait que le rapprochement entre Kigs et Kin est une chimère donc, Kagame, le parrain de ce rapprochement est prononcé inutilisable dans les questions congolaises. Mais plus que les vautours, il sait que si lui peut être écarté du processus, le CNDP ne peut pas être écarté. Il sait aussi que seul le CNDP peut contribuer à une restoration de l'ordre au Kivu qui incluerait la solution aux FDLR. Vraiment dommage que son état major ait eu une vue si courte des échéances à long terme.

Voilà que je retarde l'extrait de ICG avec mes considérations. Sans plus tarder lisez les recommendations tout à fait vautouresques:

Congo : Pas de stabilité au Kivu malgré le rapprochement avec le Rwanda
Rapport Afrique N°165 16 nov. 2010
SYNTHESE ET RECOMMENDATIONS
Le plan de résolution du conflit au Kivu consistant à privilégier la solution militaire s’avère être un échec. Deux années après le début du rapprochement entre le président Congolais Joseph Kabila et son homologue rwandais Paul Kagame, les soldats gouvernementaux sont encore aux prises avec des miliciens pour le contrôle des terres et des zones minières. Bien qu’aucune des deux parties n’ait réellement les capacités de prendre un ascendant définitif, elles ont toutes deux les ressources suffisantes pour prolonger la lutte. Dans le même temps, les civils subissent des violences extrêmes et la situation humanitaire se détériore. Les tensions ethniques se sont aggravées à l’annonce des plans de rapatriement de dizaines de milliers de réfugiés congolais qui ont fui au Rwanda durant les années 1990. Le Conseil de Sécurité des Nations Unies a observé la situation se dégrader à l’est du Congo sans s’opposer aux décisions de Kagame et Kabila.
Une stratégie basée sur des engagements présidentiels tenus secrets ne permettra pas de ramener la paix au Kivu : l’approche actuelle doit être réévaluée et élargie afin d’impliquer toutes les communautés locales et préparer l’avenir de la région en instaurant un dialogue transparent, notamment avec les pays voisins.
Au cours de l’été 2008, le Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP), un groupe rebelle congolais, alors dirigé par le général Tutsi Laurent Nkunda et soutenu officieusement par le Rwanda, se retire d’un processus de négociations entamées avec le gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC). Cette nouvelle crise qui éclate dans la province du Nord Kivu déstabilise les autorités congolaises et la mission de maintien de la paix des Nations-unies (alors nommée MONUC). La communauté internationale, préoccupée par les conséquences d’une conquête de Goma, la capitale du Nord Kivu, par le CNDP, multiplie les initiatives pour éviter une escalade de la violence qui pourrait mener à une confrontation entre le Rwanda et la RDC.
En novembre 2008, pour mettre fin à la crise sécuritaire et politique, le Président Kabila tend la main à son adversaire traditionnel, le président rwandais Paul Kagame. Sans recourir aux mécanismes de médiation formels privilégiés par la communauté internationale, les deux chefs d’Etat négocient rapidement un accord dont le contenu demeure secret. L’initiative congolaise surprend la plupart des partenaires internationaux de la région des Grands Lacs. Ces derniers sont cependant soulagés quand les discussions portant sur une intervention multinationale pour stabiliser le Kivu prennent brusquement fin.
Dans le cadre de leur plan de résolution du conflit au Kivu, Kabila et Kagame travaillent dorénavant à la mise en œuvre des engagements bilatéraux. Cela implique deux con¬ces¬sions majeures pour Kabila. Tout d’abord, il s’est engagé à répondre aux exigences politiques du groupe rebelle (CNDP) qui lui a causé le plus de difficultés auprès de sa base électorale par le passé. Deuxièmement, il a accepté de lancer des opérations militaires qui servent davantage les intérêts de ceux qui les conduisent qu’elles n’appor¬tent de réelle protection à la population. La réussite de ce plan, notamment ses composantes politiques et économiques, dépend de la réaction de la population du Kivu vis-à-vis de la redistribution du pouvoir à l’échelon local et de la capacité de l’armée nationale congolaise (FARDC) à atteindre les objectifs militaires fixés par Kinshasa.
Les conditions du rapprochement entre la RDC et le Rwanda ont modifié les rapports de pouvoirs dans les provinces du Nord et du Sud Kivu. Le général Nkunda est arrêté en janvier 2009 et remplacé par Bosco Ntaganda, un présumé criminel de guerre, contre lequel la Cour Pénale Internationale a émis un mandat d’arrêt en 2006. Le CNDP, à l’origine fondé pour défendre les intérêts de la communauté Tutsi, est intégré dans l’armée nationale et en devient une composante importante. Son cahier des charges politiques est au centre d’un accord passé entre le gouvernement congolais et les groupes armés du Kivu. La nouvelle influence acquise par le CNDP inquiète les dirigeants des autres communautés qui craignent que cela les desserve lors des élections générales prévues pour 2011-2012.
Les limites de l’approche politico-militaire actuelle sont atteintes. Malgré trois opérations successives menées par l’armée congolaise, la situation humanitaire se détériore au Kivu et les actes d’extrême violence se multiplient. Les femmes, ainsi que les jeunes filles, subissent les conséquences de l’impunité générale et de l’environne¬ment hautement militarisé dans lequel la pratique du viol est endémique. La population est à la fois victime des campagnes de représailles menées par les rebelles et des violations impunies des droits humains commises par les soldats congolais.
Le groupe rebelle Hutu rwandais, les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), résistent aux campagnes de désarmement forcé, en concluant des alliances avec les milices congolaises qui refusent d’être intégrées dans l’armée nationale. Les FDLR ont été chassées de nombreux sites miniers dont ils avaient le contrôle, cependant ces derniers n’ont toujours pas été placés sous le contrôle d’une autorité légitime. Les dissidents rwandais, ougandais et burundais recherchent activement des soutiens au Kivu et tentent de créer des coalitions armées transfrontalières. En retour, les signes d’interférences régionales dans les affaires du Kivu se multiplient.
L’intégration rapide d’anciens rebelles, dont certains présumés criminels de guerre, au sein de l’armée nationale et leur participation à des opérations militaires mal planifiées, n’ont pas contribué à résoudre les conflits dans l’est du Congo. Les efforts déployés par les Nations Unies à travers la mise en œuvre d’une nouvelle politique de conditionnalité liée au soutien des casques bleus n’ont pas influé sur le comportement des troupes congolaises. La crédibilité de la MONUC – rebaptisée MONUSCO en juillet 2010 – a été sérieusement entamée par son incapacité à protéger efficacement les civils.
Pendant ce temps, les luttes pour le pouvoir au niveau local ont compromis encore davantage le rétablissement d’un Etat de droit dans les Kivus. Les conflits fonciers et les tensions intercommunautaires se sont multipliés, exacerbés par des cycles répétés de déplacements de population. Des contradictions subsistent toujours entre le droit coutumier et le droit moderne et, ce faisant, les chefs traditionnels s’opposent à des autorités administratives cherchant à mettre en œuvre le programme du CNDP. Les institutions politiques provinciales se déchirent sur fond d’accusations de corruption, entraînant une crise de la gouvernance locale. En dépit de l’intensification des échanges commerciaux dans les grandes villes frontalières et de la relance des institutions économiques régionales, un développement économique de long terme reste incertain.
Combinés, ces facteurs augmentent le risque de désintégration de l’armée nationale, d’affrontements intercommunautaires et de déstabilisation régionale par l’interfé¬rence d’acteurs étrangers. Si l’approche actuelle n’est pas révisée et élargie pour y inclure toutes les communautés de manière transparente et si un nouvel élan international n’est pas insufflé, la population continuera à porter le poids de l’échec des tentatives visant à établir la souveraineté de l’Etat aux Kivus.
RECOMMANDATIONS
Au gouvernement congolais, à la MONUSCO et aux partenaires internationaux de la RDC :
1. Suspendre les opérations militaires offensives au Kivu en attendant le déploiement de bataillons formés par les Etats-Unis, la Chine, la Belgique, l’Afrique du Sud et l’Angola, et :
a) déployer ces bataillons congolais, dans un premier temps, dans les territoires de Masisi et Rutshuru au Nord Kivu afin d’assurer la sécurité de la population, tandis que l’accord du 23 mars 2009 entre le gouvernement congolais et les groupes armés congolais est pleinement mis en œuvre ; et exercer des pressions militaires sur les FDLR au Nord et au Sud Kivu grâce au suivi et au soutien de ces bataillons par les partenaires internationaux ;
b) focaliser immédiatement les moyens militaires de la MONUSCO sur la protection des populations, y compris par le maintien de capacités aéroportés de soutien et de déploiement rapide ainsi que d’équipes conjointes de protection ; aider l’armée nationale à contrôler les territoires abandonnés par les FDLR ; et regagner la confiance de la population congolaise en s’assurant que les règles d’engagement soient activement mises en œuvre et en poursuivant les efforts pour arrêter Bosco Ntaganda ; et
c) lancer une opération d’intégration repensée, combinée avec un nouveau programme de désarmement, de démobilisation et de réintégration (DDR) sous contrôle international afin de traiter le cas de tous les soldats ayant rejoint l’armée nationale à un certain point depuis janvier 2008, dont les ex-CNDP et les rebelles congolais dorénavant associés aux FDLR ; et commencer à réduire les troupes présentes au Kivu de 60 000 à 21 000 soldats con¬for¬mément au plan gouvernemental de réforme de l’armée de janvier 2010.
Au Gouvernement congolais et au CNDP :
2. Mettre en œuvre l’accord du 23 mars, notamment en:
a) renouvelant le mandat du Comité National de Sécurité (CNS) qui a expiré en mai 2010, de sorte que les partenaires internationaux puissent soutenir et suivre les activités du CNS en rendant compte régulièrement de la mise en œuvre des engagements pris par chaque partie ; et reprendre les discussions sur la reconnaissance des grades des officiers des autres groupes armés qui ont intégré les FARDC ;
b) nommant des personnalités CNDP dans les institutions provinciales du Nord Kivu en échange du démantèlement effectif des structures administratives et fiscales parallèles du CNDP, sous la surveillance de la MONUSCO qui rendra compte au CNS; et en arrêtant Bosco.
c) confiant aux bataillons de l’armée nationale formés par les partenaires étrangers et la MONUSCO, la responsabilité d’assurer la sécurité dans les territoires de Masisi et Rutshuru ;
d) engageant les troupes qui ont participé à l’opéra¬tion “Amani Leo” à adhérer au nouveau program¬me DDR, de telle sorte que tous les combattants ex-CNDP soient complètement intégrés dans l’armée nationale ou la police, ou réinsérés dans la vie civile ; et
e) prenant l’engagement de ne pas s’impliquer dans les activités politiques et militaires de dissidents étranger, dont celles du général rwandais Faustin Kayumba Nyamwasa.
Aux Gouvernements Congolais, Rwandais et Ougandais et au Haut Commissariat pour les réfugiés des Nations Unies (UNHCR):
3. Superviser et assurer un environnement stable pour le retour des réfugiés au Kivu, notamment en :
a) procédant, en partenariat avec le UNHCR, à un recensement des réfugiés sans-papiers qui sont retournés au Kivu depuis l’été 2009 ; en entamant un processus de vérification de leur nationalité et en distribuant, sur cette base, des cartes d’élec¬teurs avant les élections ; et en relançant le mécanisme de vérification conjoint RDC-Rwanda-Ouganda afin de contenir l’immigration clandestine dans les Kivus ; et
b) commençant le rapatriement des réfugiés du Rwanda et de l’Ouganda selon les conditions du UNHCR, y compris concernant les retours volontaires et la sécurité des zones de retour; les comités locaux permanents de conciliation devraient décider, sur la base de critères clairs, si les conditions de sécurité sont réunies pour autoriser ces retours ; les zones considérées par la MONUSCO comme étant sous contrôle d’une administration parallèle ne devraient pas faire partie des zones de retours potentielles.
Au Gouvernement Congolais :
4. Renforcer les capacités des institutions afin de favoriser la réconciliation intercommunautaire et la gestion des différends, notamment en :
a) développant des compétences pour gérer les conflits fonciers, incluant la création d’une commission en charge d’examiner les titres fonciers; en renforçant Starec - l’organisation gouvernementale congolaise en charge des programmes de stabilisation - pour qu’il devienne un mécanisme permanent de résolution des conflits ; en mettant en œuvre les résolutions sur la paix et la sécurité de la conférence de Goma de 2008 ; en consacrant des ressources adéquates et en enrôlant du personnel supplémentaire par le biais d’un processus de recrutement transparent ;
b) renforçant les pouvoirs des institutions provinciales en leur conférant les ressources et l’autorité nécessaires pour répondre aux besoins locaux ; et en créant un cadre légal et administratif qui permette de traiter les questions de la représentation politique des minorités ethniques ainsi que les incohérences entre les droits coutumier et moderne, et en
c) organisant la tenue d’une table ronde avec les communautés locales, les autorités provinciales et les dirigeants nationaux afin de définir des règles claires concernant l’attribution des postes au sein de l’administration provinciale ; en établissant un processus consensuel pour éloigner les communautés locales des groupes armés ; et en adoptant un code de conduite portant sur l’exercice des activités politiques au Kivu.
Aux présidents Congolais, Rwandais, Ougandais et Burundais:
5. Organiser un sommet extraordinaire de la Communauté Economique des Pays des Grands Lacs (CEPGL) pour :
a) Entamer, sous la présidence de la Banque Africaine de Développement (BAD), des discussions politiques au niveau des chefs d’Etats sur les questions économiques, foncières et de mouvements de population, et ce dans l’objectif de créer une vision commune mutuellement bénéfique pour l’avenir de la région des Grands Lacs ;
b) Travailler de concert pour analyser ensemble l’histoire traumatique de la région, de manière à favoriser la réconciliation entre les Congolais et les Rwandais ; et
c) Prendre l’engagement de ne pas interférer dans les efforts légitimes de consolidation de l’Etat à l’est du Congo.
Nairobi/Bruxelles, 16 novembre 2010

Friday 1 October 2010

LES VAUTOURS, ENCORE LES VAUTOURS ET TOUJOURS EUX

Apres avoir fait beaucoup de bruit sans presqu’égratigner les sinistres FDLR pour les viols au Kivu, les ONG et leurs tentaculaires antennes circulant a Goma, Kinshasa, Nairobi, et hors du continent joignent leurs forces pour faire active campagne en faveur du tout dernier rapport de l’ONU dont les medias se régalent abondamment ces dernières semaines. Il y a un peu trop d’intérêts croisés-mélanges comme toujours quand il s’agit de la région des Grands Lacs. Ce qui est certain, c’est que tous se liguent contre le bouc émissaire favori de la région, le tutsi déterminé par nature. Ces vautours ont pensé avoir finalement réussi à briser la nuque de ce spécimen qu’ils croient chétif a cause de ses traits hamites, nilotiques, éthiopiques, c’est selon l’anthropologisme de votre choix… Ils ont pensé l’avoir brisé en montant le leadership tutsi à Kigs contre les tutsis congolais. Ils ont cru avoir réussi en voyant que la voie utilisée n’a été autre que semer la division au sein même des tutsis congolais en utilisant les tutsis rwandais. Tout cela a au moins servi a quelque chose: souligner la légitimité de la lutte des tutsis congolais et montrer que leur cause n’est pas une question ni de race ni de tribu, mais une défense du droit du peuple congolais de vivre en paix et travailler a son propre développement. C’est évident aujourd’hui que l’insécurité, le délabrement, le délaissement dont souffre l’Est du pays n’est pas un problème exclusif aux tutsis congolais. Le CNDP n’a d’autre raison que la défense du peuple comme l’indique son nom et c’est pour cela que les vautours le vilipendent.

Pour en revenir au rapport, je dis qu’il a comme bouc émissaire le tutsi et si vous en douter lisez-le ou plutôt lisez ses chantres que sont les autoproclamés spécialistes de la région qui peuplent la toile. Il y a un tribunal international a Arusha qui jugent les hutus qui ont commis le génocide rwandais, maintenant ils en veulent un qui juge des tutsis ayant commis des massacres en RDC, que c’est bête cette équidistante « justice » fabriquée par les activistes des droits de l’homme. Puisque l’expérience de la Haye et d’Arusha a démontré que ces tribunaux ne sont qu’une bureaucratie qui paie bien les fainéants fonctionnaires de l’ONU qui ne paye aucune taxe sur leurs gros revenus, ces activistes s’activent pour demander un tribunal spécial, qui les payera plus cher et donnera au congolais suffisamment de vitriol pour annihiler le tutsi. Au passage, le discours autour d’un pouvoir illégitime et oppressive en RDC passera inaperçu et la misère du pays ne changera pas d’un seul iota. Les Kenyans sont en train de donner du fil à retordre aux activistes en quête des tribunaux internationaux ou spéciaux. Je vis dans un pays qui a réduit sensiblement sa dépendance de la dette extérieure. Quoi qu’encore téléguidé par les puissances étrangères en termes de reforme des politiques intérieures, le Kenya peut parfois fermer la bouches des activistes. Moreno en est a son je ne sais plus quantième essai de prosecution, mais il se heurte a un refus.

Kabila ferait mieux d’apprendre. En réalité les dirigeants kenyans opposent un mutisme a Moreno parce qu’aucun d’eux ne peut affirmer avoir les mains propres a propos de ce qui s’est passé ici en décembre 2007. Si Moreno s’en prend a un, deux, voire même 5, il devra s’en prendre a toute la hiérarchie au pouvoir. Kabila ne peut pas se fier des révisionnistes. En définitive ne faisait-il pas partie de la hiérarchie militaire active dans la période et le lieu couverts par le rapport ? Donc plus que les raisons diplomatiques dans les affaires rwandaises, il est bien obligé de se couvrir aussi. En attendant de voir les conséquences de ce rapport, disons clairement que tant a Kigs qu’a Kin on sait qu’il est impossible de déployer les forces du CNDP ailleurs qu’a l’Est de la RDC pour l’instant et peut être pour bien longtemps. Il serait aussi imprudent de la part de Kabila de ne pas lire les signes correctement. Le mémorandum que les militaires viennent de lui adresser et dont les medias n’ont pas beaucoup parlé ne doit pas être ignoré. Et ce serait tout aussi imprudent de croire que la division apparemment semée par la trahison de janvier 2009 soit quelque chose de consommé et d’insurmontable. La propagande qui fait croire que le CNDP serait utilisee par les dissidents rwandais en exil ne constitue pas pour Kabila un outil suffisant pour convaincre les congolais qu’il faille ramener l’armée rwandaise en RDC. D’ailleurs c’est faux, je ne crois pas que ces dissidents présentent une menace réelle immédiate pour l’homme fort de Kigs.

Thursday 30 September 2010

MAUVAISE DONNEUSE DE LEÇONS

L’ONU vient de rassembler une fois de plus ses ouailles qui adorent prendre sa tribune pour débiter des discours creux. Même Joseph Kabila a rehaussé de sa présence l’occasion annuelle. Il en aurait profité pour faire un tour de l’industrie américaine a la recherche d’entreprises vautours pour ses « cinq sentiers ». Il est passé par l’Angola d’abord. Serait-ce pour s’assurer de bonnes relations avec l’Oncle pétrolier, diamantaire et commandant en chef des Armadas angolaises ? Il est malin Kabila. Il est toujours en cherche de bonne couverture. Aussi parce qu’il sait que son Etat est en lambeaux, et plus il est, plus le rais est rassuré dans sa quête pour une réélection. Cependant les choses ne sont pas aussi claires. L’instabilité de la RDC est sur le point de dépasser les calculs de Joseph Kabila et ses mentors de tous bords. Le rapport de l’ONU qui fait saliver tant de congolais et sur lequel les journalistes et autres activistes se sont jetés comme de chiens faméliques en vue d’un morceau de chair ne va pas sauver Kabila, ni lyncher Kagame. L’un et l’autre se retrouve affaibli seulement par des questions internes, Kagame par des questions de pouvoir qui ronge son parti militaire de l’intérieure, Kabila par l’effondrement irréversible de l’Etat. Par contre, il va compliquer la situation tant en RDC, au Kivu en particulier, qu’au Rwanda. Le vautour attitré qu’est l’ONU risque de se faire avoir cette fois-ci. On verra si ma spéculation tient.


L’ONU est très mauvaise donneuse de leçons puisqu’elle a perdu toute crédibilité morale dans la situation particulière touchant la RDC et le Rwanda. Elle a du reste perdu sa crédibilité morale en tout. Elle se maintient encore parce que la gauche progressiste a besoin d’elle et le marché sauvage s’en est mêlé. Le ton des rapports qu’elle produit sur la situation en RDC depuis quelque temps dénoncent toujours les motivations inavouées des révisionnistes assoiffés des troubles eternels dans la région des Grands Lacs. Ces révisionnistes cherchent a travers l’ONU la peau de Kagame pour contrôler les ressources que Kabila distribuent au plus offrant, ce n’a jamais été un secret pour personne. Il y a deux ans on nous a présenté un rapport qui visait l’éviction de Laurent Nkunda des montagnes nord-kivutiennes. Mais cette éviction tournée en arrestation n’a eu lieu que parce que Kagame était directement accusé d’être le boss de Nkunda. En arrêtant Nkunda, le Rwanda s’est cru exonéré pour de bon puisqu’a l’époque le problème était Nkunda. Il ne l’a jamais été. Maintenant les révisionnistes reviennent à la charge. Ils s’y prennent mal en utilisant l’ONU qui n’a vraiment pas de leçons à donner au RPF. Je ne suis pas une « fan » de ce dernier, mais je suis certaine que moralement parlant l’ONU n’a pas de leçons a donner là. L’accusation de perpétration de génocide que l’ONU formule contre le Rwanda pourrait certainement être formulée contre l’ONU elle-même. Et elle le sait, raison pour laquelle elle s’est fait chanter si facilement par les Rwandais a propos de leur présence au Darfour. La rapidité avec laquelle Ban Ki Moon s’est rendu a Kigali pour apaiser la « colère des dieux » en dit long.


L’ONU a présidé au génocide rwandais en 1994, elle a organisé l’accueil des génocidaires en RDC avec Mobutu. Si l’armée de Kagame a massacré des refugies hutus en RDC, l’ONU les protégeait, pourquoi n’a-t-elle pas empêché les massacres ? Posez la question aux français, sans doute des gens comme Bernard Kouchner en savent quelque chose. Et ce n’est pas tout. L’ONU pourrait être accusée de la catastrophe somalienne et bien entendu du Darfour. Voila pourquoi je dis qu’elle est tres mauvaise donneuse de leçons.


Et pourquoi j’ose affirmer que le dernier rapport ne sauvera pas Kabila, pas plus qu’il ne lynchera Kagame ? Le volcan kivutien se révélera tôt ou tard être le vrai tombeur de Joseph Kabila. Avec ou sans le Rwanda. Comme on le sait déjà, l’absence de l’Etat est plus qu’évidente et rien ne laisse croire qu’il apparaitra bientôt. En réalité les coupables détracteurs du régime de Kigali le savent et aussi connaissent tres bien la pacotille dont est fabriqué le leadership kinois. Le contrôle des ressources de la région qui abreuvent ces assoiffés passe par une déstabilisation constante du Kivu. Nkunda est en taule parce qu’il avait démontré qu’il pouvait pacifier la province. C’est ce qui l’a rendu dangereux aux yeux des vautours. Kigali a commis l’erreur de l’arrêter parce que cela n’a pas fait taire les détracteurs des tutsis rwandais au pouvoir. Mais du même fait, Kigali a coupé l’herbe sous ses propres pieds en imposant un Ntaganda qui n’a rien d’un stratège politique. Son échec cuisant a conduit a sa suspension par Kagame et Kabila ensemble. Les choses n’étant pas simples, le Rwanda comme ses détracteurs se disputent l’influence sur le Kivu. Sur ces entrefaites arrive le rapport de l’ONU accusant Kagame. Ce rapport est en réalité une aubaine pour Kigali qui a mesuré l’étendue de ses menaces contre l’ONU. La réaction de cette dernière a renforcé la position du Rwanda. La preuve ? Des brigades se prépareraient proche de la frontière pour entrer en RDC.


Que peut dire l’ONU ? Elle va fermer les yeux. Quel prétexte valide présenterait la RDF pour rentrer en RDC ? N’importe lequel. Ceux qui sommes du coin, cependant, savons tres bien a quoi rime cette préparation d’opérations militaires. Kabila sait qu’il ne peut pas contrôler le Kivu. Il sait que Ntaganda n’est plus bon a rien. Il sait que les forces du CNDP sont là et ne se laisseront pas déployer ailleurs. Il veut l’aide des nokos de Kigs pour faire quelque chose. Une chose est d’arrêter Nkunda, une autre est de chercher noise aux soldats dont les familles croupissent dans la misère des camps des refugiés. Jusques a quand le Rwanda persécutera-t-elle les tutsis congolais pour les beaux yeux de Joseph Kabila. C’est la honte historique plus monumentale que celle des génocidaires moralement et politiquement parlant.

Saturday 28 August 2010

LA MACHINE A RAPPORTS PARFAITEMENT INUTILES

Après un semblant de silence sur la RDC du côté de la scène internationale, la RDC refait surface avec un énième rapport de l’ONU et bien entendu aussi les viols par les FDLR. Il y a plusieurs observations qui surgissent quand on examine les schémas qui font fonctionner la nouvelle colonisation à merveille. A qui en veut l’ONU cette fois-ci et qui veut-elle servir avec son rapport ? A quoi rime le moment choisi pour se rappeler que les FDLR violent les femmes congolaises, justement aujourd’hui, mais c’est depuis 1994. L’ONU qui est amnésique stratégiquement veut que nous soyions aussi amnésiques. Et le « Potentiel » s’impatiente d’un tribunal de l’ONU pour la RDC.


Procédons par étapes. Tout le monde parle d’une RDC post-conflit. Tout le monde parle de reconstruction. La nouvelle mission de l’ONU est devenue d’une nuit à l’autre une mission d’accompagnement. On est plutôt en pleine transition donc. Le succès à l’Est de la RDC fait la réputation de Kabila. D’aucuns affirme qu’il a ramené la paix au pays en rétablissant les bonnes relations avec ses mentors de Kigali qui lui ont rendu l’énorme service de mettre Laurent Nkunda au frais. Voila avec cela tout est bon pour le meilleur des régimes que la RDC ait jamais vu. Si la RDC est pacifiée et démocratisée, qui cherche noise à qui avec ce rapport là.
Qui serait le plus grand perdant si jamais la RDC venait à une vraie pacification ? Ceux qui s’agitent derrière le paravent appelé l’ONU pour continuer une exploitation sans pitié du peuple congolais. En fait l’ONU elle-même risquerait de faire face au plus grand problème qu’affrontent les congolais ordinaires, à savoir le chômage. Mais cette fois-ci qui vise-t-elle ? La spéculation facile inclinerait à penser que c’est Paul Kagame qui est visé, tout comme il l’était par le fameux rapport qui a incité James Kabarebe et son network à se précipiter et sacrifier Laurent Nkunda sans embage ni état d’âme. Une décision qui m’a fait comprendre que Kigali n’hésite pas à recourir à la plus impensable des solutions, la division des tutsis interlacustres sacrifiant particulièrement ceux de la RDC juste pour un arrangement rapide faisant taire les attaques de l’ONU et, juste en passant, fournir de l’argent liquide en échange, des biens comme l’hôtel Karavia à Lumbumbashi, quelque portion non connue au public des mines etc. En janvier 2009 tout le monde cynique a applaudi l’arrestation de Laurent Nkunda que la communauté internationale entière, appuyant Joseph Kabila considérait comme le problème de la RDC. Curieusement, aujourd’hui, avec ce rapport de l’ONU, c’est la même communauté internationale qui veut forcer Paul Kagame à quelque autre bévue du genre de celle de janvier 2009. C’est mal calculé tout de même, l’homme vient de montrer au monde une victoire électorale ressemblant plus à un plébiscite ou même à un sacre pour croire que l’on peut l’ébranler comme en janvier 2009. Quoi qu’on n’en dise rien dans son pays, son seul échec connu a deux volets. Et je l’ai cru bien capable de le surmonter avec suffisamment de volonté politique. Et c’est comme cela que sa marque sur l’histoire serait a jamais désassocié d’une dictature ou d’une oligarchie.


Le premier volet est parfaitement compréhensible parce qu’il s’agit de la question difficile d’organiser sa propre succession sans nécessairement recourir a la famille, mais a la compétence. J’ose croire qu’il lui et son équipe s’y emploieront au cours de son nouveau mandat. Le deuxième volet c’est les relations avec la RDC renouées au prix d’un Laurent Nkunda en réponse aux manigances d’une ONU qui se rangera toujours du côté des ennemis de la région des Grands Lacs, vous avez compris, les génocidaires hutus rwandais et leurs suppôts tant en RDC qu’a l’étranger. C’est à leur bénéfice que le nouveau rapport apparait. Mais il apparait aussi quand la communauté internationale ne sait plus où trouver les raisons d’apporter l’appui financier à la réélection du dictateur kinois, Joseph Kabila. Ils l’ont vanté comme étant celui qui a emmené la démocratie ne RDC, mais curieusement, son parti est le seul qui ait un candidat. C’est d’ailleurs le parti unique de facto. Il faut distraire les congolais avec le sempiternel sentiment anti-rwandais pour organiser dans l’arrière scène sa prochaine victoire électorale. Et au passage présenter les bourreaux des peuples de la région comme les victimes. Pourtant vous savez autant que moi combien Kabila s’est acquis ces mêmes bourreaux comme force militaire et terroriste, suivant les besoins de son penchant dictatorial et cruel.


Connaissant la capacité militaire et le sens politique de Laurent Nkunda, Kigali doit surement savoir qu’il est le gaillard (peut être un peu mince physiquement, mais le charisme peut suppléer les apparences physiques) qu’il faut pour désempêtrer l’imbroglio kivutien et partant, ouvrir la grande voie d’une vraie coopération entre les deux pays. L’imbroglio kivutien comprend aussi bien les FDLR que les questions politiques pendantes que Kinshasa et Kigali ne peuvent résoudre sans un type comme Nkunda. On a beau tuer les cerveaux connaisseurs du problème comme ce fut le cas de Semadwinga (RIP) en juin, on ne viendra pas a bout de l’arrogance de l’ONU de cette manière, ni celle d’un Kabila appuyé par les ennemis du développement des Grands Lacs comme région qui soutiennent son agenda.
Une considération finale pour aujourd’hui, juste pour ne pas oublier. Pendant que le Potentiel s’impatiente d’un Tribunal de l’ONU pour la RDC, je souris en lisant les articles sur l’événement que le Kenya a vécu hier. Les politiciens ont bien joué le script des faiseurs des constitutions. Les Kenyans étaient en masses présents à la promulgation d’une constitution nouvelle. On leur a fait croire que demain ils auront du travail et du pain par la magie d’un texte signé et scellé. L’un des invitées d’honneur était le très souriant « boucher » du Darfour et « tortionnaire » du Sud-Soudan, ou Bachir le président soudanais. On n’a presque pas entendu les trop bruyants activistes des droits de l’homme. Pourtant le Kenya a promis à Genève cette année-ci de collaborer avec la CPI etc. La présence de cet homme n’était cependant pas une sorte de trouble fête. C’est du calcul politique et une belle gifle à la prétentieuse CPI. Pourquoi les congolais n’ont-ils pas encore appris la lecon ? Il n’y a pas de solutions à attendre de l’ONU pour le pays. L’organisme travaille pour des prédateurs. Et si vous avez des doutes pourquoi pensez-vous que Ban Ki Moon a engagé le criminel de Babacar Gaye comme son conseiller pour l’Afrique ?

Thursday 5 August 2010

CHRONIQUE DES HISTOIRES MINUSCULES

Charles Mwando Nsimba est allé inspecter les opérations « safisha » en Ituri. C’est du moins ce que rapportent les journaux informés. Il semble qu’il est déjà rentré à Kinshasa, mais Didier Etumba et Gabriel Amisi poursuivent la mission vers Dungu après avoir sillonné plusieurs autres localités. Pendant ce temps, le gouvernement congolais se félicite d’abord des opérations « Rwenzori » qui sont supposées libérer Beni et Butembo de la terreur ADF-NALU ; ensuite du désarmement de quelques 350 membres des sinistres FDLR à travers une ONG vaguement connue mais travaillant au service du gouvernement (je croyais que les ONG étaient vraiment NG !!!) ; et finalement le gouvernement se féliciterait d’une hypothétique restauration d’un climat propice aux investissements, haha, nous aimons les grands mots. Julien Paluku lui se félicite d’avoir amorcé une possibilité de négociations avec le groupe Tcheka qui, récemment, s’est lancé sur la scène kivutienne par le biais d’une prise d’otage. Toutes ces histoires en minuscules soutiennent ce que je ne cesse de dire ici : le désordre chaotique de la RDC kabilienne est un poto poto au vrai sens du terme. « Poto Poto Politics », mawa !

Si le désordre persiste, ce n’est pas par hasard, toujours pour la section « histoires en minuscules », il faut noter qu’au lieu de donner les moyens aux FARDC, Joseph Kabila et sa clique font semblant de poursuivre des opérations en donnant plutôt les moyens aux FDLR. Ce sont ces funestes forces qui ont aujourd’hui une capacité d’opérer. Au Rwanda les élections et les soudaines bonnes relations avec Kinshasa ne devraient pas endormir le public. Tout simplement parce que les FDLR qu’on dit remettre au Rwanda rentrent au Congo en civil, après la fameuse transition formative dans le camp de Mutobo, wherever that is ! Ils rejoignent le maquis en RDC sous les yeux de tout le monde y compris la Monusco de Roger Meece. Terminator lui est fini apparemment, aucune idée de ce que fait son « patron » Gafisi puisqu’ils n’ont même pas été conviés pour participer à la réunion tripartite ayant récemment évoqué le retour des refugiés.

Par ailleurs il ne faut pas trop s’impressionner avec la sortie qui s’est voulue fracassante du chef du RCD. Il a raison de décrire le chaos, et il en a le droit comme tout le monde. Cependant croire que Kabila veuille ouvrir des couloirs de discussions avec la classe politique, cela relève d’un brin de naïveté à moins que Ruberwa ne veuille convaincre le public qu’il s’est fait, pendant son long silence et profile bas, peau neuve. Est-ce possible ? Je ne comprends pas de quelle classe politique il parle. En existe-t-elle encore une ? Les nœuds épineux de la politique congolaise, ou les questions politiques toujours pendantes depuis SUN CITY sont encore entières. On ne peut pas continuer d’en parler à la manière des slogans et à partir de Kinshasa. Il faut en parler à partir du terrain, à côté du peuple. Il faut construire une opposition à partir du peuple, pas à partir des conférences de presse qui ne sauraient égratigner en aucune manière l’homme à la peau dure, c’est-à-dire Joseph Kabila et son entourage. Ruberwa se souvient très bien de Gatumba, on est en Août, depuis quand n’est-il plus rentré parler aux paysans de hauts plateaux de Minembwe. Il ne peut pas exiger de parler de la décentralisation aujourd’hui. Il a raté le coche il y a quelques semaines quand Joseph Kabila a cavalièrement laissé tomber la prétention aux 26 provincettes. C’était incroyable n’est-ce pas ? Tout bonnement il reconnaissait qu’il ne fallait plus y penser. Et la classe politique n’a rien dit. Ce gaillard enfreint tous les jours sa propre constitution… Oui Mr. Ruberwa, on ne peut organiser de nouvelles élections en RDC sans organiser un plan de sauvetage de l’Etat. Les élections n’apparaissant pas comme une solution capable d’opérer ce sauvetage, il faut prendre d’autres mesures, mais celles-ci doivent être informées par la réalité, les besoins du peuple, pas par un agenda de ceux qui agitent le slogan de la bonne gouvernance en oubliant que celle-ci ne pas être simplement technique. Il n’y a pas que la classe politique qui devrait contribuer à ce plan de sauvetage. Il faut impliquer des gens soucieux du destin du pays. Ce qui veut dire qu’il faut cesser de se fier des organismes qui se disent spécialistes en « advocacy » pour une reconstruction de la RDC. Me Ruberwa connait, aussi bien que moi, des personnes qui pourraient apporter une contribution substantive, seulement elles n’occupent pas nécessairement les bureaux climatisés de la nouvelle Kin kabilienne.

Tuesday 3 August 2010

WANTED: DES FEMMES ET DES HOMMES D'HONNEUR

Eh oui! Pour sauver une situation plus que déséspérée. Celle de la République qui se dit démocratique du Congo mais que d'aucuns assurent n'être plus que dans la catégorie des républiques bananières. Les échéances électorales qui se succèdent dans nos pays obligent à regarder de face la tragédie de la RDC sans se dérober. Le pays semble n'avoir plus ni loi ni foi. Le leadership actuel se caractérise par une triste prédation qui organise le chaos dans chaque coin du pays. La soi-disante coopération internationale coopère en effet, mais pour rendre la situation encore plus intenable. C'est sa manière de se rendre indispensable à la clique prédatrice. Les deux blocs se soutiennent à merveille et tiennent en rançon le Congo en entier. Plus que le pillage des ressources, c'est la destruction humaine du pays qui attaint aujourd'hui des proportions abysmales. La destruction du système éducatif tant formel qu'informel a rendu le peuple congolais fondamentalement servile dans son comportement. Les exemples pour illustrer cette conclusion rempliraient des livres entiers. Je pourrais signaler par exemple la fameuse ville de Goma. Je promettais le mois dernier d'en parler, helas le temps m'a manqué. Goma est synonyme d'une prolifération d'ONG aussi nombreuses qu'inutiles. Elle est devenue synonyme de grosses voitures tout terrain, avec énormes antennes conduites par des aventuriers "chercheurs", "humanitaires", "gardiens" de la paix, etc. Et le peuple pense encore que le salut du pays viendra de cette engeance que j'ai parfois appelée vautours ou sangsues. Mais voilà qui dit Goma, dit Beni, Bunia, etc...

Qu'aurait tout ceci à voir avec les écheances électorales. Tout! Le leadership du pays a voulu lancer la campagne électorale par les feux d'artifice du cinquantenaire. Par là Joseph Kabila a voulu prouver que son régime, qui commence à être aussi longève que toute dictature qui se respecte, prenait le peuple congolais pour servile, enfantin, simple d'esprit. Un cas qui n'exige rien d'autre qu'agiter des chimères pour regner. Il a voulu sonner la trompette d'une victoire incontestée avant toute conteste même. Seulement la réalité dure est têtue et ne faillit jamais quand il faut rattraper le coche. Les images fastueuses du 30 juin ont été simultanément démenties par la situation au Kasai, au Katanga, aux Kivus, l'Ituri, l'Equateur, des accidents meurtiers dus à la vetustés des moyens de transport et à l'incurie généralisée se sont invités à la fête. La paix dont Joseph Kabila et ses tireurs de ficelles dans et en dehors du pays se vantent n'existe que dans les paroles vides qui remplissent les étapes bidons comme le changement de la mission de la Monuc et changement de nom conséquent; les fameuses réunions tripartites sensées être la preuve de la normalisations des relations entre le Rwanda et la RDC; le changement de la commission électorale, paroles, paroles, vides et vides aussi longtemps que la population est prise entre le marteau d'une pauvreté qui frise la misère et l'enclume d'une insécurité exponentiellement grandissante.

Et face à tout ceci je me dis bien qu'on a besoin, mais urgemment, de femmes et d'hommes d'honneur capables de restaurer un semblant de dignité pour le pays. Pas ceux qui claironnent les fausses idées de la bonne gouvernance quand ils n'en savent pas un seul principe. Ces hommes et femmes, dans l'histoire des civilisations, ont souvent été trouvés parmi les hommes en armes. C'est à dire quand les armées étaient ce qu'elles devaient être. Dans la culture traditionnelle africaines, c'étaient des sages gardiens des meurs, des us et coutumes que nous n'avons plus. La politique actuelle ne souffre pas ce genre d'hommes. C'est pour cette raison qu'un Nkunda se trouve injustement privé de liberté pour achever cette mission de restaurer la dignité du Congo. C'est pour cette raison que Denis Ntare Semadwinga a été lachement assassiné par les sans scrupules effrayés par l'integrité morale exprimée par l'attachement à des valeurs civiques piétinés par les prédateurs. Wanted donc! Avis de recherche! Des hommes d'honneur. J'ai parfois cru que ma génération en avait. Je commence à suspecter que très peu. Ils n'ont pas de modèle à suivre. Ils doivent inventer leur modèle. A un moment donné j'ai cru qu'un Paul Kagame serait un modèle, mais un modèle inflexible et froid n'attire pas. La division qu'il a sciemment ou non introduit dans la communauté tutsi interlacustre m'a prouvé le contraire. Et définitivement l'affaire Nkunda a revélé tout autre modèle. La génération des hommes et des femmes d'honneur aura à s'inventer et le modèle et le mécanisme, et vite car l'heure et grave. les tireurs de ficelles des marionnettes qui tiennent les rennes de la RDC ont une vitesse bien plus foudrayante. On se retrouvera avec Joka pour 15 ans à venir!

Tuesday 20 July 2010

UNE LECTURE INTERESSANTE EN ANGLAIS

CET ARTICLE A ETE PUBLIE LE 2 JUILLET PAR LE DAILY NEWS DE SRI LANKA

A new address for the EC’s Directorate General for Trade?

The Minister of External Affairs, Prof. G. L. Peiris received a letter recently. It came from the office of the European Commission. It was not exactly a show-cause letter, but it was essentially a snub, a threat and more of a ‘chapter-closing’ kind of missive. It related to the GSP Plus trade concessions or their suspension, rather. The letter was posted from Brussels, Belgium.

Yesterday I wrote about the Congo and its first Prime Minister, Patrice Lumumba. I did not realize that even as I was writing, King Albert II of Belgium and the UN Secretary General, Ban Ki-moon were standing side by side in the Congolese capital, Kinshasa, ‘celebrating’ the Independence of that unhappy country, where my friend Nicky Karunarathna reminds me, the Belgians amputated Congolese who refused to work in the rubber plantations.

It is said that of all the Europeans who scrambled for control of Africa at the end of the 19th Century none left a legacy as terrible and violent as the Belgian monarchs. King Leopold II even justified the brutality and butchery as an effort to ‘protect natives from Arab slavers and to open the heart of Africa to Christian missionaries’. Congo was turned into a massive labour camp. Close to 10 million people were killed. The killers had to chop off the hands of victims, to ‘show that the bullets used to kill were not wasted on animals’.


‘Legalized robbery enforced by violence’ was the watchword of the Belgians and June 30, 1960, was the one brief moment of hope for Congo and the Congolese. The moment was over on January 17, 1961. Lumumba was murdered. Today, 50 years later, King Albert II may or may not want to be reminded of the fact that his brother, delivering a ‘farewell’ speech in 1960 saluted the ‘genius’ of Belgian colonialism. Indeed, as moves are under way to finally bring to a close the investigation into the assassination of Lumumba, Belgium doesn’t want to discuss the subject. Naturally, one may add, for that’s what Belgium did for 50 years: pretend it never happened, feigned innocence in a dastardly crime against humanity. And we in Sri Lanka get letters from Brussels and are lectured to by the European Commission, an arm of the club of powerful and bullying nations in which Belgium is a member state. We are asked about the truth. We are asked about human rights. We are asked to improve mechanisms to ensure protection of human rights. The truth is that Belgium doesn’t like the word or the meaning and has symbolized a fascination with its polar opposite, falsehood and all related terms.

Apparently it has been found that Belgium was ‘morally responsible but not legally responsible’ for the murder of Lumumba. What nice things words are, I thought to myself, reading that line. That’s what an investigation commissioned by the Belgian Parliament had concluded. Well, no one need be surprised by the turn of phrase, for that’s what Colonialism was all about (i.e. when it was not turning bayonet inside the stomachs of ‘natives’ into which enlightenment was being thrust in the name of all kinds of charity, Christian included).

Here’s the funny part. Louis Michel, Belgium’s liberated ex-foreign minister and until last year the EU’s ‘Development Commissioner’ has declared (just last week) that Leopold II was a ‘true visionary for his time, a hero who brought civilization to the Congo’. ‘Civilization’ meant that men were worked to death and the women raped and starved. The women, in fact, had been held hostage to ensure that the Congolese men did not run off instead of subjecting themselves to brutal forms of forced labour, all of which Leopold II pioneered.

And we still get letters from Brussels, Belgium. All about human rights. About legislation that champion human rights and good governance. About being nice boys and girls. Just so we can get a US$ 150 million by way of trade concessions. This is blood money and if we really need it to stay afloat in these trying times there is only one thing we can do: learn to swim. Some of us may drown, but those who survive would have the one thing that we need to preserve for our children at all costs. Dignity.

I was wondering if I would not want to puke if the letter had not been posted in Brussels. The astounding fact is that the retching might be even more violent given histories and current realities, the crimes of omission and commission, in various parts of the world in various violent forms.

No, I doubt the EC can find a new address for its Directorate General for Trade. Or for any arm of the EU. Might as well close shop, if they have any shame. They don’t and therefore shop will remain open. The ball then is on our court. Finally. Thankfully.

malinsene@gmail.com

Saturday 17 July 2010

CE DONT KABILA A BESOIN

Mes éternelles obligations académiques me tiennent si occupée que je n'arrive plus à consigner mes notes, reflexions et monologue sur ce blog au fils des événements. But it is always time to catch up. J'étais à Goma pendant que Joseph Kabila recevait fastieusement ses copains, sa clique, y compris tous les sbires selon leurs différents échelons. Il a fait préparer un boulevard triomphal, on se demande bien qui a triomphé sur qui et où? Feux d'artifice, diamants à gogo, on a entendu des choses sur ceux de la Reine des belges, mais rien sur les cadeaux dont on n'a pas publicisé la teneur. Je suis particulièrement curieuse de savoir ce qui a été échangé entre Kabila et Kagame, mais généralement dans ce cas précis la règle prescrit le secret à portée toujours surprenante.

A propos de cadeau, le matin de l'arrestation du général Gadi Ngabo par les Ugandais, j'entendais dire, à Goma cette bourgade qui n'est plus le Congo, je dirai bien pourquoi, j'entendais donc dire que Gadi devait être un cadeau d'anniversaire de Museveni à Kabila. Ce Gadi essayait veinement de s'approprier la cause du CNDP en faisant la grave erreur de s'associer aux FDLR. Gadi n'était pourtant pas en mesure ni d'inquiéter Kabila, ni de s'approprier la cause du CNDP. Il devrait apprendre de Bosco Ntaganda, ce n'est pas chose aisée de s'approprier d'une cause que l'on trahit. S'il n'était pas en mesure d'inquiéter Kabila, qui aurait alors exigé son arrestation? J'admire le sens de l'humour du président Museveni et ses hommes. Sentant la nervosité qu'un larron comme Gadi pouvait provoquer à Kigs, ils l'ont simplement arrêté pour calmer cette nervosité-là. Nice guys in KPL!


Maintenant après la distraction monumentale de la célébration du cinquantenaire à la Kabila, les coups de massus contre le peuple qui s'est laissé berner une nouvelle fois commencent à pleuvoir. Les congolais n'ont plus d'identité. Les cartes d'électeurs qui leur servaient de carnet d'identité sont tombées en désuétude. Nous l'avons appris par une annonce parfaitement cavalière de tout un ministre. Elections obligent. Puisqu'on ne sait plus comment on va inventer la victoire électorale on brouille déjà le corps électoral, c'est à dire le peuple. Toujours lui le dindon de la farce. C'est une mesure décrétéé par le gouvernement.Vous n'avez plus de carte et quand on en distribuera de nouvelles ce sera en dernière minute et on va regarder bien les visages pour déceler les tutsis afin de les exclure sous pretexte qu'ils sont rwandais, haha, on est habitué. Mais la question n'est pas vraiment une question de carte.

Le vrai problème c'est que Kabila qui n'a jamais complété sa légitimité n'ayant pas laissé faire les élections municipales, n'ayant pas défendu l'intégrité du territoire, ayant littéralement vendu le pays au plus offrant, c'est à dire les chinois, les Georges Forrest, les Dan Gertler de ce monde et tous les magouilleurs du pétrole, de l'or, sans oublier les sangsues agences de coopération internationales, ce Kabila travaillant avec des ministres et députés à double et triple nationalité, veut à tout prix rester au pouvoir jusqu'à son 60ème anniversaire, à moins qu'il n'émule Robert Mugabe. Il a exercé un pouvoir illégitime. Il a éliminé tout opposant. Et nos observateurs internationaux nous diront qu'il y aura des élections libres et démocratiques, haha. Ce dont Kabila a vraiment besoin, c'est d'une vraie opposition politique qui ait un plan clair de restructuration du pays. Une opposition prête à dire non à une serie de propositions qui viennent des oncles improvisés de ce que le Congo doit être. Cette opposition là n'est pas au parlement à Kinshasa. Elle est à la base, ces hommes et femmes qui sont à côté du peuple, qui ne font pas de bruit pour ne pas se faire écraser avant l'heure décisive, mais qui travaillent. Je crois qu'ils existent!

Tuesday 22 June 2010

LA LIBERTE EST EN DEUIL

La liberté est en deuil. La liberté coûte trop cher. De la sueur d'un travail infatigable, de nuits sans sommeil et du sang. Mais seuls les courageux la payent de cette manière, et jamais pour eux-mêmes. C'est toujours pour beaucoup d'autres. L'Est de la RDC vient de perdre un de ses meilleurs connaisseurs, non seulement du point de vue historique, mais aussi du point de vue coutumier et politique. Qui s'est-il senti menacé par un homme prenant de l'âge et de santé plus très bonne, point de l'éliminer par un des plus ignobles assassinat? Il n'y a qu'une seule raison plausible à cet acte ignoble: le refus d'un homme intègre de se faire complice d'une lacheté traitresse. C'est un héros qui part, accompagné non seulement de l'admiration, mais aussi et surtout de l'affection de ceux qui l'appelaient familièrement Koko Denis. Il aurait toléré que nous le pleurions naturellement, mais il aurait aussi, sans nul doute, voulu que ces pleurs ne soient pas empreintes d'aucun signe de désespoir, mais plutôt de la détermination de continuer une lutte qui l'a menée sans cesse bien avant la naissance de certains d'entre nous, ne fut-ce que par son souci tout acadédemique de faire lumière sur des vérités peut être impopulaires, mais vérités tout de même. Je viens d'attérir d'un voyage qui m'a occupé au point de me faire prendre du retard sur le blog. Et voilà que la première nouvelle de laquelle il faut parler c'est cette triste nuit du 20 juin. La lutte continue et sa présence l'accompagnera toujours.On reparlera de Koko. Qu'il repose en paix. Cette paix pour laquelle il a tant lutté.

Thursday 10 June 2010

ROGER ALLEN MEECE

Le Peace Corps est “l’école” qui forme les diplomates américains pour l’Afrique sub-saharienne. Le successeur de Koko Swing après l’interlude du britannique Doss n’est autre que Roger Allen Meece. Un des faiseurs de l’intronisation de Joseph Kabila puisqu’il était à Kinshasa au moment de la dissolution du Mamouth 4 plus 1 modèle de triste mémoire. Un ancien du Peace Corps qu’il joignit en 1971, mais surtout ambassadeur en poste à Kin sous le règne du défunt CIAT, un organisme ayant travaillé si étroitement pour asseoir la Monuc. Cette excellence est tout sauf une nouveauté. Mr. Meece pourrait même revendiquer un rôle important dans les événements ayant eu lieu juste avant et juste après les élections de 2006. Les congolais qui pensent que le régime d’Obama a quelque chose de mieux que celui de G. W. Bush doivent être déçus parce que c’est un fonctionnaire du gouvernement de Bush qui revient et prend la tête d’une Monuc qui n’a changé que de nom pour faire croire à Kabila que ses doléances sont tenus en compte à Washington et à New York. On le prend pour un gamin toujours ou quoi ?

Le nouveau responsable de la Monuc vient de superviser la victoire de Meles Zenawi en Ethiopie, viendrait-il à Kinshasa pour une opération semblable en faveur du raïs ? Probablement. C’est un connaisseur de l’Afrique francophone si l’on s’en tient à sa biographie officielle : ancien directeur du corps de la paix au Niger, au Cameroun et sous directeur de la même organisation au Congo-Brazzaville, ancien ambassadeur au Cameroun et au Malawi, et membre du corps diplomatique US au Congo-Brazza successivement, il a passé deux ans au Département d’Etat pour les Affaires Africaines. Et pas n’importe quels deux ans, 1998-2000, les années où Laurent Kabila opérait son volte-face contre ses alliées et signait ainsi le retour au chaos en RDC.

La question qui se pose maintenant concerne le possible succès d’une MONUSCO avec un visage qui a été si proche des dictatures africaines. Mais c’est presqu’une question vide de sens parce que la MONUSCO ne cherche pas de succès, en tout cas pas plus que ne la fait la MONUC. La mission de la nouvelle version ne comporte rien qui puisse présager la paix pour la population congolaise. Pour veiller à une stabilisation il faut d’abord en avoir une. Or la RDC se trouve complètement affaiblie surtout depuis que la communauté internationale a décidé de dire que les accords entre le Rwanda et la RDC ont signé la fin de toute hostilité. On veut toujours nous imposer une compréhension fabriqué de notre propre situation. Il n’y a pas de paix. Et le manque de paix n’est pas dû à la liste de groupes armés fabriquée par notre autoproclamé très spécialiste de la RDC. On remarque derrière son effort la fine stratégie des vautours qui couvre leur propre dos pour imputer la responsabilité des misères du pays sur les groupes armés. Un signe de cette duplicité est assez remarquable dans la minimisation des FDLR et la maximisation du CNDP dans la liste. Je ne veux pas me poser en défenseurs de groupes armés. Je veux simplement dire que la responsabilité des vautours dans la pérennisation d’un leadership crapuleux à la tete du pays est pire que les groupes armés. On l’a vu dans la manière dont ils se sont employés à persécuter Laurent Nkunda parce qu’il est la seule voix qui continue de déranger. C’est dommage que le peuple se laisse obnubiler par les faiseurs d’opinions comme notre grand listeur de groupes armés. Si vous aviez des doutes a propos des vautours, lisez entre les lignes de la nomination de ce nouveau représentant spécial de Ban Ki Moon, juste une année avant les élections, la promesse du retrait de la Monuc qui ne concerne que 2.500 types sur 20.500, enfin… on verra bien !

Saturday 5 June 2010

ÇA VA BARDER

Un activiste des droits de l’homme est tué. C'est terriblement triste et inquietant. Et certains se demandent qui en veut à Joseph Kabila. Quel cynisme. Si ce n’est pas cet homme qui en veut au peuple congolais, je ne sais plus qui je suis ! Je spéculais il n’y a pas si longtemps au sujet de sa peur. Les derniers événements de Kin me donnent raison. Le président n’est plus sûr de rien et il permet n’importe quoi. C’est bien qu’il ne se promène plus dans Kin et s’enferme à Kingakati. C’est bon qu’il sèche le rendez-vous de Nice étant allergique comme nous le savons, aux réunions diplomatiques. Outre qu’il aime quand il s’agit du cash et non du blabla, il ne saurait se sentir commode et sûr de lui dans un milieu où ses lacunes ou faiblesses pourraient être exposées sans pitié par les journalistes affamés du sensationnel. Il en a tellement séché des réunions diplomatiques que ce serait tout un événement de le voir assister à une ! Je le comprends en tout état cause car ayant d’autres connections avec la françafrique, il n’a vraiment pas besoin de faire la gallérie a Nice. La stratégie du raïs est donc de se terrer quelque part et organiser tous les coups avec le sang-froid exigé par la gravité de l’heure. On dirait que la sécurité du pays ne fait plus de son agenda dès lors qu’il s’apprête à organiser sa propre survie politique. L’armée abandonnée à elle-même ce n’est plus son affaire, même s’il utilise l’argent destinée aux malheureux soldats a son propre profit. Il a tort de s’en désintéresser, ses conseillers le trompent en cette matière car, en ce moment, n’importe qui peut s’approprier de cette armée. LRA, Lubumbashi, Kamina, en
Equateur, en Ituri, Walikale et le fameux cousin de Terminator GADI qui récupère l'ancienne rébellion FPLC de Terminator en Ituri ... Du désordre partout et Kabila est absent. Il continue d'armer ses FDLR. Si je l’observe de mon monde académique si absorbant, qu’en pensent ceux qui veulent le détrôner. L’Africom en province orientale, bien proche de leurs alliés outre frontière nord-est, les belges aux Kaisais et au Maniema, la Monusco partout ailleurs, et j’espère bien que quelque fils du pays qui pourrait non pas l’utiliser comme les vautours, mais bien pour une vraie restructuration. J’aurais du aussi mentionner les français mais l’on sait qu’eux, quand il s’agit de la RDC, préfèrent le mercenariat, ou le forcing sous couvert des ONGs que vous et moi connaissons si bien. Il n’est plus tellement a l’abri, notre président, il est plus exposé que ne l’a été son père. Et c’est pour cela qu’il multiplie les coups. Avec la mort de l’activiste, il a voulu envoyer un avertissement plus vigoureux a quiconque s’aviserait de placer des obstacles sur la route vers le regain du pouvoir.


Cependant Joseph Kabila conserve une position forte dans la famille politique qu’il a construite de toutes pièces après les élections de 2006. Il exerce bien une autorité qu’il appelle morale sur l’AMP. Les quatre qui ont, sous l’instigation de je sais quel vautour, voulu déstabiliser l’AMP ont bel et bien été réprimandes, avec exigence de soumettre les preuves de leur obéissance au chef. Mais la nervosité monte malgré cet étalage de suprême force. Chebeya et son chauffeur en sont la preuve. Les vautours sont malins quand il faut recourir au chantage gros calibre pour faire pression. Vous le voyez bien avec la flottille de Gaza ! Je ne cache jamais ma compréhension au regard d’Israël, au risque d’encourir le courroux de quelque lecteur. Ils sont prêts à tout et certainement Kabila doit s’y attendre et se préparer. Son père, en son temps, a eu un alibi fantastique : le Rwanda et les tutsi congolais. Avec cela, il a pu faire croire au peuple congolais qu’il défendait ses intérêts contre ces deux « ennemis ». Mais le président actuel n’a plus d’alibi. Il a soi-disant fait la paix avec le Rwanda. Il a mis Nkunda hors d’état de le nuire, ou du moins croit-il. Mensonge tout cela et les vautours le savent, seuls les congolais gobent ce que Kabila et ses media disent. L’heure venue, son AMP et tous ces mensonges ne lui serviront de rien. On s’imagine bien l’AMP se vendant à celui que les vautours consacreront. Ils sont réunis tout a côté, a Kampala en train d’essaye de redonner crédibilité a l’un de leurs rejetons les plus inutiles, la CPI. Cependant, on ne peut pas dire que c’est seulement les vautours occidentaux interesses a destabiliser le raïs. Les Angolais sont aussi pointés du doigt, car il ne serait pas reconnaissant pour les services rendus et même l'affaire du pétrole off shore les énerverait au plus haut point. Il y a aussi le FLEC au Bas-Congo qui serait considéré comme une provocation par Luanda. La MONUC ou MONUSCO est également soupçonné pour se rendre incontournable et enrayer la pression que Kinshasa exerce sur elle, etc, du vrai poto poto, ça va devoir barder …


Comme je m’enquiers toujours des nouvelles du grand afande de Kigs, on me dit qu’il est de plus en plus dépassé. Ce que je ne crois pas car c’est un homme toujours « on top of things ». Je le défendrais si je le pouvais contre l’engeance des négationnistes et je ne regrette pas comme le font beaucoup d’hypocrites qu’il ait pris des mesures policières et judiciaires contre l’avocat américain et contre la nouvelle star des FDLR. Par contre je trouve sa responsabilité coupable en ce qui concerne la division semée parmi les tutsis. C’est pire qu’avoir des négationnistes à combattre. Je déplore cette division depuis l’arrestation du général congolais Laurent Nkunda. Des tutsis congolais en sécurité en RDC n’ont jamais été et ne seront jamais des ennemis des tutsis rwandais ou autres, jamais, au grand jamais. C’est une erreur monumentale d’introduire dans la race les divisions meurtrières semblables a celles que les belges ont introduites. Mais il y a pire. Cette affaire de généraux tutsis en exil et/ou en prison n’annonce rien de bon. Si ce n’est pas de l’auto-affaiblissement à court et long termes, c’est de l’auto-exposition aux plans multiples d’ennemis tout aussi multiples. Je ne dirai rien sur les ripostes et contre-ripostes dans les journaux a propos de ceux-ci car tout cela relève de la perte de ce que l’on appelait jadis le combat loyal empreint de noblesse. Quand la confiance et la loyauté se perdent, il n’y a plus rien a sauver, peut importe le nombre d’articles dans les journaux.


Et comment se porte la course aux gouvernorats vacants ? Voici ce que m’en disent les amis « Marcellin Chisambo demeure le candidat du président, mais toute la population de Bukavu ne veut pas de lui, elle préfère Balamage Nkolo, mais malheureusement celui-ci a maladroitement supplie les Nokos (de Kigs, je déduis d’après le message) d'intervenir pour lui auprès de Kabila. En échange, il aurait promis de travailler pour eux. Son argument c’est que Chisambo est un
extrémiste de Kabila et hait les voisins outre frontière. Balamage se dit un Muhavu non extrémiste. Kabila aurait appris cette tractation et serait prêt à faire un tour à l’Est le 10 Juin pour se rassurer qu’il installe son candidat le 12 Juin ». Je ne sais pas s’il rencontrera Terminator qui reste très coincé, il ne peut plus oser voyager en avion ou par un bateau, il ne fait plus de descente a Masisi ni Rutshuru, il peut plus piétiner Bukavu, l'étau se resserre même s'il dit a ses proches que s'il est surpris par une attaque, il traversera directement au Rwanda. Ce type, ne peut il pas penser à mieux ?

Thursday 20 May 2010

DES PROVINCETTES, 26, PARLONS EN !

L’infirmier bandit qui se tient au chevet de la RDC veut pérenniser son activité mercenaire. Puisque personne ne sait plus à quoi il sert s’étant révélé particulièrement incompétent, il s’acharne pour conserver son sale boulot. Vous avez sans doute deviné, il s’agit de la Monuc. Nous le savons bien le raïs veut la voir partir. Mais la mission négocie encore. La mission du conseil de sécurité a fait sa routinière visite touristique à Kinshasa, cette fois-ci « pour écouter ». Kabila a déclaré haut et fort qu’il en a marre. Mais la Monuc sert très bien les vautours qui, eux, n’en ont pas marre. C’est une sorte de police pour assurer la tranquillité dont ils ont besoin pour continuer de saigner le pays qu’ils clament être en train de sauver de lui-même. Et Kabila, il doit quand même à cette Monuc là son élection de 2006. Le problème c’est qu’il commence d’en avoir peur. Il en a peur pour deux raisons : d’abord il n’en veut plus comme témoin de la prochaine magouille électorale déjà en préparation, ensuite il commence à suspecter que cette force pourrait être utilisée pour l’éliminer. Cela ne serait pas la première fois. Kabila plus que personne devrait connaitre la vulnérabilité de sa position. Il y a des choses que l’argent qu’il draine de la RDC ne peut pas faire pour lui. Quand les vautours décideront de l’éliminer, il n’a pas de murs suffisamment épais pour le cacher de ces gars en casques bleus qui se promènent dans tous les coins de la RDC avec l’autorité « morale » même corrompue du mastodonte que nous appelons l’ONU aujourd’hui. Il se pourrait que l’enivrement de pouvoir lui ait fait oublier la fin in-glorieuse de son père. Il en a une réminiscence tout de même, et on le voit dans cette peur de la Monuc dont il s’est servi, du reste, quand cela lui convenait.


Peur donc. Elections aussi. Comment les faire sans la Monuc ? Et si les vautours ne veulent plus assumer tous le coût puisqu’ils sont en crise ? Nos députés à court d’idées se sont souvenus que la constitution kabilienne portait le démentellement des provinces actuelles en 26 provincettes. Ils croient qu’en mettant de la pression, ils affecteraient le projet de Kabila de se faire élire encore. Ils oublient qu’en soulignant les lacunes ou les dispositions jamais appliquées, ils pourraient attirer l’attention sur l’illégalité de leur mandat. Cette constitution n’a été que sélectivement appliquée. Je ne m’y intéresse pas outre mesure puisqu’il s’agit d’une constitution particulièrement superficielle, j’oserais même dire frivole. Bien sur que Kabila n’en veut pas des provincettes, comme il n’a jamais voulu d’élections municipales, et comme il se fout bien (pardonnez l’expression) des frontières. Le contentieux avec l’Angola remplit les pages d’Africa Mining Intelligence. Les frontières ! Il s’agit du pétrole ! Nous disions donc que Kabila ne veut pas des provincettes. Une des raisons pour lesquelles il veut faire réviser la constitution c’est bien celle-ci. Il veut garder les grandes provinces qui sont plus faciles à contrôler de son point de vue.


C’est dans la logique même de regagner le pouvoir qu’il temporise avec les gouvernorats vacants au Sud-Kivu et au Maniema. Il faut dire qu’il devrait aussi se préparer pour le Nord-Kivu. Il y a eu des pépins entre lui et Paluku à un certain moment, mais surtout Paluku n’est pas populaire. C’est difficile de le voir délivrer le Nord-Kivu pour le boss. En termes de gouvernorat au Nord-Kivu, je croyais qu’il pouvait compter sur les hutus proches de lui comme les Mashako Mamba, Sekimonyo, Vunabandi, Serufuli, Mutiri etc. Avec les FDLR et autres factions de tendance hutue, le tour serait joué. Mais il me semble que seul Mashako est fort. Je ne crois pas en outre que le président veuille s’en séparer. Les autres ils ont perdu toute crédibilité même sur terrain. Pour le Sud-Kivu, il est presque certain que c’est son Marcellin Tshisambo qu’il désignera. Mais il devra faire gaffe car les banyabungo n’en voudront pas. Ils risquent de faire avec lui la même chose qu’ils ont faite avec son prédécesseur. Qui aurait dit au grave Joseph que les choses se compliqueraient autant. N’avait-il pas réussi, avec la Monuc, Alan Doss en tête, de convaincre le monde que le problème de la RDC c’était Nkunda ? Ne vous fatiguez pas de lire cette question. Je la pose bien intentionnellement dans presque tous mes postings car elle va nous aider à prouver que les problèmes politiques soulignés par la rébellion de Nkunda sont encore intacts. Et la bande des maffieux qui a manigancé son arrestation était une bande d’opportunistes qui ne pensent pas au futur de la région. Quand est-ce que l’Afrique produira des patriotes ? Je crois bien qu’il y en a un en Nkunda, on le garde coffré car l’intégrité est toujours une menace pour les corrompus. Son arrestation n’a arrangé ni Kigali, ni Kinshasa et encore moins la population qui garde encore l’espoir de le voir se remettre au travail. Je suis sûre par ailleurs qu’il travaille dans sa tête sur une région de Grands Lacs développée et prospère. Kabila devrait lui donner raison, au moins maintenant que lui aussi veut garder les 9 provinces. Je veux dire qu’il devrait être d’accord maintenant avec le projet fédéraliste que Nkunda préconise. J’ai posté il y a longtemps un long article en parties ici expliquant pourquoi la solution de la RDC, au lieu d’un émiettement en provincettes devrait être une fédération. Maintenant ses parrains occidentaux vont battre leur tambour pour ces maudites petites provinces pour le fragiliser, et puis quoi, nous imposer un autre Kabila ?


Et c’est comment l’humeur du grand Afande à Kigs ? On me dit qu’elle est plutôt massacrante. Détermination intacte, même pour écraser une mouche avec un marteau. Mais on comprend bien, il y a un nombre croissant de soucis pour une veille d’élection : les grenades (je suis presque certaine qu’elles ont quelque chose à voir avec les FDLR, mais je peux me tromper); les chantres des droits de l’homme qui font du bruit à propos de son style ; le malaise à l’intérieur où tout le monde suspecte tout le monde, une sorte de terrorisme interne quoi, etc. On me dit qu’il maigrit, il n'était déjà pas très costaud.

Thursday 13 May 2010

WHO IS CORRUPTING WHO? AN E-MAIL FROM AFRICAFILES TO MY INBOX

Leaked oil contracts threaten resource wars and $10 billion rip-off by British company


Confidential oil contracts held by UK companies Tullow and Heritage in the Democratic Republic of Congo were leaked today, revealing the danger of economic rip-off and rights abuses in one of Africa's most unstable countries. The Production Sharing Agreements (PSAs) are accompanied by a legal analysis, ''A Lake of Oil - Congo's controversial contracts compromise rights, environment & safety'', published by oil watchdog PLATFORM in partnership with the African Institute for Energy Governance (Afiego). [1] As the dispute between Tullow/Heritage and the South African-led Divine Inspiration consortium over lucrative oil licences on Lake Albert comes to a head [2], the contract terms have been released for the first time. [3] PLATFORM's analysis compares revenues delivered by two competing contracts, revealing that:

• Both Tullow/Heritage & Divine/H Oil's contracts guarantee excessive profits, at the expense of Congo's poor
• Tullow's contract terms reduce the ! Congolese take by around 15%, compared to Divine's.
• If recognised, Tullow's contract will cut Congolese government revenues by over $10 billion - a figure equivalent to the country's entire national debt. Tullow and the British Embassy in Kinshasa have been lobbying hard for these contract terms. This represents a significant transfer of wealth from some of Africa's poorest to British and Irish investors.
In ''A Lake of Oil", PLATFORM also raises concerns about:
• Co-operation between oil companies and military groups and the likelihood of escalating resource-driven war in eastern Congo. (p26 & 33)
• The legal rights granted to flare natural gas (p.24)
• The complete absence of penalties for environmental damage (p.21),
• The 'stabilisation clause', which will restrict DRC's ability to improve its environmental protection and human rightsstandards in the future (p.27)
Alfred Buju, head of the Jus! tice and Peace Commission in Ituri, DRC, at the heart of Exploration B lock 2, said: ''This report reveals the contracts that will affect our communities and raises serious concerns about who will benefit from oil extraction in Ituri. We need the government and international companies to be honest and clear - will our environment be protected? The history of natural resources in eastern DRC makes us worry that oil will lead to more conflict.''
PLATFORM Campaigner Mika Minio said, ''The reality is that extracting Congolese crude will escalate resource wars, transfer wealth from Congo's poorest to London's richest, create new health problems for local communities, increase corruption and pollute the land, water and air. It is up to social movements and civil society to create the pressure to defend rights, livelihoods and Uganda's rich environment."
PLATFORM Researcher Taimour Lay in Bunia, Congo DRC, said "The confidential documents we have published make clear that the British government and oil companies have been lobby! ing for terms which leave Congo significantly worse off than another contract already on the table. This shows a wanton prioritisation of profit and British control of African resources over all else." Taimour Lay added, "Tullow's statements demonstrate strength in corporate responsibility rhetoric. Yet their practice here on Lake Albert tells a different story - one of arrogance, environmental damage, collusion in secrecy and indifference to human rights abuses."
The report recommends that "Urgent changes should be made to the contracts, legislation and regulatory regime covering oil, to achieve some level of environmental protection, ensure accountability for military forces enforcing security, to protect a degree of Congolese sovereignty, minimize economic distortion through revenue flows, and capture a more appropriate share of the revenues and to re-apportion the economic risks."
http://www.! carbonweb.org/drc/
CONTACT
Taimour Lay in Bunia, Congo (GMT+ 3): ++00 243 995 291 018, taimourlay@gmail.com
Mika Minio-Paluello in San Francisco, USA (GMT + 8) : ++1 925 234 0910, mika@platformlondon.org
PLATFORM Office in London, England: +44 207 4033738
NOTES FOR EDITORS
NOTE 1: The analysis was carried out by PLATFORM, in partnership with the African Institute for Energy Governance. The report is available at: http://www.carbonweb.org/drc/
NOTE 2: The Congolese blocks on Lake Albert are widely assumed to hold large reserves of crude oil, following Tullow and Heritage's major discoveries on the adjoining blocks on the Ugandan side of the border. See http://www.carbonweb.org/uganda/
NOTE 3: PLATFORM has obtained and released copies of Tullow/Heritage’s 2006 PSA for Blocks 1 & 2 and Divine Inspiration/H! Oil's 2008 PSA for Block 1, on Lake Albert. The 2006 contract is disputed by both sides since the Congolese Ministry of Energy appeared to annul it in October 2007, prior to reassigning Block 1 to the Divine Inspiration consortium in 2008. The Congolese government has expressed a desire to finalise the status of contracts and begin exploration during 2010.
The contracts and analysis are available in French and English at:

http://www.carbonweb.org/drc/
Dr Sarah Wykes
+44 7971064433
sarah@swykes.com
sarahwykesgw@skype.com

Wednesday 12 May 2010

LE MOMENT DES JONGLEURS

Les élections sonnent toujours l’heure de l’activisme surtout aux pays des régimes un-démocratiques comme en Afrique centrale. Loin de créer l’espace pour un débat franc autour de la création ou pas d’un Etat de droit et d’une citoyenneté responsable, on s’agite pour trouver la manière de maintenir le pouvoir acquis par les moyens que nous connaissons. C’est dans ce sens qu’il faut lire la stratégie de Joseph Kabila face aux gouvernorats vacants au Sud-Kivu et au Maniema. En effet, l’Est du pays n’est plus un champ aussi sûr pour le rais autant qu'2006. Il lui faudra des gouverneurs qui pourront mieux coopérer au lieu de ceux qui pourraient être libre dans leurs choix stratégiques. CENI ou CEI, quoi qu’il arrive, Joseph Kabila retiendra Malu Malu qui est payé pour assurer un soutien indéfectible au président. Le président devra aussi compter lourdement sur les FDLR étant donné que les FARDC affamées, appauvries et découragées ne sauraient certainement pas lui être d’une grande utilité. Vous pouvez m’opposer une objection relative à Ntaganda, comme quoi il pourrait être d’un certain rôle dans les élections. Mais non, il ne le sera pas. Pour l’instant, son rôle se limite à servir d’épouvantail pour une éventuelle confrontation avec les Makenga et autres, enfin, une illusion.



Certains propagandistes, pour détourner l’attention de l’opinion nationale de la me-gestion catastrophique de l’ère Kabila, commencent à parler encore d’un déferlement des rwandais dans les Kivus. C’est incroyable la manière dont la xénophobie se perpétue. J’ai demandé a des contacts sur place, et voici la réponse de l’un d’eux. « Vous pensez bien que les rwandais ne se risqueront jamais en terrain non sécurisé. Il faut vraiment être de là et ne plus avoir de perspectives raisonnables au pays des mille collines pour décider d'y aller en ce moment. Ce sont donc des vrais masisiens qui rentrent ». A la question de savoir si Terminator y était pour quelque chose, on me dit qu’il ne peut plus servir à qui que ce soit, sauf pour essayer de terroriser ses anciens amis légitimistes. Il est vraiment dans le pétrin. On lui a supprimé ses péages-routes qui lui rapportaient quelques 2500$ par jour, et maintenant il est en plein dans le commerce du bois et du charbon. « Selon moi, mon contact ajoute, Kabila le maintient comme un épouvantail contre les Makenga, Faustin etc... au cas où...! Mais même s'il devait y avoir confrontation, il ne tiendrait pas sans les afandes », entendez sans l’appui de James Kabarebe. La nomination ministérielle de ce dernier, avons-nous spéculé ici, est une mise à l’écart et une protection contre les poursuites dans le cas qui l’oppose au General Nkunda. Donc il faut se souvenir que les visées rwandaises aujourd’hui se résument aux élections. Raison pour laquelle Kigali et Kinshasa travaillent à faire croire aux parrains respectifs que tout va bien dans le meilleur des mondes en ce qui concerne les relations diplomatiques. En réalité, ces relations ne sont pas aussi bonnes que les intéressés le disent. Voila ceux que des observateurs sur place disent. « Mais, ils ne peuvent pas l'avouer en ce moment. Je crois qu'en cette période préélectorale pour les deux, chacun cherche à montrer aux parrains que les choses se sont normalisées, mais les contentieux de part et d'autre demeurent. Il sera toujours temps pour KGL de les ouvrir après août ».


A propos de Kigali, la réponse sibylline du président Kagame au journaliste de Jeune Afrique sur l'emprisonnement de Laurent Nkunda est en train de circuler massivement sur internet avec toute sorte de commentaires. On y jongle avec des mots, au fond c’est de cela que vivent les journalistes. Ce qui est étonnant c’est le manque de clarté du discours. Le général congolais y est qualifié de petit problème. Il était pourtant dit hôte spécial du pays de milles collines, il y a quelque temps. On ne s’arrêtera pas sur ces propos contradictoires car on sait qu’il ne s’agit pas du tout d’un petit problème. Il faut plutôt se demander s’il y a eu vraiment des résultats que le chef de l’Etat qualifie d’encourageants, pour qui, quand et ou ? On se le demande. Et puis « la justice est la », mais laquelle, celle qui se déclare incompétente a tous les niveaux de la procédure judiciaire et bientôt militaire ? Le problème n’étant pas si petit que ca, le président reconnait que la solution devra impliquer bien de monde ! On verra. Voici ce qu’un ami m’en dit : « Dire que Nkunda est un petit problème dans un ensemble des problèmes plus grands c'est peut-être vrai. Mais le Rwanda est aussi un petit pays par rapport à beaucoup d'autres pays africains. Il n'empêche que lorsqu'il a éternué c'est tout le continent et même d'autres parties du monde qui se sont enrhumés. Mais je crois que c'est un langage de politicien, il sait très bien ce que cela lui cause comme ennui. De la même façon, c'est de la langue de bois que de trouver encourageants les résultats obtenus à l'est de la RDC dans le cadre de nouvelles relations entre les deux pays. Les populations y sont devenues plus rwandophobes, mais aussi anti-kabilistes. Ce qui ne les empêche pas de tirer profit des possibilités qu'elles trouvent à pouvoir faire du commerce frontalier avec le Rwanda. Les Interahamwe sont devenus plus mobiles, mais toujours aussi nuisibles et toujours plus violents. Les militaires FARDC sont devenus des groupes armés, parce que totalement impayés et vivent plus que jamais sur le dos des populations. Aujourd'hui le Gouvernement a rétabli les barrières de sécurité à Mugunga et à Munigi parce que la paranoîa des autorités veut que dans les jours qui viennent, les deux provinces du Nord et Sud-Kivu soient destabilisées par des attaques généralisées en particulier sur Goma et Bukavu. Alors, franchement...! »

Je vaoulais aussi savoir de quoi il retourne dans l'affaire d’un CNDP rénové circulant aussi sur internet. Il s’agirait donc d’un des hommes de Ntaganda, un certain Patrice Habarulema, qui a fait récemment un communiqué radiodiffusé à Goma au terme duquel il créait avec d'autres - surtout des Hutu comme lui- un courant rénovateur du CNDP. Comme sa famille résidait à Gisenyi, il aurait été dénoncé par Ntaganda aux afandes qui l'ont coffré. Il est aujourd'hui retenu à Kigali.

Saturday 8 May 2010

DE LA CORRUPTION DE LA SCIENCE

Je sais que n'importe quel lecteur de ce blog est, en ce moment, en avance sur moi sur les complexes affaires qui ont paralysent encore. De toutes les informations de cette semaine, je retiens celle de notre self-made spécialiste de la RDC, ancien de l’ONU, ancien d’ICG, co-auteur du fameux rapport de l’ONU qui a précipité le déclenchement des opérations Umoja wetu, maintenant agissant dans le rôle de la face innocente d’un indépendant philanthrope-journaliste-cum universitaire à l’occasion. C’est bien de Jason Stearns dont je parle. Ses postings cependant peuvent trahir facilement cette innocence apparente, et montrer en filigrane pour qui il travaille. On peut aussi y voir une nouvelle manière choisie par un establishment euro-américain de nous envoyer des signes avertisseurs, si ce n’est des signes confirmatifs de sinistres agendas. Un peu à la manière dont fonctionnent les chantres de toutes les organisations qui se disent à caractère humanitaire ou entrepreneurial que nous voyons contribuer à dépecer la RDC avec tant de brio.


Dans un effort d’intellectualisme, cette semaine il nous a présenté plusieurs initiatives ou l’on voit son nez dans leur inspiration peut-être. Il s’agit des initiatives visant à promouvoir la réglementation ou le contrôle, si vous voulez, de l’exploitation des mines dans l’Est de la RDC. Il nous informe entre autres qu’il y a deux projets de loi devant le Congres américain probablement sur les violences sexuelles en RDC et sur le contrôle de la chaine d’approvisionnement en ressources naturelles. Il semble qu’un sous-secrétaire ait été chargé de planifier une stratégie relative aux conflits lies aux minerais. La ou l’on voit son inspiration c’est quand il avoue qu’il a déjà expliqué que la cause des conflits en RDC ne se trouve pas dans les minerais. C’est que probablement il a donné son avis et en cela je suis d’accord avec lui que chercher à contrôler la chaine de l’exploitation et l’exportation des mines ne résoudra pas les conflits. Il s’étonne que ces initiatives aient trouvé une réception plus positive que la campagne pour le retrait de la Monuc. Ce qui m’étonne moi c’est ce qu’il ajoute pour montrer comment les initiatives se concrétisent. Excusez-moi de le citer en anglais mais c’est que je ne voudrais pas risquer de distorsionner le sens de ses propos par une traduction indue : « This past week, Stanford University has recommended that its Board of Trustees take conflict minerals in the Congo into consideration in its investment portfolio. They said: We recommend that the University vote in favor of well-written and reasonable shareholder resolutions that ask companies for reports on their policies and efforts regarding their avoidance of conflict minerals and conflict mineral derivatives”. C’est ce dernier bout de texte qui me fait penser a la corruption de la science. Autrement dit, depuis quand est-ce qu-une université qui se respecte se permet une approche aussi superficielle que celle contenu dans ces quatre lignes.


La RDC souffre chroniquement d’un mal ou d’un manqué de vision politique qui rétablirait l’Etat, et voici qu’une universite qui se dit prestigieuse apparait pour financer, je dis bien financer une approche qui, loin de résoudre le problème de l’Est de la RDC va la compliquer davantage. Est-ce que Stanford travaille pour les gangsters qui saignent le pays a travers Joseph Kabila et sa bande de kleptocrates? Est-ce l’universite de Stanford travaille pour James Kabarebe et ses copains qui ont voulu annihiler le General congolais Laurent Nkunda parce qu’il travaillait pour rétablir un environnement qui permettrait le rétablissement d’une vraie autorité de l’Etat. Je ne peux pas croire que les nokos de Kigs aillent jusque la. Et même si je le croyais, il me serait plus difficile de croire qu’une universite qui se respecte se contente de proposer de l’aspirine pour guérir un cancer au cerveau. La seule raison que j’y trouve c’est que peut-être notre spécialiste a réussi à leur présenter cela comme un projet de recherche. Depuis quand veut on réduire l’universite aux méthodes d’une ONG banale? C’est pour cela que je crois qu’on est ici sur la voie de la corruption de la science, son exploitation a des fins freinant la paix. Décidément, il vraiment temps que Laurent Nkunda reprennent son boulot avant que ces gens qui poussent Joseph Kabila a dépiécer le pays n’en aient fini avec. Il a le truc de la cours militaire mardi prochain, mais je n’en attends pas grand chose tant et si bien qu’en nommant James Kabarebe ministre de la défense, le grand Kagame a fait d’une pierre deux coups, éloigner le gars de plus en plus (j’allais dire détruire le gars), et donner la chance a la cour militaire de se déclarer incompétente comme les précédentes. Je vous parie qu’elle se dira incompétente de juger son ministre!!!! A moins que les nokos ne me surprennent pour une fois en me prouvant le contraire. Voyez-vous un juge rwandais juger le grand James Kabarebe, non parce qu’il ne faut pas le soumettre a ce que les anglophones appellent double jeopardy.

Sunday 2 May 2010

HELLO MR. JOHN HOLMES

Saluons le chef des Missions Humanitaires des Nations Unies qui désespère de la situation continuellement catastrophique en RDC. Vous avez probablement lu l'article de Gettleman sur le New York Times hier. Il semble écrire de Mwenga où il accompagnait probablement Mr. Holmes. Ce dernier lui aurait avoué qu'il était impossible de ne pas désespérer de la RDC. Il reconnait que l'instabilité soit devenue endémique, que la soldatesque FARDC n'est faite que de hordes de drogués et ivrognes. Il dit pressentir que la situation se détériore et peut jusqu'au pire. Il regrette qu'en plus de tout cela, le gouvernement congolais ait entrepris une campagne agressive visant à bouter dehors l'infame MONUC. N'est-ce pas là des larmes de crocodiles? A quoi servira une énième mission d'évaluation de l'ONU? Cette organisation ne s'était-elle pas félicitée des fameuses opérations Umoja wetu et l'arrestation du Général congolais Laurent Nkunda en déclarant, de concert avec toute la communauté internationale ainsi que la diplomatie hasardeuse de Rosemary Museminari et Raymond Tshibanda, que la paix était scellée?

En réalité seul Nkunda avait et conserve la meilleure stratégie pour en finir avec les FDLR dont Gettleman parle encore. Seule Nkunda avait et conserve la meilleure stratégie pour retablir une stabilité aux Kivus, et partant, dans la région. Il serait souhaitable que ses geôliers et la communauté internationale réevaluent la situation à partir de septembre 2008. Il faut bien trouver des acteurs crédibles en RDC et ils ne sont pas au gouvernement. Les Nokos de Kigs ont également besoin de partenaires crédibles à l'Est de la RDC, pas des ennemis ni des serfs. Je ne désespère pas de la RDC comme Holmes qui le fait hypocritement. Je désespère de voir qu'on est capable de passer à coté de l'excellence et ne pas la reconnaitre. Ce qui mène à la médiocrité au lieu de mèner à la grandeur.

Monday 26 April 2010

LES MALHEURS DE JOSEPH KABILA

Tous les grands de ce monde semblent être absolument aveugles quand le pouvoir les tient. Ils oublient que les palais ne suffisent pas à les protéger quand le vent du changement souffle avec un peu plus d'intensité. Ils continuent d'afficher l'assurance que leur donne leur position, mais ils finissent toujours par tomber de bien haut. Je ne pense pas faire office d'oiseau de mauvais augure ici à propos de notre jeune rais. Il jeune, il est puissant, il est à la tête d'une majorité au sénat et à la chambre basse, ses amis controlent tout, de la banque centrale au dernier mendiant qui sera forcé de voter pour le rais au moment de prochaines élections si élections il y a, etc. A propos d'élections, le Kenya bat campagne pour la passation d'une constitution toute nouvelle par referendum. Et la dame qui fait mes tresses de concert avec ses amies du métier et du quartier, refuse d'aller même chercher leurs cartes d'électeur. Intriguée par leur rebellion aussi déterminée qu'insolite, je leur ai demandé pourquoi. La réponse: constitution ou pas constitution, les malheurs de notre vie ne changent pas, pourquoi donc aller chercher ce bout de papier?


Et quels sont les malheurs de Kabila? Peut-être pas beaucoup. Juste des signes. Commençons par la démission de son proche collaborateur (les langues informées disent que c'est plutôt son beau frère) le gouverneur du sud-Kivu. Le rais n'a pu rien faire pour le garder en poste. On dit que l'homme a péché par arrogance. Il semble que sa relation avec le rais lui donnait un complexe de superiorité qui atteignait un niveau chaque fois plus élevé. Raison pour laquelle tout le monde le haissait. Le gouverneur n'a pas donc su lire la situation, de telle sorte qu'il n'a pas vu venir ou ne s'est pas préparé contre la mobilisation des députés montée à son encotre par le tout puissant Maroy. Y a-t-il division dans les rangs du rais car l'on sait que les deux sud-kivutiens faisaient parti d'une même clique partisane?


Il y a aussi des problèmes d'argent assez importants mais dont les journaux ne parlent pas. Le rais est dépassé car les coffres sont vides. Les kléptocrates de Kinshasa fairaient rougir un Mobutu à voir la vitesse avec laquelle ils font disparaitre l'argent. Résultat, la fonction publique est impayée! Vous me direz bien qu'elle travaille peu ou pas du tout mais elle est là et a un budget alloué,seulement celui-ci disparait on ne sait où. Donc la fonction publique impayée.L'armée aussi. Elle crève de faim, cette armée que l'on veut voir prendre en main la sécurité du pays et se débarrasser de la Monuc. Tout cet argent est commercialisé dans les nouveaux systèmes de corruption du Kabilisme. Il y a des indications qui signalent que la communauté internationale ne serait pas aussi pressée de débourser d'autres sommes comme en 2006. Il y a finalement un petit doight qui dit qu'un acteur important de cette même communauté aurait osé demander au rais de ne pas se présenter aux prochaines élections. L'édifice de Kabila ressemble de plus en plus au légendaire héro aux pieds d'argile. Un petite pierre tombée sur un pieds... Et qui disait que le problème de la RDC c'était Nkunda?

Saturday 17 April 2010

TENSION OU PAS?

Entre New York et Kinshasa, je me demande. Et bien sûr autour de la question du retrait de la Monuc. Alan Doss a fait de son mieux pour convaincre le Conseil de Sécurité de venir dialoguer avec Kabila qui ne souffre plus de l'envoyé spécial de Ban Ki Moon. Le tour était presque joué, mais le voyage à Kinshasa semble présenter des intérêts moins urgents que ceux exigés par la sarabande diplomatique déclanchée par l'intransigeant maitre de Téhéran. Mais je suis certaine que les français toujours à la tête des missions de paix vont chercher à sortir les dernières cartes. La première de ces dernières s'avère être l'échec de la politique congolaise depuis la victoire de Joseph Kabila, tant chantée et vantée par la communauté internationale depuis 2006.

Les élections s'approchent et rien n'a été fait. Peut-être tout ce beau monde est arrivé à comprendre pourquoi il y a eu Mushaki, pourquoi la conférence de Goma a foiré quand ils avaient installé dans cette bourgade un nouvel arsenal diplomatique, etc. Echec, echec, et encore échec: depuis le programme amani jusqu'aux opérations amani leo (on est à court de vocables swahili au Congo de Kabila. Echec non seulement pour Kabila qui n'a fait qu'égratigner ses cinq sentiers, qui a perdu toutes les guerres contre Nkunda jusqu'au moment où son policier James Kabarebe a arrêté ce dernier sans motif en janvier 2009. Mais aussi échec quant à l'organisation des élections municipales. Kabila veut changer la constitution pour pouvoir se faire élire encore. Cela va provoquer quelques remous. Ce qui donne aux français de l'ONU une raison de plus pour trouver une nouvelle version de la Monuc avec nouvelle misssion??? On peut supposer que non, mais sans doute on va nous confectionner une nouvelle version.

Tout le monde sait maintenant pourquoi il y a eu Mushaki et qu'on n'en a pas encore fini. Il y a du travail inachevé, non seulement pour Nkunda, ses executifs politiques et ses troupes, la région des Grands Lacs, mais aussi pour la communauté internationale elle-même. Son travail devrait consister à raisonner le poulain qui prend une chevauchée encore plus folle que dans le dernier quart de l'année 2008. Du travail inachevé surtout pour les gars sur terrain aujourd'hui. L'absence de l'Etat appelle à une responsabilité extraordinaire pour les troupes sur terrain surtout au Kivu. Elles sont plus motivées. La cause combattue à Mushaki est encore intacte. La communauté internationale a montré combien elle peut nuire à cette cause, activement ou passivement. C'est à ces gars sur terrain qu'il revient de mettre de l'ordre. Il faut se préparer, les jours viennent où tout peut arriver, si l'on s'en tient à l'empressement que kabila montre de se débarrasser du témoin inutile mais nuisible qu'est Alan Doss... Attendons voir!

Sunday 11 April 2010

LE KIVU D’ABORD, L’EQUATEUR ENSUITE, ET APRES?

La Monuc part, la Monuc ne part pas. On ne ferme pas une boutique qui rapporte. A l’ONU vous vous en doutez. Si je pouvais rencontrer Alan Doss je lui poserais une question très simple et vous la devinez. Lui et tous les vautours faisaient il y a une année un tel boucan clamant à cor et à cri que le Général Laurent Nkunda était l’obstacle à la paix. Cela fait une année et 3 mois qu’il est gardé en résidence surveillée par les policiers de Joseph Kabila à Kigali, et la paix continue à éluder, pas Kabila qui n’en a évidement pas besoin, mais bien le peuple congolais. Il est devenu suffisamment clair qu’il n’était et n’est toujours pas l’obstacle à la paix. Les péripéties que traverse le peuple montre de jour en jour qu’il constitue à lui seul une grande partie de la solution étant données ses questions politiques toujours sans réponse et la capacité militaire de ses hommes sur terrain. Des rumeurs croient que Kabila n’estime pas encore l’importance de ces deux éléments de l’équation restauration de l’Etat sur l’étendue de la dite République Démocratique du Congo commençant par l’Est. Pendant qu’il n’a pas encore la mainmise dont il rêve d’avoir au Kivu, le rais se retrouve aujourd’hui avec les Enyele sur le plat.

Ces incroyables Enyele sont une véritable aubaine pour la Monuc. Puisqu’elle ne pouvait plus dire « no nkunda no job », cette force inutile allait devoir plier bagages sous les invectives chaque fois plus menaçantes de la part du rais. Maintenant Alan Doss et ses soldats gatés, pilleurs, violeurs et marchants d’armes peuvent entonner un nouveau slogan : « bring on Enyeles anytime, that’s the salvation ». Ces sacrés Enyele sont pour le moins bien opportuns pour la Monuc et ceux qui veulent qu’elle se pérennise en RDC. Vous pouvez voir sur Congoindependant le suivi de leur saga. Mais qui sont-ils ? C’est bon mélange des anciens de la DSP mobutienne, la force de Bemba, les ex-Faz, et plus particulièrement les ngbandi dépossédés par les tombeurs de Mobutu. Ce serait naïf de considérer ces gens comme des simples bandits de villages. Ils sont téléguidés par des sénateurs siégeant à la haute chambre d’une assemblée nationale toute kabiliste ou pprdienne, ainsi que quelques députés avec l’appui, en prime, de Brazzaville et Bangui. Tout ce monde en a marre de l’homme fort de Kinshasa. En 2006 je parlais du départ en lambeaux de la RDC à cause de Kahemba. Le Kivu est ce que vous en savez, et maintenant Mbandaka. Quelle est la suivante région prête à montrer à Joseph Kabila qu’il se croit à la tête d’un Etat, mais en réalité celui-ci est en lambeaux !

Son mentor militaire à Kigali, James Kabarebe n’a pas volé à son secours à Mbandaka. Et pour cause, il en a plein sur son plat. Il vient d’être nommé ministre de la défense au Rwanda. D’aucuns croit qu’il s’agit là d’une promotion qui, en plus le protégerait contre la justice dans le cas du général congolais Laurent Nkunda qu’il détient pour Kabila. Cette lecture là, quoi que compréhensible, puisque la justice militaire tombe du coup sous la tutelle de son ministère, il serait donc lui au-dessus de cette justice ! Cependant, il peut y avoir une autre lecture de la nomination. Vous croirez que c’est un peu tiré par les cheveux, mais voilà. Sachant que ses réseaux l’ont entrainé dans une manœuvre que les anglophone appeleraient totalement counter-productive (l’arrestation de Nkunda, les affaires en RDC, la maffia qui se trame etc), l’on peut prédire que le tout puissant Chief of staff en devenant ministre, perd un peu ou pas mal de son pananche, et du coup, de son clout aussi bien militaire que politique. Là, je suis encore pressée, mais je dois tirer le chapeau bien bas pour l’homme fort de Kigali, on voit qu’il sait comment mettre les point sur les i. Une nomination politique pour le généralissime, on est bien vers la porte de sortie bien gentiment ! Son remplaçant fait office de figurant car certain savent déjà que, en substance, Kayizari se prépare à prendre le poste. Les réseaux du nouveau ministre de la défense, où sont-ils, et à quoi serviraient-ils ? Du point de vue spéculatif on peut avancer que nulle part à la première question, et rien à la deuxième. On doit traiter de la RDC avec tout cela, peut-être demain. Les vautours commencent à devenir nerveux, vous avez lu le rapport d’ICG ? On en parlera.