Thursday 27 August 2009

CORRECTION

Un lecteur de ce blog vient d'avoir la gentillesse de me fournir une correction intéressante. Le porte-parole du faux CNDP qui a démissionné, c'est-à-dire Mr. Gasominari Rudaseswa n'est pas au Rwanda. Il serait rentré à Arusha où il a probablement récupéré son boulot au TPIR. Un salaire onusien est quand même bien plus rémunérateur que les luttes internes endogènes au faux CNDP. Le même lecteur me dit que Munyampeda se terre chez lui et ne sort pas de la maison. C'est bon de souffler un peu non? Surtout après avoir bataillé, quoi que sans succès, pour obtenir le ministère de la culture qu'il n'a pu arracher du coriace Joseph Kabila. C'est étonnant quand même qu'il ait pensé pouvoir agir indépendament de ses amis de KGL. Thanks for reading my posts, and keep sending corrections, news etc. (My students have told me not to use etc because it means End of Thinking Capacity, ce qui serait tragique pour une juriste devenue prof de philo!)

Et puis les rumeurs font état du délabrement de l'édifice ou du système de Kabila. Puis que ce ne sont que des rumeurs, nous lui souhaitons de revenir à la raison à temps. Voici ce que l'on dit: que dans l'ordonnance concernant la restructuration de la fonction publique, le président a promu des personnalités, mais malheureusement, neuf, eh bien neuf sont des personnes décédées depuis longtemps. Quelques trois ministres auraient été nommés directeurs sans le savoir. Allez-y comprendre quelque chose! Si ce n'est des signes de délabrement...

Wednesday 26 August 2009

UNE ENIEME SAGA

Je parlais des troupes sous le commandement du Colonel Sultani Makenga récemment. J'insistais sur le fait qu'il controle la situation sécuritaire d'une manière dont les medias ne parleront pas parce que ni la Communauté internationale, ni le régime à Kinshasa ne voudraient le reconnaitre. Concédons-leur le bénéfice de doute, tout au moins le fait qu'ils ne soient pas encore prêts à le faire. Mais on ferait mieux à Kinshasa comme à Bruxelles, à Kigali comme à New York, de revenir à la raison. Le démantèlement du CNDP que James Kabarebe a promis au rais en janvier n'a pas eu lieu. L'emprisonnement de Laurent Nkunda s'est converti en une sorte de preuve de la force et la détermination de son mouvement. Certes, certains ont lâchement abandonné la cause, soit pour lécher les bottes (pardonnez-moi l'expression, ce que je n'en trouve pas d'autre pour ceux qui ont tourné le dos à cette cause)à Kigali, soit pour aller quémander des postes politiques demeurés hypothétiques à Kinshasa.

Une preuve du control que le CNDP a sur terrain et qui signifie, en même temps une adhésion de la base: Il sembe que l'Etat major ait proposé, il y a quelque jour, la permutation d'une douzaine de Commandants, à la demande de Bosco Ntaganda. C'était une sorte de sanction inventée pour eux parce que, selon Ntaganda, ils sont coupables de fidelité à la cause qu'ils défendent depuis le jour où ils ont pris le maquis. L'objectif était bien entendu de les fragiliser. Quoi que le Gouvernement ait effectivement emis l'ordre, les Officiers Supérieurs l'ont rejeté. Un signe plutot clair en direction de Kinshasa, Kigali, et l'inlocalisable ou omnipresente, s'est selon, Communauté internationale. En réalité je soupçonne que de la prison, et de la clandestinité, le vrai CNDP prend une position beaucoup plus avantageuse que camper aux portes de Goma!!!

Et la saga continue au sein du faux CNDP. Vous avez lu ici les péripéties de Jean Munyampenda et son effort pour être reintegré à son poste d'enseignant au KIST, vous avez lu sa plainte ici lundi dernier. Et maintenant, il semble que c'est au tour de Désiré Kamanzi d'être chassé. Le Porte-parole de leur commission politique, du nom de GASOMINARI qui était à Kin, aurait demissionné et serait rentré à Kigali car dit-il, il ne peut pas travailler avec son faux mouvement! Il semblerait que celui qui postule au poste de Kamanzi serait Oscar Balinda, connu pour sa rapidité quand il faut tourner casaque! Ou alors le fameux unique député tutsi, Dunia Bakarani du MLC. Ces deux là sont autrement célèbres pour des activités louches ayant eu lieu à Goma à l'arrivée de l'AFDL. Je vous en épargne les détails car j'aime bien défendre la réputation des autres, surtout s'ils se croient capables d'assumer des responsabilités publiques. Mais soit dit en passant, l'effort de remplacer Kamanzi et Munyampenda par Balinda et Bakarani pourrait être le dernier chant du cigne.

Les troubles ne s'arrêtent pas là pour le président qui avait misé sur ces gens pour stabiliser le pays. Il semble que le fils du premier ministre rdcongolais est arrêté en Belgique. Délit? 15 millions de dollars américains subtilisés par son père? On ne le sait, mais est-il que le rais ne doive pas être en gaité d'humeur avec ça. Et pour cause, il vient de convoquer un conseil de ministres en catastrophes. Cette fois-ci c'est à qui le tour d'être boxé? Les hopitaux en RSA seront toujours là pour les soins. En attendant, toute cette enième saga confirme ma thèse, plus tot que tard, il faut negocier avec Nkunda la manière de mettre fin à une comédie de mauvais goût qui a duré trop longtemps. J'ose espérer que l'Union Européenne soit maintenant disposée à raisonner son poulain à Kinshasa. Où est chief Olosegun Obasanjo? Dépêchez-vous, il en va du destin du pays et de la région, mon refrain préféré mais dont je fournirai l'argumentation bien prochainement. Greetings to all readers and long life to my people!

Monday 24 August 2009

SI J'EN CROIS MES AMIS

Il y a une phrase plaintive de Jean Munyampenda que j'ai trouvée sur un de mes courriel. Une plainte provoquée par le fait que dans un futur relativement proche, il faudra bien aller à la case du départ: négocier avec le vrai CNDP. En voici la lettre: "Mercredi 19 Août 2009, 14h14 Camarades, Voici ce que nous font dans le dos nos amis de kgl, je savais qu'ils nous trahiraient c'est pour cette raison que j'ai toujours incisté sur notre indépendance vis-à-vis d'eux. Je souhaite que vous en tiriez léçon". Il n'est jamais tard pour apprendre des leçons pour une prochaine fois. Il se considère trahi par les amis de KGL. Est-ce que les amis trahissent? La politique dans laquelle il a voulu,lui et ses collègues, s'impliquer est comme un jeu cruel. On en voit la cruauté at the wrong moment, quand on ne peut plus sauver sa face, et surtout quand on a torpillé sciemment la cause d'autant de monde, y compris le destin d'un nation. N'est-il pas tard de se lamenter maintenant?

Saturday 22 August 2009

PLAN DE STABILISATION

C'est encore du cinéma. Le plan de stabilisation des régions affectées par les conflits est une nouvelle version du programme Amani selon Radio Okapi, moyen de communication de la tricheuse ONU. Qui va stabiliser qui? Pendant que Kabila parle d'une paix dont il ne serait pas capable de montrer une seule évidence, les ONG et les milliers de services bizarres continuent à entasser la population kivutienne dans des camps des déplacés. On ne sait pas très bien ce qu'ils font pour la population déplacée par les FDLR. Et à propos des FDLR, quand vous entendez que les FARDC les combattent avec une nouvelle energie, vous comprenez ce que cela veut dire: les forces du CNDP sont au travail, et elles y vont avec ce que les anglophones appellent "a sense of purpose", elles ont une mission. Les forces du CNDP, toujours loyales au Général NKUNDA sont en train de défaire les FDLR sous le commandement extremement efficace du Colonel Sultani Makenga. Il y a longtemps que je me suis promise de publier sur ce blog un profile de cet homme de talent et de vaillance, mais les événements de Janvier dernier ont rendu mon projet trop compliqué.

Mais revenons au sujet: qui stabilise qui? Le CNDP stabilise les Kivu, mais tenez en compte que ce n'est pas sous le commandement de Ntaganda qui est devenu inutile à ses alliés et qui n'a jamais d'ailleurs su atteindre l'adhésion de l'armée du CNDP. Pourquoi n'y est-il pas arrivé? Tout simplement pour avoir trahi. Ces hommes ont pris le maquis pour une cause qu'ils ne sauraient trahir sans ternir leur uniforme et le sang de leurs frères. Certains vivent avec une conscience aigue de la grande partie de nos familles toujours refugiées. Connaissant le pays, ils savent que leur mission, comme la mission de toute armée se résume en peu de chose: restaurer et défendre la nation. Il faut défendre la nation contre les génocidaires, mais aussi il faut défendre la nation contre un leadership sans vision, un leadership prédateur qui est, à la fois, l'obstacle majeure à la paix et au développement.

Donc s'il faut parler de restauration, le gouvernement à Kinshasa doit savoir qu'il ne peut pas se passer de la branche armée du CNDP. Par ailleurs, ce même gouvernement sait très qu'il ne controle pas cette branche car elle est une branche armée d'un mouvement également politique et qui cherche des solutions politiques nécessaires et corollaires à la sécurité. C'est pour cela qu'il faut libérer NKUNDA et négocier avec son CNDP. Aujourd'hui Kinshasa ne controle pas l'armée du CNDP qui combat les FDLR. Kigali non plus. Il faut se rendre à l'évidence de ce que ce manque de control signifie. Il signifie une limitation, si pas une incapacité, chaque fois plus grande des alliés qui ont signé les accords d'IHUSI, de vraiment faire quoi que ce soit sans tenir compte du CNDP et du Général NKUNDA. L'inflation des forces de l'ONU sur place, les déplacements de Kabila à Goma ne changent rien à une superiorité militaire du CNDP sur terrain. Le Rwanda devrait féliciter Makenga officiellement parce que c'est l'homme de la situation dans la question FDLR, et ipso facto, lui et son mouvement deviennent (ils ont été depuis le début)le facteur clé pour la stabilisation de la RDC et même de la région. Féliciter Makenga et reconnaitre officiellement au Général Nkunda l'honneur qui lui revient. Son travail civique et militaire est indéniable et c'est cela qu'à Kigali et à Kinshasa il faut reconnaitre. A cet effet, il faut du courage politique, un courage qui ne fera que grandir l'image de celui qui osera le premier!!! Je crois que Paul Kagame est capable de ce courage, mais Kabila... j'en doute, sauf s'il veut vraiment marquer le destin de la RDC. Comme je l'ai souvent dit ici, nous en reparlerons. Qui aura le dernier mot dans tout cet imbroglio? Celui qui est sur terrain.

Monday 17 August 2009

AFRICOM NE FERA PAS L'AFFAIRE

J'ai fait remarquer, il y a peu, que Mme Clinton a signalé la nouvelle forme de colonisation en concentrant son message diplomatique à la RDC sur les violences sexuelles. Joseph Kabila, dans sa diplomtie maladroite et dans sa competition disproportionnée avec le Rwanda, cherche à attirer l'AFRICOM en RDC. Nous sommes tous contre les guerres, et ce sont les socialistes pacificistes qui gouvernent l'Amérique d'aujourd'hui qui vont implanter un nouveau commandement militaire en RDC? Si cela cadre bien avec le belliqueux Joseph Kabila, c'est tout de même en contradiction avec un concert des Nons à de nouvelles guerres. Quand j'entends AFRICOM, je ne peux m'empêcher de penser au luxieux camp militaire qui abrita des milliers de forces françaises à Mbanza Ngungu au cours du règne de Mobutu. A quoi servait cette formidable force militaire à Mbanza Ngungu? Et à quoi servirait le commandement militaire américain en RDC?  Il a une complexité effrayante de missions à réaliser. D'abord il semble que des experts de ce commandement vont être déployés au Nord et au Sud Kivu dans le cadre de la bataille contre les FDLR. Ensuite ils vont assister, dans les prochaines semaines, les femmes victimes de violences sexuelles, et enfin, ils vont faire un peu de tout comme vous pouvez le constater ici: http://www.stripes.com/article.asp?section=104&article=64216 

Nous sommes donc devant un exemple de la nouvelle colonisation si cameléonique. On veut appliquer de gros et faux remèdes à l'extrême périphérie des problèmes. Si c'est cette allure que l'on appelle la nouvelle diplomatie intélligente de l'administration Obama en RDC, c'est plutot court. Et puis ces mesures fabriquées par quelques think tanks qui vivent des dons que leur font les bonzes de l'industrie d'armement sont des mesures étrangères absolument inadaptées à nos problèmes. Malheureusement même les personnes qui se croient cultivées et informées ne comprennent rien à tout cela. Cependant, tot ou tard, les congolais, surtout du Kivu, devront reconnaitre que nous devons être les seuls responsables de notre destinée. C'est cela que faisait Nkunda dans le maquis. Eduquer à la responsabilité civique. Et c'est pour cela qu'il fait peur. Et c'est pour cela que ça arrangeait un certain establishment de le coffrer. L'establishment qui veut une Afrique à laquelle il faut offrir des convictions sur elle-même conceptualisées à l'étranger, propagées par des médias étrangers. Ceci ne peut pas continuer. Et c'est pour cela que je n'ai pas cessé de dire qu'il faudra revenir à Nairobi car les problèmes de la RDC sont condensés en deux points: un leadership inerte et les FDLR. Or l'AFRICOM ne peut résoudre ni l'un ni l'autre. A la rigueur, cet AFRICOM va défendre les intérêts des marchands d'armes, sauf s'elle se convertit à l'entendement de la cause de Nkunda. Si l'AFRICOM ne peut résoudre ni l'un, ni l'autre, et que le Rwanda n'a plus suffisament de marge de maneouvre de confronter les FDLR, nous devons revenir à la conclusion qui s'impose. Il faut que la communauté des vautours, pardon, internationale et Joseph Kabila reviennent à la raison: une négociation bien équilibrée avec Laurent Nkunda et le CNDP est indispensable, elle demeure même le seul recours pour résoudre la question du leadership congolais ainsi que celle des FDLR. Les populations du Sud-Kivu qui se sont parfois méfiées de Nkunda peuvent témoigner de ce que je viens d'écrire. MOBULU EHHH!!!!

Sunday 16 August 2009

DE MA FAMEUSE BOITE YAHOO

L'expediteur n'est autre que J-P. Mbelu et les destinataires, les miliers des forums congolais. Je ne ais pas dans quel group ou quel forum il me met puisque cela fait un bon bout de temps qu'il m'envoit ses courriels. La dernière fois qu'un proche collaborateur du boss est allé se faire soigner en RSA on sait comment il en est revenu. Espérons qu'il ne lui ait pas assené des coups mortels quand-même parce qu'on ne scie pas la branche sur laquelle on est assis!


« Le raïs » aurait assené quelques coups à Katumba Mwanke
 
 Après le passage d’Hillary et du Président de  la Banque mondiale au Congo, « le raïs » aurait appris que les différents financements destinés à notre pays sont gelés par son entourage en quête de commissions. Le nom de Katumba Mwanke aurait été le plus cité. Fidèle à ses habitudes de boxeur, « le raïs » aurait appelé l’un de « ses quinze oiseaux rares », Katumba Mwanke, à son ring de boxe et lui aurait donné quelques coups. Aux dernières nouvelles « Augustin » serait aux soins en Afrique du Sud. Il semble que Katumba est la troisième victime des coups de Joseph Kabila. Kikaya Bin Karubi et Olengankoyi seraient déjà passés par le même ring

Friday 14 August 2009

LES FDLR RALLIENT L'AMBASSADEUR AMERICAIN

Si par hasard vous n'avez pas cru ma spéculation d'hier sur les grands moyens que les FDLR utilisent maintenant, vous avez sans doute trouvé meilleur argument ici:  http://www.digitalcongo.net/article/60268
Il y a quelques semaines vous avez entendu que quelques sénateurs américains jetaient leur poids derrière la pression que les FDLR exercent sur le Rwanda pour leur hypothétique dialogue. La succession des déclarations et cette toute dernière interview de l'ambassadeur américain confirment ma supposition.  Souvenez-vous que c'est Suzan Rice qui est à l'ONU. Le rapport dont je parlaits hier aurait peut-être quelque chose à voir avec elle.  A défaut d'avoir empêché le génocide rwandais et celui des tutsi congolais, les USA voudraient  déterrer l'implication de Joseph Kabila dans les tueries entre 1998 et 2003. Est-ce que l'administration Obama veut faire oublier que c'est une admnistration démocrate, concrètement celle de Clinton qui a été impliquée dans la création du chaos qui a destabilisé les Grands Lacs pour 15 ans? Toute la manoeuvre montre, dans tous les cas, que les FDLR voudraient se passer de Kabila pour leur démarche. Il est donc temps qu'il prenne une stratégie conséquente.

Et voici les conseils du patron de la Banque Mondiale pour l'Afrique:

Good governance contre l'argent comptant, ou la compétition entre un slogan des occidentaux et les sommes sonnantes et trébuchantes des chinois, qui va gagner la course à la nouvelle partition de l'Afrique? Ce qui me surprend c'est l'absence des Européens dans cette danse. Ils sont bien sûr en train de douter et d'attendre pour se ranger du coté du champion de ce match. Ils sont toujours avec le plus fort.
MORE TO COME LATER IN THE DAY

Thursday 13 August 2009

L'ERE D'UNE DIPLOMATIE PARODIQUE

Les congolais disent tout haut leur déception après le passage de Mme Clinton en RDC. Elle a très bien montré que les vautours ne s'intéressent pas vraiment à la paix. C'est de cette manière qu'ils soutiennent directement ou indirectement l'inflexibilité de Joseph Kabila. Nous l'avons vu passer d'une tergiversation à l'autre pour absolument éviter de faire la paix. Il déploie sa diplomatie parodique pour trouver des non-solutions pour les problèmes sécuritaires qu'il utilise d'ailleurs pour éviter, éviter encore, d'affronter les questions politiques pendantes. Mme Clinton ne pouvait évidemment pas produire un miracle, entre autre parce qu'elle fait partie du  problème. Vous l'avez vue changer la tendance d'ailleurs puisqu'à Goma elle n'a parlé que des violences sexuelles. Elles constituent une horreur indéniable. Mais il faut s'attaquer à leur cause. Le langage de Mme Clinton n'a fait que démontrer combien les questions de fond sont l'objet d'une négligence calculée dans cette ère de la diplomatie-parodie. Qui peut oser les soulever d'ailleurs? Les combattants infatigables de la liberté. Un peuple se cherche et cherche à retrouver ses droits même minimaux: le droit au simple respect et à la dignité. Pour cela, il nous faut la paix. Et la paix que Kabila évite de chercher, c'est la paix avec les congolais. Kabila n'est pas allé en guerre contre le Rwanda. Kabila est allé en guerre contre les Kivutiens. Et c'est avec eux qu'il a intérêt à faire la paix pour le bien de la RDC et pour le bien de la Région. Il perd le temps avec la RDF, ou avec Clinton qui ne marche que pour les intérêts des firmes et des ONG (faces des mêmes firmes) que nous connaissons. Nkunda, contre qui Kabila a levé des miliers d'hommes en armes sans succès, est congolais. Il a des fidèles qui sont politiquement actifs même s'il sne font pas la une des medias. Il s'agit d'un nombre de gens déterminés. Certains d'entre eux participaient aux négociations de Nairobi interrompues en Janvier. Ils n'ont pas suivi les accords d'Ihusi car ce sont des accords mensongers et vides. Leurs effets sur terrain dont clairs. Nkunda a également des fidèles militaires sur terrains. Bosco Ntaganda lui-même sait qu'il n'a pas convaincu les hommes du CNDP en uniforme. Il est temps pour Joseph Kabila d'approcher ce mouvement qui ne cherche autre chose qu'une paix nécessaire au développement. Il sait où ils sont sur place. Il lui suffit d'abandonner une attitude haineuse qui n'a fait que retarder le processus de paix. Il avait reconnu à un moment donné avant la conférence de Goma de 2008 que Nkunda et son CNDP avaient une expérience qui a tout le potentiel de  renforcer davantage et de construire une paix durable. Ce qui demeure une vérité aujourd'hui. C'est à eux qu'il faut laisser le tour d'opérer le changement d'une situation stagnante. Le Rwanda n'est plus en mesure de rentrer en RDC juste comme si de rien n'était.


Il y a urgence, parce qu'il semble que l'ONU prépare un rapport incriminant Kabila dans les tueries entre 1998 et 2003. Il pourrait se retrouver accusé au même titre que l'armée rwandaise, d'avoir massacré des hutus génocidaires refugiés en RDC. Si les deux sont accusés au même titre par les vautours, cela voudrait dire que les FDLR n'ont plus confiance en Kabila. Ils y vont par les gros moyens, pour le coincer. Ils cherchent l'appui des experts de pacotille que l'ONU utilise pour embarrasser ceux qu'elle veut controler. Qui va le sécourir dans ce cas? Et si par hasard il n'a plus le controle militaire sur le Kivu parce qu'il ne controle pas vraiment les forces du CNDP, pourquoi ne pas simplement retourner à Nairobi pour discuter avec le CNDP et resoudre le problème sécuritaires du Kivu avec les Kivutiens? Il suffirait de donner à coup de fil à l'Igwe Obasanjo et les gars des Grands Lacs Mkapa and company. C'est l'alternative la plus crédible et la  moins couteuse d'ailleurs. Otherwise, mobulu ezali kaka.

Tuesday 11 August 2009

MILITARY NEWS

AFRICOM en marche, pendant que la secrétaire d'Etat est dans le coin, après le meeting de l'Agoa, observez les cartes qui se jouent et comment:

Les activistes veulent une position mitigée des Etats Unis par rapport à la MONUC, histoire de se menager leur petite ou grande marge de maneouvre:
Les divagations de Philip Retjens:
Pas militaire, mais interessante  nouvelle ne fut-ce que par sa stupidité:
Pas de manoeuvres militaires, mais on s'y méprendrait. Voyez pourquoi je disais que Kabila se sent fort. Courtisé parce qu'on le sait faible face à l'argent, il ne resistera pas!!!
Les vautours ne déguisent même plus leurs tactiques:

Monday 10 August 2009

REACTIONS MONOTONES

Les journaux congolais semblent lire beaucoup plus ce qui a été dit. Ils sont contents que le président rwandais ait affirmé que ni Nkunda ni son CNDP ne destabiliseraient jamais la RDC à partir du Rwanda. Très bien, très bien dit. D'ailleurs les différents quartiers généraux de Nkunda: Kitchanga, Kilorirwe, Jomba sont où, chers journalistes congolais? En RDC bien sûr!!! Pas au Rwanda!!!
Nos vautours habituels font leur évaluation aussi monotone. La nouvelle tactique contre les FDLR n'est pas à chercher dans des buraux à Washington, Paris ou Bruxelles. Il y a des kivutiens qui ont un plan pour cela.
Et ils connaissent bien leur jeu, les vautours! Le partage entre eux continue aux bons soins de Kabila et les congolais se contentent de cela, mawa!

Saturday 8 August 2009

UNE EPREUVE DE FORCE OU SIMPLE EXERCISE MEDIATIQUE?

C'est Joseph Kabila qui donne le ton de la dernière tendance que prennent les affaires rwando-congolaises. Je devrais dire que c'est lui qui commande sans doute. Comment a-t-il réussi à entammer la position de force, qui semblait jusqu'il y a peu, encore inattaquable chez son homologue rwandais? Ce n'est pas encore le moment de trouver une interprétation correcte. Trop de non dits du tête à tête "quasi" historique entre Joseph Kabila et Paul Kagame. Toujours est-il que Joseph Kabila a osé refuser une rencontre à Gisenyi. Les tractations ont duré pas mal et c'est finalement Paul Kagame qui a traversé la frontière pour aller à Goma. Est-ce un signe de sa position de plus en plus faible, en tout cas face à la communauté internationale? Ont-il raison ceux qui disent que c'était un maquillage pour montrer une certaine bonne volonté qui se voulait un signe adressée à la diplomatie américaine? Peut-être oui pour autant qu'on sait qu'il y a des voix au sénat américain, du coté de la majorité au pouvoir, qui ont rejoint Joseph Kabila dans sa campagne pour reclamer un dialogue entre le leadership rwandais et les FDLR.


Et quelle serait la base de la position de force de Joseph Kabila? Pas dans la stratégie politique, ni dans une diplomatie qui brille par son absence, et encore moins dans une stratégie sécuritaire qui, elle, brille par ses échecs accumulés. Car, quoi qu'en disent les deux présidents, Kimia II est un échec comme Umoja Wetu. La position de force de Joseph Kabila réside dans la richesse congolaise. La communauté internationale est vauturesque comme je l'ai dit souvent ici. La secrétaire d'Etat américaine ne fait pas exception à ce cas. Elle fait un tour séducteur pour limiter les dégats que "l'inscrupuleuse" Chine est en train de causer à l'équilibre instable des relations économiques entre le tiers-monde et le monde développé:  http://blogs.reuters.com/africanews/2009/08/07/china-shunts-us-into-second-place-in-scramble-for-africa/; http://af.reuters.com/article/drcNews/idAFL32244720090806?sp=true. Relations qui ressemblent de plus en plus à un esclavagisme auquel Kabila souscrit sans refléchir aussi longtemps qu'il puisse acheter avec cela son pouvoir et celui de sa petite clique. La position de force de Kabila tient au seul fait que Louis Michel et cie lui ont fait faire une petite constitution dont il se sert et se moque tour à tour. En vertue de cela il est le maitre de la RDC et donc de la marchandise que la communauté vauturesque cherche. Il sait que ses tractations avec la Chine ont faché les bailleurs de fonds. Mais maintenant il a commencé aussi à comprendre que les chinois le roulent. C'est urgent pour lui de charmer l'occident maintenant.


D'aucuns auraient cru que le président rwandais courbait l'échine en étant obligé d'être le premier à traverser la frontière. Cependant, il n'y avait rien de courbé dans sa prestance. Il savait que tout cela , au lieu d'être une épreuve de force que les congolais souhaitaient, n'était qu'un jeu d'enfants. Il suffit de voir sa tenue pour comprendre l'importance et la portée qu'il accordait à l'affaire. Juste une autre photo op le montrant en veste complètement sport, relax, à coté d'un Joseph Kabila engoncé dans un costume for tamidonné: http://news.bbc.co.uk/2/hi/africa/8188715.stm. N'empêche que ses hommes en armes l'ont quand même transformé en une sorte de policier de Joseph Kabila avec cette histoire de l'arrestation de Laurent Nkunda.


De toute manière, il faut reconnaitre que tous les deux ont réussi à présenter aux medias ce qu'ils voulaient: tout le bataclan sur la sécurité et le développement, etc, quand les gens meurent sous leur nez au Sud-Kivu, au Nord-Kivu...Et c'est tout à fait remarquable que la rencontre n'ait été une rencontre pour statuer sur le cas Nkunda comme les forums extremistes aussi bien congolais que FDLRiens le voulaient. Les non dits dans ce cas constituent un autre signe de changement de tendance, devinez dans quel secteur. Positif à mon sens, car au fond tous les deux connaissent très bien le role que Laurent Nkunda joue comme voie de sortie d'un imbroglio qui n'a duré que trop longtemps. On en parlera et bien sérieusement. Pour l'instant notons que le retour d'un Munyampenda rentré bréduoille à Kigali en dit long sur la série des stratégies inopérantes. Le fait que ce Monsieur, au lieu d'être célébré par ceux qui l'ont envoyé défaire le CNDP de Nkunda, soit plutot en train de quémander un poste d'enseignant au KIST est un autre signe. Trop de signes pour aujourd'hui, ha! Comme le dit un de mes amis, MOBULU EZALI KAKA! La vieille jeunesse mobutiste ajouterait: O EKOYA EYA!

Tuesday 4 August 2009

LA MALEDICTION DE SHINKOLOBWE

La malédiction de Shinkolobwe c'est son uranium
L'influence de la Chine déterminent les objectifs diplomatiques des puissants de ce monde. Les chancelleries occidentales ont une seule obsession aujourd'hui. C'est la même qui fait courir la secrétaire d'Etat américaine à travers certains pays de l'Afrique. Ceux qui attendent d'elle autre chose se trompent. Elle vient au Kenya pour l'Agoa, un mechanisme commercial à l'avantage des USA. Il semble que du Kenya elle enverra un message fort aux somaliens, mais pourquoi? La catastrophique situation de la Somalie n'a-t-elle pas ses origines connectées d'une façon plus ou moins directe à l'Administration que présidait son mari?  Rien de nouveau sous le ciel de la course aux riches.
Et l'insécurité continue à démentir les prétentions de paix proclamées par Kinshasa et alliés.

DE MA FAMEUSE BOITE YAHOO

Des articles vieux que mes correspondants inconnus sur yahoo déterrent des nombreux archives online: dans celui de Jeune Afrique que vous avez sans doute lu à l'époque, l'auteur affirme que l'erreur fatale de Nkunda a été de faire confiance à Bosco Ntaganda. Certains lecteurs de ce blog m'ont aussi souvent dit que les compétences de ce général souffraient de quelques failles... J'aimerais savoir ce que Nkunda en pense. J'ose croire qu'un jour il nous (me) l'expliquera. Sa liberté viendra au moment opportun.

 



PARCOURS POLITIQUE : LAURENT NKUNDA OU LA CHUTE DU FAUCON NOIR.    


 
En lançant une offensive conjointe dans l’est du pays, Kigali et Kinshasa ont décidé de mettre hors d’état de nuire Laurent Nkunda, le président du Congrès national pour la défense du peuple. Retour sur l’itinéraire singulier de ce rebelle incontrôlable.
 
 
 
La chute du faucon noir
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
«Si Nkunda devenait un problème pour le Rwanda, je saurais ce qu’il faut faire. » Cette petite phrase de Paul Kagamé, lors d’une interview à J.A. en mars 2008, prend aujourd’hui tout son sens. L’hyperréaliste président rwandais n’a pas hésité une seconde avant d’ordonner l’arrestation, le 22 janvier peu avant minuit, d’un homme que l’on a longtemps présenté – à tort et à raison – comme étant sa propre « créature ». Victime d’un spectaculaire retournement d’alliances concocté depuis plusieurs semaines sous impulsion américaine et qui le dépasse totalement, Laurent Nkundabatware Mihigo, 41 ans, est désormais un chef de guerre déchu, placé en étroite résidence surveillée à Gisenyi sur les rives du lac Kivu, dans l’attente d’une éventuelle extradition vers Kinshasa où la justice l’attend – à moins que ce ne soit vers un lointain exil. C’est en décembre 2008, au cours d’une série de réunions secrètes entre Congolais et Rwandais, que le sort du chef du Conseil national pour la défense du peuple (CNDP) s’est joué. En échange, si l’on peut dire, de la latitude accordée par Joseph Kabila aux Rwanda Defense Forces (RDF) de pénétrer en territoire congolais pour « nettoyer » les maquis des rebelles hutus, Paul Kagamé a offert à son voisin son aide pour réoccuper les zones dites « libérées » par le CNDP, ainsi que la neutralisation de son chef. Une sorte de mini-Yalta des Grands Lacs, qui a complètement surpris Laurent Nkunda. Lâché par la plupart de ses lieutenants et incapable d’affronter les bataillons de la nouvelle coalition rwando-congolaise, le « faucon noir » du Kivu semble avoir d’abord voulu fuir avec son dernier carré de fidèles en Ouganda via le poste-frontiè re de Bunagana. Refoulée, la petite troupe a alors pénétré en territoire rwandais au nord de Gisenyi, avant d’être encerclée et désarmée. Les états d’âme n’étant pas de mise à Kigali, c’était pour Nkunda la fin (provisoire?) de l’aventure.
 
 
 
ENFANCE STUDIEUSE
 
 
Itinéraire singulier que celui de cet homme ambitieux et mystique, combattant apatride passant d’une guerre civile à une autre sans considération de nationalité et qui faillit devenir pasteur avant que le maelström des haines ethniques dans la région des Grands Lacs le rattrape et le happe. Né dans le Nord-Kivu, territoire de Rutshuru, au sein d’une famille aisée et respectée d’éleveurs tutsis installés sur les collines depuis trois générations, Laurent Nkunda a connu une enfance aussi studieuse que tumultueuse. Élève brillant, bachelier en 1985 au lycée de Katwe, disciple fervent de l’Église adventiste, il est aussi un adepte des sports de combat et un meneur d’hommes. Nkunda n’a pas 17 ans quand, à la tête d’une horde de huit cents collégiens, il prend d’assaut un poste de police pour libérer un professeur injustement arrêté. Sur fond de vives tensions foncières entre agriculteurs et éleveurs, Tutsis et Banandes, « Banyamulenges » et « autochtones », son caractère se forge. En même temps que croît chez lui un sentiment victimaire de plus en plus marqué: celui d’être un Zaïrois de deuxième zone, discriminé parce que tutsi.
 
 
Étudiant en psychologie à Kisangani, capitale de la Province orientale et troisième ville du pays, loin de son Nord-Kivu natal, Laurent Nkunda vit mal l’exclusion et le racisme de ceux qui s’en prennent volontiers à son physique longiligne de nilotique. Il n’y reste guère, retourne bientôt dans la ferme familiale et s’adonne un moment au business de carburant avec l’Ouganda voisin. En 1988, encouragé par son père, Nkunda reprend ses études, au Rwanda cette fois, où il se sent plus à l’aise. Inscrit à l’université adventiste de Mudende, il se prépare à devenir pasteur. Ses enseignants s’y opposent: pieux certes, mais incontrôlable. Un échec dont il se remettra mal. Le 1er octobre 1990, il est par chance à Goma lorsqu’il apprend à la fois l’éclatement de la rébellion du Front patriotique rwandais de Fred Rwigyema et Paul Kagamé, et le massacre, le même jour, d’étudiants et de professeurs tutsis au sein même de l’université de Mudende. Le choc est terrible. Jusqu’ici peu attiré par la politique, Nkunda bascule: il se battra pour la cause de sa communauté.
 
 
Début 1991, Laurent Nkunda adhère au FPR à Goma, en tant que recruteur et collecteur de fonds. Un an plus tard, il intègre l’APR (l’Armée patriotique rwandaise), la branche armée du Front, et suit une formation militaire en Ouganda avant de se voir affecté, en 1993, aux « opérations spéciales » les plus secrètes. En pleine guerre, il multiplie les navettes entre le Kivu, le Rwanda et l’Ouganda – une période de sa vie sur laquelle, aujourd’hui encore, on ne sait rien, mais dont on imagine qu’elle ne fut pas un dîner de gala. Sergent de l’APR lors de la libération de Kigali, en juillet 1994, et membre des services de renseignements, Nkunda retourne bientôt dans le Nord-Kivu pour y recruter des Tutsis congolais. Sa région est alors en plein drame, les réfugiés hutus rwandais, anciens miliciens Interahamwes et militaires en déroute de l’armée du régime déchu, multiplient les exactions contre les Banyamulenges. En juin 1995, 51 membres de la famille de Laurent Nkunda sont ainsi assassinés à Mirangi. Sa mère, son fils et ses sœurs ne doivent leur survie qu’à une fuite éperdue à travers la forêt. C’est donc tout naturellement que Nkunda, nommé commandant dans l’armée rwandaise, participe à la chevauchée fantastique de 1996 et 1997 qui aboutit à la chute de Mobutu et à l’accession au pouvoir de Laurent-Désiré Kabila. Il n’ira pas jusqu’à Kinshasa, toutefois. Affecté à Kisangani après la prise de cette ville, il se voit un moment chargé de veiller à la sécurité d’un jeune homme discret, qui loge à l’hôtel Palm Beach et auquel le destin va, dix ans plus tard, le confronter: Joseph Kabila, le fils du Mzee [1]…
 
 
 
PREMIER « CRIME DE GUERRE »
 
 
La fusion entre les Kadogos de Kabila et les soldats de Kagamé étant totale, tous les militaires qui ont participé à la « libération » du Congo sont sans distinction d’origine reversés dans la nouvelle armée congolaise, laquelle est placée sous le commandement du général (rwandais) James Kabarebe. Congolais d’origine, puis officier rwandais, Laurent Nkunda devient donc, ipso facto, commandant des FAC (Forces armées congolaises) . Mais cette situation ne dure guère. En août 1998, c’est la rupture entre Kabila et Kagamé et l’éclatement de la deuxième guerre. Dans les casernes du pays, les soldats congolais se soulèvent contre les Rwandais et leurs frères tutsis du Kivu. Laurent Nkunda, qui se trouve alors en plein territoire de Walikale, prend de son propre chef la tête d’une brigade pour délivrer ses camarades assiégés dans Kisangani. À marche forcée, il parvient dans les faubourgs de la ville et met en fuite les assaillants. C’est son premier fait d’armes. Nommé commandant de la 7e brigade des FAC (qui n’a de congolaise que le nom, car elle est sous influence directe de Kigali), avec le grade de colonel, Nkunda, qui a effectué entre-temps un stage militaire à Gabiro, au Rwanda, et participé aux sanglants affrontements contre les ex-alliés ougandais à Kisangani, assiste de loin à la conclusion des accords de paix inter-congolais de Pretoria, en décembre 2002. Il est vrai qu’il vient de vivre quelques semaines délicates en matant dans le sang une mutinerie en plein cœur de Kisangani – ce qui lui vaut ses premières accusations de « crimes de guerre » de la part d’ONG. Il est vrai surtout qu’il ne se sent pas concerné par des accords qui, selon lui, ne tiennent aucun compte de « la cause du Kivu ».
 
 
Dès lors, la voie qui mène à la rébellion est ouverte. Laurent Nkunda refuse de prêter serment au nouveau gouvernement congolais issu des accords de Pretoria et ne se rend pas à la convocation de la Cour militaire de Kinshasa, qui exige de lui des explications. Ni sa nomination au grade de général de brigade, ni le poste de commandant de la région du Nord-Kivu qu’on lui propose – et qu’il décline – ne le font changer d’avis. À la mi-2003, il crée l’association « Synergie nationale », qui se dote d’une branche armée, l’« Anti-Genocide Team ». Un an plus tard, à la tête de huit cents hommes, il vient en aide au général tutsi Mutebusi en révolte à Bukavu contre les FAC de Kabila. Il occupe la ville pendant quatre jours, puis se retire. Quatre jours de pillages et d’exactions. Kinshasa le déchoit de son grade et lance contre lui un mandat d’arrêt international, tandis que le Conseil de sécurité de l’ONU le place sur la liste noire des interdits de voyage. Mais Nkunda n’en a cure. En décembre 2004, le gouvernement congolais lance contre lui sa première grande offensive: l’opération Bima. Dix mille hommes sont mobilisés contre les deux mille combattants de Nkunda. C’est un échec cuisant. Le 25 août 2005, celui que l’on n’appelle plus à Kinshasa que sous le label de « général renégat » crée le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), un mouvement structuré, relativement discipliné, qui s’appuie à la fois sur le culte du chef, sur le mysticisme adventiste (une doctrine que Nkunda qualifie de « justicisme chrétien ») et sur l’exaltation du sacrifice. En exergue du « code de conduite opérationnelle » du CNDP, le « chairman » Nkunda fait figurer cette phrase de Franz Fanon: « Avoir un fusil et être membre d’une armée de libération, c’est la seule chance qui nous reste de donner un sens à notre mort. »
 
 
Dans les zones qu’il contrôle dans le Nord-Kivu – essentiellement les territoires de Rutshuru et de Masisi –, le Congrès se finance sur la bête. Le poste-frontiè re de Bunagana, les barrages routiers, les taxes prélevées sur le bétail, le soutien de quelques gros commerçants banyamulenges, mais aussi quelques mines de coltan et de cassitérite l’autorisent à une certaine aisance de fonctionnement. Le CNDP ouvre trois sites sur l’Internet et crée des cellules de sympathisants en Europe, aux États-Unis et en Afrique du Sud. À partir de 2006 et de la première tentative manquée de s’emparer de Goma, défendue par les Casques bleus de la Monuc, Nkunda recrute à tout-va. Le CNDP compte bientôt sept mille à huit mille hommes aux uniformes propres mais dont la conduite face aux civils – pillages, racket et parfois viols – est aléatoire. De l’Ituri, où ils ont combattu avec Thomas Lubanga, Laurent Nkunda fait venir des chefs de guerre aussi redoutés que peu recommandables: le général Kakokele et surtout Bosco Ntabanga, alias Terminator. Ce Tutsi du Nord-Kivu est sous le coup d’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale, qui souhaite le voir comparaître à La Haye aux côtés de Lubanga. Motif: recrutement d’enfants-soldats et crimes de guerre. Nkunda le sait, mais il estime avoir besoin des compétences militaires réelles de ce prédateur adoré de ses hommes, à qui il permet tout ou presque. Il ne va pas tarder à s’en repentir. En cette année 2006, pourtant, ce père de quatre enfants qui a épousé une Shi du Sud-Kivu commence à rêver d’un destin national. Il soutient discrètement Jean-Pierre Bemba lors de l’élection présidentielle, lance des appels du pied à Étienne Tshisekedi et prend contact avec les irrédentistes du Bundu dia Kongo. Surtout, il se sent sûr de ses appuis rwandais. Trop sans doute, car il ne s’aperçoit pas que Paul Kagamé, très conscient de l’image sulfureuse du chef du CNDP auprès de la communauté internationale et agacé par ses ambitions qu’il sait irréalistes, commence à se poser des questions. Et si Nkunda, qui n’a jamais entretenu avec Kigali de simples rapports de sujétion, devenait plus encombrant qu’utile?
 
 
L’aura – si ce n’est la popularité – de Laurent Nkunda ne cesse de s’étendre en 2007, alors qu’il résiste victorieusement, entre août et novembre, à une nouvelle offensive de l’armée congolaise. Cette dernière aligne contre lui trente mille hommes, plus quelques centaines de rebelles hutus, avec le soutien logistique de la Monuc. Le CNDP, qui bénéficie du renfort de militaires rwandais démobilisés, plie mais ne rompt pas. Un raid dévastateur sur le camp militaire congolais de Kikuku et l’anéantissement de la 14e brigade des FARDC à Mushaki mettent un terme aux combats. C’est en quasi-héros que Nkunda envoie ses émissaires à la conférence de paix de Goma en janvier 2008. Et c’est un homme transfiguré qui, deux mois plus tard, annonce qu’il ne se sent en rien lié par les conclusions de cette même conférence. Son objectif est clair désormais: il veut, dit-il, « prendre le pouvoir » à Kinshasa. En d’autres mots: renverser Joseph Kabila. Aussi, quand la guerre recommence en août 2008, Nkunda n’est pas loin de penser qu’elle ne s’arrêtera plus avant qu’elle n’ait atteint les rives occidentales du fleuve Congo. Le scénario se répète: l’armée congolaise recule en désordre et le CNDP prend une à une les villes du Nord-Kivu. Rumangabo et son camp militaire, Rutshuru et Kibumba tombent. Fin octobre, les hommes de Nkunda campent devant Goma… Et Nkunda tombe malade. Il est alors contraint de laisser pendant quelques semaines le commandement des opérations à son chef d’état-major, Bosco Ntabanga, dont il se méfie mais qu’il a toujours protégé des poursuites de la CPI. Erreur fatale. Les 4 et 5 novembre, le massacre des villageois de Kiwanja, manifestement commis par des miliciens du CNDP, fait le tour du monde. Surtout, Ntabanga, sans doute soucieux de prolonger ainsi son sursis d’impunité, prend langue en secret avec l’armée congolaise au sein de laquelle il demande sa réintégration. Il fera office de cheval de Troie. Sous forte pression internationale – et sans doute rwandaise –, Nkunda, rétabli, doit renoncer à s’emparer de Goma. Dès lors, ses jours sont comptés.
 
 
Le 5 janvier 2009, Bosco Ntabanga tente un putsch à la tête du CNDP. Le 16, il est rejoint par une bonne partie des officiers du mouvement, et le 20, l’opération conjointe rwando-congolaise commence. C’en est fini du « faucon noir ». Reste à savoir maintenant ce que Paul Kagamé va faire de lui.
 
 
 
 
LES CHERS AMIS DE LAURENT NKUNDA.    


 
Le Congolais Katebe Katoto et le Rwandais Tribert Rujugiro sont mis en cause par le rapport d’experts sur la guerre dans l’Est publié le 12 décembre par l’ONU.
 
 
 
Tribert Rujugiro et Katebe Katoto ont beaucoup de points communs: ils sont tous les deux hommes d’affaires, réputés « richissimes », sexagénaires et… cités dans un rapport sur la guerre en RD Congo publié le 12 décembre par l’ONU. Leur nom apparaît à la rubrique « Particuliers finançant le CNDP », le Conseil national pour la défense du peuple, le mouvement du rebelle Laurent Nkunda, qui, depuis le 28 août dernier, affronte les Forces armées de la RD Congo.
 
 
Rwandais, Tribert Rujugiro, 67 ans, père de six enfants, a fait fortune dans l’industrie du tabac, les brasseries, le secteur bancaire. Fondateur, en 2006, du « Rwanda Investment Group », il dispose d’intérêts au Botswana, en Afrique du Sud, en Côte d’Ivoire, au Togo, au Kenya, en Ouganda… D’après les experts des Nations unies, cet ancien bailleur de fonds du Front patriotique rwandais (FPR), le parti au pouvoir au Rwanda, possède aussi plusieurs fermes dans le Masisi, territoire contrôlé par le CNDP. Dans l’une d’elles, à Kirolirwe, il aurait régulièrement reçu des dignitaires du mouvement, dont Laurent Nkunda, en 2006. Le 28 août 2007, il aurait envoyé un mail à l’un de ses employés à Dubaï, lui demandant de mettre 120.000 dollars à la disposition des « gens de notre ami Laurent N ». Le 6 juin 2008, poursuit le document, il aurait reçu un mail du colonel Gahizi, « l’un des commandants les plus influents du CNDP », l’informant que « les gens sont prêts » et lui rappelant d’envoyer « l’engin » comme il l’avait promis. Sollicité par Jeune Afrique, Tribert Rujugiro n’a pas réagi à ces mises en cause. Il est actuellement à Londres, en liberté provisoire depuis octobre dernier, après la délivrance d’un mandat par l’Afrique du Sud pour fraude fiscale.
 
 
Nettement plus disert, Katebe Katoto, lui, dénonce les « affabulations » dont il fait l’objet et assure n’avoir jamais été contacté par les auteurs du rapport. Natif du Katanga, cet ancien professeur de mathématiques âgé de 64 ans et père de cinq enfants est devenu un magnat de la pêche dans la région des Grands Lacs. Établi à Bruges, en Belgique – il a la nationalité belge –, il explique ainsi le virement de 250.000 dollars mentionné par le rapport, effectué le 7 février 2006 entre le compte de son épouse et celui d’Élisabeth Uwasse, l’épouse de Laurent Nkunda: « Je cherchais une maison à Goma, c’est très joli. Nkunda m’a dit, “c’est madame qui a les contacts pour la maison ». Je lui ai donc envoyé un acompte. » Avant de rappeler qu’à la date du virement le CNDP n’existait pas encore.
 
 
Laurent Nkunda, Katebe Katoto l’a connu pour avoir été, en 2003, vice-président du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), qui, à l’époque, comptait le général dissident dans ses rangs. Mais d’après l’intéressé, leur dernier contact, « au téléphone », remonte à 2006. Aujourd’hui retraité, Katebe Katoto préside l’Union des libéraux pour la démocratie (ULD), un parti d’opposition sans députés ni sénateurs. Frère aîné de Moïse Katumbi, gouverneur du Katanga, l’ancien fournisseur en poissons de la Gécamines assure ne pas « mélanger la politique et la famille ».

Sunday 2 August 2009

LE TRIO N'AURA PAS DURE LONGTEMPS

Je parle du trio NTAGANDA-KAMANZI-MUNYAMPENDA. C'est fini. Munyampenda a été évincé ou chassé de l'exécutif du cndp qui a été fabriqué en janvier dernier comme moyen de permettre à l'armée rwandaise de rentrer en RDC. Nous savons déjà ce qui s'est passé. Notamment l'arrestation illégale de Laurent Nkunda, la prétention de rendre les FDLR incapables de nuire le Rwanda une fois pour toutes, ce qui n'était qu'un prétexte pour une partie de l'establishment rwandais dans la mesure où cette partie en voulait , surtout et à tort, à Laurent Nkunda de se battre pour un meilleur leadership pour la RDC. Heureusement au Rwanda on reconnait petit à petit que cet objectif de Laurent Nkunda et son CNDP n'était pas le problème. Bon, on a entendu le chef de l'Etat dire qu'il était le problème, puis qu'il était seulement une partie du problème, et maintenant qu'il est juste un petit problème, la RDC en ayant de bien plus grands. Belle progression que personnellement j'interprète dans le sens positif. Nkunda en sait long sur ces autres grands problèmes de la RDC, autant, je dirais même plus que le leadership rwandais. Tout le monde sait très bien que c'est pour cela qu'il se bat, car on se bat aussi en prison.
Mais revenons à l'éviction de Munyampenda. Je ne suis pas en position de savoir quelles sont les guerres intestines d'un cndp qui a été fabriqué trop hâtivement. Comme toujours je ne peux que spéculer. Le plan en soi a échoué lamentablement. Et il devait échouer parce que même si Ntaganda connait très bien la cause, une fois qu'il a décidé d'aller contre elle, il a pris un risque énorme de la détruire ou tout au moins de l'endommager sérieusement en la retardant. Il s'est vu obligé de travailler trop vite à des manoeuvres politiques à haut risque, mais avec des imposteurs, c'est-à-dire, des gens qui ne comprennent rien au fait que le problème de l'Est de la RDC est un problème d'une gouvernance politique qu'il faut reformer de fond en comble. Etant donné l'immobilité bugdétivore et pilleuse centralisée à Kinshasa plus encore, centralisée entre les mains du président et sa petite clique, on ne peut pas se battre contre cet immobilisme par des petits coups donnés en l'air. C'est pourtant ce que le cndp du trio a fait depuis janvier jusqu'aujourd'hui. Maintenant ils se retrouvent tout à fait coincés. Ils n'ont plus en mains les idéaux de la cause de Laurent Nkunda et son mouvement. Ils n'ont absolument rien obtenu de Kinshasa. Le chambardement des négociations de Nairobi qu'ils ont opéré a rendu la situation au Kivu encore plus compliquée. Il y a encore plus de morts, de destructions, des déplacés etc.
A l'époque de ces négociations, la situation était claire. Les victoires militaires du CNDP avaient mis à nu les faiblesse du leadership à Kinshasa. Ce qui avait aussi montré qu'il n'y avait pas une opposition solide à Kinshasa, en tout cas pas un leader charismatique conduisant une vraie opposition.  La voix d'un peuple toujours sous développé, un peuple ayant appris à vivre les mains tendus vers les ONG vautouresques  n'avait d'autre véhicule qu'un mouvement combattu acharnement par Kabila, mais un mouvement mainte fois victorieux contre lui. Ce qui lui avait forcé de négocier. Je pourrais reposter ma carte du cessez-le-feu afin que vous voyiez que même les poches d'insécurité, pour aussi grandes qu'elles étaient, au moins délimitées. Et même on pouvait voir sur la carte, que si Kinshasa donnait au CNDP l'appui logistique dont disposaient les inefficaces FARDC, le CNDP pouvait neutraliser les FDLR, et résoudre ce problème une fois pour toutes. Même le Rwanda doit comprendre ceci: que le CNDP de et avec Laurent Nkunda fait absolument partie intégrante d'une solution efficace contre les FDLR.
Je ne sais pas comment se sent Munyampenda aujourd'hui. Je ne sais pas que font Ntaganda et Kamanzi pour le remplacer. Ce que je peux affirmer à partir de la connaissance du problème, ce qu'ils auront du mal à trouver quelqu'un d'autre. Leurs parrains n'ont pas excessivement confiance en la manoeuvre maintenant. Le blocage ou la stagnation dans laquelle le processus de paix est plongé au niveau politique ne peut pas durer.  Ntaganda est compétent militairement d'après ceux qui le connaissent. Mais ces deux acolytes ont montré des limites incroyables au moment de saisir les gros problèmes politiques de la RDC. La stagnation ne peut pas durer parce que sur le terrain ça ne stagne pas. Les FDLR et les FARDC martyrisent, tuent et pillent une population qui n'en peut plus, et dont les leaders à Kinshasa se moquent éperdument. Ou bien Kabila et Kagame vont produire d'autres opérations surprise at a short notice ou bien Nkunda revient et contribue à la reconstition du processus de paix. La première alternative n'augure rien de bon s'elle n'inclue pas la seconde. On verra bien.

Saturday 1 August 2009

RANDOM NEWS

On fera une petite analyse dès qu'on aura  du temps:
Qui combat-on, les sinistres FDLR  ou la population
Les congolais espèrent que Mme Clinton les sauvera, question de mémoire courte ou quoi? Elle vient voir sur quel pied il faudra qu'elle danse face à l'équilibre instable de la course aux investissements entre la Chine et les USA, voilà son boulot. Notez que ces maudits investissements sont toujours en opposition avec "DEVELOPPEMENT".
Quelle vaine vantardise !!!
http://www.congoindependant.com/article.php?articleid=4746