Monday 19 January 2009

RANDOM NEWS SUR LE DEAL DE NTAGANDA

Cette fois-ci, Marie France Cros se trompe: le deal de Ntaganda et les autorités congolaises et rwandaises ne saurait être caractérisé de tactic politique de Kinshasa. C'est une idée de quelqu'un d'autre, et qui avait tout pour plaire Kinshasa. Pour l'instant ce n'est pas nécessaire de dire qui c'est, mais ce n'est pas impossible à deviner étant donné les voix diplomatiques (se prononçant sous couvert d'anonymat bien sûr).

D'autres chantent la déconfiture d'une rebellion qui semblait si forte et tout d'un coup s'est dégonflée pour laisser place à une paix soudaine aux bons soins de Ntaganda sans bouger d'un seul iota la menace de la CPI:

  • Une rébellion en déconfiture ?(Le Pays 19/01/2009) Ce qui arrive en RD Congo est tout simplement incroyable. Comme dans un conte de fée, la situation dans le nord Kivu qui était figée et bloquée il y a peu, est en train d’évoluer à un rythme étourdissant. D’abord confuse, la dissidence au sein de la rébellion du CNDP se confirme. Le chef d’état- major de l’armée de Laurent NKunda, le général Bosco Ntaganda, est bel et bien en rupture de ban, avec armes et bagages. Le doute n’est plus permis sur la réalité de ce ralliement. Beaucoup en effet pensaient à un nouveau coup de la rébellion, pour retarder et compliquer les négociations directes entre le gouvernement de Kinshasa et le CNDP en cours à Nairobi. Mais il ne s’agit pas d’un bluff. La déclaration du général Bosco a été lue en présence du ministre de l’Intérieur congolais et surtout du chef d’état-major des forces armées rwandaises. En déclarant son allégeance à l’armée régulière, le général Bosco inflige une double gifle au chef de la rébellion. En tournant ainsi casaque, le général Ntaganda fragilise NKunda qui n’apparaît plus comme ce chef redoutable à la tête d’une armée au moral de fer, disciplinée et quasi-invincible. Il semble loin le temps où les troupes du CNDP semaient la panique chez leurs adversaires des forces loyalistes. Le mythe Nkunda s’effondre comme un château de cartes. D’autre part, la facilité avec laquelle le général a accepté de rejoindre la république, sans faire trop de chichi, prouve à souhait le caractère fallacieux des revendications de NKunda. Tout juste les partisans de Ntaganda ont-ils demandé la promulgation de la loi d’amnistie concernant les rebelles. Mais il s’agit d’une demande importante car à l’instar de Nkunda, Ntaganda est poursuivi par la Cour pénale internationale. La nouvelle donne au sein de la rébellion entraîne un bouleversement en cascades de la situation dans l’est du Congo. Ainsi, les Mai-Mai, qui n’ont plus de raison d’exister si le CNDP se sabordait et rejoignait l’armée régulière, ont aussi décidé de ranger les armes. Ils n’ont d’ailleurs pas le choix, car ils doivent leur existence, tout comme d’autres milices pro-gouvernementales, à la bienveillance de Kinshasa. Reste à régler le problème des miliciens hutus rwandais réfugiés en RDC et opposés au pouvoir de Kigali. Au regard de l’enchaînement des événements, on imagine que le gouvernement congolais a tout intérêt, s’il ne veut voir le conflit reprendre, procéder au démantèlement de ces milices hutus. Comme un puzzle, la résolution du conflit dans le nord-Kivu est en marche, à partir du déclic et du coup d’envoi donnés par le général Bosco. Et si le Rwan accord, procédé à cette implosion de la rébellion, en vue de lui permettre de rentrer dans les rangs, c’est bien au détriment de Laurent Nkunda. Il sera difficile au chef contesté du CNDP de survivre, de se réorganiser et de résister sans le soutien du Rwanda. Cependant, il pourrait servir de plan B pour Kigali, si d’aventure le régime congolais agissait contre les intérêts du Rwanda. Une grande partie de l’avenir de la région se joue donc en ce début d’année . Les manoeuvres actuelles pourraient bien signer le retour de la paix en RDC. Ce serait un beau succès pour le président Joseph Kabila, qui aurait fait montre d’une grande intelligence politique, en arrachant un accord de paix sans tirer un coup de feu. Il avait bien compris qu’une victoire militaire sur la rébellion était hypothétique. Mais attention, les acteurs de la crise en RD Congo sont si versatiles qu’il faut modérer les enthousiasmes et attendre de voir où tout cela va mener.Par Mahorou KANAZOE
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Et Mushaki sera un centre de brassage bientôt d'après Mayala:

  • Un centre de brassage sera ouvert au Nord Kivu(Xinhuanet 19/01/2009) Le commandant de la 8ème région militaire des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) au Nord-Kivu, le général Mayala, a annoncé dimanche l'ouverture d'un centre de brassage, dans les tout prochains jours, à Mushake, ville de la province du Nord-Kivu (est) , pour accueillir les combattants désireux de réintégrer l'armée gouvernementale. Le général Mayala l'a déclaré au cours d'un meeting tenu à Mushake, à l'issue d'une opération detinée à lever les barrières sur l'axe Mushake-Goma, à 40 Km de la ville de Goma, qui avaient été érigées par les combattants du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP, rebellion) et de la milice des Patriotes résistants congolais (PARECO). L'opération s'est déroulée en présence du chef d'état-major du CNDP, le général Bosco Ntaganda, et du commandant des PARECO, Mugabo Bagumu. Vendredi dernier, les officiers dissidents du CNDP, ayant à la tête l'état-major Bosco Ntaganda, se sont engagés dans une déclaration à cesser les hostilités, à lever les barrières et à remettre leurs combattants aux FARDC. Samedi, le PARECO a emboîté le pas au CNDP en décidant, lui aussi, de cesser les hostilités armées et d'intégrer ses combattants au sein des FARDC.
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3 comments:

Anonymous said...

A moins de voir le Rwanda prendre les choses en main, et encore, on voit mal comment les FARDC vont réduire en miettes les forces des FDLR, en fait les troupes du Pape.
On voit mal Dombasi et compagnie, plus les Angolo-namibio-zimbabweens, s'allier avec le Rwanda et les forces du CNDP pour guerroyer contre les rebelles Hutu FDLR.
Car, qui dit FARDC, implique aussi FDLR qui n'ont rien à voir avec la LRA, l'Ougandaise, qui a pourtant une grande capacité de nuisance.

Pouvons-nous dire que les fameux vautours ont changé leur fusil d'épaule à cause peut-être d'Obama? Peut-être, mais ce n'est pas imaginable sans new deal global.

De toute façon, l'enjeu doit être énorme pour changer les donnes à ce point. Il se pourrait que certaines banques européennes, comme la BNP, en avaient perdu tant qu'elles ont opté pour ce deal moins cher et plus sûr.
Ce serait aussi un début de victoire de l'Afrique sur l'Europe après plus de 5 siècles de misères innommables.

Si le CNDP fait le brassage sans avoir assez de sécurité et d'assurance, c'est sa fin prochaine sinon, la relance d'une nouvelle guerre contre Kabila.

Les Africains doivent rester vigilants car il n'est pas possible que même la bulle papale du Pape Nicolas V sur l'esclavage des Noirs se soit dégonflée à l'instar de celle de l'économie mondiale. L'esclavagisme institué il y a 5 siècles reste de vigueur d'autant plus qu'aucune autre ne vint depuis lors pour la défaillir ou l'abolir!

Bagambiki

Anonymous said...

Face au problème délicat et risqué d'une intervention des forces européennes ou de l'Angola, c'est finalement Sarkozy qui s'est mêlé de l'affaire, d'après le journal le Monde. Pour gagner les faveurs du Rwanda sans doute, il voudrait lui offrir les FDLR presque (car ce n'est encore gagné) sur le plateau. Cela sent le piège à cons à 10000 km, le rayon d'action du FDLR.

Le plus étrange ce sont les diplomates qui parlent de reddition de Ntaganda aux FARDC alors que le CNDP avait remporté les derniers combats et batailles.
Ceci devient une inversion des valeurs politico-militaires inconnue jusqu'à ce jour.

En fait, cela doit être un cadeau du Rwanda contre le droit d'aller chercher les FDLR dans le maquis car on ne voit comment les FARDC pourraient faire ce job seul et contre son allié incontournable.

Pourtant, il suffirait que Kabila lâche les FDLR pour qu'à terme, ils tombent comme un fruit mûr, faute de soutien.
Comme il doit y avoir une supercherie à coup sûr, les FDLR ont déjà prévu le coup et possèdent déjà d'autres moyens pour résister et même contre-attaquer.
Une telle possibilité existe car ils contrôlent de grandes espaces en RDC.
Encore une fois, la France et l'EU ont bien joué et leurs avoirs seront bien gardés au Congo à moins d'un incident de parcours toujours possible.

Bagambiki

Part of Goma said...

Absolutely right in both comments. You got it when stressing the difficulty to make a distinction between FARDC and FDLR who've mimetized themselves so well. The speed of events will tell us soon new things, who knows what?