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Tuesday, 24 March 2009

LES SIGNES D'UN DECLIN

Selon le Potentiel, “le processus de Nairobi III a pris fin. Il a été sanctionné par la signature d’un compromis de paix : « Accord de Ihussi », du nom de l’hôtel à Goma où s’est déroulée cette cérémonie importante. Un autre pas positif vers la paix vient d’être franchi, consacrant officiellement la fin de la « guerre du Nord-Kivu ». Mais signer un accord est une chose. Préserver les acquis de cet accord en est une autre. Quels sont les problèmes de fond qui ont été résolus ? Comment a été envisagée la cohabitation pacifique entre les différentes ethnies, sans susciter l’intervention des pays voisins, pour ne plus ressusciter les mêmes causes qui produisent les mêmes effets ? Interrogations pertinentes dans la mesure où dans la foulée des pistes de solutions, l’on propose le découpage territorial du Nord-Kivu”. Le quotidien de Jaynet Kabila exulte, mais pas absolument car il avertit qu’il y a un piège.

De quel piège s’agit-il? Le Potentiel contourne la réalité. On le lit bien depuis la première phrase. Ce qui a été signé n’est qu’un compromis, et c’est tout ce que vous voudrez sauf un Nairobi III. J’espère m’expliquer dans un instant. Il est fort probable que Kabila soit conscient du fiasco que suppose le fait de clamer la signature d’un Nairobi III dans un hôtel au bord du lac Kivu. Les interlocuteurs au compromis signé, le contenu de ce qui a été signé, le cadre absolument opaque dans lequel ce compromis a été décidé, tout est parfaitement louche. On dit même que la personnalité clef de l’affaire, le Général Bosco Ntaganda serait en cavale. Il a peut-être compris que les belles dames de Human Rights Watch sont sur le point de préparer une offensive. Si Kabila suspecte que le compromis est un faux parce qu’il traite avec un interlocuteur dépourvu de crédibilité, qu’est ce qui lui reste comme moyen ? On ne sait plus. Il peut toujours presser ceux qui ont reçu de l’argent, mais la réalité est toute autre, la mascarade de Goma que l’on veut faire passer pour un Nairobi III avec présence d’Obasanjo n’y peut rien. Un des signes d’un possible déclin. En fait l’équipe gouvernementale doit être désemparée d’une certaine manière.

C’est pour cette raison qu’elle se serait empressée de publier la nouvelle du compromis, en espérant en même temps étouffer les bruits qui couraient sur le mécontentement des habitants de Mwenga qui auraient jeté des pierres sur le convoi du rais. L’argent qui a été distribué dans Bukavu n’aurait pas suffit pour apaiser la population. C’est normal, puisqu’il semble que même des gens haut placés dans la hiérarchie du diocèse de Bukavu en auraient reçu pour le compte des FDLR. Le rais ne peut pas se défaire de son armée supplétive, en tout cas pas encore. Encore un signe ici ? Oui surtout si on le met en relation avec l’atmosphère explosif au parlement dans la capitale. Sans oublier les liens étroits qui existent entre le président du parlement, la haute hiérarchie diocésaine de Bukavu, le gouvernorat du Sud-Kivu et les FDLR. Avec tout cela is,n plus l’on mécontente les électeurs normaux et courants et que l’on fomente une implosion au sein des institutions que l’on préside, c’est inévitable de lire dans tout cela des augures pas positifs.

Quoi faire alors ? D’ores et déjà, je dirais : retour au processus politique engagé avec Nairobi I et II. Tout simplement parce qu’il faut répéter pour la cent dixième fois que le problème de la paix au Kivu est un problème politique interne d’abord, et un problème de voisinage ensuite. Un problème politique que l’on avait fini par commencer à traiter politiquement à Nairobi. Ce qui avait coûté énormément d’effort et de lutte, le rais n’ayant jamais voulu faire face au défi politique qui attend depuis si longtemps. Ceci avait été compris même par la communauté des vautours qui avait fini par écarter l’idée du gouvernement congolais de faire de cette assise le lieu et place de la résurrection du défunt programme amani. Mais il ne peut y avoir de Nairobi III sans la libération de Laurent Nkunda. Et qui aura le courage d’enterrer toute la mascarade qui dure depuis deux mois à Goma ? Tout ce beau monde qui se dit intéressé à la vraie paix. Ils sont tous conscients qu’elle n’est pas encore là, et s’ils l’oubliaient les FDLR se chargent de le leur rappeler tous les jours. La population l'a compris, le jet des pierres de Mwenga en dit long. Et les vautours aussi d’ailleurs. Ce n’est pas par hasard qu’Anneke Van Woudenberg commence à dire à la presse que la réélection de Kabila en 2011 est improbable. Elle cherche Ntaganda, mais comme par hasard, elle insinue assez clairement qu’il y a des signes qui annoncent le déclin du régime actuel. Les medias rappellent que l'amnistie promise dans le compromis n'exempte pas Ntaganda des poursuites internationales. Voici ce qu'en dit La Libre: "L’accord entre le gouvernement et le CNDP indique ainsi comment ce dernier peut se transformer en parti politique, et les conditions de l’amnistie ("conformément au droit international", ce qui continue d’en exclure les auteurs de crimes de guerre, de génocide et contre l’humanité). Un article évoque le besoin de réconciliation - ce qui est entendu à Goma comme devant ouvrir des postes ministériels au CNDP. Un autre prévoit la création d’une police de proximité; celle-ci devrait comporter d’anciens rebelles, toujours préoccupés par la sécurité des Tutsis du Nord-Kivu, alors que les FDLR (rebelles hutus rwandais, issus des génocidaires) font un retour dans la région après le départ des troupes de Kigali venues, du 20 janvier au 27 février, les forcer à désarmer et les rapatrier". Donc, un Nairobi III avec le vrai CNDP avec son leader libéré peut se révéler tout à fait incontournable. Et pour bien de motifs. Nous y reviendrons.

En attendant, essayez de trouver dans ce charivari phraseologique le point de la saga Kamerhe: http://www.lesoftonline.net/phil.php?id=1289

Friday, 13 March 2009

LES RAISONS DE LA DISTRACTION CONTINUE

Nous avons parlé du dépeçage territorial qui n'émeut ni le chef de l'Etat ni son gouvernement. Nous avons aussi parlé de la crise institutionnelle qui guette le parlement et que le leadership corrompu est en train d'essayer d'étouffer en recourant comme d'habitude à la grande distraction. Cette crise institutionnelle étouffée ou pas est présente. Joseph Kabila a toujours cru que la paix au Kivu ferait oublier les congolais tous les autres malheurs qu'un gouvernement incapable inflige au pays depuis que ce jeune homme a hérité le pays qu'il entend gouverner en vrai dictateur. Si je n'étais débordée, je crois qu'Il serait temps de continuer mon analyse en anglais sur ce qui a mal tourné pour que nous en soyions arrivés là. Le président s'est toujours arrangé pour faire croire aux congolais et à ses parrains que seul le CNDP était un obstacle à la paix. Les apparences de la situation vont jusqu'à faire croire qu'il ne manque plus que l'extradition de Nkunda pour parfaire la pax kabiliana. Mais c'est là encore une distraction. Nkunda et le CNDP énervent souvairenement le rais parce qu'ils détiennent la clé de la porte vers la paix, mais la paix du peuple, pas la paix de quelques faucons friands du dollar facile.
A propos du dollar, voici ce que l'agence Belga rapporte : "La monnaie de la République démocratique du Congo (RDC), le franc congolais, a repris sa dégringolade face au dollar et à l'euro, en dépit de mesures prises par le gouvernement, a rapporté jeudi la radio onusienne Okapi. La barre des 800 francs congolais (FC) pour un dollar américain a été franchie mercredi à Kinshasa sur le marché noir. Et il faut plus de 1.000 francs pour obtenir un euro.En trois mois, la monnaie congolaise a perdu plus de 35% de sa valeur face au billet vert, entraînant du coup une flambée des prix de biens de consommation - dans un pays où le revenu moyen par habitant est d'un dollar par jour -, a souligné Radio Okapi, parrainée par l'ONU. Sur les marchés de Kinshasa, l'augmentation des prix de produits alimentaires est proportionnelle du taux d'inflation. Un sac de cossettes de manioc se négocie ainsi actuellement à 45.000, voir 47.000 FC, soit une augmentation de plus de 30% par rapport à fin décembre 2008. Il en est de même pour le maïs. Le prix d'un bidon d'huile de palme est passé de 9.000 à 15.000 FC, alors qu'un sac de riz de 25 kilos s'écoule aujourd'hui à 24.000 FC, contre 19.000 FC en début février. Un carton de poisson est acheté à 40.000FC contre 30.000 FC en fin décembre.La devise de la RDC avait déjà connu un premier accès de faiblesse début janvier, avant que le gouvernement de Kinshasa et la Banque centrale du Congo (BCC) ne prennent une série de mesures, dont un relèvement du taux directeur d'intérêt par palliers de 28 à 63%. La monnaie congolaise était ainsi remontée au taux de 650 FC pour un dollar (550 sur le marché parallèle) après une chute brutale - de l'ordre de 20% -, avec des taux qui avaient alors atteint plus de 900 francs pour un dollar. Mais les interventions de la BCC ont réduit ses réserves en devises étrangères, qui avaient chuté en février à 36 millions de dollars - soit un à deux jours de couverture des importations, selon un expert.La RDC, qui tente de se remettre des suites d'une longue guerre civile et régionale, entre en 1998 et 2003, est touchée de plein fouet par la crise économique mondiale et la chute des cours de ses matières premières, bien que celui du cuivre ait rebondi en raison de la faiblesse des stocks, a expliqué un spécialiste du dossier à l'agence BELGA. Face à la baisse de ses recettes, le gouvernement tente de les "maximaliser" en réclamant des régies financières qu'elles collectent davantage et plus rapidement les impôts et taxes. Kinshasa compte aussi sur l'aide des donateurs internationaux. La Banque mondiale (BM) a annoncé le 27 février l'octroi d'une aide de 100 millions de dollars à la RDC, en faisant l'un des deux premiers pays - avec l'Arménie - à bénéficier d'une nouvelle facilité de prêts d'urgence.Cette aide doit permettre de financer des importations indispensables de biens et de matières premières, de payer des enseignants ainsi que les factures d'eau et d'électricité de l'Etat".
Vous avez là une autre raison colossale de la distraction, prouvant que l'extradition d'un Nkunda ne suffirait pas pour sauver Kabila et ses institutions chancelantes. On ose croire que ses nouveaux alliés (et Louis Michel) soient capables de lui faire entendre raison. Le Nord-Kivu, et la RDC puisqu'on y est, ont besoin de la vision de leadership qu'a le CNDP. Vous pouvez penser que c'est tiré par les cheveux, mais c'est le moment où Kabila devrait affronter une négociation directe avec le CNDP. Il est déjà conscient que la dissidence n'a été qu'une perte de temps. A moins qu'il ne la considère comme un regain de terrain pour ses troupes supplétives, les FDLR. Je dis que ses alliés devraient le lui faire comprendre, et il ne s'agit pas seulement de l'Etat Major rwandais. Je pense aussi à ces diplomates qui représentent les puissances occidentales. Pour faire plaisir au rais, ils ont tous contribué activement ou passivement à montrer une image peu flatteuse du CNDP. Il est temps que cela change. L'échec des opérations ambitieusement appelées Umoja Wetu doit leur servir d'occasion de ressaisissement. Il temps de penser au congolais. C'est vrai que les temps économiques sont mauvais. Mais c'est là une raison de plus de se ressaisir car la loi de la jungle régissant les corporations qui sucent la RDC, par le truchement du gouvernement de Kabila, n'est pas la solution pour le développement tant attendu par le peuple. Comme Nkunda n'a cessé de le dire, il faut changer d'approche et vite. Il faut cesser de parler de son extradition car il faut bien parler de sa libération prompte. Il y a du travail que les soldats rwandais restés au Nord-Kivu après la parade du 25 février ne sauraient mener à bien. Par contre le CNDP oui, puisqu'il était déjà avancé avant le fameux voyage de James Kabarebe à Kinshasa en janvier!

Thursday, 26 February 2009

ANONYMOUS READER WRITES

Thank you anonymous reader. You sound like an eye witness to the facts, but you seem not to have followed different analysis done on this blog. You'll see that in the fact that you repeat some things we have already discussed. What is interesting is that you recapitulate the chronological thread, always good for future analysis. Great, keep sending whatever you think is worth telling!


L’Incontournable

Les faits ont suffisament démontré que l’entrée des troupes rwandaises en RDC, le 19 janvier 2009, pour traquer des génocidaires ex-FAR/Interahamwe reconverties depuis quelques années en Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR) n’était qu’un pretextee. Depuis près de quinze ans, ces génocidaires sont responsables de graves violations des droits humains en République Démocratique du Congo. Et ce, après avoir commis le génocide des Tutsi et des hutus modérés dans leur propre pays. Il est établi que dans leur version FDLR, ils constituent toujours une menace potentielle grave vis-à-vis du Rwanda. A défaut d’avoir pu être neutralisées et désarmées par les autorités congolaises suivant les différents engagements régionaux pris à cet effet, il est juste que les Forces Rwandaises de Défense (RDF) aient été invitées à participer, aux côtés des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) au désarmement et au rapatriement forcé des FDLR. Le CNDP de Laurent Nkunda qui avait fait d’une telle opération un des piliers de sa raison d’être n’a pu qu’applaudir au principe de son déclenchement.

Dans les faits qu’en est-il ? Un mois après le début des opérations, il est devenu clair que l’accord secret conclu à ce sujet par les hautes sphères du pouvoir en RDC et au Rwanda comportait un agenda caché . Celui-ci s’est averé être le démantèlement du « Congrès National pour la Défense du Peuple » (CNDP). Depuis les événements de Bukavu en 2004, ce mouvement politico-militaire et son fondateur et président, le Général Laurent NKUNDA MIHIGO, dissident des FARDC, donnaient des insomnies au Président Joseph KABILA. Celui-ci se sentait véritablement menacé dans son pouvoir, car les revendications politiques du CNDP embrassent la libération totale du pays. Ce qui est devenu particulièrement patent à partir de 2008, après les défaites cuisantes et presque définitives infligées par les troupes du CNDP à l’armée régulière. C’est donc pour se débarrasser du CNDP et de Laurent NKUNDA, que Joseph KABILA a fait le choix, contre l’opinion générale de son pays et à l’insu du Parlement, de s’allier à celui qu’il fait passer depuis de nombreuses années pour son pire ennemi de la région, le Président du Rwanda, Paul KAGAME. Un choix tout à fait inconstitutionnel eu égard aux enjeux relatifs à l’intégrité territoriale et à la sécurité. Il y a moins de 12 mois, en effet, Joseph KABILA affirmait encore aux journalistes à Goma que la relance de la CPEGL resterait en veilleuse simplement parce que « le pont qui doit relier la RDC au Rwanda n’est pas encore bâti ».

Face au choix même inconstitutionnel de Kabila, le Président Paul KAGAME, de son côté, ne s’est pas fait prier. Il a une armée puissante, certainement la plus performante et la plus disciplinée des sous-régions des Grands-Lacs et d’Afrique Centrale. A cause d’une gouvernance éclairée, son leadership dans cette partie du continent s’est affirmé et sa côte auprès des puissances occidentales, y compris de la France, est plutôt favorable, au détriment de ses aînés et voisins, en particulier de l’ougandais Yoweri MUSEVENI. Il n’apprécierait pas, mais alors pas du tout, l’irruption au devant de la scène politique congolaise d’un Laurent NKUNDA. Tutsi comme lui, il serait presque son clone à la fois au physique et en politique. Et le charisme en plus. L’on se souvient qu’à la fin 2008, le président rwandais avait dit à Colette BRAEKMAN: « NKUNDA est légitime quand il revendique le droit de la minorité tutsi congolaise à une citoyenneté congolaise pleine et entière ou quand il combat la présence des génocidaires FDLR sur le sol de son pays. Mais lorsqu’il se met en tête de vouloir renverser les institutions de son pays, alors il redevient un chef de guerre comme les autres et là, je ne suis plus d’accord avec lui ». Les observateurs du contexte régional ont compris que pour le président rwandais, il était malvenu de la part de Nkunda, de vouloir remettre en question le leadership de Kabila. Il pouvait défendre le Masisi et le Rutshuru, même plus, mais dans la logique de Kagame, Nkunda ne devait surtout pas chercher impunément à se hisser au rang de leader au niveau national en RDC et, de ce fait ambitionner devenir ainsi l’égal du maître de Kigali. Ce serait désormais un rival potentiellement plus puissant.

Et cette éventualité, depuis quelques semaines, n’était pas qu’une vue de l’esprit. Le général Laurent NKUNDA MIHIGO a acquis, en effet une popularité et une notoriété dépassant de loin les quelques 12.000 kms2 que son Mouvement contrôlait dans le sud de la Province du Nord-Kivu. Pendant les mois de novembre et de décembre 2008, par exemple, le chef du CNDP a fait la une de beaucoup de medias, partageant involontairement avec Barack OBAMA le générique des informations de France 24. Ce qui fut considéré à Kigali comme un crime de lèse-majesté. A Kinshasa aussi d’ailleurs vu la quasi-totale absence médiatique du chef de l’Etat, au niveau international. Donc l’alliance objective du couple atypique KAGAME-KABILA a surtout cherché à mettre fin au « phénomène NKUNDA ». Y a-t-il réussi ? Ce n’est pas du tout sûr.

Manifestement, au Rwanda on semble avoir sous-estimé la capacité d’organisation de celui qu’ils prennent à tort pour un rival. Pourtant celui-ci se voulait un allié. Le Rwanda a saisi très vite -peut-être trop vite- la main tendue de son homologue et ancien protégé congolais. C’est d’ailleurs ce dernier, Joseph Kabila qui, à très court terme, paraît être le vrai gagnant de ce véritable marché des dupes. Dans un premier temps, Paul KAGAME a fait ordonner au fameux général Bosco NTAGANDA, Chef d’Etat-Major général du CNDP, de faire « un coup d’Etat ». Il s’agissait de destituer son Commandant en Chef, Laurent NKUNDA et de s’autoproclamer à sa place.

Le second temps connut un changement de tactique car ni le Haut-Commandement ni la Direction Politique du CNDP n’avaient suivi le putschiste. Le commandement de l’armée rwandaise a dû alors solliciter, le Général NKUNDA pour qu’il envoie en territoire rwandais les membres du Haut-Commandement militaire du CNDP afin de lever le malentendu et de planifier de concert les opérations annoncées contre les FDLR. La réunion organisée à cet effet à Mudende consista littéralement en une prise en otage des Officiers du CNDP par le Chef d’Etat-Major Général de l’armée rwandaise. Ils furent emmenés de force à GOMA où ils furent obligés de signer, après amendement et après accord du Général NKUNDA, un texte préparé par le Général NUMBI. Celui-ci a la qualité de négociateur pour le compte de Joseph KABILA de l’accord secret RDC-Rwanda. Le document signé par chacun des membres du Haut-Commandement du CNDP –et non par le seul NTAGANDA censé pourtant être leur nouveau boss- stipule la participation des troupes du CNDP aux opérations conjointes contre les FDLR. Il n’admet le principe de l’intégration au sein des FARDC des troupes du CNDP qu’au terme des travaux d’une Commission ad hoc.

Le troisième temps, vit les troupes rwandaises pénétrer le territoire congolais, suivies par les FARDC qu’ils installèrent dans les positions antérieurement sous contrôle du CNDP. La quatrième phase consista à inviter le Général NKUNDA à rencontrer à GISENYI les membres de l’Etat-Major rwandais qui s’empressèrent de l’y placer en résidence surveillée dès le lendemain de son arrivée. Pour finir, James KABAREBE se mit à forcer sur terrain l’intégration des troupes du CNDP au sein des FARDC, avant de fomenter la captation de la direction politique du Mouvement par des individus inconnus au CNDP.

Le comportement des autorités rwandaises était motivé par une certitude. A Kigali on sait qu’en dépit de l’autonomie avérée du CNDP, un Mouvement créé sans leur accord et sans leur contrôle ; et malgré sa capacité à infliger des pertes considérables à tout éventuel agresseur, jamais le Général NKUNDA ne donnerait l’ordre de s’opposer par les armes aux militaires rwandais, quelle que soit la situation. C’est pour une question d’honneur et pour une raison bien simple : il s’agit non seulement de frères d’armes, mais aussi de véritables frères de sang que seules des frontières artificielles héritées de la colonisation séparent. Cette raison simple est renforcée par d’autres notamment :

· les circonstances historiques ayant entouré le recrutement de l’ex-APR/Inkotanyi qui a mis fin au génocide et libéré le Rwanda ;
· surtout du contexte dans lequel la communauté Tutsi congolaise du Nord-Kivu, dans sa totalité, a fui les génocidaires rwandais en RDC vers le Rwanda entre 1994 et 1996 et s’y trouve encore exilée aujourd’hui ;
· des cousins germains ou parallèles, des oncles et des neveux, parfois des frères de même père et de même mère se retrouvent dans l’une ou l’autre armée.


Dans le chef du patron du CNDP, il n’était pas imaginable qu’ils se tirent dessus de son fait. Du côté de l’armée rwandaise, il y aurait eu sans doute moins de scrupules. Mais, il n’est pas sûr qu’ils aient gagné la partie.

C’est donc dans le contexte ci-haut détaillé que le Président KABILA a publiquement déclaré et des membres du Gouvernement congolais ont confirmé que les troupes rwandaises ne resteraient pas en RDC au-delà du 28 février 2009. Or, en dépit de certains succès enregistrés au cours des opérations, la présence des FDLR en RDC est loin d’être éradiquée. L’essentiel des troupes combattantes s’étant mis hors de portée. A l’avenir, il sera désormais impossible pour le Gouvernement rwandais de brandir à nouveau la menace des FDLR contre sa sécurité nationale. En entrant en RDC, il s’est définitivement privé de cet argument aux yeux de la communauté internationale et de l’opinion congolaise. Mais la menace demeure et elle est même plus présente et plus proche de la frontière rwandaise. Et cela parce que le CNDP, par le coup de force du Rwanda, n’est plus en autonomie pour y faire face. D’autre part, manifestement, Joseph KABILA n’est pas près de se passer des FDLR comme force supplétive de son armée. L’arrivée des troupes rwandaises en RDC n’a pas modifié –au contraire- l’image négative que l’opinion congolaise en général et les élites congolaises en particulier se font du Rwanda et des rwandais.

Le Rwanda a plutôt torpillé le processus d’intégration régionale tant souhaitée par ce pays, notamment à travers la CEPGL. Il n’est donc plus certain qu’il sorte gagnant de ce processus étant donné la complexité des frustrations enregistrées, par exemple au niveau du Parlement. La brutalité et l’arrogance avec lesquelles la hiérarchie militaire rwandaise a traité le CNDP et son leader a indigné profondément la communauté Tutsi congolaise en particulier, mais aussi heurté une grande partie de l’opinion rwandaise. En dépit de leur intégration forcée au sein des FARDC, la quasi-totalité des éléments CNDP a gardé intact son attachement au Général Laurent NKUNDA et à son idéal pour la RDC. Il en est de même des principaux cadres politiques du Mouvement, si bien que rien ne garantit la pérennité de la situation créée par le rapport des forces actuel.

Toutes ces manigances n’ont touché en rien le problème de la paix et de la sécurité que Nkunda était en voie de résoudre avec le gouvernement congolais sous la facilitation internationale. Il faut trouver, plus que jamais, une solution définitive au problème de la paix et de la sécurité à l’Est de la RDC, à celui de la mauvaise gouvernance qui y hypothèque le destin de l’ensemble du pays et à celui de la stabilité et du développement de la sous-région. Tout ceci justifie absolument la nécessité du retour dans le jeu du Général Laurent NKUNDA et de son incontournable CNDP. C’est seulement dans ce sens qu’il faut relancer le processus de Nairobi qui a été stoppé net par l’intrusion intempestive du Rwanda dans les problèmes politiques internes de la RDC. Naturellement il faudra aussi trouver un cadre d’une vraie et sincère amélioration des relations entre la RDC et le Rwanda. Auquel cas, un rôle joué par le CNDP serait plutôt un avantage très particulier pour les deux voisins.

Tuesday, 17 February 2009

CHOMEUR

CHOMEUR (S) CHERCHE (NT) BOULOT

Il y a beaucoup de chômeurs qui cherchent du boulot à l’Est de la RDC. L’orthographie bizarre de mon titre se justifie par le fait que tous ne cherchent pas le même poste, et n’ont pas les mêmes compétences. La liste des chômeurs individuels ou collectifs dont il est question n’est pas exhaustive. Vous pouvez donc en rajouter. Commençons selon l’ordre d’ainesse.

Chief Olosegun Obasanjo

Il y a peu, je disais que l’homme était à nouveau dans le coin. En discutant avec un ami sur ce qu’il est venu faire, j’ai exposé mon constat comme suit: suivant le discours du vieux routier de la dictature home grown, je veux dire sur le continent, le vieux voudrait aller à Nairobi présider aux discussions entre le gouvernement de Kinshasa, et les mai mai, pareco et altri, et le cndp. En un mot il veut aller à Nairobi ressusciter le programme fétiche de Kabila, c’est-à-dire le programme amani mort et enterré depuis longtemps. Le “guru” fabriqué par Ban Ki Moon n’a pas de pouvoirs miraculants capables de resusciter quoi que ce soit. Il n’a pas capté que ces groupes sont déjà avec le gouvernement. En plus aucun d’eux, pas même le cndp de Kamanzi (que j’écris désormais en miniscule) n’est interlocuteur du gouvernement dans les négociations suspendues. Je disais donc à mon ami que j’esperais bien que le vieux ne croyait pas emmener Kamanzi et ses copins à Nairobi, les deux n’ont rien à y faire. Mon ami m’a dit littéralement ce qui suit: You know he is looking for a job, he is idle, he does not have any thing to do. C’est vrai, l’on peut facilement comprendre qu’un vieux dictateur chômeur de surcroît, veuille offrir son savoir-faire pour servir à asseoir une jeune dictature. Et s’il insiste sur un Nairobi III, après une visite à Kinshasa et à Goma, en sachant que le trio Kamanzi, Munyampenda et Ntaganda ont vidé leur propre contentieux avec Kinshasa, c’est juste pour donner à Thsibanda l’occasion de proposer l’allocation des ministères au trio. Mais cela ils peuvent le faire à Goma, après tout le patronage direct du Rwanda dans l’évolution actuelle suffit à Kabila tout aussi bien qu’au trio. Ce que le vieux ne peut pas faire c’est faire oublier qui est l’interlocuteur du gouvernement congolais au sujet de la faillite de leadership. Je le dirai encore, s’il veut faire partie de l’histoire de la stabilité dans les Grands Lacs, il doit rappeler à Kigali et Kinshasa que cet interlocuteur demeure, et que tôt, plutôt que tard, il faudra revenir à Nairobi avec lui, je veux dire le CNDP de Nkunda qui existe toujours, même si le général Amisi fait croire aux congolais que l’intégration éclair des troupes a consacré la dissolution de la destinée d’un pays.

Désiré Kamanzi

Pendant que les forces du CNDP semblent effectivement integrées dans les operations en cours, Kamanzi a trouvé un boulot à temps complet. Mais son équipe ne semble pas se retrouver dans le bateau qu'elle a elle-même construit. Chaque membre de l'équipage mu par ces propres intérêts, la superficialité, le manque de ressources compétentes, sème déjà de la zizanie. Ce qui a la facheuse conséquence de saper l'engin qui se trouverait au bord du nauvrage en ce moment. Pour essayer de se sauver et de sauver son engin, on rapporte qu’il a élaboré ce qu’il appelle “aide-mémoire”, qu’il tenterait d’appeler Cahier des Charges juste pour créer suffisamment de confusion dans l'esprit des gens. Son aide mémoire est malheureusement une resonnance du TPD, du Serufuli tout craché. Il ne sait donc pas poser les questions politiques que la gouvernance catastrophique de Kabila ne fait qu’aggraver. Il ignore complètement les signes qui nous indiquent clairement le genre de dictature que Kabila est entrain d'établir. D’ailleurs il parait qu’en soi, Kamanzi ne cherche que le ministère de la culture.

Etant donc un peu perdu dans sa propre magouille, l’équipe de Kamanzi s’emploierait maintenant à faire la cour aux politiques du vrai CNDP pour se donner une certaine crédibilité devant l'opinion nationale et surtout devant les patrons de la RDF. Cette équipe craint pour son propre sort dès lors que les fidèles du vrai CNDP et de Laurent Nkunda restent complètement à l’écart de la magouille kamanziste. C’est que le fait que tous les défenseurs de la cause de Nkunda restent à l’écart de l’imbroglio kamanziste commence à susciter des questions, de plus en plus, surtout de la part des diplomates étrangers.

Mr Kamanzi et son equipe devront commencer à penser que la recherche d’un autre boulot devra être envisagée. L’aventure, qui consiste à usurper le nom du CNDP illicitement et illégalement pour tirer avantage d'une oeuvre basée sur des valeurs inaliénables à laquelle ils n'ont même pas participle, est sur le point de se perdre comme une goute dans les meandres de l’histoire kivutienne. Il y a des gens qui pensent que c’est une aventure de brigands qui n’aura pas de happy end. Serufuli et même Munyakazi commencent à voir qu’il n’y a là que du bleuf!

Nous pourrions aussi parler du chômage des gars de la RDF si les opérations doivent s’arrêter d’ici la fin du mois. Que vont-ils faire dans le pays pacifique qu’est le leur et avec une si maigre cueillette des FDLR, ils ne sont même allés au Sud Kivu où se trouvent les affaires florissantes de cette organisation criminelle. Mais il y a d’autres missions de paix au Darfour, en Somalie, et ils pourraient toujours s’arranger avec Kabila pour revenir (comme casques bleus?), tout en veuillant à ce que celui-ci informe son Etat major, son parlement et son gouvernement officiel, et bien entendu avec une loi stipulant leur présence pour un délai plus long. Kabila est parfaitement capable de faire gober tout cela aux congolais. On continuera avec les chômeurs plus tard, je me sauve.

Friday, 6 February 2009

VITESSE METEORIQUE


UNE “QUADRILATERALE”?


L’évolution des choses à l’Est de la RDC poursuit sa vitesse météorique et ne revèle toujours pas ses nombreux mystères. Hier le ministre des affaires étrangères (ou c’est des affres ?) est arrivé à Goma en route pour Gisenyi. Il semble qu’il s’agit de participer à ce que la radio onusienne appelle une bilatérale 4+4. Allez savoir ce que cela veut dire. La radio onusienne dit que l’agenda de cette bilatérale à 8 statuerait sur les résultats des opérations. Au Rwanda on s’en félicite. Sûrement qu’à Kinshasa aussi. Mais au fond, personne ne semble rien savoir sur l’agenda du Rwanda. Ce qui est certain, c’est que ce pays contrôle les changements météoriques en cours, destinés à marquer le pays, l’on ne sait trop dans quelle direction.

Et sur terrain, que se passe-t-il ?

Les opérations ont commencé depuis 15 jours mas la traque des FDLR ne semble pas trop preoccuper les ''alliees '' comme ont les appelle déjà à Goma. La seule chose qui semble leur tenir à coeur c'est le brassage, mixage (n’importe quoi) des militaires du CNDP, les mélanger le plus rapidement possible avec ceux du gouvernment. Et à la tête de la commission de brassage se trouve le rwandais de la circonstance, à savoir, le Colonel RUVUSHA. Cet homme fort de la campagne en cours esten même temps président de la commission d'intégration et adjoint du chef de la police congolaise John Numbi chargé des opérations contre les FDLR. Opérations qui n’ont servi, en tout cas jusqu’ici que de pretexte pour détruire le CNDP. Les congolais n’ont cependant pas leur mains sur ces opérations. Tout leur échappe, puisque tout est fait par les rwandais. C’est quand même mystérieux que le Chef de la police soit la partie congolaise visible, et c’est même plus mystérieux encore que le patron de la RDF lui-même, selon les nouvelles qui parviennent au public, se soit déplacé jusqu’à Bihambwe pour participer au brassage des troupes du CNDP et celles des FARDC. Et bien sûr pas Didier Etumba.

Simultanément, Désiré Kamanzi, Munyampenda avec la contribution de Bosco Ntaganda, s’empresse de faire du CNDP un parti politique dans un processus absolument illégitime. Ces trois constituent le trio qui comprend le moins les enjeux du moment et néamoins participe activement à l’humiliation de leur pays. En effet il existe déjà un contexte politique au sein duquel la reconnaissance politique du CNDP interviendrait, c’est le contexte des négociations de Nairobi que ce trio de pions a contribué à faire court-circuiter.

L’intégration dans l’armée nationale elle-même requiert un processus précédée par une étude conjointe entre les deux adversaires d’avant ce cocktail molotov, le CNDP et les FARDC. Au lieu de cela, les gars de la RDF dictent tout. Et déjà on voit le genre de gestion en court, les militaires brassés ou mixés n’ont pas été nourris depuis trois jours. Honte à Ntaganda et ses copins aventuriers. La population des zones auparavant sous contrôle du CNDP souffre la même chose car les FARDC s’adonnent à leur activité préférée : le razzia. A Rutshuru comme à Bunagana, il n’y aura même pas de recolte, les FARDC nettoyant tout à leur arrivée. Mais pourquoi affamer les militaires quand l’argent circule à gogo entre les officiers à qui John Numbi le distribue selon son humeur ? C’est à croire que les alliés ne sont pas à la hauteur de la tâche ou tout simplement que leur agenda inclut ce traitement inhumain infligé aux soldats dont on se targue de réussir le brassage en peu de temps. Les soldats n'ont-ils pas de droits inaliénables comme tout citoyen?
Un conseil à Kamanzi de la part d'un lecteur anonyme
  • On se demande bien combien de temps cette situation va durer. En attendant, si Kamanzi et ses copins aventuriers sont suffisamment hommes, ils devraient donner un autre nom à son mouvement et cesser d’usurper celui du CNDP dont il profite la popularité sans jamais avoir contribuer à construire ce mouvement. Il sait très bien que le CNDP c’est surtout la cause d’un peuple fatigué d’un leadership inexistant. Et c’est une cause qu’il trahit tous les jours. Ceux qui soutiennent cette cause mènent une lutte absolument différente de son aventure parce qu’animés d’un idéal plus grand et plus rationnel. Ses déclarations sont un mépris et une honte pour le sang de ceux qui se sont battus et se battent pour un Congo différent et une paix négociée plutôt qu’une paix achetée.
Qui est Kamanzi? Deux lecteurs anonymes me renseignent:
  • Anonymous said...
    Je suis en train de réunir les données concernant l'imposteur : Mais brievement voici son cursus :Kamanzi est né a Masisi mais originaire du Rwanda ( Kinigi ) comme Bosco Ntaganda.Il a fait ses études a Mokoto ( primaire et secondaire).Il a fait ses études universitaires a l'Université Nationale du Rwanda dans la Faculté de Sante Publique et son troisième cycle en Afrique du Sud. Sur bourse du Gouvernement Rwandais. Il était enseignant au KHI ( Kigali Health Institute ). Il a été recommandé par Safi Adili l'actuel Ministre des zones rurales de Kabila a ses maitres le critères exigés étaient de trouver un homme tutsi ayant la haine de Nkunda corruptible , surtout novice dans la politique. Il est du clan Gogwe de Abatiringirwa.
    06 February 2009 11:26
  • Anonymous said...
    Ce Desiré Kamanzi, fils du pasteur adventiste soit disant président du CNDP lui et sa femme ont étudié à l'UNR en santé publique, puis enseignant au Petit Séminaire Baptiste de Butare (Taba chez Candide). Après il est devenu assistant au KHI. Il a fait son troisième cycle en Afrique du Sud. Puis il se lance en politique en chassant le fondateur du parti CNDP. Je regrette il risque de mourir avant de travailler équitablement comme docteur.
    06 February 2009 14:59

Saturday, 31 January 2009

DES HOOLIGANS ET DU HOOLIGANISME

Des hooligans virtuels

Les hooligans congolais sur internet mordent tous à l’hameçon du pouvoir à Kinshasa qui agite depuis un certain temps le spectre de la balkanisation ou du complot nilotique, ou encore des juifs africains, pour sauver, dit-on, l’intégrité territoriale. Hier c’était contre l’agression rwandaise depuis l’époque de l’AFDL, ou encore sous la forme du CNDP. C’est sous ce label que Joseph Kabila et son ancien ministre de guerre ont mené la guerre contre la poignée des soldats de Laurent Nkunda. Ils n’ont pas remporté une seule victoire rappelons-le. Mais aujourd’hui on ne parle plus d’agression rwandaise puisqu’il s’est agit d’une invitation telle que l’a communiqué à l’opinion Lambert Mende. L’on croit savoir que, de par les premiers résultats engrangés par la coalition entre deux ennemis d’hier, la seule agression contre laquelle on se bat à l’Est de la RDC n’en est pas une car il s’agit de la rebellion du CNDP. Très vilipendée par une grande frange de la communauté internationale, cette rebellion a le défaut de sa plus grande vertue : avoir eu le courage de mettre en question les institutions en place à Kinshasa, sans pourtant vouloir les renverser, seulement les reformer. On peut timidement avancer que c’est cela qui ne lui a pas été pardonné par les vautours d’hier, et peut-être ceux d’aujourd’hui. Maintenant que cette rebellion est en apparence hors de circuit (seulement en apparence), l’on peut se payer le luxe de refléchir sur d’autres aspects de la récente coalition entre la RDC et le Rwanda.

La victoire du Rwanda : l’isolation de l’ONU

La chose la plus spectaculaire, même plus spectaculaire que l’arrestation du Chairman du CNDP le général Nkunda Mihigo, c’est la victoire du Rwanda sur l’ONU, victoire qui se traduit en l’isolation de celle-ci, et avec elle, la communauté internationale d’une certaine manière. J’ai rapporté ici la manière dont Alan Doss a pataugé pour trouver un semblant de position. Les habituels spécialistes de l’Afrique des Grands Lacs comme Jason Stearns parlant à Christian Science Monitor, attribue cette victoire du Rwanda sur l’ONU en RDC au fait que le Rwanda jouit d’un service d’intelligence plus performant et qu’il garde désir de revanche sur cette organisation depuis les événements de 1994. Le représentant de l’Union Européeenne lui semblait parfaitement à l’aise de retrouver la communauté qu’il représente dans le même isolement. ["The special envoys in the region, the international community, MONUC, - we did not get any official warning. We were not informed," says Roeland van de Geer, the European Union's special representative to the Great Lakes region. Mr. Van de Geer says the lack of information was not an oversight but a deliberate move by two former enemies who have found in the past few weeks an alliance more useful than cooperation with the UN. "[T]he region wants to do it itself," van de Geer says. "They've lost confidence in the UN"]. Il parle de la manière dont le Rwanda a circuité le dialogue entre Kinshasa et le CNDP pour introduire la nouvelle donnée, la dissidence de Ntaganda et ce qui s’en est suivi. La réaction des diplomates, qui avaient accompagné les officiels congolais à Rumangabo pour brasser la branche armée du CNDP ne voulant pas s’afficher aux côtés d’un criminel que la RDC est censée arrêter, n’était qu’hypocrisie.

Objectif fixe de tous : éliminer toute opposition au leadership corrompu de Kin

Tout ce monde là est trop content d’avoir « mis hors d’état de nuire » comme s’en égosillent les hoologans congolais sur internet, Laurent Nkunda et son CNDP. Mais tout ce monde se trompe parce tout simplement, une énième fois, Kabila et ses alliés se trompent au moment d’identifier l’ennemi de la paix en RDC. Le Professeur Kä Mana, qui va encore en prendre de la part des hooligans congolais, a dit à Freddy Mulumba Kabuayi du Potentiel que tout en comprenant la stratégie du Rwanda du point de vue de ce pays, il la condamnait du point de vue congolais. Ses propres termes sont précis beaucoup plus que je ne le dirais. «Du point de vue congolais, je fais plus que désapprouver l’intervention rwandaise : je la condamne. Je la condamne parce qu’elle humilie tout un peuple en le transformant en peuple vaincu, malgré toutes les apparences. Je la condamne parce qu’elle a mis hors du champ de bataille politique la seule personnalité qui pouvait inquiéter le pouvoir en place: Laurent Nkunda, un cerveau trop fécond, une ressource humaine trop riche, un trésor militaire trop fécond, une espérance politique trop précieuse pour être laissé dans les geôles des calculs politiques à court terme. La disparition de Nkunda de la scène politique, après celle de Bemba et Tshisekedi, est une catastrophe pour l’opposition congolaise ». Un congolais lucide qui sait parfaitement ce que symbolisent et représentent Laurent Nkunda et son mouvement. C’est aussi pour cela que la coalition des vautours s’est liguée contre eux, beaucoup plus qu'elle ne s'est jamais liguée contre les génocidaires. Les tutsis congolais sont quantité négigleable aux yeux du Rwanda, de là la manière la plus facile de les humilier à travers la discorde entre Ntaganda et Nkunda etc. Ce qui est certain c’est que la paix ne viendra pas de cette manière là, ajouter discorde sur discorde, ressentiment sur ressentiment ne semble pas être une voie vers la paix.

A Kinshasa on a été intransigeant face aux reformes institutionnelles contenues dans le cahier des charges du CNDP, mais on est en voie de créer une crise institutionnelle plus grave. La chasse aux FDLR ne sera pas une partie de plaisir. Une guerre civile dans une guerre civile sur sol étranger n’augure rien de bon. Le plus vite qu’on arrête tout cela sera le mieux. La prolongation va nécessairement provoquer un chamboulement d’institutions à Kinshasa, sauf sur l’ONU vaincue sur terrain par la puissance montante de l’Afrique centrale se laissera racheter par l’assemblée de l’UA si tant est que celle-ci ait le courage de ramener sur la sellette le dialogue entre Kinshasa et le CNDP tel qu’entamé à Nairobi. Nous verrons ce que nous verrons, une tautologie qui traduit bien la situation.

Thursday, 29 January 2009

AUTOPSIE D'UN POTOPOTO

L’ONU PATAUGE ET TOUT LE MONDE AVEC


La récente évolution de la situation dans l’Est de la RDC semble très compliquée. Pourtant, à y regarder de près, ceux qui en ont eu l’idée ont dû croire que tout serait bien simple. La progression de la situation commence à faire voir que le but réel de toute cette histoire n'est pas d'abord de combattre les FDLR. Ceci ne servait que de pretexte, assez convaincant d’ailleurs, malgré la douceur avec laquelle les vautours (ou lobbies selon l’expression civilisée) les traitent. Je disais donc que le but était autre.

Autopsie d’un potopoto

Aujourd’hui on peut voir au grand jour qu’il s’agissait plutôt de détruire ou alors de diluer les forces du CNDP dans les FARDC. La tournure objective que prenaient les négociations de Nairobi a rendu nerveux certains individus très influents dans les cercles rapprochés du pouvoir aussi bien à Kigali qu’à Kinshasa. Voir l’Etat et la communauté internationale tenir en compte des revendications politiques du CNDP, et partant en envisager des solutions, n’a certainement pas plu à ces individus là. Tout le monde a bien en mémoire que c’est le puissant Kudura Kasongo qui avait dit publiquement avant le deuxième Nairobi que le round suivant aurait lieu à Kinshasa. On affirmerait difficilement que les accords surprises qui ont donné lieu au potopoto d’aujourd’hui soient l’oeuvre de deux Etats, mais bien plutôt de quelques personnalités avec une certaine vaine kamikaze. Enfin, les déclarations frustrées de Kamerhe, celle de Didier Etumba et la cacophonie au parlement etc... sont révélatrices. Ceux qui meuvent les pions de l’échiquier politiques congolais, et qui probablement sont derrières Kamerhe, ont certainement été pris de court aussi. Le défaut de calcul dans le chef de ceux qui ont tramé la situation actuelle est tripple : ils ont misé sur le mauvais cheval, ils ont agi avec une précipitation dont la logique est difficile à voir, et ils ont voulu écraser le héraut infatigable de la restauration de la dignité du Kivu et de la RDC à savoir le CNDP et son chef. Une des conséquences immédiates de cette triple faille, c’est que les vautours-lobbies commencent à exiger l’arrestation du mauvais cheval, Bosco Ntaganda et par ricochet, de Laurent Nkunda(http://www.amnestyusa.org/document.php?id=ENGAFR620012009&lang=e&rss=recentnews). C’est dommage qu’Amnesty International demande ceci sans jamais avoir demandé la prosecution des FDLR. Mais c’est pour cela que j’appelle ces organisations des vautours. On y reviendra. Avant de toucher l’ONU, posons de toute façon les questions qui s’imposent :

a) Que fera Kabila de Ntaganda avec la pression de HRW, ICG, Amnesty International ? De toute manière il devra aussi trouver le cadre politico-légal pour son invitation lancée au Rwanda pour que la RDF vienne pourchasser les FDLR. Donc :
b) Quelle explication rationnelle a-t-il à ce sujet ?
c) Puisque la RDF est intervenue sur son invitation, va-t-il leur livrer aussi la cinquantaine des FDLR qui oeuvre à ses côtés dans les institutions de la RDC. N’est-ce pas grâce à eux qu’il peut se taper le luxe d’avoir tous les vautours de son côté, et donc du côté des FDLR. Et cette dernière question montre que du côté des Afandes il y a eu aussi des failles de calcul. Kabila ne laissera jamais personne pourchasser les vrais chefs FDLR en RDC. On ne brûle sa propre maison que si l’on veut se suicider.

Quand l’Onu patauge

En date du 19 janvier 09, Alan Doss félicite le soi-disant leader du CNDP (Ntaganda) de bien vouloir cesser les hostilités pour finalement mettre fin à la rebellion. Comme cela, tranquillement, comme si une rebellion comme celle-là disparraissait sous l’effet d’une trahison irréfléchie. Mais le representant de l’ONU l’a dit avec un calme anglais trahissant son attente d’une chose qu’il savait jugée « en coulisses ». Le 22 janvier 09, les opérations conjointes RDF-FARDC commencent au grand dam de tous les non initiés aux secrets conconctés par un petit nombre de part et d’autre de la frontière, et Doss s’empresse de dire que sa MONUC n’y participe pas, sentait-il déjà le roussi ? Il glisse aussi en dernière ligne du communiqué que sa MONUC protégerait les civils et assurerait l’intégration de groupes armés, entendez qu’il s’attendait à tous les officiers du CNDP et leurs soldats, trahissant encore sa connivence dans la destruction de ce mouvement plutôt que dans la chasse au FDLR qui n’a jamais intéressé la Monuc serieusement depuis 1999. Le 23 janvier, content de l’arrestation de Nkunda, il presse les troupes du CNDP à embrasser la paix, mais quelle paix après l’arrestation du chef et l’entrée triomphale de la RDF ? Pour lui la paix en RDC égal l’arrestation de Nkunda, est-ce de la naiveté ou à force d’avoir corrompu, il croit corrompre les fils qui se battent pour leurs parents ? Le même jour Obasanjo renvoie les négociations politiques de Nairobi pour après la réunion des Chefs d’Etats de l’UA. Ses propos inacceptables sur le CNDP font croire qu’il ira défendre encore une fois le programme Amani à Addis-Abeba. C’est ce que Kamerhe avait aussi préconisé dans son regretté plan de sortie de la crise ! Le 26 janvier Alan Doss commence à vouloir participer aux opérations FARDC-RDF et dit soutenir le retour exploratoire des FDLR qui le veulent. Et le 28 janvier il dit ouvertement soutenir les opérations des deux gouvernements. Est-ce de cette manière que Kabila va justifier son invitation de la RDF ? Mais Doss a passé aux actes à sa grande déception : le brassage de Rumangabo hier a été un fiasco. L’AFP qui a le monopole des nouvelles du conflit s’est déjà contredit là-dessus. Check it out here : http://www.monuc.org/news.aspx?newsID=20029 and here http://www.monuc.org/news.aspx?newsID=20016

Que peut-on conclure de tout ceci? Que Kabila et ses récentes alliances se sont trompés. Que la solution aux problèmes congolais et particulièrement le Kivu implique la lutte contre les FDLR, oui mais c’est surtout le problème de la gouvernance dans toute son envergure, c’est-à-dire tel que posé par le CNDP qui est urgent. La solution contre les FDLR viendra de là. En conséquence, au lieu de chercher une ultime resurrection du programme Amani à Addis-Abeba, Olosegun Obasanjo pourrait sauver Kinshasa et Kigali en ramenant Kinshasa et le CNDP de Nkunda (il n’y en a pas d’autre) sur l’étape des négociations atteinte à Nairobi. Kabila pourra sauver sa face en sauvant le vrai plan de la paix. Quant à Kigali, il est temps qu’il comprenne que le CNDP est la voie pour la stabilité attendue, même pour le problème des FDLR. Les citoyens au Rwanda le comprennent mieux que le pouvoir. Les manifestations d’hier ont été reprimées durement, mais la grogne peut et va durer et elle ne manquera pas de se faire sentir aux prochaines échéances électorales.

Wednesday, 28 January 2009

LE CNDP EN MODE PRUDENCE ET L’ONU PATAUGE

LE CNDP EN MODE PRUDENCE


Le premier paragraphe d’un billet de presse de ICG résume l’interprétation de récents événements que les vautours veulent nous faire adopter tous. Mais puisqu’ils exercent leur droit d’opinion, n’importe qui est en droit de penser différement. Mais je voudrais que les lecteurs de ce blog attentif aux agissements des vautours suivent de près la manière dont leur euphémisme se crée. Voici le paragraphe, il est en anglais, sorry !

Normalisation of relations between Rwanda and Congo is essential if the eastern Congo and the Great Lakes region as a whole are to be stabilised. The agreement under which Rwanda accepted to withdraw its support from the CNDP insurgency of renegade general Laurent Nkunda, and simultaneously press it to accept integration into the national army, while Kinshasa agreed to a major military strike on its territory by the Rwandan army against the successors of the 1994 genocidaires is an attempt to address a problem that has poisoned bilateral relations for fifteen years. It has already produced one immediate and welcome result: Nkunda’s replacement and subsequent arrest on 22 January. But the deal in its current form carries as many dangers as opportunities.

L’on veut faire croire, peut-être dans l’entreprise conjointe et expéditive de détruire le mouvement appelé CNDP, que celui-ci est perdu à cause de la démarche de Ntaganda et de l’arrestation de Nkunda. C’est mal connaître la cause et de Nkunda et du mouvement parce qu’elle est la même. J’ai dit plusieurs fois, sur ce blog, qu’elle était plus grande que Nkunda et que le CNDP même. Heureusement celui-ci étant un acteur politique, n’est pas encore un parti politique. Car c’est au sein des partis qu’il est possible d’identifier les personnes avec les « causes » qu’elles défendent à telle enseigne que la disparution des premières entraîne celles des secondes. Ce n’est pas le cas. Donc l’absence physique de Nkunda ne signifie pas la dissolution du mouvement ni de la cause. Il en demeure le chairman et son équipe militaire et politique peut continuer les affaires, c’est comme quand un mouvement de résistance a son chef à l’étranger. Seulement devant l’assaut intempestive d’abord par Ntaganda, ensuite des opérations conjointes FARDC-RDF, il faut absolument adopter le mode prudence. En effet l’objet des opérations conjointes rejoint une des doléances du CNDP. Mais il ne s’agit là que d’une seule doléance. Le Rwanda d’ailleurs en est conscient parce qu’au moment où la RDC veut faire de l’arrestation de Nkunda une question juridictionnelle, le Rwanda sait et a dit qu’il s’agissait bel et bien d’une question politique, montrant par là une perception de la réalité que Kinshasa refuse encore de regarder en face, à ses propres risques au besoin. L’ONU et l’UA aussi en sont conscientes car elles ont vu le dossier en long et en large pendant qu’elles tergiversaient à Nairobi. Le Cahier des Charges du CNDP demeure entier et il porte bel et bien des préoccupations congolaises. Les vautours aussi le savent parce qu’ils gardent la porte ouverte sur un Nairobi IV. Mais il faut faire attention aux vautours, ils appuient les FDLR, ICG les appelle déjà les successeurs des génocidaires. Et ils ne veulent pas qu’on les désarme. Difficile de savoir comment les rwandais vont s’y prendre. Vous pouvez voir le soutient des vautours aux FDLR dans cette recommendation d’ICG :

«In addition to military pressure on the hardcore FDLR armed leadership that refuses voluntary disarmament and increased outreach to the FDLR rank and file – most of whom had nothing to do with the Rwandan genocide – including incentives and offers of relocation for those who accept voluntary disarmament, the international community should initiate legal action against FDLR political leaders living in Europe and North America »

Quant à la demarche de Ntaganda, plutôt qu’hypothèquer le CNDP, elle n’hypothèque que Ntaganda lui-même et les aventuriers qui l’ont leurré. Surtout ceux qui l’ont fait à partir de Kinshasa, des Nord-Kivutiens très connus et qui ont démontré être plus intéressés à leur propre jeu politique qu’à son sort. Ici il faut saluer le fait que le CNDP et Nkunda ne l’ont jamais désavoué, et il ne pourrait en aucun cas s’en prendre à eux si la justice internationale le rattrappe. Que peut faire le CNDP alors, toujours de la prudence. Ntaganda n’a pas eu le temps et l'adhésion nécessaire pour rallier la branche armée du mouvement et cela les FARDC, s’elles sont avisées, le savent. Et après l’arrestation de Nkunda, au lieu de se disperser, le mouvement se soude, ce qui pourrait contribuer à isoler Ntaganda beaucoup plus rapidement qu’il n’a eu le temps de le penser. Enfin on continuera demain, je voudrais refléchir sur la manière dont l’ONU patauge dans tout cela.

Monday, 26 January 2009

AU LECTEUR QUI VOULAIT SAVOIR OU EST PASSE BERTRAND BISIMWA

  • Et puis, retrouvez ici, cher lecteur, Bertrand Bisimwa expliquant aux media où le Chairman du CNDP a été arrêté. http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-38251453@7-60,0.html. C'est rassurant pour ses supporters qui sommes loin de savoir qu'il ne fuyait pas comme les vautours ont voulu le faire croire à tout le monde.
D'une source tout à fait indépendante j'ai également appris le détail suivant: "L'armée rwandaise est entrée au Congo avec comme mission de traquer les FDLR. Depuis mardi 20 janvier 2009 des bataillons rwandais accompagnent les FARDC dans les seuls territoires congolais, ceux contrôlés par le CNDP qui ne contiennent pas des FDLR. Mercredi 21 janvier 2009 le chairman a été convié dans une réunion préparatoire des opérations contre les FDLR et Jeudi 22 janvier 2009, les autorités rwandaises lui ont alors informé qu'il est aux arrêts sans que des griefs lui soient communiqués. Le chairman savait ce qui pourrait arriver en se rendant au Rwanda, une décision sage mais difficile à consommer (...). "

Thursday, 27 November 2008

UN DE CES JOURS BRAECKMAN VA SE PRESENTER POUR REMETTRE DE L'ORDRE DANS LES RELATIONS BELGO-CONGOLAISES

Remarquez sa diligence au service des "Institutions légitimes" de la RDC dans sa manière de formuler les questions à André Flahaut! http://blogs.lesoir.be/colette-braeckman/2008/11/25/andre-flahaut-rappelle-que-larmee-congolaise-est-en-construction/
Entre temps, l'ONU veut obliger la Belgique à envoyer des troupes pour renforcer la MONUC pendant qu'on cherche des pays désireux de fournir des Casques bleus. L'on sait que Kinshasa a exprimé son refus de voir encore des indiens... Karel de Gutcht encore sceptique à propos des troupes belges en RDC, car il est impossible d'en définir la mission, selon ses propres mots. La nouvelle "diplomatie par vautours interposés veut que l'ONU transforme le mandat de la MONUC en substitution officielle de des FARDC pour combattre le CNDP et par conséquent laisser le champ libre aux FDLR et à l'ineptie gouvernementale. C'est Jean-Maurice Ripert, top diplomate de la France à l'ONU qui est en train de faire le draft du nouveau mandat de la MONUC. Tout cela en noir sur blanc ici:
Et voilà le comble de l'hypocrisy! C'est Kabila qui a chassé ce rapporteur des droits de l'homme et en tout état de cause, qu'aurait fait celui-ci devant un Kabila déterminé à mener une guerre perdu à l'avance! Lui aurait-il interdit de déclancher la guerre contre le CNDP?
Alan Doss était en train de souffler le chaud et le froid en meme temps hier à New York. C'est en fait lui qui a demandé une force internationale pour faire "le pont" pendant que Ripert cherche les 3000 casques bleus. Il cherche à plaire Kabila et les ONGs à la fois. Swing s'y est essayé, mais il a échoué lamentablement. Mais Doss sait au fond que le nouveau mandat de la Monuc que tout ce beau monde cherche ne peut pas faire en sorte que la MONUC se substitue aux FARDC. Je pense qu'il sait le danger que présentent celle-ci pour l'ONU à cause de leur alliance avec les génocidaires. Dans son for intérieur, il sait comme Obasanjo, que les revendications du CNDP ne requièrent pas une esclade militaire que Kabila et la France veulent. Il sait aussi que tout mandat musclé de la MONUC ou d'une force internationale impliquera ipso facto l'alliance de la communauté internationale avec les génocidaires contre le CNDP, seulement parce que celui-ci veut défendre les minorités et exiger des comptes à des institutions ineptes soutenues par des diplomates et ONGs hypocrites.

Monday, 24 November 2008

LE NARCISSISME DES VAUTOURS

Les lecteurs de ce blog savent de qui je parle quand je dis "vautours", il s'agit des ONGs et des media qui, sur le plan national et international, façonnent la manière de parler du conflit congolais, juste dans le but de promouvoir leurs propres intérêts. Ils prennent tous le CNDP et son leader pour leur bête noire, d'où les attaques constantes contre les deux, les distorsions de tous genres dont la plus banale et paresseuse demeure celle qui veut absolument les lier au leadership voisin. Curieusement, ces mêmes "vautours" ne trouvent jamais embarrassant le fait que le leadership kinois et l'élite qui contrôlent l'ONU soutiennent activement les forces génocidaires en RDC.
Le narcissisme dont je veux parler aujourd'hui est motivé par l'article de David Lewis/Reuters que j'ai posté en anglais récemment ici. Pour une première fois un membre de la communauté des "Vautours" insinuait presque ouvertement que Joseph Kabila a très peu d'options ouvertes et que probablement il ne lui reste plus que la négociation politique avec le CNDP. L'on peut dire que l'objectivité de Lewis s'arrête là, parce que dans la même phrase introductoire, il insinue que le leader des rebels n'est pas en train de capitaliser politiquement sur sa supériorité militaire. Ce qui pourrait être vrai, mais seulement dans la mesure où ces "Vautours" sont complètement sevrés d'information en relation avec les stratégies du CNDP. Puisqu'ils le sont, alors ils préfèrent toujours avancer des spéculations pour que l'opinion adopte leur manière de voir. Ces spéculations font partie de ce que j'appelle les tactiques mercenaires concertées entre media et ONGs. En effet le deuxième paragraphe de l'article fait état du sempiternel chiffre des IDPs. Pourquoi? Tout simplement parce que ce chiffre à lui seul justifie la raison de la présence des "Vautours" sur place. Et c'est pour perenniser leur propre présence que ces "Vautours" adorent voir le peuple congolais clochardisé. Ils aiment voir les petits et grands agriculteurs de la province devenir des mendiants qui ne savent rien faire d'autre que tendre la main vers les camions des "Vautours" de tout acabit. C'est pour se complaire dans leur narcissisme que ces "Vautours" n'admettront jamais que le CNDP puisse reinstaller les déplacés dans leur terre. Et pour cause, les FDLR, chouchou des "Vautours" sont toujours là pour empêcher tout ressettlement .
Un autre aspect du narcissisme des "Vautours". Tout en reconnaissant, avec sources diplomatiques à l'appui que Kabila devra de toutes façons négocier, sinon son option guerrière continuera à avoir sur lui un effet boomrang, Lewis laisse entendre que Kinshasa ne peut négocier que dans le cadre du défunt programme Amani, histoire de se couvrir le dos journalistique! Être en bons termes avec Kinshasa. Il va plus loin et offre l'espace de son article comme tribune pour le reste des "Vautours". Il plaide pour les humanitaires qui n'ont pas pu franchir les zones de combats pour atteindre un nombre d'IDPs qu'il estime à plus d'un million. Au début de l'article, il parle de 250,000!!! Un saut de 750,000. La raison du saut apparaît immédiatement, Anneke Van Woudenberg, eh oui Human Rights Watch, a quelque chose à dire: rappeler au public que la rebellion a gagné du terrain, et continue à être une menace contre Goma.
Ces subterfuges mercenaires combinés entre media et ONGs n'arrêteront pas un mouvement en marche. Pendant que les "Vautours" travaillent d'arrache-pied pour discréditer ce mouvement, c'est la réalité sur terrain qui ne permet plus de l'arrêter. Il ne suffit plus de crier que les tutsis congolais sont des rwandais, cela est déjà passé de mode. Il ne suffit plus de crier que Kigali soutient le CNDP pour balkaniser la RDC: le CNDP veut une RDC dignifiée, grande et unie, pas divisée, le Rwanda n'y est pour rien. Les "Vautours" utilisent le spectre d'une balkanization pour les simples d'esprit qui peuplent la RDC. Bien sûr que le CNDP convertira ses victoires militaires en victoires politiques, c'est l'évolution normale des choses. Il ne se précipitera pas car c'est cela que ses ennemis veulent. Quant à mentionner qu'il ne peut pas se permettre d'autres Kiwanjas, c'est montrer de quel côté penchent les "Vautours" car ils savent très bien que les Mai Mai sont responsables des massacres en question. Et les pauvres Mai Mai sont utilisés par les FDLR pour commettre tant de crimes contre leur population. Les lecteurs de ce blog qui se croient en devoir de me rappeler que qui tue par l'épée périt par l'épée, s'ils ne sont pas aussi ignorants qu'ils veulent le paraître devraient savoir que cet adage s'applique, dans le cas précis du conflit congolais, au camp qui a déclenché les hostilités, non seulement depuis le mois d'août, mais aussi depuis les massacres du camp Kokolo, de Kitona, de Kamina, de Gatumba etc...

Tuesday, 9 September 2008

La MONUC fera-t-elle la guerre au CNDP?

Il y a seulement quelques jours, Thikez Diemu déclarait à Reuters que la RDC prendrait exemple sur l'Angola et exigerait le départ de la MONUC pour que le gouvernement congolais puisse régler la crise comme il l'entend. C'est clair que le régime a soif d'instaurer son autocratie sur toute l'étendue du territoire, comme l´ont bien remarqué les leaders du CNDP, dans un communiqué récent.

Aujourd'hui, aux dires du potentiel, c'est au tour de Kalume de placer les exigences gouvernementales sur la table de la MONUC: "Le gouvernement congolais a demandé à la MONUC d'imposer la paix au NOrd-Kivu par l'application du chapitre 7 de la charte des Nations Unies", a-t-il dit. http://www.lepotentiel.com/afficher_article.php?id_edition=&id_article=70153. Ces porte-paroles du gouvernement sur la question de l'Est sont rapides pour imputer au CNDP la violation du processus de paix sous les hospices du programme Amani. Mais ils oublient deux choses:

a) Les violations répétées de ce même processus par les FARDC, elles-mêmes
b) Le fait que le CNDP a eu la prudence de prendre toujours à témoin l'opinion nationale et internationale en ce qui concerne les violations incitées par le gouvernement lui-même, ainsi que les autorités régionales.

Les communiqués du CNDP que le gouvernement ignore superbement sont quand même connus et de la presse, et de la communauté internationale à travers ses représentants sur place. Ce mouvement a alerté l'opinion à chaque fois que les préparatifs de guerre, de la part du gouvernement, ont atteint un nouveau stade. La MONUC le sait parce qu'elle est très bien informé. La population occupant les zones exposées aux razzias des génocidaires seraient complètement à la merci de ces criminels si le CNDP croisait les bras. Chose qu'il ne fera pas aussi longtemps qu'il s'agira de défendre le peuple. Les FARDC et leurs supplétifs FDLR, encouragées par les assurances que leurs protecteurs, les extrêmistes présents au gouvernement et à l'assemblée leur donnent, ne demandent mieux que de provoquer le CNDP.

L'offensive d'envergure déclenchée la semaine dernière ne fait que confirmer la stratégie de Kinshasa de ne recourir qu'aux armes pour trouver une solution politique tant attendue. Eh bien le langage des armes qui n'a pas convaincu l'année dernière à Mushaki ne convaincra pas aujourd'hui. À moins que Babacar Gaye ne prennent le haut commandement des FARDC et troque l'uniforme de la MONUC pour se substituer aux FARDC. Mais il est improbable qu'un diplomate de la trempe d'Alan Doss veuille attacher, pour l'histoire, son nom à un autre type de génocide. Car c'est bien le génocide qu'annoncent les propos incendiaires des généraux kabilistes. Faut-il encore répéter qu'un bain de sang n'est pas la solution dont le Kivu, la RDC et les Grands Lacs ont besoin?

Quand Kalume dans une interprétation cavalière du droit international somme une mission de paix à faire la guerre, on ne peut que soupçonner que ou bien son gouvernement ne comprend rien au droit international, ou bien il ne veut pas de la paix du tout. Mais nous savons que le problème du droit international ne veut rien dire pour Kinshasa, puisque toute cette cacophonie n'est que du tapage, justement pour lui éviter de devoir exécuter des accords auxquels il s'est engagé: le déjà presqu'oublié Gentleman's Agreement de Kigali en janvier 2007, l'Accord de Nairobi en Novembre 2007 et maintenant l'Acte d'Engagement de Goma. Tôt ou tard il faudra négocier l'application de tous ces accords car décider de faire la guerre peut reserver des surprises désagréable, peut être des humiliations irréparables! En cette époque d'instabilité presque partout dans le monde, c'est naïf de penser qu'une mission de paix va se trasformer en armée républicaine pour un pays dont l'armée laisse à désirer. A moins que cette mission ne soit aussi corrompue qu'on la dit. Moi je lui reserve le bénéfice du doute quant à sa possibilité de mener une guerre en lieu et place d'une armée nationale. Elle risque de plonger la main de l'ONU dans le sang des innocents, une fois de plus!