L’article de Laurent Nkunda qui circule sur internet a sonné comme une sorte de « coup de tonnerre dans le ciel du Kivu » selon l’un des habitués des forums congolais sur internet. C’est un peu exagéré comme image, mais pas trop. Nkunda est en prison, mais il n’a pas perdu la liberté intrinsèque de tout être humain et particulièrement d’un patriote. Certains ont qualifié son texte de manifeste. C’est oui et non. Oui car il y dit en bref la vérité de sa cause et montre pourquoi la lutte doit continuer, en en traçant bien les grandes lignes à suivre. Non, car le manifeste politique correspondant à la cause du développement de la RDC est à venir. Attendez avec patience. On ne se précipite pas pour sauver un pays. On souffre les douleurs de l’enfantement d’une nation en payant cher et en travaillant méthodiquement. Attendez le manifeste en digérant l’article que j’ai eu l’occasion de publier ici.
Mais toujours en attendant, observez la cacophonie qu’il y a au sens de la dite communauté internationale quand il s’agit de la RDC. Le conglomérat de vautours qui s’appellent ONG(84 au total), Prof. Alston, Alan Doss, le très « spécialiste » de la RDC Jason Stearns, les correspondants des medias étrangers, les rapports de l’ONU, tous confondus parlent de la stagnation catastrophique à l’Est de la RDC. Obasanjo et Mkapa ont déclaré a Kabila samedi
passe qu’ils ont fini leur travail, car ils ont pacifie tout l'Est de la RDC. Ils se disent fatigués d’essayer de pousser un véhicule sans carburant, image très exacte de la machine Joseph Kabila. Bon s’ils jettent l’éponge comme cela c’est bien à mon avis car, comme le disait Nkunda depuis la pagaille de Sun City, ce n’est pas cette communauté internationale qui va sauver la RDC. Elle peut aider, mais jusque là, elle a démontré qu’elle ne fait que ses propres affaires, l’argent et toujours l’argent !
Et toujours dans l’entretemps, poursuivons la discussion sur Serufuli. D’abord il n’a jamais été médecin on me dit, plutôt infirmier. Je ne vous ai pas dit la dernière fois qu’il a vraiment cherché une alliance avec Terminator. Et qu’il a des forts soupçons qu’un mandat d’arrêt de la CPI contre lui existerait. N’est-il pas l’acteur principal de la distribution d’armes et munitions à des groupes armés formés par lui en plus des FDLR ? Et c’est bien sur à Nkunda qu’on colle le qualificatif de seigneur de guerre, haha. Il a planifié une autre rébellion et personne ne sait dire s’il n’est toujours pas en train de la planifier. Et Joseph Kabila était au courant de tout cela, et c’est sur pression de l’UE que Kabila a interdit à Serufuli de rentrer à l’Est sans autorisation. D’autre part, Lambert Mende se prend dans sa propre toile d’araignée. Il dit que ce sont les troupes du CNDP qui ont fait des massacres à Walikale en Avril, alors que c’est le moment ou Ntaganda n’avait plus d’armée puisque tout le monde avait intégré les FARDC. Cela est veut dire que le gouvernement ne reconnait pas l’intégration du CNDP. Ceci confirme une seule chose claire : on revient à la case du départ. Même les FDL R à Beni et à Butembo ont renoué leur alliance avec les FARDC et les maimai de la Fontaine, APCLS, Pareco, etc…
Thursday, 22 October 2009
Saturday, 17 October 2009
UN PARCOURS ALAMBIQUE
Les eaux boueuses dans lesquelles les accords secrets entre Kinshasa et Kigali ont entrainé la RDC depuis janvier ne cessent de s’embrouiller davantage. Raison pour laquelle il est impératif de continuer à essayer de tirer la part des choses quand aux acteurs utilisés pour freiner le processus de paix à l’Est. Qui fait quoi ? J’ai mentionné ici les amis des FDLR qui veulent exacerber la carte ethnique pour signifier que c’est l’incompatibilité des tutsis avec les autres tribus qui est le problème. Nous savons que c’est faux. Mais pourquoi les amis des FDLR veulent toujours créer l’opinion, on dirait pourquoi semblent-ils avoir accès aux faiseurs d’opinion tel que les humanitaires et les « experts » de la RDC ? Leurs connections internes jouent un rôle extraordinaire. Et parmi ces connections, il y a un homme dont le parcours alambiqué vaut bien un éclaircissement sur ce blog. Il s’agit de Serufuli.
Né à Nyanzale à Rutshuru, il est médecin, semble-t-il anesthésiste à l’hôpital de Goma, fait vérifiable jusqu’en 1998. Recruté par le Rwanda au moment de la formation du RCD, il fut choisi par le Rwanda pour remplacer feu Leonard Kanyamuhanga au gouvernorat de Goma en 2000. Le choix de Serufuli au détriment d’un certain Kamanzi Emmanuel à ce moment là a dû répondre aux intérêts de ce qui tenaient effectivement le pouvoir de nomination. Cependant il avait son propre agenda, essentiellement un lien fort avec les FDLR. Sa position lui permit de tisser ce lien de manière effective, sur le dos de ceux qui l’ont fait maitre de Goma. C’est de cette manière qu’il est connu pour avoir formé et entrainé les milices hutus, fourni des armes aux combattants FDLR en masse dans le Masisi, et fondé le TPD. Il y a des langues qui disent qu’il a compté sur 2.5 millions de dollars à cet effet. Choisi par les rwandais, il devint de plus en plus indispensable à Kabila pour des raisons évidentes. Pour satisfaire les premiers il semble qu’il a construit de belles villas et pour le second, l’acquis des FDLR comme armée supplétif suffisait, n’ont-ils pas démontré leur efficacité au cours des élections de 2006 ? Cependant le fait de satisfaire les premiers lui a valu la haine de ses propres frères les hutu. Il n’en avait que faire tant qu’il accroissait son propre pouvoir par le truchement à la fois de KGL et KIN.
Lorsque Nkunda structura le CNDP, Serufuli se tourna vers Kabila avec l’appui des FDLR parce qu’il croiyait que Nkunda viendrait le combattre pour le compte du Rwanda. Il ne pouvait pas croire que Nkunda était indépendant. C’est ainsi qu’il commença, avec l’aide de Kabila de combattre Nkunda et le CNDP par tous les moyens possibles. Les réunions avec les FDLR auraient, parait-il, eu lieu chez lui. On dit que quand il ne les présidait pas, elles étaient présidées par Robert Seninga, actuellement député provincial à Goma. Les plannifications faites dans ces réunions comprenaient, d’après certaines sources, la création des camps des déplacés sous le nez des « vautours » humanitaires qui s’empressaient de crier au loup « CNDP ». Ils promettaient à Joseph Kabila la tête de Nkunda par le truchement de la corruption des officiers de ces derniers.C’est ainsi que le président les a laissés amasser nos populations dans les camps. Mais ils ne comptaient pas seulement sur Kabila, il y aurait eu aussi l’appui de Dunia le député et Mwangacucu, le sénateur. C’est avec ces montages qu’ils ont fait gober à la communauté internationale que le CNDP était la bête à abattre et Nkunda l’homme à arrêter.
Puisqu’aucune de ces machinations n’a marché, il semblerait que les rwandais voudraient récupérer Serufuli. Je ne suis pas sure de cela. Mais il fallait bien s’attendre à ce cela un peu. Puisque Munyampenda et Kamanzi ont échoué, et puisque les troupes loyales à Nkunda ne veulent pas se faire tourner en bourrique, il faut bien que les rwandais trouvent quelqu’un qui soit disposé à casser ces irréductibles. Serufuli est toujours allié des FDLR comme Kabila, mais sa popularité en ce moment n’est pas en très bonne santé, même si quelque « vautour » isolé cherche à parler de lui comme un acteur valide. Pour preuve, il y a déjà un mouvement hutu fondé pour le neutraliser. Je doute quand même que les afandes, si calculateurs et pragramatiques veuillent jouer une carte usée quand ils sont déjà conscients qu’on ne sortira de ce bourbier qu’avec la libération de Nkunda
Né à Nyanzale à Rutshuru, il est médecin, semble-t-il anesthésiste à l’hôpital de Goma, fait vérifiable jusqu’en 1998. Recruté par le Rwanda au moment de la formation du RCD, il fut choisi par le Rwanda pour remplacer feu Leonard Kanyamuhanga au gouvernorat de Goma en 2000. Le choix de Serufuli au détriment d’un certain Kamanzi Emmanuel à ce moment là a dû répondre aux intérêts de ce qui tenaient effectivement le pouvoir de nomination. Cependant il avait son propre agenda, essentiellement un lien fort avec les FDLR. Sa position lui permit de tisser ce lien de manière effective, sur le dos de ceux qui l’ont fait maitre de Goma. C’est de cette manière qu’il est connu pour avoir formé et entrainé les milices hutus, fourni des armes aux combattants FDLR en masse dans le Masisi, et fondé le TPD. Il y a des langues qui disent qu’il a compté sur 2.5 millions de dollars à cet effet. Choisi par les rwandais, il devint de plus en plus indispensable à Kabila pour des raisons évidentes. Pour satisfaire les premiers il semble qu’il a construit de belles villas et pour le second, l’acquis des FDLR comme armée supplétif suffisait, n’ont-ils pas démontré leur efficacité au cours des élections de 2006 ? Cependant le fait de satisfaire les premiers lui a valu la haine de ses propres frères les hutu. Il n’en avait que faire tant qu’il accroissait son propre pouvoir par le truchement à la fois de KGL et KIN.
Lorsque Nkunda structura le CNDP, Serufuli se tourna vers Kabila avec l’appui des FDLR parce qu’il croiyait que Nkunda viendrait le combattre pour le compte du Rwanda. Il ne pouvait pas croire que Nkunda était indépendant. C’est ainsi qu’il commença, avec l’aide de Kabila de combattre Nkunda et le CNDP par tous les moyens possibles. Les réunions avec les FDLR auraient, parait-il, eu lieu chez lui. On dit que quand il ne les présidait pas, elles étaient présidées par Robert Seninga, actuellement député provincial à Goma. Les plannifications faites dans ces réunions comprenaient, d’après certaines sources, la création des camps des déplacés sous le nez des « vautours » humanitaires qui s’empressaient de crier au loup « CNDP ». Ils promettaient à Joseph Kabila la tête de Nkunda par le truchement de la corruption des officiers de ces derniers.C’est ainsi que le président les a laissés amasser nos populations dans les camps. Mais ils ne comptaient pas seulement sur Kabila, il y aurait eu aussi l’appui de Dunia le député et Mwangacucu, le sénateur. C’est avec ces montages qu’ils ont fait gober à la communauté internationale que le CNDP était la bête à abattre et Nkunda l’homme à arrêter.
Puisqu’aucune de ces machinations n’a marché, il semblerait que les rwandais voudraient récupérer Serufuli. Je ne suis pas sure de cela. Mais il fallait bien s’attendre à ce cela un peu. Puisque Munyampenda et Kamanzi ont échoué, et puisque les troupes loyales à Nkunda ne veulent pas se faire tourner en bourrique, il faut bien que les rwandais trouvent quelqu’un qui soit disposé à casser ces irréductibles. Serufuli est toujours allié des FDLR comme Kabila, mais sa popularité en ce moment n’est pas en très bonne santé, même si quelque « vautour » isolé cherche à parler de lui comme un acteur valide. Pour preuve, il y a déjà un mouvement hutu fondé pour le neutraliser. Je doute quand même que les afandes, si calculateurs et pragramatiques veuillent jouer une carte usée quand ils sont déjà conscients qu’on ne sortira de ce bourbier qu’avec la libération de Nkunda
Friday, 16 October 2009
PHILIP ALSTON QUI SE FAIT APPELER PROF. ALSTON
Les kenyans l'ont envoyé promener, mais on voit que le gouvernement congolais, peut-être croyant échapper aux attaques des ONG l'ont fait venir. Quand un type de l'ONU de ce calibre est dans les parages, c'est qu'il y a anguille sous roche. Il est probable que l'ONU se prépare à décider l'extension de la MONUC, décembre approche! Les amis voilés des FDLR sont au travail, mais c'est devenu plus difficile de les défendre. Beaucoup de leurs amis veulent continuer d'exploiter la vieille idée de l'incompatibilité ethnique comme étant la vraie poudrière du Kivu. Mais méfiez-vous. Ceux qui utilisent ce discours-là sont les vrais vautours. Ils ne veulent en aucun cas pointer du doigt le problème du leadership bêtement incompétent que chacun d'eux contribue à perpétuer, qui pour se trouver juste un boulot payant en dollars pour survivre, qui pour se faire une carrière d'expert, comme si nous sommes incapables d'être experts en nos propres problèmes, qui pour se faire appeler Prof. comme Alston etc. Dans le fond le pretexte de la rivalité éthnique plus imposée par ces nouveaux colonisateurs plutot que cherchée par les autoctones ne saura pas résister longtemps. Nous devons tenir bon pour la faire échouer. Les corrupteurs et corrompus de l'intérieur ou de l'extérieur doivent échouer. La définition que Nkunda donne du problème de l'EST de la RDC montre bien que c'est le même problème partout, notamment au Bas-Congo et en Ituri. Il y a encore quelque général européen qui croit que Artemis a été un succès et que c'est ce modèle que la Monuc doit prendre, mais c'est de la fumée tout cela. La solution viendra du changement de leadership que ces vautours ne veulent pas. Et tenez-vous bien, ils trouveront le moyen d'incriminer les bévues des FARDC sur les troupes du CNDP. Vous verrez que prochainement, soit par les medias, soit par "expert indépendant", ils arriveront à imputer tous les multiples maux passés, présents et à venir des FARDC et FDLR confondues sur les militaires du CNDP, haha... Nice week end folks!
"Massacres continue in Congo at hands of armed groups and Congolese army", warns UN expert
Source: United Nations Human Rights Council
Date: 15 Oct 2009
KINSHASA (15 October 2009) -- Government troops in the Democratic Republic of the Congo have killed scores of civilians in eastern Congo this year, according to a press statement by Mr. Philip Alston, the UN Special Rapporteur on extrajudicial executions. Alston has just completed an eleven day investigation in which he travelled widely in the country.
"Congolese soldiers shot and beat to death at least 50 Rwandan Hutu refugees, and burnt their camp to the ground in an attack in April 2009. Some 40 women were abducted from the camp. A small group of 10 who escaped described being gang raped, and had severe injuries – some had chunks of their breasts hacked off," said Alston. The killings took place in the Shalio area of North Kivu in eastern Congo. Reports of other very recent killings carried out by the FARDC, the DRC's army, are also beginning to emerge, he added. "An immediate, independent, and thorough investigation into these killings is essential", he said.
The killings occurred in the context of an ongoing joint DRC-UN military operation to weed out the FDLR, an armed group composed partly of ex-Rwandan 'genocidaires' and others that has destabilized eastern Congo for over a decade. But the joint operation has been so poorly carried out that the FDLR has easily been able to re-enter villages abandoned by the Congolese and UN forces and commit brutal retaliation massacres of civilians.
"From a human rights perspective, the operation has been catastrophic", Alston said. "Hundreds of thousands have been displaced, hundreds of villages burnt to the ground, and at least 1,000 civilians have been killed. Women and girls have literally been raped to death in the most gruesome attacks imaginable."
Alston also investigated killings in Orientale Province, in the far north of the Congo, bordering Sudan and Uganda. "The situation in Orientale is a powder keg and neither the Government nor the international community are giving sufficient attention to it," Alston concluded. "The Government claims to have pushed the Lord's Resistance Army out of the Congo and is ready to declare victory. But the sad reality is that the LRA is still very much in business in Orientale. Killings and kidnappings continue apace."
The LRA is a guerilla force that essentially consists of children abducted by Joseph Kony, a man wanted by the ICC for war crimes. "Far from being finished off, the LRA has turned itself into a regional problem that now requires a regional solution, but none is apparently contemplated", said Alston. He expressed particular concern at the fact that the Government "has recently dispatched troops to the area who are best known for raping and killing civilians and looting in other parts of the country."
Since September 2008, over 1,200 civilians have been brutally killed by the LRA in the Congo. Many of these killings were predictable revenge massacres following Government and UN military operations, and Alston concluded that both the Government and the UN failed in their responsibility to prioritize civilian protection in their planning.
The LRA has a long-established pattern in Uganda and Sudan of targeting civilians in retaliation for government attacks. Some of the most vicious LRA killings in the Congo occurred after an operation conducted in cooperation with Uganda and the Sudan People's Liberation Army, with US logistical support.
Alston also expressed concern that as elections approach in 2010, Kinshasa and Bas Congo (in the west of the country) are ripe for a repetition of the political killings of hundreds of civilians by committed by security forces from 2006-2008. "The highly repressive state apparatus in these areas was brought home to me dramatically when I was prevented from meeting with witnesses and victims by officials and armed police in Bas Congo earlier this week," said the Rapporteur.
Across the country, impunity for killings is so pervasive that even Bosco Ntaganda, wanted by the ICC for using child soldiers, holds a senior command position in current military operations. "Men dressed anonymously in off-the-rack green military uniforms, lacking any identifying insignia, use brutality and the power of their position to prevail over the law in the Congo," said Alston. "The Government doesn't even know how many soldiers it has. Even a change as simple as requiring soldiers to wear uniforms that identify their name and unit would go a long way to combating impunity."
"Alarm bells are ringing loudly in the DRC," warned Alston, as he called on the Government of the DRC and the international community to take immediate preventative measures to avert further predictable bloodshed in the west, Province Orientale, and the Kivus.
"Massacres continue in Congo at hands of armed groups and Congolese army", warns UN expert
Source: United Nations Human Rights Council
Date: 15 Oct 2009
KINSHASA (15 October 2009) -- Government troops in the Democratic Republic of the Congo have killed scores of civilians in eastern Congo this year, according to a press statement by Mr. Philip Alston, the UN Special Rapporteur on extrajudicial executions. Alston has just completed an eleven day investigation in which he travelled widely in the country.
"Congolese soldiers shot and beat to death at least 50 Rwandan Hutu refugees, and burnt their camp to the ground in an attack in April 2009. Some 40 women were abducted from the camp. A small group of 10 who escaped described being gang raped, and had severe injuries – some had chunks of their breasts hacked off," said Alston. The killings took place in the Shalio area of North Kivu in eastern Congo. Reports of other very recent killings carried out by the FARDC, the DRC's army, are also beginning to emerge, he added. "An immediate, independent, and thorough investigation into these killings is essential", he said.
The killings occurred in the context of an ongoing joint DRC-UN military operation to weed out the FDLR, an armed group composed partly of ex-Rwandan 'genocidaires' and others that has destabilized eastern Congo for over a decade. But the joint operation has been so poorly carried out that the FDLR has easily been able to re-enter villages abandoned by the Congolese and UN forces and commit brutal retaliation massacres of civilians.
"From a human rights perspective, the operation has been catastrophic", Alston said. "Hundreds of thousands have been displaced, hundreds of villages burnt to the ground, and at least 1,000 civilians have been killed. Women and girls have literally been raped to death in the most gruesome attacks imaginable."
Alston also investigated killings in Orientale Province, in the far north of the Congo, bordering Sudan and Uganda. "The situation in Orientale is a powder keg and neither the Government nor the international community are giving sufficient attention to it," Alston concluded. "The Government claims to have pushed the Lord's Resistance Army out of the Congo and is ready to declare victory. But the sad reality is that the LRA is still very much in business in Orientale. Killings and kidnappings continue apace."
The LRA is a guerilla force that essentially consists of children abducted by Joseph Kony, a man wanted by the ICC for war crimes. "Far from being finished off, the LRA has turned itself into a regional problem that now requires a regional solution, but none is apparently contemplated", said Alston. He expressed particular concern at the fact that the Government "has recently dispatched troops to the area who are best known for raping and killing civilians and looting in other parts of the country."
Since September 2008, over 1,200 civilians have been brutally killed by the LRA in the Congo. Many of these killings were predictable revenge massacres following Government and UN military operations, and Alston concluded that both the Government and the UN failed in their responsibility to prioritize civilian protection in their planning.
The LRA has a long-established pattern in Uganda and Sudan of targeting civilians in retaliation for government attacks. Some of the most vicious LRA killings in the Congo occurred after an operation conducted in cooperation with Uganda and the Sudan People's Liberation Army, with US logistical support.
Alston also expressed concern that as elections approach in 2010, Kinshasa and Bas Congo (in the west of the country) are ripe for a repetition of the political killings of hundreds of civilians by committed by security forces from 2006-2008. "The highly repressive state apparatus in these areas was brought home to me dramatically when I was prevented from meeting with witnesses and victims by officials and armed police in Bas Congo earlier this week," said the Rapporteur.
Across the country, impunity for killings is so pervasive that even Bosco Ntaganda, wanted by the ICC for using child soldiers, holds a senior command position in current military operations. "Men dressed anonymously in off-the-rack green military uniforms, lacking any identifying insignia, use brutality and the power of their position to prevail over the law in the Congo," said Alston. "The Government doesn't even know how many soldiers it has. Even a change as simple as requiring soldiers to wear uniforms that identify their name and unit would go a long way to combating impunity."
"Alarm bells are ringing loudly in the DRC," warned Alston, as he called on the Government of the DRC and the international community to take immediate preventative measures to avert further predictable bloodshed in the west, Province Orientale, and the Kivus.
Wednesday, 14 October 2009
OU ETAIT-ELLE PASSEE
Elle a été très silencieuse Anneke. Je me demandais s'elle était déjà partie remplacer feu Alison De Forges. Comme il y aura une réunion des "vautours" à Washington incessament, elle joint sa voix à celle de ses compaires pour décrier la situation desastreuse à l'Est de la RDC. Parlant en coalition, les ONG fixent le nombre des déplacés depuis janvier 2009 à 900.000! Ce sont les mêmes qui ont acquiescé aux manoeuvres rwandaises de janvier 2009 en arguant que l'arrestation de Nkunda et la soi-disante neutralisation de son mouvement signait la PAX VULTURAE. Maintenant on peut dire que c'est le moment de reconnaitre que tout le monde se trompait. Mais puisque c'était sciemment, il faut se demander quel intérêt il y avait de chambarder les négociations de paix de Nairobi pour créer un desordre encore plus massif. Je dois filer, je n'ai pas le temps d'écrire beaucoup. Pourtant il faudrait voir pourquoi cet appel des ONG de réétudier la paix à l'Est à partir de Washington ne semble émouvoir personne. Il n'y a jamais eu de solution valide et valable pour le peuple congolais depuis les bureaux climatisés ni de l'Occident, ni de l'Orient. Les congolais détracteurs du CNDP sous pretexte d'être une longa manus de Kagame font comme l'autruche, cacher la tête dans le sable et attendre que le danger disparaisse!
J'ose cependant espérer que les militaires du CNDP, le vrai, ainsi que son aile politique avancent leur bonhomme de chemin. La masquarade de Kambasu Ngeve et Nzabirida ne doit inquiéter personne. Kambasu n'a aucun poids ni aucun pouvoir. Le faux CNDP n'a pas de vie, et n'a pas d'adhésion. Que l'on ne trompe personne en pretextant essayer de revenir au mouvement initial. Leur manoeuvre, s'elle est initiée sous les ordres de Ntaganda, ne vise, je spécule, que chercher l'adhésion des hommes sur terrain. Mais la ferme réaction de Jaguar aux injonctions de Ntaganda, il y a juste quelques semaines, est un précédent magnifique. Tous, en tout cas j'ose le croire, agissent comme lui et soutiennent ceux qui agissent comme lui. C'est de cette discipline que viendra la paix, non des ONG réunies à Washington ou n'importe où. Patience, patience et travail acharné visant à garder intact l'idéal de ce qui a vu le jour à Bwiza en 2006. On ne peut pas trahir cette cause là. Et les amis de Ntaganda feraient mieux de ne pas attirer l'attention sur lui. Si Moreno Ocampo descend à Nairobi pour des politiciens haut calibre au Kenya, il ne faut surtout pas se faire remarquer! Joseph Kabila a promis de le livrer dès qu'il n'en aura plus besoin. Les généraux rwandais, qui au service de Kabila, l'ont fait trahir les négociations de Nairobi ne le sauverons pas non plus. Enfin, attendons voir, le temps finit par nous donner raison.
J'ose cependant espérer que les militaires du CNDP, le vrai, ainsi que son aile politique avancent leur bonhomme de chemin. La masquarade de Kambasu Ngeve et Nzabirida ne doit inquiéter personne. Kambasu n'a aucun poids ni aucun pouvoir. Le faux CNDP n'a pas de vie, et n'a pas d'adhésion. Que l'on ne trompe personne en pretextant essayer de revenir au mouvement initial. Leur manoeuvre, s'elle est initiée sous les ordres de Ntaganda, ne vise, je spécule, que chercher l'adhésion des hommes sur terrain. Mais la ferme réaction de Jaguar aux injonctions de Ntaganda, il y a juste quelques semaines, est un précédent magnifique. Tous, en tout cas j'ose le croire, agissent comme lui et soutiennent ceux qui agissent comme lui. C'est de cette discipline que viendra la paix, non des ONG réunies à Washington ou n'importe où. Patience, patience et travail acharné visant à garder intact l'idéal de ce qui a vu le jour à Bwiza en 2006. On ne peut pas trahir cette cause là. Et les amis de Ntaganda feraient mieux de ne pas attirer l'attention sur lui. Si Moreno Ocampo descend à Nairobi pour des politiciens haut calibre au Kenya, il ne faut surtout pas se faire remarquer! Joseph Kabila a promis de le livrer dès qu'il n'en aura plus besoin. Les généraux rwandais, qui au service de Kabila, l'ont fait trahir les négociations de Nairobi ne le sauverons pas non plus. Enfin, attendons voir, le temps finit par nous donner raison.
Monday, 12 October 2009
LISEZ LAURENT NKUNDA
C'est un article assez long, mais il peut sans nul doute contribuer à ressusciter le patriotisme qui manque tant ces derniers temps. Nous aurons l'occasion de publier quelques commentaires interprétatifs. Vous pouvez m'envoyer les votres à travers mon adresse email que vous connaissez.
VISION DU CNDP : RESTAURER LA DIGNITE DES CONGOLAIS ET DU CONGO.
Par le Général-Major Laurent NKUNDA MIHIGO, Chairman.
Un mouvement authentiquement congolais.
Dans notre pays comme à l’étranger, d’aucuns font grief à notre Mouvement de confiner son combat à la défense de la seule cause des Tutsi congolais. Au mieux, ils y perçoivent un complexe de persécution communautariste, au pis, ils soupçonnent carrément une tentation séparatiste. Les plus irréductibles considèrent même le CNDP comme le cheval de Troie d’hypothétiques prétentions irrédentistes du Rwanda sur le Kivu. Voir ainsi les choses relève soit de la mauvaise foi, soit de l’hypocrisie, soit encore d’une ignorance coupable. Aux tenants de la thèse du cheval de Troie, nous opposons ceci, sans crainte d’être contredit : l’AFDL et le RCD ont été créés à l’initiative du FPR respectivement en 1996 à REMERA, un quartier de KIGALI, et en 1998 à KABUGA, dans la banlieue de la capitale rwandaise. Le CNDP, par contre, est né sur le sol congolais, avec pour promoteurs, des filles et fils du Congo. En 2004, en effet, dans la plus grande discrétion, mes camarades et moi-même l’avons conduit sur les fonts baptismaux à BWIZA, dans les environs de KITCHANGA, en Territoire de RUTSHURU, Province du Nord-Kivu. Depuis lors, il n’a jamais reçu du Rwanda ni un seul comprimé ni une seule cartouche, ni encore moins une seule directive.
C’est pourquoi, contrairement aux dirigeants des précédentes insurrections parties du Kivu -à commencer par celle des KABILA père et fils- ni moi-même, ni mes compagnons de lutte n’avons nos habitudes hebdomadaires à Kigali. Ainsi, depuis 2004, la seule et unique fois qu’on m’ait brièvement aperçu dans la capitale du « pays des mille collines », c’est fin 2006-début 2007. A cette époque, le Président rwandais Paul KAGAME est devenu officieusement médiateur dans le conflit armé CNDP-Gouvernement congolais, à la demande expresse et insistante du Président Joseph KABILA. Son homme de confiance, le Général James KABAREBE, Chef d’Etat-Major des Forces de Défense du Rwanda(RDF), qui est aussi un confident de longue date du Chef de l’Etat congolais, m’avait appelé quelques jours plutôt. Il avait insisté pour me persuader de prendre langue avec un émissaire de son ancien protégé de l’époque AFDL en vue de mettre fin aux hostilités en cours au Nord-Kivu. Le 29 décembre 2006, un hélicoptère militaire de l’armée rwandaise vint me chercher à mon QG de KIROLIRWE, pour aller négocier avec le Général John NUMBI, le 1er janvier 2007, un « processus de Mixage » avorté dans les conditions que l’on sait.
Ceci dit, le Rwanda est un pays voisin du mien, dont la langue nationale, la culture et la composition ethnique sont identiques à celles de ma Collectivité-Chefferie d’origine, le BWISHA. Avec lui, comme avec le Burundi, mon pays a partagé pendant 35 ans –de 1925 à 1960- un même passé colonial sous la dénomination de « Colonie du Congo Belge et du Ruanda-Urundi ». S’il n’y avait pas eu la colonisation, et donc la création de toute pièce, en Afrique, d’entités territoriales totalement nouvelles et artificielles, c’est sûr qu’il n’y aurait pas le Congo d’aujourd’hui. Mais, il y aurait toujours le Bwisha, province transvolcanique du Rwanda ancien. Par conséquent, les « Banyabwisha » ne seraient pas congolais, mais Banyarwanda, exactement comme avant la « Convention anglo-germano-belge de 1910 » relative aux frontières orientales du Congo Belge. Frontières intangibles conformément à la résolution de l’Union Africaine prise au Caire en 1964 ? Assurément. Car, pour ma part, j’y souscris sans réserve aucune. Pour autant, à l’inverse de certains de mes congénères qui vont jusqu’à dénaturer leurs patronymes afin de ne pas faire repérer leurs origines rwandaises, je n’éprouve aucun complexe face à cette proximité culturelle avec le Rwanda. Panafricaniste impénitent, j’en tire même une certaine fierté.
Ostracisme contre les Tutsi.
En réalité, que ce soit en RDC, en Afrique ou dans le monde, nombreux sont ceux qui connaissent parfaitement le niveau élevé d’ostracisme pratiqué depuis près de cinq décennies à l’égard de la communauté Tutsi congolaise. On le doit aussi bien à l’Etat qu’aux leaders des partis politiques ou des groupements ethniques congolais. Certes, depuis l’indépendance de notre pays, en 1960, le Tutsi congolais partage avec son homologue Hutu d’avoir été constamment contesté dans sa nationalité congolaise d’origine par appartenance. Mais, contrairement aux Hutu, les Tutsi vivent à l’intérieur d’un Congo dont pourtant ils font pleinement partie intégrante, un calvaire identitaire dû à leur seule particularité phénotypique. C’est dire qu’ils sont pointés du doigt pour quelque chose dont forcément ils ne sont pas responsables, qu’ils sont stigmatisés et discriminés, non pour ce qu’ils font, mais pour ce qu’ils sont ou pour ce dont on dit qu’ils sont.
En vertu de préjugés farfelus établis par des ethnographes coloniaux, son phénotype a fait du Tutsi, en général, un allochtone illégitime sur le sol des pays des Grands-Lacs. C’est pourquoi, en 1991, sieur Léon MUGESERA, un génocidaire rwandais de renom, aujourd’hui détenu au Tribunal Pénal International pour le Rwanda à ARUSHA, a pu s’écrier au cours d’un meeting du MRND, le parti de feu Juvénal HABYARIMANA dont il était un des dignitaires éminents : « Nous allons raccourcir les Tutsi et les renvoyer en Abyssinie, leur pays d’origine, par le chemin le plus court, celui de la rivière Nyabarongo (dont les eaux s’écoulent jusqu’en Ethiopie). C’est pourquoi aussi, nos voisins ethniques en RDC disent de nous : « ils ne sont pas bantous, ils ne peuvent donc être des nôtres». Pourtant, n’importe quel étudiant ayant fréquenté un établissement universitaire sérieux sait, dès ses tout premiers cours d’ethnologie à la faculté, qu’est bantou tout celui dont la langue maternelle est une langue bantoue. Or, jusqu’à preuve du contraire, le Kinyarwanda, la langue maternelle du Tutsi comme du Hutu, au Congo comme au Rwanda, est une langue bantoue.
La vérité est que le brin de racisme ou de xénophobie tapi au plus profond de chaque être humain murmure constamment à l’oreille du détracteur du Tutsi que celui-ci n’a que ce qu’il mérite. Parce qu’il n’avait qu’à n’être pas morphologiquement différent. S’il l’est, c’est qu’il n’est vraiment pas congolais et, en tant que tel, il ne dispose d’aucun droit au Congo, sauf celui de se taire, de se coucher, de ramper, de crever ou de partir. Exagération ? Voyez plutôt : en 1993, les statistiques annuelles publiées par le diocèse catholique de Goma –les plus fiables à cette époque où déjà l’Etat congolais et son administration s’enfonçaient irrémédiablement dans la déliquescence- indiquaient que les Tutsi du Nord-Kivu étaient au nombre d’environ 300.000, soit environ 10% de la population totale de la Province. Démographiquement, ils se rangeaient en 3ème position, après les Hutu et les Nande, ethnies majoritaires à hauteur de 40% chacune, mais loin devant les Kano, les Kumu, les Hunde, les Nyanga, les Tembo et les Twa. Or, depuis 1996, il n’y a pratiquement plus de Tutsi congolais au Nord-Kivu. Dans leur quasi-totalité, ils sont exilés ou réfugiés dans les pays voisins, principalement au Rwanda. Motif de cet exode massif : échapper aux terribles génocidaires rwandais ex-FAR/Interahamwe, aujourd’hui reconvertis en FDLR et installés dans notre pays comme en territoire conquis, depuis leur irruption massive, prédatrice et meurtrière, en juillet 1994. Les rares Tutsi –de véritables téméraires- qui sont restés ou sont rentrés au pays ont fini par se regrouper dans les seules parties du Territoire national où ils se sentent réellement en sécurité, celles sous contrôle du CNDP. Partout ailleurs, ils ont déserté villes, cités, agglomérations et campagnes, car ils n’ont cessé d’y être en butte, selon les endroits, aux exactions de la sécurité militaire, de l’auditorat militaire, de la garde présidentielle, des services de sécurité et d’immigration, de la police nationale, de l’administration territoriale et des groupes armés.
A longueur des journées, ils y étaient traqués ou rançonnés, pendant que, face aux FDLR ou à leur couverture congolaise, le PARECO, peu d’entre eux ont miraculeusement survécu. Aux barrières érigées par les FARDC ou par d’autres services de sécurité, les Tutsi sont les seuls qu’on fait descendre des véhicules, les seuls qui sont retenus ou dont on retient les pièces d’identité. Généralement, ils ne sont libérés ou ne récupèrent leurs documents que contre espèces sonnantes et trébuchantes. Ils paient, au propre comme au figuré, tantôt pour leur faciès, tantôt pour leur réussite économique supposée, tantôt encore pour leurs ambitions ou leurs sympathies politiques affichées ou prêtées. Par exemple, ces derniers mois à Goma, des enlèvements suivis de disparitions, d’assassinats ou de réapparitions inespérées ont jalonné la vie quotidienne de la communauté Tutsi. Dans cette ville, le danger est tel que plus aucun Tutsi n’ose y passer la nuit. Pour être à peu près sûrs qu’ils seront encore en vie le lendemain, tous préfèrent aller se mettre à l’abri à Gisenyi, la ville rwandaise jumelle de la capitale provinciale du Nord-Kivu.
Et le Gouvernement dit de la République n’a pas l’air de se sentir interpellé par une telle situation ou tout simplement n’en a cure. Sans doute parce qu’il escompte qu’une ville de Goma vidée de ses Tutsi le réconciliera avec les groupes ethniques hostiles de la Province. Dans le même temps, le Gouverneur de la Province a ordonné aux entreprises et aux services publics qui emploient des Tutsi de licencier quiconque osera braver l’interdiction de traverser la frontière pour passer la nuit de l’autre côté. Car, manifestement, le pouvoir qui sévit à Kinshasa –dont le Gouverneur PALUKU Jullien se veut le thuriféraire- verrait bien Goma devenir pour les Tutsi congolais une immense prison nocturne où l’on pourrait assassiner en silence, les rideaux tirés et les lumières éteintes. Si les choses devaient changer positivement au cours des prochaines semaines, ce ne sera pas le fait d’une soudaine bienveillance du pouvoir, mais bien de la dissuasion due à l’arrivée annoncée au Nord-Kivu d’un corps expéditionnaire rwandais dont on dit qu’il vient traquer les FDLR.
La guerre comme ultime recours.
Le Tutsi congolais est depuis longtemps victime d’agressions caractérisées et répétées alors que, par tempérament comme par tradition, il n’est ni rebelle ni militariste. Alors que, depuis le début de la colonisation jusqu’en 1996, il a eu toutes les raisons de se rebiffer. En effet, tout au long de cette période, il a été l’objet d’une violence unilatérale, soit du fait du pouvoir d’Etat, soit du fait des groupes politiques ou ethniques manipulés par le pouvoir d’Etat. Au Nord-Kivu, nous pourrions illustrer cette assertion par la destitution brutale, en 1919, pour « délit de tutsité », de NSHIZIRUNGU, Chef de la Chefferie de Jomba et accessoirement mon arrière-grand-père et de KABANGO, Chef de la Chefferie de Busanza dont la famille fut reléguée au Bas-Congo. On pourrait ensuite évoquer les différentes péripéties législatives par lesquelles, cinq décennies durant, la nationalité congolaise d’origine par appartenance a été constamment manipulée pour essayer de rendre étrangers ou apatrides les Tutsi congolais. Enfin, il y a la situation actuelle où tout un peuple est délibérément et cyniquement maintenu hors de la patrie malgré lui. Avant 1996, le Tutsi congolais était exclu aussi bien de l’armée que de la police, sauf à titre anecdotique. Le colonisateur avait estimé, en effet, qu’il n’en avait pas les aptitudes physiques et les gouvernements successifs du Congo indépendant avaient pris cette assertion pour argent comptant.
En 1996, la jeunesse Tutsi n’avait pris massivement les armes que parce que poussée vraiment à bout et qu’il s’agissait-là d’un ultime recours pour éviter à la communauté de disparaître en tant que groupement humain. Moi-même, avant de revêtir le treillis, dans les années 90, j’ai d’abord enseigné et prêché. J’ai longtemps tenu la craie en même temps que la bible. Ensuite, un jour de ces années noires, j’ai été contraint d’arracher littéralement un fusil des mains d’un militaire agresseur. Pour sauver ma peau ainsi que celle de mes élèves menacés de mort par des éléments de l’ancienne DSP de Mobutu déployés à Kitshanga où j’enseignais. Depuis, j’ai laissé tomber la craie et ne vais plus au tableau noir qu’épisodiquement –au training wing - mais j’ai gardé la bible et n’ai plus lâché le fusil. Pour défendre tous les miens : au sens nucléaire du terme, c’est sûr, au sens ethno-linguistique, c’est certain, au sens national absolument. D’ailleurs, nos camarades du CNDP issus d’autres ethnies partagent sans réserve la cause des Tutsi congolais. Parce qu’ils approuvent l’urgence et la nécessité de mettre en pratique cet adage ancestral qui incite l’épouse prévoyante « à balancer par de-là la palissade le bâton qui a servi à battre sa co-épouse ». Car, s’il est vrai que, du fait de tous les régimes passés et présent, les Tutsi congolais demeurent les souffre-douleur de la « maison RDC », demain n’importe quelle autre ethnie pourrait à son tour subir les exactions ou les omissions d’un pouvoir d’Etat devenu totalement irresponsable. Les Baluba-Kasaï du Katanga en savent quelque chose, les Hema et les Lendu en Ituri aussi, les ressortissants de l’Equateur ont reçu le coup de semonce avec l’agression contre Jean-Pierre BEMBA et les Bakongo qui payent indistinctement un lourd tribut à l’activisme du Bundu-dia-Kongo ne démentiront pas.
La cohésion nationale en danger.
C’est le contexte de toutes ces frustrations rentrées qui favorisa l’émergence du CNDP. Pour l’essentiel, sa branche armée était composée d’anciens soldats du RCD réfractaires à l’intégration de l’armée par le biais du brassage. Ceux-ci étaient interpellés par la situation dramatique qui maintenait leurs parents hors de la patrie malgré eux et n’offrait aucune perspective crédible de leur rapatriement prochain. Nous nous interrogions, en effet, sur cette incongruité constituée par notre présence sous le drapeau national, alors que nous n’étions même pas capables d’offrir la sécurité à nos propres proches délaissés par un pouvoir dont nous étions censés être le bras armé. Tout à coup, nous eûmes le sentiment d’être des mercenaires dans notre propre pays et en éprouvâmes un fort dégoût. Nous ne pouvions en aucun cas le supporter plus longtemps.
C’est pourquoi, en 2004, c’est-à-dire bien longtemps avant la fin de la Transition et bien avant la tenue des élections générales dans le pays, nous avions décidé secrètement de nous doter d’une organisation politico-militaire rendue publique seulement en 2006. Mais, dès décembre 2004, elle nous avait déjà permis d’enrayer, à KANYABAYONGA, l’offensive des forces gouvernementales –environ 10.000 hommes- dont le nom de code était « OPERATION BIMA ». Comme son nom le suggère et comme le détaillait l’ordre d’opérations, elle était destinée à défaire les troupes insurgées avant de chasser de la RDC les populations congolaises rwandophones, en premier lieu les Tutsi, et de les expédier « chez elles au Rwanda ». Heureusement, elle n’a réussi ni l’un ni l’autre, mais selon toutes les apparences, la rancune tenace du pouvoir n’est pas près de se dissiper, bien au contraire.
Dans ces conditions, de quel droit voudrait-on contraindre les Tutsi à s’accommoder, sans broncher, d’un pouvoir d’Etat qui les ignore, les opprime ou les donne en pâture aux autres congolais ? Pourquoi ces congolais devraient-ils faire allégeance à un Etat qui manifestement n’en est plus un, tant il les déshonore, tant son incurie dépasse tout entendement ? Nous nous limiterons à illustrer cette affirmation par les propos entendus au matin du 02 janvier 2009, sur RFI. Un député national congolais, par ailleurs ancien ministre des finances sous MOBUTU-KENGO, déclarait textuellement ceci : « dans la gestion de la chose publique, le Chef de l’Etat Joseph KABILA est un braconnier qui veut se faire passer pour un garde-chasse ». Déjà en juillet dernier, du haut de la tribune de l’Assemblée Nationale, le même comparait, à juste titre, l’Exécutif de notre pays à « une équipe sans capitaine dans laquelle chaque joueur invente son propre jeu ou à un orchestre sans chef au sein duquel chaque musicien improvise sa propre partition ». Il aurait pu ajouter que, dans la gestion de la crise de l’Est du pays, le Président de la République se proclame volontiers pompier, alors qu’il agit en véritable pyromane.
En effet, lorsqu’en novembre 2006, le Gouvernement a déclenché les hostilités contre le CNDP devenu mouvement insurrectionnel déclaré, il y avait en tout et pour tout au Nord-Kivu 30.000 déplacés internes. Il y en aurait aujourd’hui plus d’un million dans les seuls Territoires de Masisi, Nyiragongo et Rutshuru. Comment en est-on arrivé là ? Par la faute de Joseph KABILA en personne. Recourant aux services d’un trio politicailleur local composé de SERUFULI Eugène-SENINGA Robert-SEBUJANGWE Bertin, par ailleurs fondateurs de la branche hutu de la milice PARECO, le Chef de l’Etat se mit à remplir les camps des déplacés par fournées entières. La méthode était simplissime : le trio sollicite de l’argent au Président de la République contre promesse de lui apporter la tête de NKUNDA sur un plateau au terme d’une opération militaire éclair. Celle-ci impliquerait leur propre milice, le PARECO, mais aussi les FDLR et les FARDC. Au sein de l’armée gouvernementale, il serait fait recours spécialement aux bataillons composés majoritairement de Hutu ou sous commandement d’officiers rwandophones, tels les RUGAYI, KAMANZI, HESHIMA et consorts, tous anciens du CNDP censés connaître ses méthodes de combat. Le trio envoie ensuite des messagers auprès des populations civiles pour les inviter à fuir le déluge de feu que le Gouvernement s’apprête à déverser sur la rébellion. « Mettez-vous à l’abri dans les camps situés en zones gouvernementales, leur disaient les messagers du trio, juste pour 15 jours, le temps nécessaire à régler son compte à NKUNDA ». Mais, à quatre reprises, ce fut la débâcle de la coalition. C’était, néanmoins, suffisant pour saturer les camps avec des millions de gens innocents, pour donner du travail à des humanitaires au chômage dans leurs pays respectifs et pour redorer le blason terni d’un président pyromane aux dépens d’une insurrection cyniquement et injustement accusée de tous les péchés d’Israël.
Faillite du pouvoir dans la gestion du pays.
La RDC est plongée dans un état de faillite générale à cause du leadership incompétent de Monsieur Joseph KABILA KABANGE, Président de la République, Chef de l’Etat et Commandant Suprême des Forces Armées. Son absence de vision et d’ambition pour son pays autrement que par l’incantation a fini par faire de lui l’héritier direct et consentant de l’Accord bâclée de SUN CITY, mais aussi de la Transition chaotique qui en fut l’émanation. Comme la plupart des congolais aujourd’hui, le député cité plus haut avait la nette certitude que la cacophonie était la règle au sommet de l’Etat. Et bien entendu rien n’a changé, rien ne va changer, malgré le changement à la Primature. En effet, sous l’autorité constitutionnelle de Joseph KABILA, la seule différence entre l’ancien et le nouveau Premier Ministre, entre l’oncle maternel et le neveu, c’est l’âge. Pour le reste, « KABILA-MUZITO, ce sera KABILA-GIZENGA » sans GIZENGA : la même procédure anticonstitutionnelle de nomination, en violation de l’article 78 de la loi suprême, la même atonie, la même incurie et la même incompétence dans l’exercice du pouvoir, la même irresponsabilité dans la gestion de la crise qui secoue l’Est du pays, une aptitude à la prédation plus affirmée, car MUZITO était Ministre du Budget de GIZENGA. Or, selon le propre audit de la Primature, sous son mandat un milliard trois cents millions de dollars américains, soit la moitié du budget national, ont été détournés durant l’exercice budgétaire 2007.
Par conséquent, il est indispensable de comprendre que si le CNDP a commencé sa lutte en mettant en exergue la cause des Tutsi congolais, c’est pour cette raison bien simple : l’exclusion qui vise en particulier cette composante parmi les plus minoritaires de la communauté nationale congolaise est emblématique de la faillite générale du pouvoir d’Etat dans notre pays. Car, sous prétexte d’être issu des urnes, avec le quitus d’une communauté internationale complice, ce pouvoir croit que tout lui est permis, qu’il n’est comptable de rien ni devant personne, que sa légitimité électorale est un chèque en blanc qu’il peut remplir à volonté. Même quand il s’abstient délibérément ou qu’il se montre incapable d’assumer, à l’égard de la nation, la première de ses tâches régaliennes, en l’occurrence assurer l’unité du peuple congolais dans la diversité de ses composantes ethniques. Le CNDP veut joindre ses efforts à ceux de toutes les congolaises et de tous les congolais décidés à restaurer la dignité perdue de leur peuple et de leur pays. Des congolaises et des congolais avides de placer la RDC au premier rang sur la scène continentale et de lui redonner le rôle de moteur et de phare de l’Afrique que lui destinait Patrice-Emery LUMUMBA, un rôle qui n’aurait jamais dû cesser d’être le sien tout au long de ses 48 ans d’indépendance.
Pour contrer l’argument de l’exclusion des Tutsi congolais, leurs détracteurs ont toujours un réflexe quasi-irrépressible : celui de leur opposer la présence au sein des FARDC d’un certain nombre d’Officiers généraux et supérieurs ou de quelques dignitaires Tutsi égarés au sein des institutions pour affirmer que les Tutsi congolais n’ont aucune raison de se plaindre. Mais, dans le même temps, ils crient à l’infiltration de l’Etat par des taupes étrangères au service du Rwanda. Nous ferons remarquer d’abord que ces généraux, colonels et autres majors sont en poste au sein de l’armée, non pas à la suite d’un recrutement civique, comme le voudrait la règle, mais d’un accord passé au terme d’une rébellion armée. Cet accord de SUN-CITY, dit « global et inclusif », a été négocié dans la seule perspective du positionnement individuel. Ce qui a permis aux chefs politiques et militaires de satisfaire des ambitions dérisoires.
Sans regarder en arrière, ceux du RCD se sont précipités à KINSHASA pour prendre leur part du gâteau concocté en Afrique du Sud. Aucun souci du sort des soldats, des cadres politiques et des militants qui les avaient portés au pouvoir, aucune préoccupation ni de l’implantation ni de l’animation des structures du Mouvement à la base en vue de la compétition démocratique à venir. Ils avaient foncé tête baissée vers les délices du pouvoir kinois, en laissant derrière eux des hommes et des femmes désemparés, comme des brebis sans berger. La sanction n’allait d’ailleurs pas tarder : 1,6% à la dernière élection présidentielle et une insignifiante présence au sein du Parlement, sans commune mesure avec l’énorme étendue du territoire qu’ils avaient administré pendant la rébellion qui aura duré 5 ans. Ont-ils vraiment raison ceux qui me reprochent d’avoir refusé de me rendre complice d’une telle irresponsabilité ? Au demeurant, la présence de tous ces personnages au sein du pouvoir d’Etat ne rime à rien, puisque depuis leur entrée en fonction en 2003, et malgré des titres ronflants, jamais ils ne se sont trouvés en situation de peser sur le cours des événements. Ils sont réduits à la condition peu enviable de simples faire-valoir. Leur présence est utilisée pour camoufler tous les autres torts faits à la communauté Tutsi dont ils sont issus.
Les conditions d’une paix durable.
La naissance du CNDP constitue donc une réponse directe à l’accord de SUN CITY qui, par un certain nombre de ses omissions, s’apparente à une trahison. En effet, le Dialogue Intercongolais de SUN CITY a eu pour principal résultat de régler le sort des individus –par leur positionnement politique- alors qu’étaient passés par pertes et profits les problèmes fondamentaux du pays. Si nos représentants négocient ces jours-ci à Nairobi avec le Gouvernement de Kinshasa, sous la médiation des Nations Unies, de l’Union Africaine et de la Conférence Internationale pour les Grands Lacs, c’est essentiellement pour remédier aux omissions de Sun City. Demain, 16 janvier 2009, il sera procédé à la signature, dans la capitale kenyane, d’une « Déclaration de Cessation des hostilités » qui permettra d’entrer dans le vif du sujet en vue d’établir les conditions d’une paix durable à l’Est de notre pays.
Ainsi, au cours des rounds suivants, il sera remis sur le tapis le règlement des questions que Sun City avait inconsidérément renvoyées aux calendes grecques, à savoir :
- la réconciliation et la cohabitation pacifique entre les ethnies de l’Est de la RDC en vue d’instaurer et de consolider la cohésion nationale;
- la protection institutionnalisée des minorités ethniques particulièrement en danger;
- l’éradication de la présence dans notre pays des groupes armés étrangers, en particulier des génocidaires rwandais FDLR/ex-FAR/Interahamwe coupables, non seulement de pillages, de viols, de meurtres à grande échelle et d’actes de génocide, mais aussi de violation de notre souveraineté nationale et de l’intégrité de notre Territoire par la prise de contrôle, au détriment de l’Etat congolais, des pans entiers de la RDC ;
- la réinstallation des déplacés internes;
- la mise en œuvre du retour des réfugiés et des exilés congolais;
- la formation d’une armée nationale et des services de sécurité dignes de ce nom, c’est-à-dire ayant vocation et mission de sécuriser tous les congolais indistinctement;
- une gestion territoriale de type fédéraliste qui constitue une demande permanente de tous les congolais depuis près de 50 ans aux fins de rapprocher au maximum les gouvernants des gouvernés et de mieux partager les responsabilités;
- une répartition des ressources financières qui contienne dans des limites raisonnables la boulimie insatiable du pouvoir central et priorise les besoins définis et exécutés par les entités fédérées, en particulier le développement des infrastructures de base, et qui profite avant tout aux congolais les plus démunis.
Conclusion.
La tâche est titanesque, au regard de l’état de délabrement avancé dans lequel se trouve la RDC. Mais, 5 ans de maquis au sein du CNDP et, pour les plus endurcis d’entre nous, au moins 17 ans de lutte armée nous ont préparés à l’ouvrage. Quoiqu’il arrive et quoiqu’il en coûte, nous irons droit au but, sans tergiverser. C’est le mandat qui a été confié au leadership du Mouvement, lors du Congrès qui s’est tenu au QG de Bwiza, du 30 septembre au 1er octobre 2008. D’autant plus que, l’organe suprême du Mouvement en est venu à la conclusion que le pouvoir kabiliste conduit le pays tout droit dans le mur et que le temps est venu de lui demander des comptes. Attendre les échéances prévues en 2011, selon l’argument du pouvoir, c’est prendre le risque de compromettre le destin du pays pour toujours. Sous prétexte qu’il est seul à avoir été engagé pour les transporter, les passagers d’un bus devraient-ils laisser foncer droit dans le lac ou dans le ravin le conducteur devenu tétanisé, alors qu’ils ont les moyens de lui prendre le volant ? De même, pourquoi doit-on demander aux Congolais d’accepter un suicide collectif en tolérant un pouvoir désastreux dont ils voient bien qu’il les mène irrémédiablement à leur perte ? Deux ans sur une mandature de cinq, c’est assez pour juger d’un bilan. Or, dans tous les domaines de la vie nationale, on a beau chercher un seul secteur qui plaide en faveur du maintien au pouvoir du régime kabiliste, un seul qui puisse lui valoir le bénéfice du doute, on n’en voit aucun. Tout concourt à le déclarer en faillite définitive. Il lui reste la possibilité de choisir les conditions de sa liquidation : en douceur entre les mains d’un Curateur constitutionnel, de préférence. Ou, à défaut, de manière plus mouvementée entre les mains d’un peuple à bout de patience et décidé à reprendre, par tous les moyens, ses droits de souverain primaire.
Fait à Jomba-Chyanzu, le 15 janvier 2009.
P.S. : Cet article a été achevé une semaine avant l’arrestation de l’auteur à Gisenyi, dans des conditions qui relèvent de la trahison, car on ne met pas la main sur son invité. Il a été découvert dans ses affaires personnelles par sa famille. A l’occasion du refoulement des réfugiés Tutsi banyamulenge revenus du Burundi par les services de l’Etat congolais établis à Uvira, ses compagnons de lutte ont décidé de le rendre public pour que les congolaises et les congolais soient juges (Nord-Kivu, le 20 septembre 2009).
VISION DU CNDP : RESTAURER LA DIGNITE DES CONGOLAIS ET DU CONGO.
Par le Général-Major Laurent NKUNDA MIHIGO, Chairman.
Un mouvement authentiquement congolais.
Dans notre pays comme à l’étranger, d’aucuns font grief à notre Mouvement de confiner son combat à la défense de la seule cause des Tutsi congolais. Au mieux, ils y perçoivent un complexe de persécution communautariste, au pis, ils soupçonnent carrément une tentation séparatiste. Les plus irréductibles considèrent même le CNDP comme le cheval de Troie d’hypothétiques prétentions irrédentistes du Rwanda sur le Kivu. Voir ainsi les choses relève soit de la mauvaise foi, soit de l’hypocrisie, soit encore d’une ignorance coupable. Aux tenants de la thèse du cheval de Troie, nous opposons ceci, sans crainte d’être contredit : l’AFDL et le RCD ont été créés à l’initiative du FPR respectivement en 1996 à REMERA, un quartier de KIGALI, et en 1998 à KABUGA, dans la banlieue de la capitale rwandaise. Le CNDP, par contre, est né sur le sol congolais, avec pour promoteurs, des filles et fils du Congo. En 2004, en effet, dans la plus grande discrétion, mes camarades et moi-même l’avons conduit sur les fonts baptismaux à BWIZA, dans les environs de KITCHANGA, en Territoire de RUTSHURU, Province du Nord-Kivu. Depuis lors, il n’a jamais reçu du Rwanda ni un seul comprimé ni une seule cartouche, ni encore moins une seule directive.
C’est pourquoi, contrairement aux dirigeants des précédentes insurrections parties du Kivu -à commencer par celle des KABILA père et fils- ni moi-même, ni mes compagnons de lutte n’avons nos habitudes hebdomadaires à Kigali. Ainsi, depuis 2004, la seule et unique fois qu’on m’ait brièvement aperçu dans la capitale du « pays des mille collines », c’est fin 2006-début 2007. A cette époque, le Président rwandais Paul KAGAME est devenu officieusement médiateur dans le conflit armé CNDP-Gouvernement congolais, à la demande expresse et insistante du Président Joseph KABILA. Son homme de confiance, le Général James KABAREBE, Chef d’Etat-Major des Forces de Défense du Rwanda(RDF), qui est aussi un confident de longue date du Chef de l’Etat congolais, m’avait appelé quelques jours plutôt. Il avait insisté pour me persuader de prendre langue avec un émissaire de son ancien protégé de l’époque AFDL en vue de mettre fin aux hostilités en cours au Nord-Kivu. Le 29 décembre 2006, un hélicoptère militaire de l’armée rwandaise vint me chercher à mon QG de KIROLIRWE, pour aller négocier avec le Général John NUMBI, le 1er janvier 2007, un « processus de Mixage » avorté dans les conditions que l’on sait.
Ceci dit, le Rwanda est un pays voisin du mien, dont la langue nationale, la culture et la composition ethnique sont identiques à celles de ma Collectivité-Chefferie d’origine, le BWISHA. Avec lui, comme avec le Burundi, mon pays a partagé pendant 35 ans –de 1925 à 1960- un même passé colonial sous la dénomination de « Colonie du Congo Belge et du Ruanda-Urundi ». S’il n’y avait pas eu la colonisation, et donc la création de toute pièce, en Afrique, d’entités territoriales totalement nouvelles et artificielles, c’est sûr qu’il n’y aurait pas le Congo d’aujourd’hui. Mais, il y aurait toujours le Bwisha, province transvolcanique du Rwanda ancien. Par conséquent, les « Banyabwisha » ne seraient pas congolais, mais Banyarwanda, exactement comme avant la « Convention anglo-germano-belge de 1910 » relative aux frontières orientales du Congo Belge. Frontières intangibles conformément à la résolution de l’Union Africaine prise au Caire en 1964 ? Assurément. Car, pour ma part, j’y souscris sans réserve aucune. Pour autant, à l’inverse de certains de mes congénères qui vont jusqu’à dénaturer leurs patronymes afin de ne pas faire repérer leurs origines rwandaises, je n’éprouve aucun complexe face à cette proximité culturelle avec le Rwanda. Panafricaniste impénitent, j’en tire même une certaine fierté.
Ostracisme contre les Tutsi.
En réalité, que ce soit en RDC, en Afrique ou dans le monde, nombreux sont ceux qui connaissent parfaitement le niveau élevé d’ostracisme pratiqué depuis près de cinq décennies à l’égard de la communauté Tutsi congolaise. On le doit aussi bien à l’Etat qu’aux leaders des partis politiques ou des groupements ethniques congolais. Certes, depuis l’indépendance de notre pays, en 1960, le Tutsi congolais partage avec son homologue Hutu d’avoir été constamment contesté dans sa nationalité congolaise d’origine par appartenance. Mais, contrairement aux Hutu, les Tutsi vivent à l’intérieur d’un Congo dont pourtant ils font pleinement partie intégrante, un calvaire identitaire dû à leur seule particularité phénotypique. C’est dire qu’ils sont pointés du doigt pour quelque chose dont forcément ils ne sont pas responsables, qu’ils sont stigmatisés et discriminés, non pour ce qu’ils font, mais pour ce qu’ils sont ou pour ce dont on dit qu’ils sont.
En vertu de préjugés farfelus établis par des ethnographes coloniaux, son phénotype a fait du Tutsi, en général, un allochtone illégitime sur le sol des pays des Grands-Lacs. C’est pourquoi, en 1991, sieur Léon MUGESERA, un génocidaire rwandais de renom, aujourd’hui détenu au Tribunal Pénal International pour le Rwanda à ARUSHA, a pu s’écrier au cours d’un meeting du MRND, le parti de feu Juvénal HABYARIMANA dont il était un des dignitaires éminents : « Nous allons raccourcir les Tutsi et les renvoyer en Abyssinie, leur pays d’origine, par le chemin le plus court, celui de la rivière Nyabarongo (dont les eaux s’écoulent jusqu’en Ethiopie). C’est pourquoi aussi, nos voisins ethniques en RDC disent de nous : « ils ne sont pas bantous, ils ne peuvent donc être des nôtres». Pourtant, n’importe quel étudiant ayant fréquenté un établissement universitaire sérieux sait, dès ses tout premiers cours d’ethnologie à la faculté, qu’est bantou tout celui dont la langue maternelle est une langue bantoue. Or, jusqu’à preuve du contraire, le Kinyarwanda, la langue maternelle du Tutsi comme du Hutu, au Congo comme au Rwanda, est une langue bantoue.
La vérité est que le brin de racisme ou de xénophobie tapi au plus profond de chaque être humain murmure constamment à l’oreille du détracteur du Tutsi que celui-ci n’a que ce qu’il mérite. Parce qu’il n’avait qu’à n’être pas morphologiquement différent. S’il l’est, c’est qu’il n’est vraiment pas congolais et, en tant que tel, il ne dispose d’aucun droit au Congo, sauf celui de se taire, de se coucher, de ramper, de crever ou de partir. Exagération ? Voyez plutôt : en 1993, les statistiques annuelles publiées par le diocèse catholique de Goma –les plus fiables à cette époque où déjà l’Etat congolais et son administration s’enfonçaient irrémédiablement dans la déliquescence- indiquaient que les Tutsi du Nord-Kivu étaient au nombre d’environ 300.000, soit environ 10% de la population totale de la Province. Démographiquement, ils se rangeaient en 3ème position, après les Hutu et les Nande, ethnies majoritaires à hauteur de 40% chacune, mais loin devant les Kano, les Kumu, les Hunde, les Nyanga, les Tembo et les Twa. Or, depuis 1996, il n’y a pratiquement plus de Tutsi congolais au Nord-Kivu. Dans leur quasi-totalité, ils sont exilés ou réfugiés dans les pays voisins, principalement au Rwanda. Motif de cet exode massif : échapper aux terribles génocidaires rwandais ex-FAR/Interahamwe, aujourd’hui reconvertis en FDLR et installés dans notre pays comme en territoire conquis, depuis leur irruption massive, prédatrice et meurtrière, en juillet 1994. Les rares Tutsi –de véritables téméraires- qui sont restés ou sont rentrés au pays ont fini par se regrouper dans les seules parties du Territoire national où ils se sentent réellement en sécurité, celles sous contrôle du CNDP. Partout ailleurs, ils ont déserté villes, cités, agglomérations et campagnes, car ils n’ont cessé d’y être en butte, selon les endroits, aux exactions de la sécurité militaire, de l’auditorat militaire, de la garde présidentielle, des services de sécurité et d’immigration, de la police nationale, de l’administration territoriale et des groupes armés.
A longueur des journées, ils y étaient traqués ou rançonnés, pendant que, face aux FDLR ou à leur couverture congolaise, le PARECO, peu d’entre eux ont miraculeusement survécu. Aux barrières érigées par les FARDC ou par d’autres services de sécurité, les Tutsi sont les seuls qu’on fait descendre des véhicules, les seuls qui sont retenus ou dont on retient les pièces d’identité. Généralement, ils ne sont libérés ou ne récupèrent leurs documents que contre espèces sonnantes et trébuchantes. Ils paient, au propre comme au figuré, tantôt pour leur faciès, tantôt pour leur réussite économique supposée, tantôt encore pour leurs ambitions ou leurs sympathies politiques affichées ou prêtées. Par exemple, ces derniers mois à Goma, des enlèvements suivis de disparitions, d’assassinats ou de réapparitions inespérées ont jalonné la vie quotidienne de la communauté Tutsi. Dans cette ville, le danger est tel que plus aucun Tutsi n’ose y passer la nuit. Pour être à peu près sûrs qu’ils seront encore en vie le lendemain, tous préfèrent aller se mettre à l’abri à Gisenyi, la ville rwandaise jumelle de la capitale provinciale du Nord-Kivu.
Et le Gouvernement dit de la République n’a pas l’air de se sentir interpellé par une telle situation ou tout simplement n’en a cure. Sans doute parce qu’il escompte qu’une ville de Goma vidée de ses Tutsi le réconciliera avec les groupes ethniques hostiles de la Province. Dans le même temps, le Gouverneur de la Province a ordonné aux entreprises et aux services publics qui emploient des Tutsi de licencier quiconque osera braver l’interdiction de traverser la frontière pour passer la nuit de l’autre côté. Car, manifestement, le pouvoir qui sévit à Kinshasa –dont le Gouverneur PALUKU Jullien se veut le thuriféraire- verrait bien Goma devenir pour les Tutsi congolais une immense prison nocturne où l’on pourrait assassiner en silence, les rideaux tirés et les lumières éteintes. Si les choses devaient changer positivement au cours des prochaines semaines, ce ne sera pas le fait d’une soudaine bienveillance du pouvoir, mais bien de la dissuasion due à l’arrivée annoncée au Nord-Kivu d’un corps expéditionnaire rwandais dont on dit qu’il vient traquer les FDLR.
La guerre comme ultime recours.
Le Tutsi congolais est depuis longtemps victime d’agressions caractérisées et répétées alors que, par tempérament comme par tradition, il n’est ni rebelle ni militariste. Alors que, depuis le début de la colonisation jusqu’en 1996, il a eu toutes les raisons de se rebiffer. En effet, tout au long de cette période, il a été l’objet d’une violence unilatérale, soit du fait du pouvoir d’Etat, soit du fait des groupes politiques ou ethniques manipulés par le pouvoir d’Etat. Au Nord-Kivu, nous pourrions illustrer cette assertion par la destitution brutale, en 1919, pour « délit de tutsité », de NSHIZIRUNGU, Chef de la Chefferie de Jomba et accessoirement mon arrière-grand-père et de KABANGO, Chef de la Chefferie de Busanza dont la famille fut reléguée au Bas-Congo. On pourrait ensuite évoquer les différentes péripéties législatives par lesquelles, cinq décennies durant, la nationalité congolaise d’origine par appartenance a été constamment manipulée pour essayer de rendre étrangers ou apatrides les Tutsi congolais. Enfin, il y a la situation actuelle où tout un peuple est délibérément et cyniquement maintenu hors de la patrie malgré lui. Avant 1996, le Tutsi congolais était exclu aussi bien de l’armée que de la police, sauf à titre anecdotique. Le colonisateur avait estimé, en effet, qu’il n’en avait pas les aptitudes physiques et les gouvernements successifs du Congo indépendant avaient pris cette assertion pour argent comptant.
En 1996, la jeunesse Tutsi n’avait pris massivement les armes que parce que poussée vraiment à bout et qu’il s’agissait-là d’un ultime recours pour éviter à la communauté de disparaître en tant que groupement humain. Moi-même, avant de revêtir le treillis, dans les années 90, j’ai d’abord enseigné et prêché. J’ai longtemps tenu la craie en même temps que la bible. Ensuite, un jour de ces années noires, j’ai été contraint d’arracher littéralement un fusil des mains d’un militaire agresseur. Pour sauver ma peau ainsi que celle de mes élèves menacés de mort par des éléments de l’ancienne DSP de Mobutu déployés à Kitshanga où j’enseignais. Depuis, j’ai laissé tomber la craie et ne vais plus au tableau noir qu’épisodiquement –au training wing - mais j’ai gardé la bible et n’ai plus lâché le fusil. Pour défendre tous les miens : au sens nucléaire du terme, c’est sûr, au sens ethno-linguistique, c’est certain, au sens national absolument. D’ailleurs, nos camarades du CNDP issus d’autres ethnies partagent sans réserve la cause des Tutsi congolais. Parce qu’ils approuvent l’urgence et la nécessité de mettre en pratique cet adage ancestral qui incite l’épouse prévoyante « à balancer par de-là la palissade le bâton qui a servi à battre sa co-épouse ». Car, s’il est vrai que, du fait de tous les régimes passés et présent, les Tutsi congolais demeurent les souffre-douleur de la « maison RDC », demain n’importe quelle autre ethnie pourrait à son tour subir les exactions ou les omissions d’un pouvoir d’Etat devenu totalement irresponsable. Les Baluba-Kasaï du Katanga en savent quelque chose, les Hema et les Lendu en Ituri aussi, les ressortissants de l’Equateur ont reçu le coup de semonce avec l’agression contre Jean-Pierre BEMBA et les Bakongo qui payent indistinctement un lourd tribut à l’activisme du Bundu-dia-Kongo ne démentiront pas.
La cohésion nationale en danger.
C’est le contexte de toutes ces frustrations rentrées qui favorisa l’émergence du CNDP. Pour l’essentiel, sa branche armée était composée d’anciens soldats du RCD réfractaires à l’intégration de l’armée par le biais du brassage. Ceux-ci étaient interpellés par la situation dramatique qui maintenait leurs parents hors de la patrie malgré eux et n’offrait aucune perspective crédible de leur rapatriement prochain. Nous nous interrogions, en effet, sur cette incongruité constituée par notre présence sous le drapeau national, alors que nous n’étions même pas capables d’offrir la sécurité à nos propres proches délaissés par un pouvoir dont nous étions censés être le bras armé. Tout à coup, nous eûmes le sentiment d’être des mercenaires dans notre propre pays et en éprouvâmes un fort dégoût. Nous ne pouvions en aucun cas le supporter plus longtemps.
C’est pourquoi, en 2004, c’est-à-dire bien longtemps avant la fin de la Transition et bien avant la tenue des élections générales dans le pays, nous avions décidé secrètement de nous doter d’une organisation politico-militaire rendue publique seulement en 2006. Mais, dès décembre 2004, elle nous avait déjà permis d’enrayer, à KANYABAYONGA, l’offensive des forces gouvernementales –environ 10.000 hommes- dont le nom de code était « OPERATION BIMA ». Comme son nom le suggère et comme le détaillait l’ordre d’opérations, elle était destinée à défaire les troupes insurgées avant de chasser de la RDC les populations congolaises rwandophones, en premier lieu les Tutsi, et de les expédier « chez elles au Rwanda ». Heureusement, elle n’a réussi ni l’un ni l’autre, mais selon toutes les apparences, la rancune tenace du pouvoir n’est pas près de se dissiper, bien au contraire.
Dans ces conditions, de quel droit voudrait-on contraindre les Tutsi à s’accommoder, sans broncher, d’un pouvoir d’Etat qui les ignore, les opprime ou les donne en pâture aux autres congolais ? Pourquoi ces congolais devraient-ils faire allégeance à un Etat qui manifestement n’en est plus un, tant il les déshonore, tant son incurie dépasse tout entendement ? Nous nous limiterons à illustrer cette affirmation par les propos entendus au matin du 02 janvier 2009, sur RFI. Un député national congolais, par ailleurs ancien ministre des finances sous MOBUTU-KENGO, déclarait textuellement ceci : « dans la gestion de la chose publique, le Chef de l’Etat Joseph KABILA est un braconnier qui veut se faire passer pour un garde-chasse ». Déjà en juillet dernier, du haut de la tribune de l’Assemblée Nationale, le même comparait, à juste titre, l’Exécutif de notre pays à « une équipe sans capitaine dans laquelle chaque joueur invente son propre jeu ou à un orchestre sans chef au sein duquel chaque musicien improvise sa propre partition ». Il aurait pu ajouter que, dans la gestion de la crise de l’Est du pays, le Président de la République se proclame volontiers pompier, alors qu’il agit en véritable pyromane.
En effet, lorsqu’en novembre 2006, le Gouvernement a déclenché les hostilités contre le CNDP devenu mouvement insurrectionnel déclaré, il y avait en tout et pour tout au Nord-Kivu 30.000 déplacés internes. Il y en aurait aujourd’hui plus d’un million dans les seuls Territoires de Masisi, Nyiragongo et Rutshuru. Comment en est-on arrivé là ? Par la faute de Joseph KABILA en personne. Recourant aux services d’un trio politicailleur local composé de SERUFULI Eugène-SENINGA Robert-SEBUJANGWE Bertin, par ailleurs fondateurs de la branche hutu de la milice PARECO, le Chef de l’Etat se mit à remplir les camps des déplacés par fournées entières. La méthode était simplissime : le trio sollicite de l’argent au Président de la République contre promesse de lui apporter la tête de NKUNDA sur un plateau au terme d’une opération militaire éclair. Celle-ci impliquerait leur propre milice, le PARECO, mais aussi les FDLR et les FARDC. Au sein de l’armée gouvernementale, il serait fait recours spécialement aux bataillons composés majoritairement de Hutu ou sous commandement d’officiers rwandophones, tels les RUGAYI, KAMANZI, HESHIMA et consorts, tous anciens du CNDP censés connaître ses méthodes de combat. Le trio envoie ensuite des messagers auprès des populations civiles pour les inviter à fuir le déluge de feu que le Gouvernement s’apprête à déverser sur la rébellion. « Mettez-vous à l’abri dans les camps situés en zones gouvernementales, leur disaient les messagers du trio, juste pour 15 jours, le temps nécessaire à régler son compte à NKUNDA ». Mais, à quatre reprises, ce fut la débâcle de la coalition. C’était, néanmoins, suffisant pour saturer les camps avec des millions de gens innocents, pour donner du travail à des humanitaires au chômage dans leurs pays respectifs et pour redorer le blason terni d’un président pyromane aux dépens d’une insurrection cyniquement et injustement accusée de tous les péchés d’Israël.
Faillite du pouvoir dans la gestion du pays.
La RDC est plongée dans un état de faillite générale à cause du leadership incompétent de Monsieur Joseph KABILA KABANGE, Président de la République, Chef de l’Etat et Commandant Suprême des Forces Armées. Son absence de vision et d’ambition pour son pays autrement que par l’incantation a fini par faire de lui l’héritier direct et consentant de l’Accord bâclée de SUN CITY, mais aussi de la Transition chaotique qui en fut l’émanation. Comme la plupart des congolais aujourd’hui, le député cité plus haut avait la nette certitude que la cacophonie était la règle au sommet de l’Etat. Et bien entendu rien n’a changé, rien ne va changer, malgré le changement à la Primature. En effet, sous l’autorité constitutionnelle de Joseph KABILA, la seule différence entre l’ancien et le nouveau Premier Ministre, entre l’oncle maternel et le neveu, c’est l’âge. Pour le reste, « KABILA-MUZITO, ce sera KABILA-GIZENGA » sans GIZENGA : la même procédure anticonstitutionnelle de nomination, en violation de l’article 78 de la loi suprême, la même atonie, la même incurie et la même incompétence dans l’exercice du pouvoir, la même irresponsabilité dans la gestion de la crise qui secoue l’Est du pays, une aptitude à la prédation plus affirmée, car MUZITO était Ministre du Budget de GIZENGA. Or, selon le propre audit de la Primature, sous son mandat un milliard trois cents millions de dollars américains, soit la moitié du budget national, ont été détournés durant l’exercice budgétaire 2007.
Par conséquent, il est indispensable de comprendre que si le CNDP a commencé sa lutte en mettant en exergue la cause des Tutsi congolais, c’est pour cette raison bien simple : l’exclusion qui vise en particulier cette composante parmi les plus minoritaires de la communauté nationale congolaise est emblématique de la faillite générale du pouvoir d’Etat dans notre pays. Car, sous prétexte d’être issu des urnes, avec le quitus d’une communauté internationale complice, ce pouvoir croit que tout lui est permis, qu’il n’est comptable de rien ni devant personne, que sa légitimité électorale est un chèque en blanc qu’il peut remplir à volonté. Même quand il s’abstient délibérément ou qu’il se montre incapable d’assumer, à l’égard de la nation, la première de ses tâches régaliennes, en l’occurrence assurer l’unité du peuple congolais dans la diversité de ses composantes ethniques. Le CNDP veut joindre ses efforts à ceux de toutes les congolaises et de tous les congolais décidés à restaurer la dignité perdue de leur peuple et de leur pays. Des congolaises et des congolais avides de placer la RDC au premier rang sur la scène continentale et de lui redonner le rôle de moteur et de phare de l’Afrique que lui destinait Patrice-Emery LUMUMBA, un rôle qui n’aurait jamais dû cesser d’être le sien tout au long de ses 48 ans d’indépendance.
Pour contrer l’argument de l’exclusion des Tutsi congolais, leurs détracteurs ont toujours un réflexe quasi-irrépressible : celui de leur opposer la présence au sein des FARDC d’un certain nombre d’Officiers généraux et supérieurs ou de quelques dignitaires Tutsi égarés au sein des institutions pour affirmer que les Tutsi congolais n’ont aucune raison de se plaindre. Mais, dans le même temps, ils crient à l’infiltration de l’Etat par des taupes étrangères au service du Rwanda. Nous ferons remarquer d’abord que ces généraux, colonels et autres majors sont en poste au sein de l’armée, non pas à la suite d’un recrutement civique, comme le voudrait la règle, mais d’un accord passé au terme d’une rébellion armée. Cet accord de SUN-CITY, dit « global et inclusif », a été négocié dans la seule perspective du positionnement individuel. Ce qui a permis aux chefs politiques et militaires de satisfaire des ambitions dérisoires.
Sans regarder en arrière, ceux du RCD se sont précipités à KINSHASA pour prendre leur part du gâteau concocté en Afrique du Sud. Aucun souci du sort des soldats, des cadres politiques et des militants qui les avaient portés au pouvoir, aucune préoccupation ni de l’implantation ni de l’animation des structures du Mouvement à la base en vue de la compétition démocratique à venir. Ils avaient foncé tête baissée vers les délices du pouvoir kinois, en laissant derrière eux des hommes et des femmes désemparés, comme des brebis sans berger. La sanction n’allait d’ailleurs pas tarder : 1,6% à la dernière élection présidentielle et une insignifiante présence au sein du Parlement, sans commune mesure avec l’énorme étendue du territoire qu’ils avaient administré pendant la rébellion qui aura duré 5 ans. Ont-ils vraiment raison ceux qui me reprochent d’avoir refusé de me rendre complice d’une telle irresponsabilité ? Au demeurant, la présence de tous ces personnages au sein du pouvoir d’Etat ne rime à rien, puisque depuis leur entrée en fonction en 2003, et malgré des titres ronflants, jamais ils ne se sont trouvés en situation de peser sur le cours des événements. Ils sont réduits à la condition peu enviable de simples faire-valoir. Leur présence est utilisée pour camoufler tous les autres torts faits à la communauté Tutsi dont ils sont issus.
Les conditions d’une paix durable.
La naissance du CNDP constitue donc une réponse directe à l’accord de SUN CITY qui, par un certain nombre de ses omissions, s’apparente à une trahison. En effet, le Dialogue Intercongolais de SUN CITY a eu pour principal résultat de régler le sort des individus –par leur positionnement politique- alors qu’étaient passés par pertes et profits les problèmes fondamentaux du pays. Si nos représentants négocient ces jours-ci à Nairobi avec le Gouvernement de Kinshasa, sous la médiation des Nations Unies, de l’Union Africaine et de la Conférence Internationale pour les Grands Lacs, c’est essentiellement pour remédier aux omissions de Sun City. Demain, 16 janvier 2009, il sera procédé à la signature, dans la capitale kenyane, d’une « Déclaration de Cessation des hostilités » qui permettra d’entrer dans le vif du sujet en vue d’établir les conditions d’une paix durable à l’Est de notre pays.
Ainsi, au cours des rounds suivants, il sera remis sur le tapis le règlement des questions que Sun City avait inconsidérément renvoyées aux calendes grecques, à savoir :
- la réconciliation et la cohabitation pacifique entre les ethnies de l’Est de la RDC en vue d’instaurer et de consolider la cohésion nationale;
- la protection institutionnalisée des minorités ethniques particulièrement en danger;
- l’éradication de la présence dans notre pays des groupes armés étrangers, en particulier des génocidaires rwandais FDLR/ex-FAR/Interahamwe coupables, non seulement de pillages, de viols, de meurtres à grande échelle et d’actes de génocide, mais aussi de violation de notre souveraineté nationale et de l’intégrité de notre Territoire par la prise de contrôle, au détriment de l’Etat congolais, des pans entiers de la RDC ;
- la réinstallation des déplacés internes;
- la mise en œuvre du retour des réfugiés et des exilés congolais;
- la formation d’une armée nationale et des services de sécurité dignes de ce nom, c’est-à-dire ayant vocation et mission de sécuriser tous les congolais indistinctement;
- une gestion territoriale de type fédéraliste qui constitue une demande permanente de tous les congolais depuis près de 50 ans aux fins de rapprocher au maximum les gouvernants des gouvernés et de mieux partager les responsabilités;
- une répartition des ressources financières qui contienne dans des limites raisonnables la boulimie insatiable du pouvoir central et priorise les besoins définis et exécutés par les entités fédérées, en particulier le développement des infrastructures de base, et qui profite avant tout aux congolais les plus démunis.
Conclusion.
La tâche est titanesque, au regard de l’état de délabrement avancé dans lequel se trouve la RDC. Mais, 5 ans de maquis au sein du CNDP et, pour les plus endurcis d’entre nous, au moins 17 ans de lutte armée nous ont préparés à l’ouvrage. Quoiqu’il arrive et quoiqu’il en coûte, nous irons droit au but, sans tergiverser. C’est le mandat qui a été confié au leadership du Mouvement, lors du Congrès qui s’est tenu au QG de Bwiza, du 30 septembre au 1er octobre 2008. D’autant plus que, l’organe suprême du Mouvement en est venu à la conclusion que le pouvoir kabiliste conduit le pays tout droit dans le mur et que le temps est venu de lui demander des comptes. Attendre les échéances prévues en 2011, selon l’argument du pouvoir, c’est prendre le risque de compromettre le destin du pays pour toujours. Sous prétexte qu’il est seul à avoir été engagé pour les transporter, les passagers d’un bus devraient-ils laisser foncer droit dans le lac ou dans le ravin le conducteur devenu tétanisé, alors qu’ils ont les moyens de lui prendre le volant ? De même, pourquoi doit-on demander aux Congolais d’accepter un suicide collectif en tolérant un pouvoir désastreux dont ils voient bien qu’il les mène irrémédiablement à leur perte ? Deux ans sur une mandature de cinq, c’est assez pour juger d’un bilan. Or, dans tous les domaines de la vie nationale, on a beau chercher un seul secteur qui plaide en faveur du maintien au pouvoir du régime kabiliste, un seul qui puisse lui valoir le bénéfice du doute, on n’en voit aucun. Tout concourt à le déclarer en faillite définitive. Il lui reste la possibilité de choisir les conditions de sa liquidation : en douceur entre les mains d’un Curateur constitutionnel, de préférence. Ou, à défaut, de manière plus mouvementée entre les mains d’un peuple à bout de patience et décidé à reprendre, par tous les moyens, ses droits de souverain primaire.
Fait à Jomba-Chyanzu, le 15 janvier 2009.
P.S. : Cet article a été achevé une semaine avant l’arrestation de l’auteur à Gisenyi, dans des conditions qui relèvent de la trahison, car on ne met pas la main sur son invité. Il a été découvert dans ses affaires personnelles par sa famille. A l’occasion du refoulement des réfugiés Tutsi banyamulenge revenus du Burundi par les services de l’Etat congolais établis à Uvira, ses compagnons de lutte ont décidé de le rendre public pour que les congolaises et les congolais soient juges (Nord-Kivu, le 20 septembre 2009).
Friday, 9 October 2009
LE COLONEL BERNARD BYAMUNGU AURA ESSAYE
Je me demande ce que comprend un congolais ordinaire quand il lit quelque chose comme ceci : « Comme en 2009, le gouvernement fonde ses espoirs pour l’exercice 2010 sur la conclusion au premier semestre 2010 d’un nouveau programme avec le FMI ». C’est le Potentiel que je cite. Ou quand il entend que les contrats chinois, suite aux demandes du FMI, ont été revus à la baisse, de 9 à 6 milliards de dollars. C’est toujours des emprunts, avec une différence en prime, que les emprunts avec la Chine se paie d’une manière très appauvrissante. Le congolais ordinaire, y compris les parlementaires « débout » dans les rues de Kin ne peut rien comprendre. C’est improbable que l’on puisse trouver quelqu’un qui comprenne quoi que ce soit en RDC en ce moment. La cacophonie que Kabila entretient pour se maintenir au pouvoir est relayée par d’autres amplificateurs branchés sur différents niveaux de la crise endémique du pays. Je suis en train de relire Benjamin Disraeli et je ne peux que lui donner raison quand il affirmait que les colonies ne cessent pas d’être colonies par le fait d’obtenir l’indépendance.
La RDC est encore une colonie malgré ses presque 50 ans d’indépendance. La nouveauté c’est que le nombre de colonisateurs est beaucoup plus diversifié. Mais les manières sordides d’un Leopold II sont bien reproduites par des gens qui s’appellent tout bonnement humanitaires. Ne le faisait-il pas aussi comme une question de charité? Voici ce dont je voudrais parler : le HCR qui interdit aux refugiés congolais de rentrer au pays. Quelle raison le HCR aurait ? Juste le boulot pour ces fonctionnaires parasites, et rien d’autre. Et qu’est-ce que cela a à voir avec le Col. Bernard Byamungu ? C’est lui qui contrôle Uvira et les Hauts Plateaux de Mulenge. Il aurait reçu l’ordre du Gouverneur du Sud-Kivu de chasser les refugiés rentrant chez eux. L’ordre incluait autant de détails allant jusqu’à demander aux populations sur place d’utiliser les pierres etc. Ce que le Colonel a refusé en signifiant au Gouverneur l’irresponsabilité de tels ordres. Il aura tout de même essayé, et tirons le chapeau bien bas à son endroit.
Dans l’entre temps voyons le tour que prennent les manigances du pouvoir contre le Kivu. Kinshasa, qui connait et craint la force qu’il y a sur terrain cherche à ressusciter le fantôme du brassage. Il serait baptisé redéploiement et même regroupement, n’importe quoi. Il s’agit toujours d’essayer d’éloigner les militaires du CNDP du Kivu. L’homme de main de Kabila, John Numbi, a cependant trouvé une résistance ferme. Ce n’est pas le moment de ressayer le brassage. On ne recommencera pas ce jeu avec des gens qui savent très bien à qui ils ont affaire. Un point, un trait. Numbi et Kabila, et même Kagame, Dos Santos et Museveni savent pourquoi. La population kivutienne aussi. L’histoire attend Kabila au tournant. Et ces hommes du CNDP qu’il veut traiter comme une balle de ping pong font partie de cette histoire. Ils ont patiemment attendu et travaillé en unisson avec l’aile politique du mouvement. Les résultats se pressentent aisément. Les faits démontrent que leur travail de patience et de discretion, de manière étudiée, est la meilleure stratégie au milieu du chaos. Si vous doutez des faits dont je parle, dites-moi où sont Munyampenda et Kamanzi aujourd’hui, et aussi Nzabirinda à qui ils ont laissé une lettre de nomination intérimaire.
La RDC est encore une colonie malgré ses presque 50 ans d’indépendance. La nouveauté c’est que le nombre de colonisateurs est beaucoup plus diversifié. Mais les manières sordides d’un Leopold II sont bien reproduites par des gens qui s’appellent tout bonnement humanitaires. Ne le faisait-il pas aussi comme une question de charité? Voici ce dont je voudrais parler : le HCR qui interdit aux refugiés congolais de rentrer au pays. Quelle raison le HCR aurait ? Juste le boulot pour ces fonctionnaires parasites, et rien d’autre. Et qu’est-ce que cela a à voir avec le Col. Bernard Byamungu ? C’est lui qui contrôle Uvira et les Hauts Plateaux de Mulenge. Il aurait reçu l’ordre du Gouverneur du Sud-Kivu de chasser les refugiés rentrant chez eux. L’ordre incluait autant de détails allant jusqu’à demander aux populations sur place d’utiliser les pierres etc. Ce que le Colonel a refusé en signifiant au Gouverneur l’irresponsabilité de tels ordres. Il aura tout de même essayé, et tirons le chapeau bien bas à son endroit.
Dans l’entre temps voyons le tour que prennent les manigances du pouvoir contre le Kivu. Kinshasa, qui connait et craint la force qu’il y a sur terrain cherche à ressusciter le fantôme du brassage. Il serait baptisé redéploiement et même regroupement, n’importe quoi. Il s’agit toujours d’essayer d’éloigner les militaires du CNDP du Kivu. L’homme de main de Kabila, John Numbi, a cependant trouvé une résistance ferme. Ce n’est pas le moment de ressayer le brassage. On ne recommencera pas ce jeu avec des gens qui savent très bien à qui ils ont affaire. Un point, un trait. Numbi et Kabila, et même Kagame, Dos Santos et Museveni savent pourquoi. La population kivutienne aussi. L’histoire attend Kabila au tournant. Et ces hommes du CNDP qu’il veut traiter comme une balle de ping pong font partie de cette histoire. Ils ont patiemment attendu et travaillé en unisson avec l’aile politique du mouvement. Les résultats se pressentent aisément. Les faits démontrent que leur travail de patience et de discretion, de manière étudiée, est la meilleure stratégie au milieu du chaos. Si vous doutez des faits dont je parle, dites-moi où sont Munyampenda et Kamanzi aujourd’hui, et aussi Nzabirinda à qui ils ont laissé une lettre de nomination intérimaire.
Friday, 2 October 2009
LES MEDIAS A COURT D'ARGUMENTS
Un des maçons les plus prestigieux du règne des Kabila s’est éteint dans un hôtel à Paris, à la consternation de sa famille et de tous ceux qui le tenaient en très grande estime. La première pensée va à une famille qui a perdu un être cher. Les journaux nous disent que c’est une crise cardiaque qui a emporté André Philippe Futa, ministre de l’économie de la RDC. Qui ne succomberait pas à une crise cardiaque avec une économie qui traine un manque à gagner de 480 millions de dollars par le ministère des mines, une question due tout simplement à la corruption. C’est là un échantillon de ce qui se passe au niveau sécuritaire, et cela, dans tous les coins du pays. On n’a pas beaucoup parlé de l’arrestation de Firmin Yangambi avec une cargaison d'armes achetées à Kinshasa et chargées à Ndjili ; la révision de la constitution par Kabila; la grève des médecins, infirmiers, enseignants et autres fonctionnaires de l'Etat; le dernier vol du premier ministre de 18 millions USD jusque-là non mentionné par les medias puisque couvert par le président lui-même ; le détournement de la solde des militaires par le généraux malgré le slogan vide de la tolérance zéro ; les attaques des FDLR contre la population etc.
Et tout ce que les journaux du pouvoir trouvent à dire c’est que le CNDP monte une administration parallèle. C’est l’Avenir qui accuse le CNDP de maintenir un statu quo au Nord-Kivu. Mais quel statu quo ? Et qui le maintient ? Le statu quo en RDC est celui de l’échec complet de l’autorité de l’Etat dans toutes ses fonctions comme le résume très bien le Cahier des Charges de Laurent Nkunda que Kabila redoute depuis 2006. A Kinshasa les medias vont continuer à mentir ce peuple à imaginaire faible. Kabila, par ses propres principes, ne saurait pas rétablir l’autorité de l’Etat : il n’est pas intéressé, ses parrains non plus. Puisque quelqu’un d’autre doit être coupable de la débilité et de la faillite totale, je devrais dire banqueroute absolue de l’Etat, il faut que ce soit le CNDP. Ces mêmes journaux doivent faire la différence entre le cndp qu’ils disent s’être mué en parti politique, et le vrai CNDP qui continue de défendre la cause qui lui est chère contre vents et marées. C’est à ce CNDP-là qu’il revient d’utiliser le dicton de Kabila contre le rais : le chien aboie et la caravane passe. La cause qu’il a tant combattue survit et survivra. Ce n’est pas les mensonges débités par les journaux qui la tueront.
Mais dans l’article de l’Avenir il faut lire ce que l’on peut appeler les signes avant-coureurs d’une panique. Et si vraiment l’Etat ne saurait rétablir son autorité ? Voilà ce qui hante les chantres du nouveau colonialisme et leur pion Kabila. Quelqu’un va devoir bien s’en charger non ? Et ce n’est pas Kimia 2. Les campagnes de sensibilisation dont parle par intermittence Julien Paluku montrent aussi qu’il n’ose pas penser à l’inéluctable. Attendons voir, mais chers lecteurs gardez en tête que le destin d’un peuple ne saurait se gouverner comme on gouverne une ONG ou une maffia indéfiniment. Et c’est fou de penser qu’on met fin à une rébellion à coup de slogans surtout s’elle n’est pas du tout rébellion par le fait de n’être que la voix de ce qui réclament la liberté d’un peuple. L’indépendance n’est pas encore gagnée. Un pouvoir inepte et dictatorial est toujours inacceptable. C’est inutile de continuer à faire gober au peuple des bla bla bla, ...
Et tout ce que les journaux du pouvoir trouvent à dire c’est que le CNDP monte une administration parallèle. C’est l’Avenir qui accuse le CNDP de maintenir un statu quo au Nord-Kivu. Mais quel statu quo ? Et qui le maintient ? Le statu quo en RDC est celui de l’échec complet de l’autorité de l’Etat dans toutes ses fonctions comme le résume très bien le Cahier des Charges de Laurent Nkunda que Kabila redoute depuis 2006. A Kinshasa les medias vont continuer à mentir ce peuple à imaginaire faible. Kabila, par ses propres principes, ne saurait pas rétablir l’autorité de l’Etat : il n’est pas intéressé, ses parrains non plus. Puisque quelqu’un d’autre doit être coupable de la débilité et de la faillite totale, je devrais dire banqueroute absolue de l’Etat, il faut que ce soit le CNDP. Ces mêmes journaux doivent faire la différence entre le cndp qu’ils disent s’être mué en parti politique, et le vrai CNDP qui continue de défendre la cause qui lui est chère contre vents et marées. C’est à ce CNDP-là qu’il revient d’utiliser le dicton de Kabila contre le rais : le chien aboie et la caravane passe. La cause qu’il a tant combattue survit et survivra. Ce n’est pas les mensonges débités par les journaux qui la tueront.
Mais dans l’article de l’Avenir il faut lire ce que l’on peut appeler les signes avant-coureurs d’une panique. Et si vraiment l’Etat ne saurait rétablir son autorité ? Voilà ce qui hante les chantres du nouveau colonialisme et leur pion Kabila. Quelqu’un va devoir bien s’en charger non ? Et ce n’est pas Kimia 2. Les campagnes de sensibilisation dont parle par intermittence Julien Paluku montrent aussi qu’il n’ose pas penser à l’inéluctable. Attendons voir, mais chers lecteurs gardez en tête que le destin d’un peuple ne saurait se gouverner comme on gouverne une ONG ou une maffia indéfiniment. Et c’est fou de penser qu’on met fin à une rébellion à coup de slogans surtout s’elle n’est pas du tout rébellion par le fait de n’être que la voix de ce qui réclament la liberté d’un peuple. L’indépendance n’est pas encore gagnée. Un pouvoir inepte et dictatorial est toujours inacceptable. C’est inutile de continuer à faire gober au peuple des bla bla bla, ...
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