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Friday, 15 May 2009

LA CARTE DE LA RDC CI-CONTRE

Cette carte électorale qui date de 2006 me semble fascinante. Et je continue de me poser la question de savoir ce qu'il en sera en 2011. A l'allure où vont les choses, on peut hasarder quelques prévisions, sans oublier qu'en RDC les événéments de demain, ou même de cet après midi peuvent basculer et prouver le contraire. Hasardons-les quand même ces prévisions.

La dictature se porte bien et pour preuve, seulement en regardant la carte, Bemba n'est plus là pour présenter un défit substantiel à Joseph Kabila. Son parti tient une présence à l'Assemblée nationale qui ne peut ébranler en rien la toute puissante AMP. Donc, on peut colorier la zone bleu en rouge, sans pitié au moins dans le sentiment de tout kabiliste qui se respecte. Quant à la zone verte de Yandi Ve, nous savons qu'elle était sous la coupe du président déjà au moment de la constitution du gouvernement Gizenga I, imaginez-vous maintenant sous Muzito, avec toutes les violations de la constitution de Liège etc. Le président n'a pas encore épuisé ses cartes gagnantes dans ce jeu qui le porte à un totalitarisme flégmatique. Je crois que vous dévinez la plus gagnante de toutes. Figurez-vous qu'à mon avis ce ne sont pas les contrats chinois! Ce sont les FDLR.

Après avoir joué un tour à ses parrains de Kigali, le rais a gardé ces forces génocidaires intactes, mais avec plus d'avantages qu'avant. En effet, les FDLR demeurent sa force supplétive, mais dès lors qu'on a faussement déclaré le succès des opérations Umoja wetu à 95%, elles constituent un noyau important des FARDC. D'autre part, elles constituent aussi son électorat à l'Est de la RDC, non seulement en population, mais aussi en tant que vote armé ou devrais-je dire vote à l'arme. Il est aisé de comprendre ce que j'appelle vote à l'arme, si l'on se souvient de ce qui s'est passé en 2006.

Le pouvoir des FDLR n'augmente pas seulement en RDC. Il est fort probable que ces forces soient également un atout important pour le régime de Kigali pour deux raisons importantes. La première c'est qu'elles constitueront toujours, à court comme à long terme, un pretexte pour un possible retour public ou pas de la RDF en RDC. La deuxième c'est que les élections au Rwanda sont très proches. La menace FDLR peut peser beaucoup sur le vote, à moins que le régime ne décide de négocier avec ces génocidaires comme ils l'exigent. Ce qui aura aussi des effets en terme de vote. Enfin, on peut continuer de spéculer, surtout si l'on prend l'affaire du point de vue des vautours, c'est-à-dire dans le sens où abonde ICG par exemple dans le rapport que j'ai posté ici le 13 mai.


Tuesday, 24 March 2009

LES SIGNES D'UN DECLIN

Selon le Potentiel, “le processus de Nairobi III a pris fin. Il a été sanctionné par la signature d’un compromis de paix : « Accord de Ihussi », du nom de l’hôtel à Goma où s’est déroulée cette cérémonie importante. Un autre pas positif vers la paix vient d’être franchi, consacrant officiellement la fin de la « guerre du Nord-Kivu ». Mais signer un accord est une chose. Préserver les acquis de cet accord en est une autre. Quels sont les problèmes de fond qui ont été résolus ? Comment a été envisagée la cohabitation pacifique entre les différentes ethnies, sans susciter l’intervention des pays voisins, pour ne plus ressusciter les mêmes causes qui produisent les mêmes effets ? Interrogations pertinentes dans la mesure où dans la foulée des pistes de solutions, l’on propose le découpage territorial du Nord-Kivu”. Le quotidien de Jaynet Kabila exulte, mais pas absolument car il avertit qu’il y a un piège.

De quel piège s’agit-il? Le Potentiel contourne la réalité. On le lit bien depuis la première phrase. Ce qui a été signé n’est qu’un compromis, et c’est tout ce que vous voudrez sauf un Nairobi III. J’espère m’expliquer dans un instant. Il est fort probable que Kabila soit conscient du fiasco que suppose le fait de clamer la signature d’un Nairobi III dans un hôtel au bord du lac Kivu. Les interlocuteurs au compromis signé, le contenu de ce qui a été signé, le cadre absolument opaque dans lequel ce compromis a été décidé, tout est parfaitement louche. On dit même que la personnalité clef de l’affaire, le Général Bosco Ntaganda serait en cavale. Il a peut-être compris que les belles dames de Human Rights Watch sont sur le point de préparer une offensive. Si Kabila suspecte que le compromis est un faux parce qu’il traite avec un interlocuteur dépourvu de crédibilité, qu’est ce qui lui reste comme moyen ? On ne sait plus. Il peut toujours presser ceux qui ont reçu de l’argent, mais la réalité est toute autre, la mascarade de Goma que l’on veut faire passer pour un Nairobi III avec présence d’Obasanjo n’y peut rien. Un des signes d’un possible déclin. En fait l’équipe gouvernementale doit être désemparée d’une certaine manière.

C’est pour cette raison qu’elle se serait empressée de publier la nouvelle du compromis, en espérant en même temps étouffer les bruits qui couraient sur le mécontentement des habitants de Mwenga qui auraient jeté des pierres sur le convoi du rais. L’argent qui a été distribué dans Bukavu n’aurait pas suffit pour apaiser la population. C’est normal, puisqu’il semble que même des gens haut placés dans la hiérarchie du diocèse de Bukavu en auraient reçu pour le compte des FDLR. Le rais ne peut pas se défaire de son armée supplétive, en tout cas pas encore. Encore un signe ici ? Oui surtout si on le met en relation avec l’atmosphère explosif au parlement dans la capitale. Sans oublier les liens étroits qui existent entre le président du parlement, la haute hiérarchie diocésaine de Bukavu, le gouvernorat du Sud-Kivu et les FDLR. Avec tout cela is,n plus l’on mécontente les électeurs normaux et courants et que l’on fomente une implosion au sein des institutions que l’on préside, c’est inévitable de lire dans tout cela des augures pas positifs.

Quoi faire alors ? D’ores et déjà, je dirais : retour au processus politique engagé avec Nairobi I et II. Tout simplement parce qu’il faut répéter pour la cent dixième fois que le problème de la paix au Kivu est un problème politique interne d’abord, et un problème de voisinage ensuite. Un problème politique que l’on avait fini par commencer à traiter politiquement à Nairobi. Ce qui avait coûté énormément d’effort et de lutte, le rais n’ayant jamais voulu faire face au défi politique qui attend depuis si longtemps. Ceci avait été compris même par la communauté des vautours qui avait fini par écarter l’idée du gouvernement congolais de faire de cette assise le lieu et place de la résurrection du défunt programme amani. Mais il ne peut y avoir de Nairobi III sans la libération de Laurent Nkunda. Et qui aura le courage d’enterrer toute la mascarade qui dure depuis deux mois à Goma ? Tout ce beau monde qui se dit intéressé à la vraie paix. Ils sont tous conscients qu’elle n’est pas encore là, et s’ils l’oubliaient les FDLR se chargent de le leur rappeler tous les jours. La population l'a compris, le jet des pierres de Mwenga en dit long. Et les vautours aussi d’ailleurs. Ce n’est pas par hasard qu’Anneke Van Woudenberg commence à dire à la presse que la réélection de Kabila en 2011 est improbable. Elle cherche Ntaganda, mais comme par hasard, elle insinue assez clairement qu’il y a des signes qui annoncent le déclin du régime actuel. Les medias rappellent que l'amnistie promise dans le compromis n'exempte pas Ntaganda des poursuites internationales. Voici ce qu'en dit La Libre: "L’accord entre le gouvernement et le CNDP indique ainsi comment ce dernier peut se transformer en parti politique, et les conditions de l’amnistie ("conformément au droit international", ce qui continue d’en exclure les auteurs de crimes de guerre, de génocide et contre l’humanité). Un article évoque le besoin de réconciliation - ce qui est entendu à Goma comme devant ouvrir des postes ministériels au CNDP. Un autre prévoit la création d’une police de proximité; celle-ci devrait comporter d’anciens rebelles, toujours préoccupés par la sécurité des Tutsis du Nord-Kivu, alors que les FDLR (rebelles hutus rwandais, issus des génocidaires) font un retour dans la région après le départ des troupes de Kigali venues, du 20 janvier au 27 février, les forcer à désarmer et les rapatrier". Donc, un Nairobi III avec le vrai CNDP avec son leader libéré peut se révéler tout à fait incontournable. Et pour bien de motifs. Nous y reviendrons.

En attendant, essayez de trouver dans ce charivari phraseologique le point de la saga Kamerhe: http://www.lesoftonline.net/phil.php?id=1289

Thursday, 26 February 2009

ANONYMOUS READER WRITES

Thank you anonymous reader. You sound like an eye witness to the facts, but you seem not to have followed different analysis done on this blog. You'll see that in the fact that you repeat some things we have already discussed. What is interesting is that you recapitulate the chronological thread, always good for future analysis. Great, keep sending whatever you think is worth telling!


L’Incontournable

Les faits ont suffisament démontré que l’entrée des troupes rwandaises en RDC, le 19 janvier 2009, pour traquer des génocidaires ex-FAR/Interahamwe reconverties depuis quelques années en Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR) n’était qu’un pretextee. Depuis près de quinze ans, ces génocidaires sont responsables de graves violations des droits humains en République Démocratique du Congo. Et ce, après avoir commis le génocide des Tutsi et des hutus modérés dans leur propre pays. Il est établi que dans leur version FDLR, ils constituent toujours une menace potentielle grave vis-à-vis du Rwanda. A défaut d’avoir pu être neutralisées et désarmées par les autorités congolaises suivant les différents engagements régionaux pris à cet effet, il est juste que les Forces Rwandaises de Défense (RDF) aient été invitées à participer, aux côtés des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) au désarmement et au rapatriement forcé des FDLR. Le CNDP de Laurent Nkunda qui avait fait d’une telle opération un des piliers de sa raison d’être n’a pu qu’applaudir au principe de son déclenchement.

Dans les faits qu’en est-il ? Un mois après le début des opérations, il est devenu clair que l’accord secret conclu à ce sujet par les hautes sphères du pouvoir en RDC et au Rwanda comportait un agenda caché . Celui-ci s’est averé être le démantèlement du « Congrès National pour la Défense du Peuple » (CNDP). Depuis les événements de Bukavu en 2004, ce mouvement politico-militaire et son fondateur et président, le Général Laurent NKUNDA MIHIGO, dissident des FARDC, donnaient des insomnies au Président Joseph KABILA. Celui-ci se sentait véritablement menacé dans son pouvoir, car les revendications politiques du CNDP embrassent la libération totale du pays. Ce qui est devenu particulièrement patent à partir de 2008, après les défaites cuisantes et presque définitives infligées par les troupes du CNDP à l’armée régulière. C’est donc pour se débarrasser du CNDP et de Laurent NKUNDA, que Joseph KABILA a fait le choix, contre l’opinion générale de son pays et à l’insu du Parlement, de s’allier à celui qu’il fait passer depuis de nombreuses années pour son pire ennemi de la région, le Président du Rwanda, Paul KAGAME. Un choix tout à fait inconstitutionnel eu égard aux enjeux relatifs à l’intégrité territoriale et à la sécurité. Il y a moins de 12 mois, en effet, Joseph KABILA affirmait encore aux journalistes à Goma que la relance de la CPEGL resterait en veilleuse simplement parce que « le pont qui doit relier la RDC au Rwanda n’est pas encore bâti ».

Face au choix même inconstitutionnel de Kabila, le Président Paul KAGAME, de son côté, ne s’est pas fait prier. Il a une armée puissante, certainement la plus performante et la plus disciplinée des sous-régions des Grands-Lacs et d’Afrique Centrale. A cause d’une gouvernance éclairée, son leadership dans cette partie du continent s’est affirmé et sa côte auprès des puissances occidentales, y compris de la France, est plutôt favorable, au détriment de ses aînés et voisins, en particulier de l’ougandais Yoweri MUSEVENI. Il n’apprécierait pas, mais alors pas du tout, l’irruption au devant de la scène politique congolaise d’un Laurent NKUNDA. Tutsi comme lui, il serait presque son clone à la fois au physique et en politique. Et le charisme en plus. L’on se souvient qu’à la fin 2008, le président rwandais avait dit à Colette BRAEKMAN: « NKUNDA est légitime quand il revendique le droit de la minorité tutsi congolaise à une citoyenneté congolaise pleine et entière ou quand il combat la présence des génocidaires FDLR sur le sol de son pays. Mais lorsqu’il se met en tête de vouloir renverser les institutions de son pays, alors il redevient un chef de guerre comme les autres et là, je ne suis plus d’accord avec lui ». Les observateurs du contexte régional ont compris que pour le président rwandais, il était malvenu de la part de Nkunda, de vouloir remettre en question le leadership de Kabila. Il pouvait défendre le Masisi et le Rutshuru, même plus, mais dans la logique de Kagame, Nkunda ne devait surtout pas chercher impunément à se hisser au rang de leader au niveau national en RDC et, de ce fait ambitionner devenir ainsi l’égal du maître de Kigali. Ce serait désormais un rival potentiellement plus puissant.

Et cette éventualité, depuis quelques semaines, n’était pas qu’une vue de l’esprit. Le général Laurent NKUNDA MIHIGO a acquis, en effet une popularité et une notoriété dépassant de loin les quelques 12.000 kms2 que son Mouvement contrôlait dans le sud de la Province du Nord-Kivu. Pendant les mois de novembre et de décembre 2008, par exemple, le chef du CNDP a fait la une de beaucoup de medias, partageant involontairement avec Barack OBAMA le générique des informations de France 24. Ce qui fut considéré à Kigali comme un crime de lèse-majesté. A Kinshasa aussi d’ailleurs vu la quasi-totale absence médiatique du chef de l’Etat, au niveau international. Donc l’alliance objective du couple atypique KAGAME-KABILA a surtout cherché à mettre fin au « phénomène NKUNDA ». Y a-t-il réussi ? Ce n’est pas du tout sûr.

Manifestement, au Rwanda on semble avoir sous-estimé la capacité d’organisation de celui qu’ils prennent à tort pour un rival. Pourtant celui-ci se voulait un allié. Le Rwanda a saisi très vite -peut-être trop vite- la main tendue de son homologue et ancien protégé congolais. C’est d’ailleurs ce dernier, Joseph Kabila qui, à très court terme, paraît être le vrai gagnant de ce véritable marché des dupes. Dans un premier temps, Paul KAGAME a fait ordonner au fameux général Bosco NTAGANDA, Chef d’Etat-Major général du CNDP, de faire « un coup d’Etat ». Il s’agissait de destituer son Commandant en Chef, Laurent NKUNDA et de s’autoproclamer à sa place.

Le second temps connut un changement de tactique car ni le Haut-Commandement ni la Direction Politique du CNDP n’avaient suivi le putschiste. Le commandement de l’armée rwandaise a dû alors solliciter, le Général NKUNDA pour qu’il envoie en territoire rwandais les membres du Haut-Commandement militaire du CNDP afin de lever le malentendu et de planifier de concert les opérations annoncées contre les FDLR. La réunion organisée à cet effet à Mudende consista littéralement en une prise en otage des Officiers du CNDP par le Chef d’Etat-Major Général de l’armée rwandaise. Ils furent emmenés de force à GOMA où ils furent obligés de signer, après amendement et après accord du Général NKUNDA, un texte préparé par le Général NUMBI. Celui-ci a la qualité de négociateur pour le compte de Joseph KABILA de l’accord secret RDC-Rwanda. Le document signé par chacun des membres du Haut-Commandement du CNDP –et non par le seul NTAGANDA censé pourtant être leur nouveau boss- stipule la participation des troupes du CNDP aux opérations conjointes contre les FDLR. Il n’admet le principe de l’intégration au sein des FARDC des troupes du CNDP qu’au terme des travaux d’une Commission ad hoc.

Le troisième temps, vit les troupes rwandaises pénétrer le territoire congolais, suivies par les FARDC qu’ils installèrent dans les positions antérieurement sous contrôle du CNDP. La quatrième phase consista à inviter le Général NKUNDA à rencontrer à GISENYI les membres de l’Etat-Major rwandais qui s’empressèrent de l’y placer en résidence surveillée dès le lendemain de son arrivée. Pour finir, James KABAREBE se mit à forcer sur terrain l’intégration des troupes du CNDP au sein des FARDC, avant de fomenter la captation de la direction politique du Mouvement par des individus inconnus au CNDP.

Le comportement des autorités rwandaises était motivé par une certitude. A Kigali on sait qu’en dépit de l’autonomie avérée du CNDP, un Mouvement créé sans leur accord et sans leur contrôle ; et malgré sa capacité à infliger des pertes considérables à tout éventuel agresseur, jamais le Général NKUNDA ne donnerait l’ordre de s’opposer par les armes aux militaires rwandais, quelle que soit la situation. C’est pour une question d’honneur et pour une raison bien simple : il s’agit non seulement de frères d’armes, mais aussi de véritables frères de sang que seules des frontières artificielles héritées de la colonisation séparent. Cette raison simple est renforcée par d’autres notamment :

· les circonstances historiques ayant entouré le recrutement de l’ex-APR/Inkotanyi qui a mis fin au génocide et libéré le Rwanda ;
· surtout du contexte dans lequel la communauté Tutsi congolaise du Nord-Kivu, dans sa totalité, a fui les génocidaires rwandais en RDC vers le Rwanda entre 1994 et 1996 et s’y trouve encore exilée aujourd’hui ;
· des cousins germains ou parallèles, des oncles et des neveux, parfois des frères de même père et de même mère se retrouvent dans l’une ou l’autre armée.


Dans le chef du patron du CNDP, il n’était pas imaginable qu’ils se tirent dessus de son fait. Du côté de l’armée rwandaise, il y aurait eu sans doute moins de scrupules. Mais, il n’est pas sûr qu’ils aient gagné la partie.

C’est donc dans le contexte ci-haut détaillé que le Président KABILA a publiquement déclaré et des membres du Gouvernement congolais ont confirmé que les troupes rwandaises ne resteraient pas en RDC au-delà du 28 février 2009. Or, en dépit de certains succès enregistrés au cours des opérations, la présence des FDLR en RDC est loin d’être éradiquée. L’essentiel des troupes combattantes s’étant mis hors de portée. A l’avenir, il sera désormais impossible pour le Gouvernement rwandais de brandir à nouveau la menace des FDLR contre sa sécurité nationale. En entrant en RDC, il s’est définitivement privé de cet argument aux yeux de la communauté internationale et de l’opinion congolaise. Mais la menace demeure et elle est même plus présente et plus proche de la frontière rwandaise. Et cela parce que le CNDP, par le coup de force du Rwanda, n’est plus en autonomie pour y faire face. D’autre part, manifestement, Joseph KABILA n’est pas près de se passer des FDLR comme force supplétive de son armée. L’arrivée des troupes rwandaises en RDC n’a pas modifié –au contraire- l’image négative que l’opinion congolaise en général et les élites congolaises en particulier se font du Rwanda et des rwandais.

Le Rwanda a plutôt torpillé le processus d’intégration régionale tant souhaitée par ce pays, notamment à travers la CEPGL. Il n’est donc plus certain qu’il sorte gagnant de ce processus étant donné la complexité des frustrations enregistrées, par exemple au niveau du Parlement. La brutalité et l’arrogance avec lesquelles la hiérarchie militaire rwandaise a traité le CNDP et son leader a indigné profondément la communauté Tutsi congolaise en particulier, mais aussi heurté une grande partie de l’opinion rwandaise. En dépit de leur intégration forcée au sein des FARDC, la quasi-totalité des éléments CNDP a gardé intact son attachement au Général Laurent NKUNDA et à son idéal pour la RDC. Il en est de même des principaux cadres politiques du Mouvement, si bien que rien ne garantit la pérennité de la situation créée par le rapport des forces actuel.

Toutes ces manigances n’ont touché en rien le problème de la paix et de la sécurité que Nkunda était en voie de résoudre avec le gouvernement congolais sous la facilitation internationale. Il faut trouver, plus que jamais, une solution définitive au problème de la paix et de la sécurité à l’Est de la RDC, à celui de la mauvaise gouvernance qui y hypothèque le destin de l’ensemble du pays et à celui de la stabilité et du développement de la sous-région. Tout ceci justifie absolument la nécessité du retour dans le jeu du Général Laurent NKUNDA et de son incontournable CNDP. C’est seulement dans ce sens qu’il faut relancer le processus de Nairobi qui a été stoppé net par l’intrusion intempestive du Rwanda dans les problèmes politiques internes de la RDC. Naturellement il faudra aussi trouver un cadre d’une vraie et sincère amélioration des relations entre la RDC et le Rwanda. Auquel cas, un rôle joué par le CNDP serait plutôt un avantage très particulier pour les deux voisins.

Saturday, 31 January 2009

DES HOOLIGANS ET DU HOOLIGANISME

Des hooligans virtuels

Les hooligans congolais sur internet mordent tous à l’hameçon du pouvoir à Kinshasa qui agite depuis un certain temps le spectre de la balkanisation ou du complot nilotique, ou encore des juifs africains, pour sauver, dit-on, l’intégrité territoriale. Hier c’était contre l’agression rwandaise depuis l’époque de l’AFDL, ou encore sous la forme du CNDP. C’est sous ce label que Joseph Kabila et son ancien ministre de guerre ont mené la guerre contre la poignée des soldats de Laurent Nkunda. Ils n’ont pas remporté une seule victoire rappelons-le. Mais aujourd’hui on ne parle plus d’agression rwandaise puisqu’il s’est agit d’une invitation telle que l’a communiqué à l’opinion Lambert Mende. L’on croit savoir que, de par les premiers résultats engrangés par la coalition entre deux ennemis d’hier, la seule agression contre laquelle on se bat à l’Est de la RDC n’en est pas une car il s’agit de la rebellion du CNDP. Très vilipendée par une grande frange de la communauté internationale, cette rebellion a le défaut de sa plus grande vertue : avoir eu le courage de mettre en question les institutions en place à Kinshasa, sans pourtant vouloir les renverser, seulement les reformer. On peut timidement avancer que c’est cela qui ne lui a pas été pardonné par les vautours d’hier, et peut-être ceux d’aujourd’hui. Maintenant que cette rebellion est en apparence hors de circuit (seulement en apparence), l’on peut se payer le luxe de refléchir sur d’autres aspects de la récente coalition entre la RDC et le Rwanda.

La victoire du Rwanda : l’isolation de l’ONU

La chose la plus spectaculaire, même plus spectaculaire que l’arrestation du Chairman du CNDP le général Nkunda Mihigo, c’est la victoire du Rwanda sur l’ONU, victoire qui se traduit en l’isolation de celle-ci, et avec elle, la communauté internationale d’une certaine manière. J’ai rapporté ici la manière dont Alan Doss a pataugé pour trouver un semblant de position. Les habituels spécialistes de l’Afrique des Grands Lacs comme Jason Stearns parlant à Christian Science Monitor, attribue cette victoire du Rwanda sur l’ONU en RDC au fait que le Rwanda jouit d’un service d’intelligence plus performant et qu’il garde désir de revanche sur cette organisation depuis les événements de 1994. Le représentant de l’Union Européeenne lui semblait parfaitement à l’aise de retrouver la communauté qu’il représente dans le même isolement. ["The special envoys in the region, the international community, MONUC, - we did not get any official warning. We were not informed," says Roeland van de Geer, the European Union's special representative to the Great Lakes region. Mr. Van de Geer says the lack of information was not an oversight but a deliberate move by two former enemies who have found in the past few weeks an alliance more useful than cooperation with the UN. "[T]he region wants to do it itself," van de Geer says. "They've lost confidence in the UN"]. Il parle de la manière dont le Rwanda a circuité le dialogue entre Kinshasa et le CNDP pour introduire la nouvelle donnée, la dissidence de Ntaganda et ce qui s’en est suivi. La réaction des diplomates, qui avaient accompagné les officiels congolais à Rumangabo pour brasser la branche armée du CNDP ne voulant pas s’afficher aux côtés d’un criminel que la RDC est censée arrêter, n’était qu’hypocrisie.

Objectif fixe de tous : éliminer toute opposition au leadership corrompu de Kin

Tout ce monde là est trop content d’avoir « mis hors d’état de nuire » comme s’en égosillent les hoologans congolais sur internet, Laurent Nkunda et son CNDP. Mais tout ce monde se trompe parce tout simplement, une énième fois, Kabila et ses alliés se trompent au moment d’identifier l’ennemi de la paix en RDC. Le Professeur Kä Mana, qui va encore en prendre de la part des hooligans congolais, a dit à Freddy Mulumba Kabuayi du Potentiel que tout en comprenant la stratégie du Rwanda du point de vue de ce pays, il la condamnait du point de vue congolais. Ses propres termes sont précis beaucoup plus que je ne le dirais. «Du point de vue congolais, je fais plus que désapprouver l’intervention rwandaise : je la condamne. Je la condamne parce qu’elle humilie tout un peuple en le transformant en peuple vaincu, malgré toutes les apparences. Je la condamne parce qu’elle a mis hors du champ de bataille politique la seule personnalité qui pouvait inquiéter le pouvoir en place: Laurent Nkunda, un cerveau trop fécond, une ressource humaine trop riche, un trésor militaire trop fécond, une espérance politique trop précieuse pour être laissé dans les geôles des calculs politiques à court terme. La disparition de Nkunda de la scène politique, après celle de Bemba et Tshisekedi, est une catastrophe pour l’opposition congolaise ». Un congolais lucide qui sait parfaitement ce que symbolisent et représentent Laurent Nkunda et son mouvement. C’est aussi pour cela que la coalition des vautours s’est liguée contre eux, beaucoup plus qu'elle ne s'est jamais liguée contre les génocidaires. Les tutsis congolais sont quantité négigleable aux yeux du Rwanda, de là la manière la plus facile de les humilier à travers la discorde entre Ntaganda et Nkunda etc. Ce qui est certain c’est que la paix ne viendra pas de cette manière là, ajouter discorde sur discorde, ressentiment sur ressentiment ne semble pas être une voie vers la paix.

A Kinshasa on a été intransigeant face aux reformes institutionnelles contenues dans le cahier des charges du CNDP, mais on est en voie de créer une crise institutionnelle plus grave. La chasse aux FDLR ne sera pas une partie de plaisir. Une guerre civile dans une guerre civile sur sol étranger n’augure rien de bon. Le plus vite qu’on arrête tout cela sera le mieux. La prolongation va nécessairement provoquer un chamboulement d’institutions à Kinshasa, sauf sur l’ONU vaincue sur terrain par la puissance montante de l’Afrique centrale se laissera racheter par l’assemblée de l’UA si tant est que celle-ci ait le courage de ramener sur la sellette le dialogue entre Kinshasa et le CNDP tel qu’entamé à Nairobi. Nous verrons ce que nous verrons, une tautologie qui traduit bien la situation.

Thursday, 29 January 2009

AUTOPSIE D'UN POTOPOTO

L’ONU PATAUGE ET TOUT LE MONDE AVEC


La récente évolution de la situation dans l’Est de la RDC semble très compliquée. Pourtant, à y regarder de près, ceux qui en ont eu l’idée ont dû croire que tout serait bien simple. La progression de la situation commence à faire voir que le but réel de toute cette histoire n'est pas d'abord de combattre les FDLR. Ceci ne servait que de pretexte, assez convaincant d’ailleurs, malgré la douceur avec laquelle les vautours (ou lobbies selon l’expression civilisée) les traitent. Je disais donc que le but était autre.

Autopsie d’un potopoto

Aujourd’hui on peut voir au grand jour qu’il s’agissait plutôt de détruire ou alors de diluer les forces du CNDP dans les FARDC. La tournure objective que prenaient les négociations de Nairobi a rendu nerveux certains individus très influents dans les cercles rapprochés du pouvoir aussi bien à Kigali qu’à Kinshasa. Voir l’Etat et la communauté internationale tenir en compte des revendications politiques du CNDP, et partant en envisager des solutions, n’a certainement pas plu à ces individus là. Tout le monde a bien en mémoire que c’est le puissant Kudura Kasongo qui avait dit publiquement avant le deuxième Nairobi que le round suivant aurait lieu à Kinshasa. On affirmerait difficilement que les accords surprises qui ont donné lieu au potopoto d’aujourd’hui soient l’oeuvre de deux Etats, mais bien plutôt de quelques personnalités avec une certaine vaine kamikaze. Enfin, les déclarations frustrées de Kamerhe, celle de Didier Etumba et la cacophonie au parlement etc... sont révélatrices. Ceux qui meuvent les pions de l’échiquier politiques congolais, et qui probablement sont derrières Kamerhe, ont certainement été pris de court aussi. Le défaut de calcul dans le chef de ceux qui ont tramé la situation actuelle est tripple : ils ont misé sur le mauvais cheval, ils ont agi avec une précipitation dont la logique est difficile à voir, et ils ont voulu écraser le héraut infatigable de la restauration de la dignité du Kivu et de la RDC à savoir le CNDP et son chef. Une des conséquences immédiates de cette triple faille, c’est que les vautours-lobbies commencent à exiger l’arrestation du mauvais cheval, Bosco Ntaganda et par ricochet, de Laurent Nkunda(http://www.amnestyusa.org/document.php?id=ENGAFR620012009&lang=e&rss=recentnews). C’est dommage qu’Amnesty International demande ceci sans jamais avoir demandé la prosecution des FDLR. Mais c’est pour cela que j’appelle ces organisations des vautours. On y reviendra. Avant de toucher l’ONU, posons de toute façon les questions qui s’imposent :

a) Que fera Kabila de Ntaganda avec la pression de HRW, ICG, Amnesty International ? De toute manière il devra aussi trouver le cadre politico-légal pour son invitation lancée au Rwanda pour que la RDF vienne pourchasser les FDLR. Donc :
b) Quelle explication rationnelle a-t-il à ce sujet ?
c) Puisque la RDF est intervenue sur son invitation, va-t-il leur livrer aussi la cinquantaine des FDLR qui oeuvre à ses côtés dans les institutions de la RDC. N’est-ce pas grâce à eux qu’il peut se taper le luxe d’avoir tous les vautours de son côté, et donc du côté des FDLR. Et cette dernière question montre que du côté des Afandes il y a eu aussi des failles de calcul. Kabila ne laissera jamais personne pourchasser les vrais chefs FDLR en RDC. On ne brûle sa propre maison que si l’on veut se suicider.

Quand l’Onu patauge

En date du 19 janvier 09, Alan Doss félicite le soi-disant leader du CNDP (Ntaganda) de bien vouloir cesser les hostilités pour finalement mettre fin à la rebellion. Comme cela, tranquillement, comme si une rebellion comme celle-là disparraissait sous l’effet d’une trahison irréfléchie. Mais le representant de l’ONU l’a dit avec un calme anglais trahissant son attente d’une chose qu’il savait jugée « en coulisses ». Le 22 janvier 09, les opérations conjointes RDF-FARDC commencent au grand dam de tous les non initiés aux secrets conconctés par un petit nombre de part et d’autre de la frontière, et Doss s’empresse de dire que sa MONUC n’y participe pas, sentait-il déjà le roussi ? Il glisse aussi en dernière ligne du communiqué que sa MONUC protégerait les civils et assurerait l’intégration de groupes armés, entendez qu’il s’attendait à tous les officiers du CNDP et leurs soldats, trahissant encore sa connivence dans la destruction de ce mouvement plutôt que dans la chasse au FDLR qui n’a jamais intéressé la Monuc serieusement depuis 1999. Le 23 janvier, content de l’arrestation de Nkunda, il presse les troupes du CNDP à embrasser la paix, mais quelle paix après l’arrestation du chef et l’entrée triomphale de la RDF ? Pour lui la paix en RDC égal l’arrestation de Nkunda, est-ce de la naiveté ou à force d’avoir corrompu, il croit corrompre les fils qui se battent pour leurs parents ? Le même jour Obasanjo renvoie les négociations politiques de Nairobi pour après la réunion des Chefs d’Etats de l’UA. Ses propos inacceptables sur le CNDP font croire qu’il ira défendre encore une fois le programme Amani à Addis-Abeba. C’est ce que Kamerhe avait aussi préconisé dans son regretté plan de sortie de la crise ! Le 26 janvier Alan Doss commence à vouloir participer aux opérations FARDC-RDF et dit soutenir le retour exploratoire des FDLR qui le veulent. Et le 28 janvier il dit ouvertement soutenir les opérations des deux gouvernements. Est-ce de cette manière que Kabila va justifier son invitation de la RDF ? Mais Doss a passé aux actes à sa grande déception : le brassage de Rumangabo hier a été un fiasco. L’AFP qui a le monopole des nouvelles du conflit s’est déjà contredit là-dessus. Check it out here : http://www.monuc.org/news.aspx?newsID=20029 and here http://www.monuc.org/news.aspx?newsID=20016

Que peut-on conclure de tout ceci? Que Kabila et ses récentes alliances se sont trompés. Que la solution aux problèmes congolais et particulièrement le Kivu implique la lutte contre les FDLR, oui mais c’est surtout le problème de la gouvernance dans toute son envergure, c’est-à-dire tel que posé par le CNDP qui est urgent. La solution contre les FDLR viendra de là. En conséquence, au lieu de chercher une ultime resurrection du programme Amani à Addis-Abeba, Olosegun Obasanjo pourrait sauver Kinshasa et Kigali en ramenant Kinshasa et le CNDP de Nkunda (il n’y en a pas d’autre) sur l’étape des négociations atteinte à Nairobi. Kabila pourra sauver sa face en sauvant le vrai plan de la paix. Quant à Kigali, il est temps qu’il comprenne que le CNDP est la voie pour la stabilité attendue, même pour le problème des FDLR. Les citoyens au Rwanda le comprennent mieux que le pouvoir. Les manifestations d’hier ont été reprimées durement, mais la grogne peut et va durer et elle ne manquera pas de se faire sentir aux prochaines échéances électorales.

Wednesday, 28 January 2009

KABILA S'ENCOMBRE

JOSEPH KABILA S’ENCOMBRE ET LES VAUTOURS HUMANITAIRES SE FROTTENT LES MAINS.

L’Est de la RDC a toujours été explosif, pas seulement à cause de la nouvelle forme de guerre inaugurée par le jeune président du grand pays. C’est la terre des volcans, c’était le grénier de la République jusqu’à la fatidique année 1994, sa géographie, sa flore et sa faune vous coupent tout simplement le souffle, n’est-ce pas explosif ça ? Cependant l’évolution des choses depuis la semaine dernière prend de plus en plus les allures d’une éruption volcanique, et pas celle du Nyamulagira dont les vulcanologues de Goma annoncent déjà les signes. Il va y avoir du remous, mais c’est du remous politique. Peut-être le Nyamulagira y mettra du sien sans crier gare, ce qui n’arrangera pas le destin du peuple. Quels remous politiques peut-on envisager ?

Echéances électorales et repositionnement politique.

Oui les Nokos ont fabriqué une simili-démocratie sur la superficie d’un magma de problèmes politiques non résolus. C’est connu, mais on y reviendra. Le ticket qui a installé le chef de l’Etat avait un slogan, emmener la paix dans tout le pays. Mais surtout restaurer la paix à l’Est du pays. Ce qui n’est pas arrivé. D’abord parce que les Nokos, après avoir exporté et installé les génocidaires en RDC, ont contribué activement à les maintenir comme un facteur destabilisateur. Ils n’ont jamais rien fait à leur propos depuis Lusaka en 1999 jusqu’à Rome en 2005, et finalement le fameux accord de Nairobi. Ensuite parce que, contre l’avis de ces mêmes Nokos, le chef de l’Etat a voulu résoudre les problèmes politiques des ressortissants du Nord-Kivu par les armes, sans pour autant avoir une armée. Pendant que les insurgés du Nord-Kivu réussissaient à contraindre le pouvoir au dialogue, les remous politiques ont commencé. Les Nokos s’agitaient parce que sachant que les insurgés ont des doléances politiques sérieuses. Il ne fallait pas risquer d’y répondre sans avoir joui des bénéfices d’avoir payé 500 millions d’euros pour introniser le pouvoir à Kinshasa. En écoutant les doléances des insurgés sur le plan national et international, on risquait de faire face à la tache gigantesque de penser au peuple plutôt qu’à la poche ou au champ d’influence de certains. Je l’ai dit ici beaucoup de fois, on a traîné les pieds à Nairobi pour trouver une manière d’adopter l’option du Rais et ses parrains, à savoir le programme Amani. Je posterai tantôt le lien sur une nouvelle de l’ONU qui le réitère.

Mais tout cela était sans compter sur la vitesse que le dynamique Rwanda et Kabila allaient imprimer sur le cours des événements en prenant tout le monde de court. On ne compte que des heures entre la scission provoquée au sein du CNDP (les dollars payés à Bosco Ntaganda, le transfert d’un Munyampenda à Masisi pour faire figure politique à côté d’un militaire de la trempe de Ntaganda, les déclaration du fameux Dr Kamanzi qui ne s’y connait absolument pas en maquis etc...), la ruse assez simple (une fois qu’on la connait) d’attirer Laurent Nkunda en détention et le début des opérations conjointes entre la RDF et les FARDC. On ne peut pas vraiment inclure le CNDP parce que Bosco Ntaganda ne compte pas grand chose comme militaires l’ayant suivi dans sa démarche hasardeuse. Parfaite synchronisation des faits spéctaculaires sur lesquels Kabila compte pour engranger la confiance de son électorat qu’il a surtout fait souffrir. Consternation du peuple auquel Kinshasa a habitué des discours vilipendant le Rwanda. Jusque là les congolais savent que Kinshasa insulte le Rwanda. Et les tutsis congolais sont traités de rwandais par les congolais comme si cela était une insulte. Mais en politique on peut passer des insultes aux embrassades sans transition. Kabila le démontre depuis la semaine dernière et les congolais doivent s’y faire vouloir ou pas, car c’est la réalité.

Qu’est-ce que tout cela a à voir avec le repositionnement politique ? Eh bien le président de l’assemblée nationale s’est dit surpris des accords et des opérations qui en ont résulté. Il a dit que si c’était vrai, c’était grave, montrant qu’il n’était pas au courant de la démarche menée par Katumba Mwanke et John Numbi au Rwanda (selon Braeckmann pour maintenir le secret et laisser dehors les kivutiens http://blogs.lesoir.be/colette-braeckman/2009/01/27/le-double-pari-de-kabila-et-kagame/). Depuis, il est allé demandé des explications au président, sous pression des députés. Et c’est ici qu’on voit les signes du shift au sein de la toute puissante AMP, et c’est certain que c’est en vue des prochaines échéances. Evariste Boshab avait déjà rappelé à Kamere qu’il fallait faire confiance au président. C’est d’ailleurs ce que Etumba lui même s’était empressé de faire, une fois qu’il s’est rendu compte qu’il avait parlé trop vite en confiant aux medias qu’il ne savait rien. La motion des députés de l’opposition portant sur la convocation d’une session extraordinaire pour débattre des opérations a été déchirée par ceux de la majorité. Le repositionnement se dessine, on ne peut s’y méprendre. Lambert Mende lui a été le fidèle porte-parole du gouvernement insistant que le Rwanda a été invité. Et après il a même dit à Radio Okapi que le gouvernement avait été surpris de la surprise du président de l'assemblée... Sideling somebody here?

Les encombrements du Rais

Et voilà le premier encombrement du président de la république, c’est-à-dire la scission au sein de son cercle de faucons. La scission n’est plus seulement entre l’opposition et la majorité, mais celle-ci également semble se diviser. Les Kivutiens perdent leur « clout » autour du président et quand cela arrive, les plus sûrs, c’est la famille, le Katanga. Le deuxième encombrement du président c’est l’autre scission qu’il a créée : entre Bosco Ntaganda et Laurent Nkunda. L’arrestation de Nkunda a accompli le miracle d’une victoire finale de kabila contre ce dernier. Gérard Prunier a pourtant dit à IRIN que c’était le résultat « d’un désespoir, d’une incompétence et de l’animosité personnelle ». Mais l’utilisation de Ntaganda ne peut pas produire de gros résultat pour Joseph Kabila. HRW, la CPI, même la MONUC désespèrent de prouver au monde qu’ils sont efficaces. Ils ont déjà commencé à faire pression pour que Bosco Ntaganda soit arrêté. Il faut souhaiter que ces vautours lui accordent au moins le temps de jouir de son argent qui le prix de quelque chose de très précieux. Mais ils ne lacheront pas si vite. La délégation que Kinshasa a envoyé à la Haye pour négocier le retrait du mandat contre Ntaganda.

Le dernier encombrement du président est sa propre capacité de convaincre le monde, surtout les vautours, de la justesse de sa coopération avec la RDF. Vous pouvez voir la pression se formuler clairement ici : http://www.crisisgroup.org/home/index.cfm?id=5886. En plus ce n’est pas certain que l’opération contre les FDLR soit un succès en 15 jours, même pas en une année. Tout au plus ils vont être repoussé le plus loin possible dans la forêt. Mais alors, les troupes qui les chassent devront s’installer d’où elles les ont chassées pour a’assurer qu’ils ne reviendront pas. Les FDLR ont affirmé à maintes reprises qu’elles ne retreront pas de manière forcée. Pour que cela se fasse, il faut de troupes qui connaissent mieux le terrain et bien plus nombreuses et mieux équipés. Ce dernier encombrement est juste, si pas une erreur de calcul de la part de Kabila, un mensonge aux institutions et à son peuple. 15 jours ? C’est simplement ridicule. Et c’est sur ce point-ci que l’ONU patauge et va patauger, à moins que l’UA ne la secoure à Addis-Abeba cette fin de semaine.

Monday, 26 January 2009

AU LECTEUR QUI VOULAIT SAVOIR OU EST PASSE BERTRAND BISIMWA

  • Et puis, retrouvez ici, cher lecteur, Bertrand Bisimwa expliquant aux media où le Chairman du CNDP a été arrêté. http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-38251453@7-60,0.html. C'est rassurant pour ses supporters qui sommes loin de savoir qu'il ne fuyait pas comme les vautours ont voulu le faire croire à tout le monde.
D'une source tout à fait indépendante j'ai également appris le détail suivant: "L'armée rwandaise est entrée au Congo avec comme mission de traquer les FDLR. Depuis mardi 20 janvier 2009 des bataillons rwandais accompagnent les FARDC dans les seuls territoires congolais, ceux contrôlés par le CNDP qui ne contiennent pas des FDLR. Mercredi 21 janvier 2009 le chairman a été convié dans une réunion préparatoire des opérations contre les FDLR et Jeudi 22 janvier 2009, les autorités rwandaises lui ont alors informé qu'il est aux arrêts sans que des griefs lui soient communiqués. Le chairman savait ce qui pourrait arriver en se rendant au Rwanda, une décision sage mais difficile à consommer (...). "

Tuesday, 2 December 2008

UNE NOUVELLE PREUVE DE LA BONNE VOLONTE POLITIQUE DU CNDP

Pendant que sous l'impulsion diplomatique de la France à l'ONU et au sein de l'UE, tout le monde s'affaire pour exiger une force de relai ou intermédiaire essentiellement européenne afin de combattre le CNDP (sous pretexte de protéger les civils) en attendant les 3100 casques bleus, les rebelles font encore une fois montre de leur bonne volonté politique: ils se sont retirés d'Ishasha, d'où ils avaient fait déguérpir des éléments FDLR. Le tapage médiatique atteint son comble pour faire pression sur la petite Belgique qui a eu le malheur de se faire tanser par Ban Ki Moon pour la sommer de rallier d'autres européens et descendre sur le Nord-Kivu. Le degré du tapage manifeste une réalité que ni l'ONU, ni les européens qui soutiennent Kabila veulent avouer: Il n'y a pas de troupes pour grossir la MONUC. Quel pays va-t-il envoyer des troupes pour des opérations commandos du type Turquoise? Messieurs les diplomates veulent faire croire qu'ils font quelque chose, mais quoi? Est-ce là une tactique pour venir au bout de la disposition conciliatrice du CNDP? Veut-on faire croire à ce Mouvement qu'il est acculé et qu'il ne peut que se rendre? Ou a-t-on simplement temporisé pour que De Gutcht épouse les idées de Michel et qu'ils se mettent d'accord avec Leterme pour sponsoriser leur propre version d'une opération Turquoise. Une seule chose demeure claire dans tout cela, l'Europe est prete au pire pour faire plaisir à Kabila et à ses soldats chéris, pas les FARDC, mais les FDLR. Ils sont tous encore à temps de saisir cette nouvelle preuve de bonne volonté:
Ah, et j'allais oublier une curiosité pour ceux qui ne l'ont pas vue! Vous rappelez-vous de Suzan Rice qui s'occupait de l'Afrique à l'époque où Albright gérait le Département d'Etat Américain? Cette fille semble avoir épaté le président élu au pays de l'Oncle Sam quand elle lui servait de conseillère aux affaires africaines pendant la campagne électorale. D'aucuns s'attendaient la voir prendre le poste de Jendayi Frazer, mais son boss lui reservait un autre role: top diplomate des USA à l'ONU. Reste à savoir s'elle va lacher tous les warmongers pour créer de nouvelles Somalies, Darfour, etc, sous pretexte de travailler à la paix!

Thursday, 27 November 2008

UN DE CES JOURS BRAECKMAN VA SE PRESENTER POUR REMETTRE DE L'ORDRE DANS LES RELATIONS BELGO-CONGOLAISES

Remarquez sa diligence au service des "Institutions légitimes" de la RDC dans sa manière de formuler les questions à André Flahaut! http://blogs.lesoir.be/colette-braeckman/2008/11/25/andre-flahaut-rappelle-que-larmee-congolaise-est-en-construction/
Entre temps, l'ONU veut obliger la Belgique à envoyer des troupes pour renforcer la MONUC pendant qu'on cherche des pays désireux de fournir des Casques bleus. L'on sait que Kinshasa a exprimé son refus de voir encore des indiens... Karel de Gutcht encore sceptique à propos des troupes belges en RDC, car il est impossible d'en définir la mission, selon ses propres mots. La nouvelle "diplomatie par vautours interposés veut que l'ONU transforme le mandat de la MONUC en substitution officielle de des FARDC pour combattre le CNDP et par conséquent laisser le champ libre aux FDLR et à l'ineptie gouvernementale. C'est Jean-Maurice Ripert, top diplomate de la France à l'ONU qui est en train de faire le draft du nouveau mandat de la MONUC. Tout cela en noir sur blanc ici:
Et voilà le comble de l'hypocrisy! C'est Kabila qui a chassé ce rapporteur des droits de l'homme et en tout état de cause, qu'aurait fait celui-ci devant un Kabila déterminé à mener une guerre perdu à l'avance! Lui aurait-il interdit de déclancher la guerre contre le CNDP?
Alan Doss était en train de souffler le chaud et le froid en meme temps hier à New York. C'est en fait lui qui a demandé une force internationale pour faire "le pont" pendant que Ripert cherche les 3000 casques bleus. Il cherche à plaire Kabila et les ONGs à la fois. Swing s'y est essayé, mais il a échoué lamentablement. Mais Doss sait au fond que le nouveau mandat de la Monuc que tout ce beau monde cherche ne peut pas faire en sorte que la MONUC se substitue aux FARDC. Je pense qu'il sait le danger que présentent celle-ci pour l'ONU à cause de leur alliance avec les génocidaires. Dans son for intérieur, il sait comme Obasanjo, que les revendications du CNDP ne requièrent pas une esclade militaire que Kabila et la France veulent. Il sait aussi que tout mandat musclé de la MONUC ou d'une force internationale impliquera ipso facto l'alliance de la communauté internationale avec les génocidaires contre le CNDP, seulement parce que celui-ci veut défendre les minorités et exiger des comptes à des institutions ineptes soutenues par des diplomates et ONGs hypocrites.