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Tuesday, 26 May 2009

FROM AN ANONYMOUS READER

Une arrestation arbitraire menace la paix dans les Grands Lacs

Le 22 janvier dernier, le général Laurent Nkunda Mihigo, président du Congrès national pour la défense du peuple, mouvement politico-militaire opposé au régime de Joseph Kabila, président de la République démocratique du Congo, a été arrêté dans la ville frontalière de Gisenyi par les autorités du rwandaises. L’on se souvient que celles-ci l'avaient convié à une réunion pour discuter de la participation de ses troupes à l'opération conjointe « Umoja Wetu ». Manœuvre décidée en grand secret par les plus hauts dirigeants rwandais et congolais afin de traquer, désarmer et expulser du territoire de la Rdc les rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda . Encadrés et endoctrinés par un groupe de commandants qui ont pris parti au génocide de 1994 au Rwanda, ces soldats ont été, à partir de 1998, les alliés privilégiés d'une armée régulière congolaise faible, indisciplinée et minée par la corruption. Installés au Kivu, avec le consentement du pouvoir congolais, ils poursuivent l'objectif de renverser le régime en place à Kigali. Ce qui a pendant longtemps envenimé les relations entre les deux pays, avec les risques conséquents d'une nouvelle conflagration dans toute la sous-région des Grands Lacs. De surcroît, les Fdlr ont toujours été et demeurent une menace pour les populations congolaises, dont ils pillent les biens, exploitent les richesses, violent les femmes, rançonnent les commerçants, occupent les territoires et tuent ceux qui s'opposent à leurs exactions. En conséquence, la décision prise par Kinshasa d'inviter sur le sol congolais les soldats des Forces de défense rwandaises (Fdr) pour mener une offensive commune contre ces « forces négatives » n'aurait pu qu’être salutaire dans la perspective de la paix. Bien plus, une occasion pour tourner définitivement la page de la guerre qui sévit dans le Kivu depuis au moins quinze ans. L’agenda de l’accord secret entre les deux gouvernements s’est très vite révélé être le démantèlement du mouvement politico-militaire fondé et dirigé par Laurent Nkunda et l’arrestation de dernier.


Un calcul trompeur


En effet, le Rwanda, habitué à exercer un contrôle politico-militaire sur les mouvements de rébellion congolais originaires de l'Est de la RDC -comme cela fut le cas de l'ancienne rébellion du Rassemblement congolais pour la démocratie (RDC), d'où une partie du CNDP est issue- ne voyait pas de bon œil la montée en puissance et l'autonomie du CNDP. Le dénouement du processus entamé Nairobi entre le gouvernement et la délégation du CNDP allait sans doute montrer combien les revendications de ce mouvement concernaient bien sûr l’éradication des FDLR, mais surtout une profonde reforme du leadership congolais et la gestion de pays sur son ensemble. Il est aujourd’hui certain qu’une éventuelle conclusion positive de ces négociations aurait donné un rôle de premier plan au CNDP en ce qui concerne les reformes tant attendues en RDC. Ce sont ces reformes là qui peuvent garantir la paix et la stabilité. Force est de constater que cette perspective ne devait pas plaire à une partie du leadership aux affaires au Rwanda. Pourtant il y a lieu d’apprécier a sa juste valeur la démarche de Nkunda et sa composante congolaise, une démarche visant un Congo finalement réconcilié, débarrassé du poison de la discrimination ethnique, et dans lequel les Tutsi n'auraient plus couru des risques d'extermination. Un Congo stable est sans doute le voisin que n’importe quel pays limitrophe devrait souhaiter pour la reprise de la sous-région entière. Le calcul immédiat de la part des autorités rwandaise de voler au secours du régime dictatorial de Kinshasa pourrait un se montrer trompeur. C’est ce qui se vérifie sur terrain d’ailleurs. L’alliance hâtive d’anciens ennemis aux frais de la rébellion du CNDP n’a pas été la solution pour la RDC, ni pour le Rwanda d’ailleurs. La position du Rwanda vis-à-vis du contentieux qui oppose encore le gouvernement congolais au CNDP aurait du être le maintien d’une attitude neutre et de ne pas s'ingérer dans un conflit qui demeure congolo-congolais. Seules les raisons de la Realpolitik peuvent expliquer que Kigali soutienne une élite, celle congolaise, qui est en train de brader le pays aux intérêts étrangers grâce a la dérive dictatoriale ne date pas d'aujourd'hui. Parmi ces raisons on peut compter le fait que la communauté internationale -grâce à laquelle en particulier Kabila a accédé à la magistrature suprême en octobre 2006- a toujours accusé Kigali d'être derrière le CNDP. Si aucune preuve incontestable n'a jamais été apportée pour soutenir cette hypothèse, des nombreuses pressions ont été systématiquement exercées sur le Rwanda, jusqu'à l'interruption de l'aide au développement et aux menaces d'isolement diplomatique, pour qu'il impose son "influence" à la direction du CNDP en vue de son désistement de la lutte armée.


Kivu : l'enfer des civils


Une fois Nkunda arrêté, la chasse aux FDLR a démarré et s'est achevée sans résultats probants. Pire, ses conséquences sont à l'heure actuelle désastreuses pour les peuples du Kivu qui payent un lourd tribut de massacres à la machette, viols en masse, destructions de villages entiers et autres innombrables violences. Revenus de la brousse, où ils s'étaient abrités pendant l'opération « Umoja Wetu », les anciens génocidaires se vengent ainsi sur les populations civiles, accusées d'avoir collaboré avec les troupes congolaises et rwandaises qui les poursuivaient. Le tout dernier rapport de la UNSC contient des preuves éclatantes, il en est de même pour le rapport de HRW et celui du fameux comite d’experts de l’ONU qui circulent déjà dans la presse. En fait, si l'option militaire pour l'éradication de ces rebelles hutu rwandais est indispensable à la paix dans la sous-région, celle-ci aurait dû être organisée selon des modalités différentes et à partir d'une vision politique de long terme. Bref, avec une cohérence stratégique qui, à la preuve des faits, lui a fait cruellement défaut. En 2007, lors de l'un des nombreux accords de paix entre Kinshasa et le CNDP, les brigades "mixées" avaient mené une série d'offensives très efficaces contre les FDLR, avec un quadrillage systématique du territoire, un travail de concertation avec certains élus locaux et de sensibilisation de la population contre l'idéologie ethniciste, et une volonté de sécuriser les civils. Ce qui, a priori, ne pouvait pas être le cas d'« Umoja Wetu », sa force militaire essentielle étant constituée par les FDR qui ne peuvent occuper à temps indéterminé un territoire relevant de la souveraineté congolaise. « Umoja Wetu » fut plutôt, et elle le sera même dans sa prochaine réédition baptisée Kimia II, le prix payé aux exigences de la politique-spectacle et à celles de l'« ordre impérial » que l'Occident veut imposer à la sous-région. C’est évident, le dispositif de ce nouvel ordre compte parmi ses pièces maîtresses le maintien au pouvoir d'un Joseph Kabila, allié peut être indocile mais pourvoyeur généreux -via des dizaines de "contrats léonins"- des ressources naturelles, celles de la région minière du Katanga notamment, dont les pays industrialisés et ceux en voie d'industrialisation accélérée ont besoin. A deux ans de la présidentielle de 2011, les pourparlers de Nairobi, mis entre parenthèse par « Umoja Wetu » alors qu'ils étaient proches d'un accord entre les parties, auraient pu au moins fournir des énergies nouvelles à des élites aveuglées par la course à l'enrichissement et l'arrogance du pouvoir. C’est le cadre de cette situation générale encore catastrophique que le CNDP de Laurent Nkunda a encore un rôle à jouer. Si l'on considère son expertise au niveau de la sécurisation des populations, de la réconciliation entre les différentes ethnies, de la formation d'une armée disciplinée, motivée et avec soldes et repas assurés, la participation du mouvement rebelle (et pas de ses figurants corrompus) au processus de paix s'avère indispensable à sa réussite. La libération de son président détenu en dehors de toute norme internationale, est ainsi un enjeu de taille, un défi à relever d'urgence et pour lequel se battre afin de tourner une page douloureuse et déjà trop longue dans l'histoire d'Afrique centrale et des Grands lacs.

Thursday, 26 February 2009

ANONYMOUS READER WRITES

Thank you anonymous reader. You sound like an eye witness to the facts, but you seem not to have followed different analysis done on this blog. You'll see that in the fact that you repeat some things we have already discussed. What is interesting is that you recapitulate the chronological thread, always good for future analysis. Great, keep sending whatever you think is worth telling!


L’Incontournable

Les faits ont suffisament démontré que l’entrée des troupes rwandaises en RDC, le 19 janvier 2009, pour traquer des génocidaires ex-FAR/Interahamwe reconverties depuis quelques années en Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR) n’était qu’un pretextee. Depuis près de quinze ans, ces génocidaires sont responsables de graves violations des droits humains en République Démocratique du Congo. Et ce, après avoir commis le génocide des Tutsi et des hutus modérés dans leur propre pays. Il est établi que dans leur version FDLR, ils constituent toujours une menace potentielle grave vis-à-vis du Rwanda. A défaut d’avoir pu être neutralisées et désarmées par les autorités congolaises suivant les différents engagements régionaux pris à cet effet, il est juste que les Forces Rwandaises de Défense (RDF) aient été invitées à participer, aux côtés des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) au désarmement et au rapatriement forcé des FDLR. Le CNDP de Laurent Nkunda qui avait fait d’une telle opération un des piliers de sa raison d’être n’a pu qu’applaudir au principe de son déclenchement.

Dans les faits qu’en est-il ? Un mois après le début des opérations, il est devenu clair que l’accord secret conclu à ce sujet par les hautes sphères du pouvoir en RDC et au Rwanda comportait un agenda caché . Celui-ci s’est averé être le démantèlement du « Congrès National pour la Défense du Peuple » (CNDP). Depuis les événements de Bukavu en 2004, ce mouvement politico-militaire et son fondateur et président, le Général Laurent NKUNDA MIHIGO, dissident des FARDC, donnaient des insomnies au Président Joseph KABILA. Celui-ci se sentait véritablement menacé dans son pouvoir, car les revendications politiques du CNDP embrassent la libération totale du pays. Ce qui est devenu particulièrement patent à partir de 2008, après les défaites cuisantes et presque définitives infligées par les troupes du CNDP à l’armée régulière. C’est donc pour se débarrasser du CNDP et de Laurent NKUNDA, que Joseph KABILA a fait le choix, contre l’opinion générale de son pays et à l’insu du Parlement, de s’allier à celui qu’il fait passer depuis de nombreuses années pour son pire ennemi de la région, le Président du Rwanda, Paul KAGAME. Un choix tout à fait inconstitutionnel eu égard aux enjeux relatifs à l’intégrité territoriale et à la sécurité. Il y a moins de 12 mois, en effet, Joseph KABILA affirmait encore aux journalistes à Goma que la relance de la CPEGL resterait en veilleuse simplement parce que « le pont qui doit relier la RDC au Rwanda n’est pas encore bâti ».

Face au choix même inconstitutionnel de Kabila, le Président Paul KAGAME, de son côté, ne s’est pas fait prier. Il a une armée puissante, certainement la plus performante et la plus disciplinée des sous-régions des Grands-Lacs et d’Afrique Centrale. A cause d’une gouvernance éclairée, son leadership dans cette partie du continent s’est affirmé et sa côte auprès des puissances occidentales, y compris de la France, est plutôt favorable, au détriment de ses aînés et voisins, en particulier de l’ougandais Yoweri MUSEVENI. Il n’apprécierait pas, mais alors pas du tout, l’irruption au devant de la scène politique congolaise d’un Laurent NKUNDA. Tutsi comme lui, il serait presque son clone à la fois au physique et en politique. Et le charisme en plus. L’on se souvient qu’à la fin 2008, le président rwandais avait dit à Colette BRAEKMAN: « NKUNDA est légitime quand il revendique le droit de la minorité tutsi congolaise à une citoyenneté congolaise pleine et entière ou quand il combat la présence des génocidaires FDLR sur le sol de son pays. Mais lorsqu’il se met en tête de vouloir renverser les institutions de son pays, alors il redevient un chef de guerre comme les autres et là, je ne suis plus d’accord avec lui ». Les observateurs du contexte régional ont compris que pour le président rwandais, il était malvenu de la part de Nkunda, de vouloir remettre en question le leadership de Kabila. Il pouvait défendre le Masisi et le Rutshuru, même plus, mais dans la logique de Kagame, Nkunda ne devait surtout pas chercher impunément à se hisser au rang de leader au niveau national en RDC et, de ce fait ambitionner devenir ainsi l’égal du maître de Kigali. Ce serait désormais un rival potentiellement plus puissant.

Et cette éventualité, depuis quelques semaines, n’était pas qu’une vue de l’esprit. Le général Laurent NKUNDA MIHIGO a acquis, en effet une popularité et une notoriété dépassant de loin les quelques 12.000 kms2 que son Mouvement contrôlait dans le sud de la Province du Nord-Kivu. Pendant les mois de novembre et de décembre 2008, par exemple, le chef du CNDP a fait la une de beaucoup de medias, partageant involontairement avec Barack OBAMA le générique des informations de France 24. Ce qui fut considéré à Kigali comme un crime de lèse-majesté. A Kinshasa aussi d’ailleurs vu la quasi-totale absence médiatique du chef de l’Etat, au niveau international. Donc l’alliance objective du couple atypique KAGAME-KABILA a surtout cherché à mettre fin au « phénomène NKUNDA ». Y a-t-il réussi ? Ce n’est pas du tout sûr.

Manifestement, au Rwanda on semble avoir sous-estimé la capacité d’organisation de celui qu’ils prennent à tort pour un rival. Pourtant celui-ci se voulait un allié. Le Rwanda a saisi très vite -peut-être trop vite- la main tendue de son homologue et ancien protégé congolais. C’est d’ailleurs ce dernier, Joseph Kabila qui, à très court terme, paraît être le vrai gagnant de ce véritable marché des dupes. Dans un premier temps, Paul KAGAME a fait ordonner au fameux général Bosco NTAGANDA, Chef d’Etat-Major général du CNDP, de faire « un coup d’Etat ». Il s’agissait de destituer son Commandant en Chef, Laurent NKUNDA et de s’autoproclamer à sa place.

Le second temps connut un changement de tactique car ni le Haut-Commandement ni la Direction Politique du CNDP n’avaient suivi le putschiste. Le commandement de l’armée rwandaise a dû alors solliciter, le Général NKUNDA pour qu’il envoie en territoire rwandais les membres du Haut-Commandement militaire du CNDP afin de lever le malentendu et de planifier de concert les opérations annoncées contre les FDLR. La réunion organisée à cet effet à Mudende consista littéralement en une prise en otage des Officiers du CNDP par le Chef d’Etat-Major Général de l’armée rwandaise. Ils furent emmenés de force à GOMA où ils furent obligés de signer, après amendement et après accord du Général NKUNDA, un texte préparé par le Général NUMBI. Celui-ci a la qualité de négociateur pour le compte de Joseph KABILA de l’accord secret RDC-Rwanda. Le document signé par chacun des membres du Haut-Commandement du CNDP –et non par le seul NTAGANDA censé pourtant être leur nouveau boss- stipule la participation des troupes du CNDP aux opérations conjointes contre les FDLR. Il n’admet le principe de l’intégration au sein des FARDC des troupes du CNDP qu’au terme des travaux d’une Commission ad hoc.

Le troisième temps, vit les troupes rwandaises pénétrer le territoire congolais, suivies par les FARDC qu’ils installèrent dans les positions antérieurement sous contrôle du CNDP. La quatrième phase consista à inviter le Général NKUNDA à rencontrer à GISENYI les membres de l’Etat-Major rwandais qui s’empressèrent de l’y placer en résidence surveillée dès le lendemain de son arrivée. Pour finir, James KABAREBE se mit à forcer sur terrain l’intégration des troupes du CNDP au sein des FARDC, avant de fomenter la captation de la direction politique du Mouvement par des individus inconnus au CNDP.

Le comportement des autorités rwandaises était motivé par une certitude. A Kigali on sait qu’en dépit de l’autonomie avérée du CNDP, un Mouvement créé sans leur accord et sans leur contrôle ; et malgré sa capacité à infliger des pertes considérables à tout éventuel agresseur, jamais le Général NKUNDA ne donnerait l’ordre de s’opposer par les armes aux militaires rwandais, quelle que soit la situation. C’est pour une question d’honneur et pour une raison bien simple : il s’agit non seulement de frères d’armes, mais aussi de véritables frères de sang que seules des frontières artificielles héritées de la colonisation séparent. Cette raison simple est renforcée par d’autres notamment :

· les circonstances historiques ayant entouré le recrutement de l’ex-APR/Inkotanyi qui a mis fin au génocide et libéré le Rwanda ;
· surtout du contexte dans lequel la communauté Tutsi congolaise du Nord-Kivu, dans sa totalité, a fui les génocidaires rwandais en RDC vers le Rwanda entre 1994 et 1996 et s’y trouve encore exilée aujourd’hui ;
· des cousins germains ou parallèles, des oncles et des neveux, parfois des frères de même père et de même mère se retrouvent dans l’une ou l’autre armée.


Dans le chef du patron du CNDP, il n’était pas imaginable qu’ils se tirent dessus de son fait. Du côté de l’armée rwandaise, il y aurait eu sans doute moins de scrupules. Mais, il n’est pas sûr qu’ils aient gagné la partie.

C’est donc dans le contexte ci-haut détaillé que le Président KABILA a publiquement déclaré et des membres du Gouvernement congolais ont confirmé que les troupes rwandaises ne resteraient pas en RDC au-delà du 28 février 2009. Or, en dépit de certains succès enregistrés au cours des opérations, la présence des FDLR en RDC est loin d’être éradiquée. L’essentiel des troupes combattantes s’étant mis hors de portée. A l’avenir, il sera désormais impossible pour le Gouvernement rwandais de brandir à nouveau la menace des FDLR contre sa sécurité nationale. En entrant en RDC, il s’est définitivement privé de cet argument aux yeux de la communauté internationale et de l’opinion congolaise. Mais la menace demeure et elle est même plus présente et plus proche de la frontière rwandaise. Et cela parce que le CNDP, par le coup de force du Rwanda, n’est plus en autonomie pour y faire face. D’autre part, manifestement, Joseph KABILA n’est pas près de se passer des FDLR comme force supplétive de son armée. L’arrivée des troupes rwandaises en RDC n’a pas modifié –au contraire- l’image négative que l’opinion congolaise en général et les élites congolaises en particulier se font du Rwanda et des rwandais.

Le Rwanda a plutôt torpillé le processus d’intégration régionale tant souhaitée par ce pays, notamment à travers la CEPGL. Il n’est donc plus certain qu’il sorte gagnant de ce processus étant donné la complexité des frustrations enregistrées, par exemple au niveau du Parlement. La brutalité et l’arrogance avec lesquelles la hiérarchie militaire rwandaise a traité le CNDP et son leader a indigné profondément la communauté Tutsi congolaise en particulier, mais aussi heurté une grande partie de l’opinion rwandaise. En dépit de leur intégration forcée au sein des FARDC, la quasi-totalité des éléments CNDP a gardé intact son attachement au Général Laurent NKUNDA et à son idéal pour la RDC. Il en est de même des principaux cadres politiques du Mouvement, si bien que rien ne garantit la pérennité de la situation créée par le rapport des forces actuel.

Toutes ces manigances n’ont touché en rien le problème de la paix et de la sécurité que Nkunda était en voie de résoudre avec le gouvernement congolais sous la facilitation internationale. Il faut trouver, plus que jamais, une solution définitive au problème de la paix et de la sécurité à l’Est de la RDC, à celui de la mauvaise gouvernance qui y hypothèque le destin de l’ensemble du pays et à celui de la stabilité et du développement de la sous-région. Tout ceci justifie absolument la nécessité du retour dans le jeu du Général Laurent NKUNDA et de son incontournable CNDP. C’est seulement dans ce sens qu’il faut relancer le processus de Nairobi qui a été stoppé net par l’intrusion intempestive du Rwanda dans les problèmes politiques internes de la RDC. Naturellement il faudra aussi trouver un cadre d’une vraie et sincère amélioration des relations entre la RDC et le Rwanda. Auquel cas, un rôle joué par le CNDP serait plutôt un avantage très particulier pour les deux voisins.

Wednesday, 11 February 2009

SOUFFRANT DE L'EXCLUSION LUI IMPOSEE PAR LE RWANDA ET LA RDC, L'ONU CHERCHE A RENTRER SUR SCENE PAR LES PETITES PORTES

C'est en tout cas ce que suggère le voyage hypocrite que vient de conclure John Holmes sous-secrétaire général des affaires humanitaires de l'ONU. C'est aussi cela que suggère le retour d'Olosegun Obasanjo. Il était à Kinshasa hier et serait en route pour Kigali avec passage obligé à Goma bien sûr, comme le rapportait radio okapi tout à l'heure. Il serait souhaitable que ces voyages ne servent pas seulement à avaliser l'extension de la présence des troupes ougandaises et rwandaises au pays. C'est trop souhaiter parce que l'ONU déjà justifie l'extension depuis le week-end.
Par ailleurs, il serait opportun que ces personnalités et les media, normalement loquaces, de profiter de l'occasion pour dénoncer les interpellations en cours et décourager également celles planifiées par les autorités au Rwanda visant des congolais. En effet, des rumeurs circulent au pays comme quoi des éléments de la police et de l'armée rwandaises contactent des individus par écrit ou par téléphone distribuant soit des menaces, soit des avertissements. Dans l'ensemble, ils sont soupçonnés de ne pas cautionner les nouvelles alliances et leurs conséquences immédiates ou futures. Peut-être il est difficile pour les voisins de l'autre côté de la frontière à Gisenyi de comprendre la méfiance des congolais, même tutsis, envers le trio Kamanzi-Munyampenda-Ntaganda. Cette méfiance est naturelle, rationnelle et logique parce que ce trio là n'a pas à coeur la restauration de la dignité du Congo et du Congolais. On n'a même pas besoin d'autre preuve, ce qui se passe là aujourd'hui suffit pour comprendre. Tout congolais sain d'esprit sait que de toutes les alliances que notre cher Kivu a souffertes, la dernière en date est la moins efficace parce qu'elle ne tient pas en compte une cause légitime et dont la défense était sur les bons rails. Obasanjo a vu cela, quand il déclarait au bout de sa première rencontre avec Laurent Nkunda, que toutes les doléances de ce dernier étaient légitimes. S'il le voulait Obasanjo pourrait aller voir le traitement reservé aux refugiés congolais au Rwanda depuis le jour où ils ont osé reclamer la libération de Laurent Nkunda. De sources discrètes affirment qu'ils sont encore encerclés dans les camps par des éléments de la police et de l'armée. Non seulement faut-il supporter l'exil, mais en plus il faut soudainement renoncer à la bataille pour retrouver son pays? Les militaires du CNDP n'ont besoin de personne pour les convaincre de se méfier des manoeuvres du trio Kamanzi-Munyampenda-Ntaganda. Plus que personne, ils connaissent la cause pour laquelle ils ont pris le maquis, et aujourd'hui ce trio veut faire croire que tous ces vaillants soldats tournent casaque à l'improviste et sur le sang de leurs copins qui ont combattu les FARDC-FDLR au Rutshuru et à Masisi? Ils connaissent aussi le rôle que leur mouvement a affirmé assumer pendant les opérations en cours, il est donc légitime pour eux de ne s'en tenir qu'à cela. Dans tous les cas, les intimidations, menaces, interpellations, le musellement des refugiés etc. sont des mesures qui peuvent créer un malaise social plus difficile à gérer. Une aventure risquée dans une aventure déjà risquée. Et on nous parle de paix à Kinshasa, à 2000 km!

Saturday, 24 January 2009

L'INCROYABLE FRAGILITE DE L'IMAGINAIRE CONGOLAIS

Nkunda est arrêté par la RDF et les FARDC en une fraction de seconde. La paix arrive à l'Est de la RDC, et c'est du moins ce que les vautours veulent faire croire à la population. Impossible de savoir comment et quand Joseph Kabila a appris à manier en véritable virtuose le fragile imaginaire collectif congolais. Les vautours se régalent, mais on est bien en droit de croire que les inconnues de l'équation RDC se font que devenir plus complexes. Un avenir très proche nous le dira.

Parfaite exécution augurant des opérations expéditives, or you feed the masses on something spectacular as you figure out what next? Mais les vautours craignent déjà une situation qu'ils ne maîtrisent pas beaucoup, ou du moins pas encore:

Même le fameux Jason Stearns est on ne peut plus sceptique. A-t-il raison de l'être?

Et voilà que les vautours commencent à affirmer ce que je disais depuis si longtemps: les missions de paix de l'ONU vont disparaître comme dans le dicton. "Et le combat cessa faute de combattants". Il n'y a pas de troupes pour alimenter l'inflation des missions de paix qui, du reste, ont prouvé abondamment leur inefficacité.

Les vautours s'organisent derrière cet incroyablement fragile imaginaire collectif congolais

L'ONU qui allait aussi déperir lentement à cause de sa bureaucratie irreformable va bientôt compter sur l'appui d'une administration démocrate à Washington. Ce n'est pas demain que le monde sera débarrassé de ce "machin"- là comme l'appelait de Gaulle.

Surréalisme ou naiveté chez les politiciens congolais? Ils ne feront rien. La motion sur les politiciens à double nationalité s'est voliatilisée depuis longtemps (2006), le rapport de la commission Lumbala sur Kahemba n'a rien changé, les angolais arborent leur drapeau sur le sol congolais, le chef de l'opposition croupit à la Haye, sans autre forme de procès, les contrats léonins se portent toujours comme de petits amours charmants, etc... Cette fois-ci les extremistes du Nord-Kivu, toujours bruyants ont aussi perdu leur voix. L'histoire immédiate de l'Est de la RDC devent de plus en plus surréaliste. De la dérive dans l'amateurisme...

Tuesday, 9 September 2008

La MONUC fera-t-elle la guerre au CNDP?

Il y a seulement quelques jours, Thikez Diemu déclarait à Reuters que la RDC prendrait exemple sur l'Angola et exigerait le départ de la MONUC pour que le gouvernement congolais puisse régler la crise comme il l'entend. C'est clair que le régime a soif d'instaurer son autocratie sur toute l'étendue du territoire, comme l´ont bien remarqué les leaders du CNDP, dans un communiqué récent.

Aujourd'hui, aux dires du potentiel, c'est au tour de Kalume de placer les exigences gouvernementales sur la table de la MONUC: "Le gouvernement congolais a demandé à la MONUC d'imposer la paix au NOrd-Kivu par l'application du chapitre 7 de la charte des Nations Unies", a-t-il dit. http://www.lepotentiel.com/afficher_article.php?id_edition=&id_article=70153. Ces porte-paroles du gouvernement sur la question de l'Est sont rapides pour imputer au CNDP la violation du processus de paix sous les hospices du programme Amani. Mais ils oublient deux choses:

a) Les violations répétées de ce même processus par les FARDC, elles-mêmes
b) Le fait que le CNDP a eu la prudence de prendre toujours à témoin l'opinion nationale et internationale en ce qui concerne les violations incitées par le gouvernement lui-même, ainsi que les autorités régionales.

Les communiqués du CNDP que le gouvernement ignore superbement sont quand même connus et de la presse, et de la communauté internationale à travers ses représentants sur place. Ce mouvement a alerté l'opinion à chaque fois que les préparatifs de guerre, de la part du gouvernement, ont atteint un nouveau stade. La MONUC le sait parce qu'elle est très bien informé. La population occupant les zones exposées aux razzias des génocidaires seraient complètement à la merci de ces criminels si le CNDP croisait les bras. Chose qu'il ne fera pas aussi longtemps qu'il s'agira de défendre le peuple. Les FARDC et leurs supplétifs FDLR, encouragées par les assurances que leurs protecteurs, les extrêmistes présents au gouvernement et à l'assemblée leur donnent, ne demandent mieux que de provoquer le CNDP.

L'offensive d'envergure déclenchée la semaine dernière ne fait que confirmer la stratégie de Kinshasa de ne recourir qu'aux armes pour trouver une solution politique tant attendue. Eh bien le langage des armes qui n'a pas convaincu l'année dernière à Mushaki ne convaincra pas aujourd'hui. À moins que Babacar Gaye ne prennent le haut commandement des FARDC et troque l'uniforme de la MONUC pour se substituer aux FARDC. Mais il est improbable qu'un diplomate de la trempe d'Alan Doss veuille attacher, pour l'histoire, son nom à un autre type de génocide. Car c'est bien le génocide qu'annoncent les propos incendiaires des généraux kabilistes. Faut-il encore répéter qu'un bain de sang n'est pas la solution dont le Kivu, la RDC et les Grands Lacs ont besoin?

Quand Kalume dans une interprétation cavalière du droit international somme une mission de paix à faire la guerre, on ne peut que soupçonner que ou bien son gouvernement ne comprend rien au droit international, ou bien il ne veut pas de la paix du tout. Mais nous savons que le problème du droit international ne veut rien dire pour Kinshasa, puisque toute cette cacophonie n'est que du tapage, justement pour lui éviter de devoir exécuter des accords auxquels il s'est engagé: le déjà presqu'oublié Gentleman's Agreement de Kigali en janvier 2007, l'Accord de Nairobi en Novembre 2007 et maintenant l'Acte d'Engagement de Goma. Tôt ou tard il faudra négocier l'application de tous ces accords car décider de faire la guerre peut reserver des surprises désagréable, peut être des humiliations irréparables! En cette époque d'instabilité presque partout dans le monde, c'est naïf de penser qu'une mission de paix va se trasformer en armée républicaine pour un pays dont l'armée laisse à désirer. A moins que cette mission ne soit aussi corrompue qu'on la dit. Moi je lui reserve le bénéfice du doute quant à sa possibilité de mener une guerre en lieu et place d'une armée nationale. Elle risque de plonger la main de l'ONU dans le sang des innocents, une fois de plus!