Saturday, 25 February 2012

THOMAS SANKARA AVAIT RAISON

“La dette c’est encore le néo-colonialisme ou les colonialistes qui se sont transformés en « assistants techniques ». En fait, nous devrions dire en assassins techniques. Et ce sont eux qui nous ont proposé des sources de financement, des « bailleurs de fonds ». Un terme que l’on emploie chaque jour comme s’il y avait des hommes dont le « bâillement » suffirait à créer le développement chez d’autres. Ces bailleurs de fonds nous ont été conseillés, recommandés. On nous a présenté des dossiers et des montages financiers alléchants. Nous nous sommes endettés pour cinquante ans, soixante ans et même plus. C’est-à-dire que l’on nous a amenés à compromettre nos peuples pendant cinquante ans et plus. La dette sous sa forme actuelle, est une reconquête savamment organisée de l’Afrique, pour que sa croissance et son développement obéissent à des paliers, à des normes qui nous sont totalement étrangers. Faisant en sorte que chacun de nous devienne l’esclave financier, c’est-à-dire l’esclave tout court, de ceux qui ont eu l’opportunité, la ruse, la fourberie de placer des fonds chez nous avec l’obligation de rembourser.” Les lecteurs qui ne sont pas nés hier reconnaîtront sans doute l’extrait si haut dans le dernier discours de Thomas Sankara à une assemblée générale de la défunte OUA. Le gars avait raison sur le thème de la nouvelle colonisation. Il avait tres bien compris que le continent était déjà hypothèque pour 50 ans. Et il n’a pas eu l’opportunité de voir les pseudo-leaders de la trempe de Kabila. S’il voyait l’Afrique d’aujourd’hui il dirait que les Kabila de ce monde l’hypothèque pour tout un siècle à venir. La reconquête de l’Afrique dont il parlait passe aujourd’hui par les ONG, les experts bidons qui travaillent aussi bien pour des multinationals que pour des interêts politiques étrangers. Ces derniers ont inventé le discours post-conflit sur toute l’étendue de la RDC. Le seul problème dont ils parlent c’est le viol des femmes. Personne ne dit rien sur les multiples déplacés, refugiés, laissés pour compte etc. Ils viennent de déclarer une élection grotesque acceptable. Et maintenant quoi? Le people congolais longtemps traité d’infantile attend, mais quoi. Rien, absolument rien. Et quand un peuple n’attend plus rien de personne, il doit recourrir à ce qu’il a de plus cher et de plus souverain: sa dignite et sa liberte pour s’affranchir. Pour se maintenir a Kinshasa, Joseph Kabila et ses alliés qu’il s’est faits en hypothequant le pays, capitalisent sur la resignation et l’inertie du people congolais. Je suis convaincue que cette resignation n’est pas un socle suffisament solide pour asseoir un pouvoir abusif. Kabila compte aussi sur le fait de ne pas avoir d’opposition du tout. Les dérives théâtrales de Tshisekedi sont comiques, grotesques et derisoires. La seule opposition vraiment menaçante qu’il ait jamais trouvée sur son chemin c’est Laurent Nkunda. L’effort pour neutraliser ce dernier n’a pas résolu ni les problèmes sécuritaires, ni les problèmes politiques. Le dysfontionnement du régime de Kabila contre lequel il s’opposait n’a fait que devenir de plus en plus manifeste au fil des jours que Nkunda passe en résidence surveillée chez les voisins. Le temps vient où Joseph Kabila devra faire face à croisée des chemins et décider. A l’Est la neutralisation des operations des FDLR est encore à l’ordre du jour pour retablir les congolais dans leurs vie quotidienne. La reforme de l’armée est encore le point de départ pour cet objectif primordial. Joseph Kabila ne peut pas ignorer la possibilité d’une opposition armée. Je ne pense pas que son allié Bosco Ntaganda puisse lui être utile dans ce sens. Les raisons d’exécuter son mandat d’arrêt ne manquent pas, notamment dans les affaires liées aux élections. Nous analyseront le discours de Thomas Sankara bientôt.