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Friday, 6 February 2009

UNE CHRONIQUE PRESQUE PRECISE

Nous y reviendrons absolument, surtout parce que d'après les informations qui arrivent du terrain, c'est certain que les rwandais ne sont pas à la recherche des FDLR qui ne sont pas inquiétées outre mesure! Lisez attentivement l'analyse and please comment freely and read Bagambiki's comments on yesterday's posts, very interesting as usual.




OPINION: Un coup de poker sur la vie et la mort
5 februari 2009 (OPINIE) - Note d'analyse sur le Nord-Kivu.


A. Le phénomène Nkunda


L'ombre du général rebelle Laurent Nkundabatware a pesé lourdement sur la République Démocratique du Congo depuis l'investiture de la Troisième République après les élections du 2006. Pendant la guerre, Laurent Nkunda faisait partie de l'armée du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD), où il s'est fait remarquer surtout comme un des responsables des tueries que le RCD a commises à Kisangani en mai 2002.
Au début de la transition, en juillet 2003, Nkunda était appelé, comme tout autre haut cadre militaire des ex-belligérants, à se rendre à Kinshasa pour rejoindre la nouvelle armée républicaine qui devait être unifiée dans les années suivantes. Laurent Nkunda n'a jamais rejoint l'armée nationale ; sur ordre de son hiérarchie politique du RCD, il est resté en dehors de la transition. La stratégie de cette rébellion était de garder un scénario B dont Nkunda était la masterpiece : il devait reprendre les armes dans le cas d'une défaite électorale, et il est resté derrière avec une force militaire qui échappait entièrement aux efforts de brassage.
En juin 2004, il a occupé pendant presque deux semaines la ville de Bukavu, encore sur ordre de sa composante, mais le fait qu'il n'a pas pu maîtriser ses troupes quand elles ont commencé à tuer, violer et piller la population s'est retourné contre lui. Même s'il est resté un facteur important de déstabilisation depuis lors, il n'a rien entrepris dans la période des élections en 2006. Ce calme s'inscrivait dans un climat de confiance renforcée à ce moment entre le Congo et le Rwanda où ce dernier pays trouvait que la candidature de Joseph Kabila n'était finalement pas une mauvaise chose pour ses intérêts économiques et sécuritaires. Laurent Nkunda aurait pu empêcher l'élection de Kabila avec une action bien ciblée en octobre 2006, mais il a laissé prendre le cycle électoral prendre son cours.
Pendant les premières années de la transition, le problème Nkunda a continué à exister et est devenu un vrai phénomène. Il recevait des appuis de différentes sources :
Sa milice était un outil pour mettre une pression militaire pour atteindre un objectif fondamentalement politique : celui d'une élite politique du RCD/ Goma d'obtenir plus d'espace dans les institutions de la Troisième République. Cette élite se sent frustrée : après avoir occupé un grand nombre de mandats pendant la transition, elle a presque disparu du paysage politique actuel.
Nkunda recevait un appui important des milieux privés commerciaux dont les acteurs étaient en général tutsi (congolais et rwandais). La présence de la milice de Nkunda leur permettait de pérenniser l'impunité économique dont ils avaient besoin pour continuer l'exploitation des ressources naturelles du Congo. Celles-ci continuent à échapper à tout contrôle étatique congolais et disparaissent toujours par des circuits parallèles
Nkunda recevait un appui du Rwanda, qui continuait à soutenir sa rébellion pour effectuer une pression sur le gouvernement tant que celui continuait à tolérer les actions militaires des FDLR sur son territoire. Actions qui prenaient d'ailleurs place dans une synergie, même complicité avec des officiers des FARDC sur le terrain au Nord-Kivu. En fonction de cela, le Rwanda fournissait un appui logistique (encadrement médical, nourriture, même munition) et envoyait même des unités des RDF (Rwandan Defense Forces) à des moments décisifs lors des opérations militaires.
Tout cela est suffisamment décrit dans l'excellent rapport des experts des Nations Unies qui a été publié en décembre 2008.
Le problème Nkunda a pu se développer en phénomène à cause d'une mauvaise gestion de la question de l'unification de l'armée congolaise, qui restait dans une logique 1+4. En 2007, le président Kabila a essayé de neutraliser Nkunda par la force. Pour ce faire, il a concentré plus de 20.000 soldats des FARDC autour de Goma. En décembre 2007, il a finalement attaqué les positions de Nkunda, mais il a perdu.
Cette humiliation, et le fait que la population était très frustrée parce qu'il n'y avait aucune amélioration de ses perspectives socio-économiques, sont à la base de la chute libre de la popularité de Kabila à l'est.Au cours de l'année 2008, Laurent Nkunda commençait à s'établir une autonomie propre :
En octobre 2008, il changeait le discours autour de sa mission : au lieu de défendre la communauté tutsi contre les FDLR, il commençait à exprimer des ambitions nationales et parlait de combattre la mauvaise gestion et de revoir les contrats chinois etc.
En fonction de cela, il lançait une offensive de charme en utilisant la presse pour présenter une image moins belligérante et plus politique, même intellectuelle de lui-même
Dans cette période, il intensifiait les contacts avec d'autres forces de l'opposition congolaise, notamment avec le MLC et le BDD,…
Grâce à un système de taxation de la population à Rutshuru et Masisi, et grâce à ses contacts directs avec des entreprises minières, Nkunda réussissait à s'établir aussi une autonomie économique.
D'un agent loyal qui obéissait aux ordres de son hiérarchie et de ses maîtres, Laurent Nkunda est devenu en 2008 un facteur considérable dans la région des Grands Lacs. Pour ce qui concerne le Rwanda, certains interlocuteurs m'ont dit qu'il commençait à être considéré comme un acteur qui pourrait jouer un rôle dans la tension entre la partie anglophone et la partie francophone de l'élite rwandaise. Cette information n'est pas facile à vérifier.
Bref, Laurent Nkunda devenait trop grand et devait disparaître. Depuis octobre 2008, il y a beaucoup d'indications que le Rwanda voulait se débarrasser de Nkunda en faveur de Bosco Ntaganda pour le haut commandement. En même temps, le CNDP entamait au Congo et en Europe des efforts de recrutement pour réaliser un renouvellement/ élargissement des cadres politiques.

B. La solitude de Kabila et le Rwanda sous pression

Entre-temps, il était clair que la mise en application de la déclaration de Nairobi, signée le 9 novembre 2007 par les gouvernements rwandais et congolais, et les Accords de Goma (un pour le Sud-Kivu, un pour le Nord-Kivu), était plus que problématique. Les confrontations entre différents groupes armés sur le terrain n'avaient jamais vraiment cessé, mais à partir du 28 août, une nouvelle polarisation militaire montait en escalades dans des combats à l'arme lourde, où le CNDP a conquis à deux reprises la base militaire de Rumangabo (y compris des stocks d'armes et de matériel), avec comme summum sa marche sur Goma, qu'il a arrêtée le 29 octobre 2008 aux portes de la ville parce qu'il se rendait compte qu'il n'avait pas les structures nécessaires pour gérer la ville, et que la communauté internationale n'accepterait jamais que Goma tombe dans ses mains.
Pendant que les troupes de Nkunda avançaient, les FARDC avaient fui la ville, laissant derrière la population sans protection. Quand il devenait clair que Nkunda n'allait pas prendre la ville, une partie de l'armée « régulière » est revenue pour piller cette même population, démontrant ainsi que les FARDC restent, jusqu'à nouvel ordre, plus une partie du problème qu'une partie de la solution.
Les différentes initiatives diplomatiques se cristallisaient dans la Conférence de Nairobi du 7 novembre, organisée sous les auspices de la Conférence Internationale pour la Région des Grands Lacs (CIRGL), mais avec un cachet onusien et entre autre un appui de Louis Michel. …
Joseph Kabila, impuissant avec son armée fantôme devant le CNDP appuyé par le Rwanda, a sollicité un soutien militaire. L'envoi de troupes a été pris en considération par plusieurs instances (on en a discuté entre autre à l'Union africaine, au SACD, à l'Union européenne et dans des pays individuels comme l'Angola) mais finalement personne n'est venu en aide. Il ne lui restait plus d'autres options que d'arriver à un accord avec le Rwanda.
De son côté, le Rwanda venait de passer des mois difficiles. En plus des inconvénients créés par les mandats d'arrêt contre des personnes-clé du régime par les juges Jean-Louis Buguière et Fernando Andreu en France et en Espagne, le Rwanda était dans une discussion pénible sur la publication du rapport sur l'observation électorale par l'Union européenne en septembre 2008. En décembre 2008, le rapport des experts des Nations Unies était publié avec beaucoup de détails sur l'implication du Rwanda dans la déstabilisation de la Troisième République à travers le CNDP. La Suède et les Pays-Bas ont immédiatement supprimé une partie de leur aide budgétaire, et dans la presse britannique étaient publiés des appels très explicites pour mettre fin à l'appui massif du régime rwandais. Le Rwanda commençait à vivre le sentiment fortement désagréable et inhabituel qu'il ne pouvait plus se permettre tout ce qu'il voulait, et ce sentiment rendait le régime très nerveux.

C. L'Opération conjointe

L'opération conjointe entre les armées rwandaise (RDF) et congolaise (FARDC) qui s'est déployée le 20 janvier 2009 au Nord-Kivu pour démanteler les FDLR et mettre fin à la rébellion du CNDP est un exercice qui a été en très grande partie élaboré par deux personnes avec une très grande autonomie par rapport à leurs hiérarchies : le Chef de l'Etat-major rwandais James Kabarebe et l'Inspecteur Général de la police congolaise John Numbi. Le Haut Commandement des FARDC (sous la direction du Général Didier Etumba) est resté entièrement en dehors du processus de planification. Ni le gouvernement, ni les présidents du Parlement et du Sénat n'ont été informé de ce qui se préparait
Le jeudi 22 janvier, 60 heures après le commencement de l'Opération conjointe, Laurent Nkunda a été arrêté sur le sol rwandais. Cette arrestation a été rendue publique dans un communiqué signé par John Numbi comme Chef d'Etat-major de l'Opération conjointe. Le but était d'extrader Nkunda déjà le samedi 24 janvier à Kinshasa, mais la rumeur de son extradition a causé une très grande animosité parmi les officiers du CNDP, dans les camps de réfugiés tutsis congolais sur le sol rwandais et dans l'armée rwandaise. L'extradition n'a pas eu lieu, et Nkunda reste sous résidence surveillée au Rwanda, dans un statut légal pas clair : au Rwanda, il n'y a aucune inculpation contre lui, la CPI n'a entamé aucune procédure contre lui, et l'extradition au Congo n'a pas eu lieu.
L'incertitude du sort de Nkunda cause une grande nervosité dans les rangs du CNDP, dont les officiers ne veulent pas se brasser sans savoir ce qui se passera avec Nkunda. Ceci fait que la partie du contrat à remplir par Bosco Ntaganda (intégrer le CNDP aux FARDC) devient très compliqué. De son côté, Ntaganda a reçu des promesses que le Congo ne le livrera pas à la justice internationale
La place occupée par Bosco Ntaganda dans l'Opération conjointe (Chef-adjoint d'Etat-major !) pose beaucoup de problèmes pour les représentants de la communauté internationale sur le terrain. A cause du mandat d'arrêt de la CPI contre lui, ils refusent de le rencontrer ou de participer à des réunions/ cérémonies où il est présent. Dans les milieux gouvernementaux congolais, on trouve cette attitude un peu hypocrite : on se demande si les crimes de guerres de Ntaganda sont tellement plus graves que ceux du Général Amisi (ex-RCD), surnommé Tango Fort, qui occupe une place importante dans l'armée congolaise sans être inquiété par la CPI, et que les diplomates ne refusent pas de rencontrer. Les membres de la société civile avec qui j'ai parlé sur la question de Ntaganda trouvent tout simplement que le fait de donner une position à Bosco Ntaganda est une insulte posthume à l'adresse de tous les Congolais qui ont été tués à cause de la guerre.
Tout ceci veut dire que l'Opération conjointe est surtout menée par le RDF avec le CNDP non-brassé, dont une partie est passé par une espèce de Mixage Light. Même si l'Etat-major est dans les mains de John Numbi, les FARDC sont presque absentes.
La Monuc n'est pas du tout impliquée, elle a été gardée en dehors de la planification et de l'exécution de l'Opération conjointe. L'opération fait parfois appel à la Monuc pour des interventions logistiques (transport,…) ou en termes d'approvisionnement (eau,…), mais elle ne partage aucune information avec la mission onusienne.
Lors de mon passage, il n'y avait pas encore eu des confrontations à grande échelle. Il y avait seulement quelques escarmouches limitées, sans qu'on sache clairement entre qui et qui. Les mouvements sur le terrain étaient surtout une recherche de positionnement.
Selon les informations qui m'arrivaient, les FDLR sont surtout en train de se rendre mobiles en envoyant leurs familles au Rwanda et en vendant leurs biens et leurs vaches. Selon mes sources, ils construisent un front sur l'axe Kaheshe – Ombo – Bunyakiri, et ils se préparent à protéger leurs zones d'intérêt économique.
La question sera : comment l'Opération conjointe réalisera-t-elle son objectif militaire ? Il paraît exclu d'encercler les FDLR. L'Opération risque de se déployer comme un bulldozer qui poussera les FDLR plus loin dans le Congo, avec peut-être le résultat qu'ils sombreront dans des groupuscules plus petites, plus désespérées et plus dangereuses. Mais ils ne disparaîtront pas du terrain et après le départ du RDF (dont le calendrier reste à voir…), ils pourront se regrouper, donnant au Rwanda le prétexte de revenir plus tard au moment où cela leur convient.

D. Coup de poker sur la vie et la mort


Aussi bien à Bukavu qu'à Goma, une bonne partie de la population semblait donner à Kabila l'avantage du doute. Certes, les FDLR et le CNDP ont été à la base de tellement de malheurs, d'insécurité et de pauvreté que les gens étaient prêts à accepter des troupes rwandaises sur le territoire congolais pour les faire disparaître. Cependant, personne n'a oublié les conséquences des promenades antérieures du Rwanda en RDC, et que psychologiquement ce n'est pas évident de se faire libérer aujourd'hui par ses bourreaux de hier. Mais après tout, l'Opération conjointe s'inscrit dans la déclaration de Nairobi de novembre 2007, et l'intensité diplomatique des derniers mois entre le Rwanda et le Congo l'avait fait pressentir. Certains de mes interlocuteurs constataient même une modeste remontée de la popularité de Kabila à l'est du Congo
Mais les gens avaient peur de la façon dont l'opération se passerait. Il y a un risque très réel de victimes civiles, vu le fait que les FDLR habitent dans certains endroits presque au milieu de la population. Il y a aussi un risque que l'Opération conjointe prenne chaque Hutu qui se trouve sur le territoire congolais pour un combattant FDLR (ce qui ne correspond à aucune réalité). L'implication du Pareco (milice avec une grande participation des Hutu congolais) dans l'Opération conjointe aurait été très utile pour éviter cela, mais le Pareco a décidé de ne pas participer à l'Opération conjointe.'
Une bonne partie de l'opinion publique à l'est du Congo croit que les troubles créés par Nkunda étaient non seulement tolérées mais même encouragées par certains pays européens suite à la frustration qu'ils ont dû céder leur place à la Chine à côté de Kabila. Aussi la formulation et le timing du Plan Sarkozy inquiètent beaucoup de gens : ils trouvent que le plan a comme objectif de pérenniser la réalité que ce n'est pas la population congolaise qui profite de l'exploitation des ressources naturelles de la RDC, et que le Plan Sarkozy impose donc des limites à la souveraineté du pays.
La population trouve qu'elle a droit d'être informée. Même si elle est prête d'accepter qu'il y a un accord entre les gouvernements congolais et rwandais, elle veut savoir les termes de cet accord. Elle veut savoir combien de soldats rwandais sont invités pour faire quoi au juste, et quelle sera la stratégie de sortie. Ce déficit en communication de la part du chef d'état érode un peu plus la crédibilité des institutions de la Troisième République.
Les alliances entre le Congo et le Rwanda d'un côté, et entre les FARDC et le CNDP de l'autre, sont des mariages de raison avec très peu d'amour. Kabila n'avait pas d'autres options parce que personne n'était prêt à venir en aide devant une situation qui était politiquement et militairement humiliante ; Kagame n'avait pas d'autres options parce qu'il se trouvait devant un changement de ton de la part de ses partenaires qui avaientt toujours été loyaux.
En se lançant dans une Opération conjointe, les deux prennent un risque. Si l'Opération réussit, ils en sortiront tous les deux renforcés, aussi bien sur le front intérieur que sur la scène internationale. Si l'Opération conjointe échoue, ils vont tous les deux en payer un prix.
Pour Kagame, l'ensemble de ses bailleurs se comporteront de façon plus critique ou qui pourrait même se désolidariser complètement du Rwanda
Pour Kabila, l'enjeu est encore plus grand. S'il ne peut pas soumettre à court terme des résultats positifs (intégration totale du CNDP aux FARDC, neutralisation des FDLR, retour du RDF au Rwanda) sa position pourrait devenir intenable avec :

  • Un Parlement et un Sénat qui ont commencé à jouer leur rôle démocratique de questionner l'exécutif.
  • Une opposition qui est très critique à l'égard de l'action gouvernementale.
  • Une presse nationale qui s'exprime de façon très expliciteo Une population à l'est qui a perdu sa confiance en lui depuis longtemps et qui lui reprochera d'avoir ouvert les portes au Rwanda sans que le problème des FDLR ait été résolu.
  • Une population kinoise qui lui est restée hostile après la disparition de Bemba de la scène politique et parce qu'elle n'a jamais vu améliorer ses conditions de vie depuis les élections.
    Ceci veut dire que la survie politique de Kabila dépend d'une Opération conjointe dont le volant n'est pas dans les mains de l'armée congolaise mais dans les mains du Rwanda.


Auteur: Kris Berwouts, Directeur EurAc.

http://www.mo.be/index.php?id=50&tx_uwnews_pi2%5Bart_id%5D=23937&cHash=2141817fe2

Wednesday, 28 January 2009

KABILA S'ENCOMBRE

JOSEPH KABILA S’ENCOMBRE ET LES VAUTOURS HUMANITAIRES SE FROTTENT LES MAINS.

L’Est de la RDC a toujours été explosif, pas seulement à cause de la nouvelle forme de guerre inaugurée par le jeune président du grand pays. C’est la terre des volcans, c’était le grénier de la République jusqu’à la fatidique année 1994, sa géographie, sa flore et sa faune vous coupent tout simplement le souffle, n’est-ce pas explosif ça ? Cependant l’évolution des choses depuis la semaine dernière prend de plus en plus les allures d’une éruption volcanique, et pas celle du Nyamulagira dont les vulcanologues de Goma annoncent déjà les signes. Il va y avoir du remous, mais c’est du remous politique. Peut-être le Nyamulagira y mettra du sien sans crier gare, ce qui n’arrangera pas le destin du peuple. Quels remous politiques peut-on envisager ?

Echéances électorales et repositionnement politique.

Oui les Nokos ont fabriqué une simili-démocratie sur la superficie d’un magma de problèmes politiques non résolus. C’est connu, mais on y reviendra. Le ticket qui a installé le chef de l’Etat avait un slogan, emmener la paix dans tout le pays. Mais surtout restaurer la paix à l’Est du pays. Ce qui n’est pas arrivé. D’abord parce que les Nokos, après avoir exporté et installé les génocidaires en RDC, ont contribué activement à les maintenir comme un facteur destabilisateur. Ils n’ont jamais rien fait à leur propos depuis Lusaka en 1999 jusqu’à Rome en 2005, et finalement le fameux accord de Nairobi. Ensuite parce que, contre l’avis de ces mêmes Nokos, le chef de l’Etat a voulu résoudre les problèmes politiques des ressortissants du Nord-Kivu par les armes, sans pour autant avoir une armée. Pendant que les insurgés du Nord-Kivu réussissaient à contraindre le pouvoir au dialogue, les remous politiques ont commencé. Les Nokos s’agitaient parce que sachant que les insurgés ont des doléances politiques sérieuses. Il ne fallait pas risquer d’y répondre sans avoir joui des bénéfices d’avoir payé 500 millions d’euros pour introniser le pouvoir à Kinshasa. En écoutant les doléances des insurgés sur le plan national et international, on risquait de faire face à la tache gigantesque de penser au peuple plutôt qu’à la poche ou au champ d’influence de certains. Je l’ai dit ici beaucoup de fois, on a traîné les pieds à Nairobi pour trouver une manière d’adopter l’option du Rais et ses parrains, à savoir le programme Amani. Je posterai tantôt le lien sur une nouvelle de l’ONU qui le réitère.

Mais tout cela était sans compter sur la vitesse que le dynamique Rwanda et Kabila allaient imprimer sur le cours des événements en prenant tout le monde de court. On ne compte que des heures entre la scission provoquée au sein du CNDP (les dollars payés à Bosco Ntaganda, le transfert d’un Munyampenda à Masisi pour faire figure politique à côté d’un militaire de la trempe de Ntaganda, les déclaration du fameux Dr Kamanzi qui ne s’y connait absolument pas en maquis etc...), la ruse assez simple (une fois qu’on la connait) d’attirer Laurent Nkunda en détention et le début des opérations conjointes entre la RDF et les FARDC. On ne peut pas vraiment inclure le CNDP parce que Bosco Ntaganda ne compte pas grand chose comme militaires l’ayant suivi dans sa démarche hasardeuse. Parfaite synchronisation des faits spéctaculaires sur lesquels Kabila compte pour engranger la confiance de son électorat qu’il a surtout fait souffrir. Consternation du peuple auquel Kinshasa a habitué des discours vilipendant le Rwanda. Jusque là les congolais savent que Kinshasa insulte le Rwanda. Et les tutsis congolais sont traités de rwandais par les congolais comme si cela était une insulte. Mais en politique on peut passer des insultes aux embrassades sans transition. Kabila le démontre depuis la semaine dernière et les congolais doivent s’y faire vouloir ou pas, car c’est la réalité.

Qu’est-ce que tout cela a à voir avec le repositionnement politique ? Eh bien le président de l’assemblée nationale s’est dit surpris des accords et des opérations qui en ont résulté. Il a dit que si c’était vrai, c’était grave, montrant qu’il n’était pas au courant de la démarche menée par Katumba Mwanke et John Numbi au Rwanda (selon Braeckmann pour maintenir le secret et laisser dehors les kivutiens http://blogs.lesoir.be/colette-braeckman/2009/01/27/le-double-pari-de-kabila-et-kagame/). Depuis, il est allé demandé des explications au président, sous pression des députés. Et c’est ici qu’on voit les signes du shift au sein de la toute puissante AMP, et c’est certain que c’est en vue des prochaines échéances. Evariste Boshab avait déjà rappelé à Kamere qu’il fallait faire confiance au président. C’est d’ailleurs ce que Etumba lui même s’était empressé de faire, une fois qu’il s’est rendu compte qu’il avait parlé trop vite en confiant aux medias qu’il ne savait rien. La motion des députés de l’opposition portant sur la convocation d’une session extraordinaire pour débattre des opérations a été déchirée par ceux de la majorité. Le repositionnement se dessine, on ne peut s’y méprendre. Lambert Mende lui a été le fidèle porte-parole du gouvernement insistant que le Rwanda a été invité. Et après il a même dit à Radio Okapi que le gouvernement avait été surpris de la surprise du président de l'assemblée... Sideling somebody here?

Les encombrements du Rais

Et voilà le premier encombrement du président de la république, c’est-à-dire la scission au sein de son cercle de faucons. La scission n’est plus seulement entre l’opposition et la majorité, mais celle-ci également semble se diviser. Les Kivutiens perdent leur « clout » autour du président et quand cela arrive, les plus sûrs, c’est la famille, le Katanga. Le deuxième encombrement du président c’est l’autre scission qu’il a créée : entre Bosco Ntaganda et Laurent Nkunda. L’arrestation de Nkunda a accompli le miracle d’une victoire finale de kabila contre ce dernier. Gérard Prunier a pourtant dit à IRIN que c’était le résultat « d’un désespoir, d’une incompétence et de l’animosité personnelle ». Mais l’utilisation de Ntaganda ne peut pas produire de gros résultat pour Joseph Kabila. HRW, la CPI, même la MONUC désespèrent de prouver au monde qu’ils sont efficaces. Ils ont déjà commencé à faire pression pour que Bosco Ntaganda soit arrêté. Il faut souhaiter que ces vautours lui accordent au moins le temps de jouir de son argent qui le prix de quelque chose de très précieux. Mais ils ne lacheront pas si vite. La délégation que Kinshasa a envoyé à la Haye pour négocier le retrait du mandat contre Ntaganda.

Le dernier encombrement du président est sa propre capacité de convaincre le monde, surtout les vautours, de la justesse de sa coopération avec la RDF. Vous pouvez voir la pression se formuler clairement ici : http://www.crisisgroup.org/home/index.cfm?id=5886. En plus ce n’est pas certain que l’opération contre les FDLR soit un succès en 15 jours, même pas en une année. Tout au plus ils vont être repoussé le plus loin possible dans la forêt. Mais alors, les troupes qui les chassent devront s’installer d’où elles les ont chassées pour a’assurer qu’ils ne reviendront pas. Les FDLR ont affirmé à maintes reprises qu’elles ne retreront pas de manière forcée. Pour que cela se fasse, il faut de troupes qui connaissent mieux le terrain et bien plus nombreuses et mieux équipés. Ce dernier encombrement est juste, si pas une erreur de calcul de la part de Kabila, un mensonge aux institutions et à son peuple. 15 jours ? C’est simplement ridicule. Et c’est sur ce point-ci que l’ONU patauge et va patauger, à moins que l’UA ne la secoure à Addis-Abeba cette fin de semaine.

Saturday, 17 January 2009

LE DEAL DE BOSCO NTAGANDA, UNE COMBINE ENTRE DES PERSONNALITES CONGOLAISES ET RWANDAISES

Je crois encore à l'envergure politique qu'a prise le CNDP à partir de sa capacité militaire qui se nourrit des aspirations profondes et légitimes concernant le futur de la RDC et bien sûr des tutsis de l'EST du pays. Ce qui me pousse à suivre attentivement toutes les manoeuvres visant à détruire les pas en avant effectués patiemment par le mouvement qui, à chaque fois que sa capacité militaire s'est faite palper, il s'est arrêté en position juste pour pouvoir privilégier la paix. Une partie de la communauté internationale l'avait compris, encore qu'elle a trainé suffisamment jusqu'à donner espace aux combines du genre de celle dont nous allons peut être parler pendant un bon bout de temps.
C'est connu, un deal a été scellé entre Bosco Ntaganda et une dizaine d'"officiers" du CNDP d'une part, le ministre de l'intérieur de la RDC, le commandant en Chef des FARDC et le patron de la RDF, d'autre part. Nous savions, depuis les déclarations de Ntaganda que Kinshasa et de hauts dignitaires du Rwanda étaient dans le coup. On se demandait seulement jusqu'où ils iraient pour empêcher une paix négociée en bonne et due forme comme le rapportait au Conseil de sécurité de l'ONU ce vendredi, Mr Olosegun Obasanjo.
Quel marché a-t-il été conclu à Goma? N'y en a-t-il pas eu un entre des autorités du même calibre à Kigali en janvier 2007? Peut-on croire aux deals du patron de la RDF avec les congolais? Si Bosco Ntaganda y gagne une amnistie improbable pour ne pas dire impossible, que gagne le gouvernement congolais, et le gouvernement rwandais, tant qu'on y est? Pour Ntaganda une amnistie par kinshasa lui permettrait de sortir de la RDC aux frais de l'autre partie signataire du deal pour aller jouir de l'exil doré que le Chairman du CNDP a refusé depuis longtemps, préférant au besoin périr avec les siens. Mais il est difficile de croire que le deal empêcherait à n'importe quelle police le cueillir soit à Londre, Amsterdam, Zurich, Brussels, ou n'importe quel aéroport du monde, car la juridiction de la CPI se dit universelle. La RDC y gagne une entrée officielle de la RDF pour combattre les FDLR, aux côtés des troupes dont dispose Ntaganda, et dont pour l'instant personne ne connaît le chiffre exact. Est-ce que les congolais préfèrent cette option là pour retrouver la paix? La retrouveront-ils seulement de cette manière là? Qui ne sait pas que c'est une diplomatie intelligente qu'il faut pour le moment au lieu d'une guerre qui va se prolonger et s'étendre, faisant encore plus de victimes. En plus, à Kinshasa on ne sait pas respecter sa propre signature, rien ne dit que l'Angola, le Zimbabwe et pourquoi pas la Chine, La France et les autres pays de l'UE qui soutiennent les FDLR n'ont pas eux-mêmes de raisons d'entrer dans la danse. Est-ce Ntaganda qui les en empêchera?
La précipitation de la signature de ce deal, quand les négociations de Nairobi étaient finalement en bon chemin à cause de l'ouverture sur Addis Abeba, est un signe de bien d'autres choses sur lesquelles nous allons sans doute spéculer dans les prochaines heures. Par exemple on pourrait maintenant objecter à ceux qui accusaient le Rwanda de soutenir Nkunda, qu'en réalité, il soutenait bien quelqu'un d'autre. Si vous avez lu la position du CNDP vous avez vu comment le mouvement fait bien la part des choses à ce sujet. En attendant, ceux qui veulent savoir ce qui s'est passé à Goma peuvent trouver des détails ici:

Thursday, 15 January 2009

RANDOM NEWS SUR LA "DISSENSION" AU CNDP

Les "vautours" étalent les scenarii qu'ils ont imaginés pour tronquer les négotiations de Nairobi. Remarquez qui sont les auteurs des suppositions avancées dans cet article. Malgré la classification en trois, ces scenarii ne veulent dire qu'une seule chose: à défaut de vaincre le CNDP sur terrain, et même sur le plan diplomatique, il fallait trouver la seule façon si pas d'arrêter sa marche inexorable, du moins la retarder, la disperser, n'importe quoi! Mais le choix de ceux qui devaient entreprendre la destruction du CNDP de l'intérieur semble un calcul à haut risque pour les "vautours". C'est commode de dire les vautours car, pour l'instant, il vaut mieux ne pas dire des noms des personnes ni des pays! La semaine dernière, malgré sa bravoure, Bosco Ntaganda ne semble pas avoir fait long feu. Hier c'était au tour de Kamanzi de tenter son aventure, sûr de l'appui de l'ancien AFDLien Munyampenda. On peut supposer que leur combine sera quelque chose de très rapide parce qu'on sait bien que le docteur Kamanzi, contrairement à Ntaganda, n'est pas capable de tenir longtemps en brousse, et une blague circule disant qu'après avoir diffusé son message à la radio du haut d'une colline, en descendant, il a cherché à faire de l'auto stop pour se rendre à Kabati. Les soldats qui étaient dans la cabine du camion transportant le charbon de bois ont interdit au chauffeur de le prendre à bord. Voilà l'homme qui dit au monde qu'il est maintenant le patron de ces soldats. Enfin, on est devant de nouvelles marionettes suicidaires qui cherchent de l'argent et des faveurs politiques sans lendemain. Tout au plus, pour Ntaganda, le procureur Moreno et ses acolytes guettent, le rapport annuel de HRW vient de sortir.

Le Potentiel à Kinshasa cache mal la satisfaction que la "dissidence" provoque, comme si le journal s'y attendait... Mais il doute encore, quoi que son doute ne l'empêche pas de nous laisser lire entre les lignes que le gouvernement préfère qu'une dissension se confirme. Une raison toute trouvée pour la diplomatie rdcongolaise toujours prompte à se dédire. Pourtant des sujets importants avaient déjà atteint une harmonisation de vues entre sa délégation et celle du CNDP à Nairobi, sous la médiation d'Obasanjo et Mkapa. D'ailleurs Obasanjo est déjà parti faire rapport à Ban Ki Moon, précisement sur les vues harmonisées.

Digitalcongo quant à lui ne peut cacher une certaine exubérance. Cependant il se pose la question de savoir si le duo Ntaganda-Kamanzi a une marge de manoeuvre suffisante pour emmener la paix non pas à travers le cours diplomatique que le gouvernement, la communauté internationale et le CNDP ont entamé, mais bien plutôt par l'association de leur version du CNDP aux FARDC pour bouter dehors les FDLR. Spéculation personnelle: ils n'en ont pas beaucoup, et la précipitation qu'ils semblent avoir les décrédibilise déjà. Leurs commanditaires devraient s'en rendre compte rapidement.

Il faut être alerte pour discerner qui a promis quoi à Ntaganda et jusqu'où ira-t-il avec ses hommes. Etonnant quand même que ce soit les media onusiennes qui diffusent la dissidence! Hier c'était radio okapi, irin news et allafrica, et voici la suivante:

Friday, 9 January 2009

A PROPOS DE L'AMBITION DE NTAGANDA: UNE CERTAINE SCHIZOPHRENIE?

Hier toutes les sources d'informations sur la RDC on relayé les déclarations du "porte-parole de Ntaganda" qui niait la légitimité de la délégation du CNDP. Mais aujourd'hui c'est Ntaganda lui-même qui rectifie la chose: "But Ntaganda said that if the talks "are going to bring peace, I will support them." Entendez: si les négociations [de Nairobi] vont ramener la paix, je les appuirai. N'est-ce pas que ces propos sont empreints d'une certaine schizophrénie? C'est l'AFP que je cite. Ensuite il semble que son problème n'est plus une faiblesse de leadership que voit Ntaganda dans une approche modérée de la part de Nkunda pour trouver un terrain d'entente avec Kinshasa, le problème de Ntaganda serait lié aux questions d'argent!: The movement's money was no longer being used for the CNDP, but was managed by Nkunda as if it was his pocket money," Ntaganda said. Traduction: L'argent du mouvement n'était plus utilisé pour le CNDP, mais plutot administré comme argent de poche pour lui [Nkunda]. Un autre signe d'une ambition un peu schizophrénique? Finalement, Ntaganda pense que la guerre est à sa fin et qu'il est prêt à joindre ses forces aux FARDC pour combattre un seul ennemi, les FDLR!: The war is nearly at an end because we are fighting one sole enemy, the FDLR," Ntaganda said, adding that he was willing to travel to Kinshasa to discuss the operation's organisation. Comment va-t-il combattre aux cotés d'une armée qui le cherche pour l'expédier à la Haye? On ne sait pas comprendre ce qu'il veut au vrai; on ne sait même pas si lui même le sait à en juger par ces propos!

Thursday, 8 January 2009

LA BLAGUE!

C'est donc Julien Paluku qui a su convaincre Kinshasa que Bosco Ntaganda marcherait pour une bagatelle de 250.000 US$? Prélevés où? On se le demande: les contrats chinois? Les recettes de Katumbi, ou les pauvres salariés ayant encore un salaire en RDC. Je ne connais de Ntaganda que ce qu'en disent les media depuis son association avec Thomas Lubanga jusqu'aujourd'hui. Mais j'ai du mal à croire qu'il serait d'une telle stupidité comme l'a cru Julien Paluku. La seule récompense qui serait alléchante pour Bosco Ntaganda, si quelqu'un veut l'utiliser pour détruire Laurent Nkunda, serait l'annulation du mandat d'arrêt que le procureur Moreno Ocampo a dressé contre lui. Et même alors, je ne crois pas que ce Ntaganda serait stupide pour accepter une telle impossible promesse. Une impossible promesse quand on sait la difficulté légale importante qui force le Conseil de sécurité de l'ONU à une incapacité d'annuler ce genre de mandat. J'ose croire que Ntaganda sait très bien que le CNDP le protège mieux que personne, et que quiconque lui promettrait l'annulation de ce mandat serait un ignorant et un menteur. Peut- être Paluku croit que c'est possible de le faire disparaitre comme on fait avec les titres fonciers des pauvres agriculteurs du Nord-Kivu à Goma! C'est ridicule de penser qu'il suffit de 250.000 US$ pour acheter une cause qui non seulement n'a pas de prix monétaire, mais est bien plus grande que tous ceux qui luttent pour la défendre pris aussi bien individuellement que collectivement.
Coup de chapeau aux dirigeants du CNDP qui se sont abstenus d'en faire un cas démesuré. Ils savent très bien que Julien Paluku a voulu faire monter un coup spéctaculaire en contactant lui-même la BBC au nom de Ntaganda. L'attitude "cool" de la part du CNDP a eu l'effet escompté: le coup de Paluku n'aura été qu'un coup d'épée dans l'eau, incapable de couper quoi que ce soit. C'est l'effet qui s'observe depuis lundi jusqu'aujourd'hui.
Kinshasa ne sait plus quoi inventer pour tronquer les négociations avec le CNDP. La communauté internationale non plus car, comme on le voit, elle essaie de transposer la solution des questions politiques internes de la RDC au niveau régional. Il semble que Mkapa doit temporiser autant qu'il le peut à Nairobi, pour deverser dans un meeting des présidents des Etats des Grands Lacs à la mi-Janvier. Mais pour quoi faire? Juste pour éviter les questions de fond que pose le CNDP. La communauté internationale préfère payer beaucoup d'argent pour une énième photo op des poignées des mains entre Chefs d'Etats dans la capitale Kenyane, plutot que d'affronter le vide de leadership qu'elle contribué à créer à Kinshasa.

Wednesday, 7 January 2009

A PROPOS DU "COUP" DE NTAGANDA

TROP D’EXALTATION AU SUJET DE LA “CRISE” AU SOMMET DU CNDP



Il y a peu l’un de nos « vautours spécialistes de la RDC », Neil Campbell de ICG, traçait d’avance la solution du problème Kivutien. Il disposait pratiquement de la manière dont les négociations à Nairobi devraient se dérouler et à quoi elles devaient aboutir. Etant, comme toute la communauté des vautours appelée aussi communauté internationale, avec le gouvernement congolais, Campbell commençait son agenda avec les mêmes ritournelles : que pour résoudre la crise congolaise il fallait d’abord normaliser les relations avec le Rwanda suivant l’accord de Novembre 2007, accord qui nous le savons n’a jamais sorti ses effets ; qu’il fallait s’en tenir au programme Amani pour la démobilisation de toutes milices et groupes armés (fallait inclure aussi les FARDC qui sont plus criminelles parce qu’elles enfreignent leur mission). Par conséquent, Campbell suggérait naturellement les taches que Obasanjo et Mkapa devaient assumer à Nairobi. Obasanjo devait se consacrer aux questions de sécurité, tandis que Mkapa devait resusciter vaille que vaille le programme Amani.

Si nous restons à ce niveau de l’agenda tracé par ICG pour les négociations en cours à Nairobi, on comprend la désagréable surprise de la communauté des vautours aka communauté internationale, quand le CNDP, qui connait bien sa propre lutte, a cherché à mettre sur le tapis à Nairobi, les problèmes réels. A court d’argument, la communauté des vautours a voulu blamer le blocage des négociations sur le bouc émissaire tout désigné, le CNDP. Désormais tout le monde sait qu’il est difficile de faire réculer le CNDP. D’ailleurs le cessez-le-feu dont tout le monde se félicite aujourd’hui, y compris Campbell, est encore un cessez-le-feu unilatéral du CNDP, le gouvernement ayant voulu le tordre pour l’ajuster à ses propres manigances, mais sans succès, à Nairobi toujours. Petit à petit, la stratégie du CNDP, conscient de sa force militaire, mais attaché à la paix, à défaut de produire des effets spéctaculaires immédiats, est en train de mettre à nue la superficialité, voir la turpitude des agendas comme celui de Campbell. La communauté des vautours ne sait plus comment éviter de toucher les question de fond que pose le CNDP.
A ce stade on comprend que tout le monde jubile à la seule idée d’une dispute au sein du CNDP, et une dispute entre ses gros calibres. Mais c’est compter sans la discipline d’un mouvement qui non seulement a son propre projet, mais aussi son propre code de conduite, et bien entendu celui de son armée. Si Bosco Ntaganda commet des imprudences, même répétées, il ne peut se soustraire aux mesures correspondant à sa conduite. C’est d’ailleurs ce qui est en cours en ce moment. Et ce n’est pas la première fois qu’un personnage notable du CNDP commet des écarts. En Novembre un certain F. Gachaba a annoncé un gouvernement parallèle provoquant une réaction exagérée des media et des vautours. Nous sommes encore une fois devant ce genre de tempête dans un verre d’eau. Par ailleurs je ne pense pas que ce Ntaganda soit aussi ingrat pour essayer de tronquer un mouvement qui le défend plus que personne contre le fameux mandat d’arrestation de la CPI. Le timing de la tempête aussi trahit un désespoir chez les ennemis du CNDP. On continuera à spéculer là dessus dès qu'on en aura le temps

Tuesday, 6 January 2009

COMMENT ON A COMMENT

Here is the comment from an anonymous reader:

Anonymous said...
Finalement NKUNDA est remplacé ouaouuu! Nous recommendons au Général NDAGANDA d'aider à retrouver la paix aux congolais qui souffrent des caprices des armes! Plz NTAGANDA, fait tout pour ramener la paix au Congo par la négociation et non les armes, Que Dieu aide la RDC et les congolais!!!
05 January 2009 19:46


Here goes my comment, no time for more at the moment but we´ll get back to the issue.

La source de ce lecteur est la même que celle du journal de Jaynet Kabila. C'est faux, il n'y a pas de changement de chairmanship pour l'instant. Nous verrons bien si les paparazzi de Kin croient que Ntaganda sera plus facilement cueilli par la CPI en devenant le chef du CNDP... Get back to
this soon!

I'd promised we'll come back to this. Before I leave my desk, here goes an update: