Friday, 17 October 2008

LES MOTS MAGIQUES DE JOSEPH KABILA

L'écho du proviseur de l'école sonnant la fin de la récréation est déjà si loin, pourtant le premier mot avec lequel le chef de l'État, nouvellement élu en 2006, voulait magiquement conjurer le chaos national, avait sonné comme un vrai leitmotiv. Dommage que l'effet n'ait duré que ce que duraient les roses de les Stances à du Pérrier de Malherbes, c'est-à-dire, l'espace d'un matin. Le chaos est toujours là, avec un changement remarquable dans le sens de l'augmentation en extension, intensité, variété et tout ce que vous voudrez. Un autre mot magique, les cinq chantiers. Pour la recréation, l'on pourrait dire que le proviseur ne connaissait pas l'énormité de l'école qu'il voulait diriger. Moyennant quoi, l'indiscipline a élu domicile dans son propre bureau si l'on en juge la liste des chantiers jamais entamés; les scandals de corruption jamais dénoncés, au contraire; la cacophonie parmi ses lieutenants sur tous les fronts... En effet si Joseph Kabila s'est cramponé à une guerre qu'il ne gagnera pas, je ne crois pas que ce soit parce qu'il est un homme irréfléchi! Je pense surtout qu'il est un homme contrôlé par une clique ou plusieurs cliques (??), qui lui font croire qu'il peut la gagner. En première ligne, il y a les éternels députés pieusement enveloppés dans l'expression pudique des députés du Nord-Kivu. Il demeure prisonnier de ces gars seulement parce qu'ils ont réussi à tromper la population pour le faire élire en comptant sur deux arguments clés: la haine contre les tutsis congolais et l'alliance avec les FDLR génocidaires afin de conserver une carte à jouer, l'accusation toujours facile d'une menace à partir du Rwanda. Un autre mot clé qui, par son manque de réalisme et de véracité finira par se vider comme la fin de la récréation et les cinq chantiers magiques. La dernière trouvaille est bien sûr un gouvernement des missions. Nous ne tarderons pas à entendre que ce gouvernement n'a que pour seule mission faire la guerre à Nkunda et l'écraser pour de bon. Mais la résistance de celui-ci est un véritable casse-tête, il suffit de voir le tollé qu'a suscité la publication d'une liste de 16 personnes, vous avez bien lu 16, qui semble-t-il auraient rejoint officiellement la lutte du CNDP. Eh bien à Kinshasa, les "députés du Nord-Kivu" dont les déclarations font foi d'Évangile, crient à la trahison, et le wolfpack press suit immédiatement. Ces gens qui rendent un culte indéfectible à la xénophobie peuvent continuer à crier, on ne combat pas impunément contre la vérité. Elle peut avoir la fragilité d'un roseau ou d'une jonquille des marées, elle finit par triompher!

3 comments:

Anonymous said...

Bonjour A.K et merci pour ton blog que je visites tous les jours en bas un article de l'AFP sur les députés qui ont rejoint le CNDP:

Des élus du Nord-Kivu passent dans le camp de Laurent Nkunda

BUNAGANA (RD Congo) - Deux députés du Nord-Kivu et des dizaines d'autres élus locaux ont annoncé vendredi leur ralliement au camp du rebelle Laurent Nkunda durant une cérémonie officielle à Bunagana près de la frontière ougandaise a constaté un journaliste de l'AFP.

Au cours de la cérémonie dans cette ville contrôlée par la rébellion, plusieurs responsables ont déclaré la fin de toute coopération avec les autorités provinciales ou avec le gouvernement national congolais.

"Ce gouvernement n'a rien fait pour améliorer la vie des gens. La sécurité est pire dans les zones contrôlées par le gouvernement et les droits de l'Homme n'y sont pas respectés" a déclaré François Gacaba, député de Goma, capitale régionale du Nord-Kivu.

"Lorsque nous posons des questions sur les violations des droits de l'Homme, ce qui est notre droit en tant que parlementaires, nous sommes immédiatement accusés d'être les complices des rebelles", a déclaré M. Gacaba l'AFP.

Le député a ajouté qu'il était maintenant évident que la population vivait mieux sous le régime du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) de Laurent Nkunda.

Des dizaines de dirigeants locaux étaient assis à la tribune derrière le député dans une ville étonnamment calme dans une région où la violence fait rage.

Une centaine de responsables provinciaux et locaux dans les Nord et Sud Kivu ont décidé de rallier la rébellion du général tutsi Laurent Nkunda, selon un porte-parole du CNDP.

"Ces gens ne veulent plus travailler avec le gouvernement, ils ont en eu assez", a déclaré le porte-parole Amani Kabashi à l'AFP.

Peu après cette cérémonie d'allégeance à Nkunda, les forces rebelles ont organisé un défilé militaire dans le centre commercial de Bunagana où des armes prises récemment sur l'armée congolaise ont été exhibées.

Des camions portant des pièces d'artillerie lourde et des canons antiaériens ont traversé la ville sous les vivats de la population.

"Vos frères et vos soeurs à Goma souffrent parce que le gouvernement ne veut pas rouvrir cette route, mais maintenant, avec ces armes, nous allons ouvrir la route de Goma" s'est écrié Vincente Mwanbutsa, un dirigeant local.

"Personne ne vous importunera plus maintenant que nous avons ces armes", a-t-il ajouté.

Un maître d'école présent dans la foule, Peter Mugabu, a confié à l'AFP sa satisfaction devant l'étalage des armes. "Je suis très content, dans la zone contrôlée par le CNDP, il y a de la sécurité, mais dans la région contrôlée par les forces du gouvernement, il n'y a pas de sécurité."

L'instituteur, qui affirme que sa femme et ses enfants sont dans un camp de réfugiés au Rwanda, insiste sur le fait que son soutien à Nkunda n'a rien à voir avec son origine ethnique. "Je suis un Congolais. Je ne suis ni un Hutu ni un Tutsi, je suis juste un Congolais".

Selon le major Mbera Castro, porte-parole de la commission exécutive du CNDP, les rebelles s'attendent à affronter l'armée gouvernementale dans les prochains jours.

"La libération est un long processus et nous allons aller jusqu'au bout. Ca peut prendre dix ans mais nous le ferons", a-t-il affirmé à l'AFP.

Des combats opposent régulièrement depuis le 28 août l'armée congolaise à la rébellion de Laurent Nkunda, en violation d'un cessez-le-feu consécutif à l'accord de paix de Goma, signé par les différentes parties au conflit en janvier 2008. Kinshasa accuse le Rwanda voisin de soutenir la rébellion.

Jeudi des députés du Nord-Kivu avaient accusé "certains" membres de l'assemblée et du gouvernement de cette province de l'est de la République démocratique du Congo (RDC) de "pactiser" avec la rébellion de Laurent Nkunda, dans une déclaration reçue à l'AFP.

(©AFP / 17 octobre 2008 23h05)

Anonymous said...

Hey AK,

I just got this article from AFP talking about Bunagana on Oct 17. It's very interesting and it might need some comments.
http://www.france24.com/en/20081017-nord-kivu-officials-defect-congo-rebel-nkunda

Cloclo

Part of Goma said...

I will get back to you soonest Cloclo and thanks for reading and contributing articles here. I am getting sufficient info so that I can make a comprehensive comment, on this latest episode on our very long way to Peace.