Monday 13 October 2008

QUESTION PERTINENTE DE MARIE-FRANCE CROS

Dans son article publié le 11 octobre Marie-France Cros parle de la conquête du camp militaire de Rumangabo de la semaine dernière. Une épisode qui lui rappelle comme à moi et à beaucoup d'autres, celui de Mushaki en décembre dernier. Elle parle de 6 tonnes des munitions de FABRICATION CHINOISE, abandonnées (par la coalition FARDC-FDLR). Je n'ai jamais été forte avec les chiffres, mais quand même 6 tonnes c'est vertigineux. Les insurgés ont sûrement profité de cette aubaine. Face à ce deuxième échec retentissant, la journaliste se demande: "Est-ce pour cacher les dimensions de cet échec que Kinshasa affirme maintenant que c'est le Rwanda qui attaque son armée au Kivu?". Chose qu'aucune source n'a confirmé et j'ai posté récemment l'opinion de la Monuc là-dessus. La question posée est d'une pertinence extraordinaire. Les congolais devraient chercher à y répondre plutôt que de continuer à inonder le net et le papier journal avec des discours xénophobes plein de vitriol.
Le pouvoir à Kinshasa n'a pas le droit d'humilier son armée de cette manière, tout comme il n'a pas le droit de continuer à imposer à l'Est du pays une guerre d'usure qu'il ne peut pas gagner, le tout pour éviter des négociations politiques qui ont attendu trop longtemps. Mr Jean Ping dépêché par l'UA devrait faire entendre raison au Chef de l'Etat. En outre, il doit tenir compte du fait que le poids de l'UA dans les conflits africains est de plus en plus irrelevant. Cf. Le Darfour, la Somalie, le Zimbabwe... La RDC n'a pas besoin de la complaisance en ce moment, elle a besoin de quelqu'un qui puisse, avec sagesse, sécouer le leadership à Kinshasa au lieu de le conforter dans ses choix belliqueux et bellicistes qui ne mènent nulle part. Si Roeland van de Geer et Alan Doss ont obtenu le retrait du CNDP de Rumangabo, ils savent très bien qu'ils ne peuvent pas abuser de ce genre de tactiques auxquels ils ont déjà recouru un peu trop (Mushaki, Sake plusieurs fois, et maintenant Rumangabo). À force d'user une corde, elle finit par se rompre.

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