Wednesday 31 July 2013

POUR RAPPEL

Le plus dangereux des problèmes contemporains pour l'Afrique et pour l'ancienne colonie belge en particulier c'est le refus de cultiver une mémoire historique qui explique les événéments en précisant leur contexte, leur impact sur le présent, ainsi que les leçons qu'ils contiennent pour le future. Je vous invite à relire le texte ci-après:


Analyse de Laurent NKUNDA sur la situation en RD du Congo (Zaïre)
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Avec l’avènement de la perestroïka des années 80 à 90, une profonde mutation s’opère en République Démocratique du Congo.  Les méandres de la renaissance de l’Etat Congolais amorcée depuis le 24 avril 1990 après 32 ans de dictature et d’obscurantisme politique auront marqué tristement l’histoire des citoyens du monde. 
INTRODUCTION
Le peuple congolais aura payé lourdement le tribut de sa détermination à amorcer une véritable metanoïa au sein de la société pour son mieux être. La tâche ne lui a pas été facile face à l’intransigeance du tyran Mobutu qui tenait à conserver le pouvoir contre la volonté populaire.
La coopération des pays voisins tels l’Angola, l’Ouganda, le Rwanda, le Burundi et la Tanzanie victimes de la dictature du Maréchal jouera en faveur du peuple congolais qui se défait de Mobutu en moins de 6 mois.
Cependant, la destinée de plus de 50.000.000 des congolais reposa entre les mains inexpertes : le clan Kabila. Les congolais, eux qui étaient très confiants pour un avenir radieux, en étaient partis pour une tragédie, la plus triste de son histoire.
Un leadership sans pensée politique et non éclairé réussit à s’exproprier toute une révolution populaire pour servir un clan, une famille, un individu : bonnet blanc, blanc bonnet ; voilà comment se résume l’ère du Kabilisme en République Démocratique du Congo succédant aux 32 ans de mobutisme de triste mémoire.
I. LES PRINCIPAUX TRAITS CARACTERISTIQUES DU CLAN KABILA
Certains signes tirés du passé du père spirituel du Kabilisme renseignaient déjà sur la suite de la politique du clan, mais l’enthousiasme et la détermination du peuple à se défaire d’une dictature sanglante de plus de 32 ans a inhibé toute appréciation rationnelle du nouveau leadership. Parmi les signes les plus révélateurs, nous épinglons les suivants :
Absence d’une pensée politique susceptible de présider à la destinée d’un Etat aux dimensions continentales.
Laurent Désiré KABILA le père spirituel de son clan et qui, usant de son passage à l’université de Belgrade en Yougoslavie de 1961 à 1962, passe pour un disciple de Karl Max sans en maîtriser la pensée politique.Au moment où l’Etat congolais devait amorcer le virage le plus déterminant de son histoire et du devenir de plus 50.000.000 de ses fils et filles, la nécessité d’une pensée politique cohérente et d’un plan directeur approprié pour le sauvetage de la nation laisse la place au sophisme de Kabila au cœur de la tempête.
Le point de vue des révolutionnaires qui l’ont connu
Kabila a connu nombre des révolutionnaires à travers le monde qui n’ont pas toujours une bonne impression du future leader congolais. Il s’agit notamment dans la plus part des cas de leaders communistes dont il se réclamait, comme le chinois MAO, le Tanzanien Julius NYERERE qui ont découvert en Kabila un jongleur, un joueur d’échec.
L’argentin Ernesto Rafael Guevara Lynch de la Serna, dit Che Guevara pour sa part ne s’est pas empêché d’exprimer ses profonds regrets lorsque, parlant de Kabila, il le qualifie d’ ‘’un futur leader congolais qui passe ses journées entre femmes et fraudes’’.
L’inconstance politique et les tromperies qui consacrent l’ascension de l’intégrisme, du tribalisme et de la criminalité du clan KABILA
D’août 1960 à janvier 1961, Laurent Désiré Kabila lutte contre la gendarmerie katangaise dans les rangs de la jeunesse du Parti Balubakat (Jeubakat). Jason Sendwé, chef des Balubakat, le parti qui regroupe les membres de leur ethnie commune, celle des Lubas du Katanga, remarque ses talents d’orateur, galvaniseur des masses et le nomme "colonel" des jeunesses des milices Balubakat. Il rejoint ensuite le gouvernement provincial du Nord-Katanga à Manono et devient président de la Jeubakat.
De 1961 à 1962, il étudie pendant un an à l’université de Belgrade en Yougoslavie et se réclame partisan du communisme. A partir de février 1962, il réussit à se faire nommer chef de cabinet à l’Information au sein du gouvernement du Nord-Katanga, puis chef de cabinet aux Travaux Publics (octobre 1962). Fin novembre 1962, il se fait élire conseiller suppléant à l’Assemblée provinciale. C’est une année plus tard, en novembre 1963, qu’il se rend à Brazzaville où séjournent les leaders lumumbistes qui créent le Comité national de libération (CNL), dirigé par Christophe Gbenye. Nommé secrétaire général aux Affaires sociales, à la Jeunesse et aux Sports, du CNL, il se rend à Bujumbura (Burundi) en même temps que Gaston Soumialot, en janvier 1964 avec la mission de préparer le soulèvement des populations de la plaine de la Ruzizi et du Nord-Katanga contre le gouvernement de Léopoldville aux mains des "impérialistes". Ici transparaissent les réelles intensions qui habitent Kabila depuis la nuit des temps de consacrer la partition du Pays en amputant le Kivu de toute sa partie sud en l’occurrence la plaine de la Ruzizi pour l’annexer au Nord-Katanga son milieu d’origine et créer un Etat Indépendant du Nord-Katanga.
Le mois suivant, il se rend à Albertville (Kalemie). En mai 1964, il participe à la première insurrection d’Albertville avec l’Armée Populaire de Libération (APL). Le 21 juillet, il est nommé vice-président chargé des Relations et du Commerce extérieurs dans le gouvernement provisoire du CNL, section de l’Est (Albertville). D’août à novembre 1964, il séjourne successivement à Nairobi, Dar-es Salaam et Paris. Il est nommé secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères du CNL et ministre plénipotentiaire en Tanzanie, au Kenya et en Ouganda.
Le 21 avril 1965, il est nommé deuxième vice-président du Conseil suprême de la révolution. En mai 1965, il se rend en Tanzanie pour diriger, depuis Kigoma, la zone opérationnelle du Kivu et du Katanga. Après la défaite de la rébellion au Congo, il se réfugie au Kenya et s’installe ensuite en Ouganda où il rejoint, dans les années 80, le maquis de Yoweri Museveni, actuel Président d’Ouganda.Entre-temps, Kabila fonde, le 24 décembre 1967, en exil à Nairobi, sa propre formation : le Parti de la Révolution Populaire (PRP) doté de sa branche militaire, les Forces Armées Populaires (FAP) qu’il a réactivées en 1998 au Katanga pour nourrir ses vieilles ambitions. Les FAP sont à la base des graves cruautés et autres pratiques dégradantes contre les habitants de l’Est de la République et plus particulièrement du Katanga avec le phénomène CHINDJA-CHINDJA.
Trafiquant et contrebandier
Ayant à nouveau établi ses bases à Fizi-Baraka où il se livrait au trafic des matières premières et d’armes, au commerce d’or et de l’ivoire et à l’exploitation de la drogue, Laurent Désiré Kabila y fit massacrer pour ses intérêts pécuniaires des centaines d’habitants par les militaires français.
Immoralité politique du clan KABILA
En 1975, Laurent Désiré Kabila se livre à des pratiques de grand banditisme et de prise d’otages contre rançon, ainsi, il réussit à enlever en Tanzanie trois spécialistes américains des grands singes et de leur collègue hollandais, pour obtenir une rançon et la libération de 30 de ses militants incarcérés à Dar es-Salaam.
Beaucoup plus tard, en 1984, Kabila sera l’initiateur d’une autre prise d’otage, celle d’un patron français d’une coopérative de pêche, André Lézy, qui est enlevé à Kalemie puis libéré au Burundi, sept mois plus tard. Ces quelques faits d’armes augmentent son prestige auprès de ses troupes. Il se fait appeler "Mzee", terme swahili exprimant le respect envers les aînés et, vers 1977, il met en place un mini-Etat socialiste avec ses champs collectifs, ses écoles et ses dispensaires. Kabila jette les bases d’une économie de guerre, reposant sur le commerce de l’or, l’agriculture et la chasse. Dans cet univers autarcique, il introduit même sa propre monnaie.
Incapacité de conduire vers une victoire
Après l’échec du raid de sa soldatesque sur la ville de Moba en 1984, ville qu’il investit pendant trois jours, Laurent KABILA parvient à se faire recruter par Yoweri MUSEVENI, qui ne le connaissait pas trop, au sein de l’Alliance Démocratique pour la Libération du Congo, AFDL en sigle, dont il assume les fonctions de porte-parole en 1996.
Félonie et Ingratitude du clan KABILA
Fin 1996, au lendemain de la prise de la ville de Bukavu par l’AFDL, alors qu’il s’adressait à une foule nombreuse intoxiquée et dressée par le pouvoir de Mobutu contre les peuples Banyarwanda du Pays et qui s’inquiétaient de les compter dans son entourage, KABILA calme les siens en leur promettant de s’en occuper au moment opportun, ce qui fut fait d’ailleurs en 1998 une année seulement après avoir pris le pouvoir, lorsqu’il se portera à la tête d’un vaste mouvement de haine ethnique et anti-rwandais, il fera massacrer à travers le pays et plus principalement à Kinshasa, à Kisangani, à Lubumbashi, à Kamina les Rwandophones tutsi avec tous leurs semblables, originaires du Kivu.
Un partenaire moins sûr, un réel dribleur politique : le clan Kabila est moins respectueux de la parole donnée, il trahit toujours ses partenaires politiques
En janvier 1998, alors qu’il compose avec le pouvoir de Kigali, de l’Ouganda et du Burundi dont les unités constituent l’ossature de son armée, il recrute, entraîne et approvisionne secrètement les miliciens Rwandais de ALIR et Interahamwe, les éléments Ougandais de Allied Democratic Forces (ADF) et de National Army for the Liberation of Uganda (NALU) et les Burundais du Conseil National pour la Défense de la Démocratie-Forces pour la défense de la démocratie (CNDD-FDD) et du Front de libération nationale (FLN ou FROLINA) hostiles à ses alliés politiques et militaires.
Un vrai divisionniste
Incapable de faire loyalement face à la nouvelle rébellion de 1998 conduite par le Rassemblement Congolais pour la Démocratie soutenue par ses anciens alliés, le clan Kabila se rallie les pays membres de la SADEC et tente ainsi de diviser l’Afrique par le chantage des richesses de la RDC. Il se rallie le Zimbabwe, l’Angola et la Namibie qui combattent à ses côtés en vue de protéger son pouvoir en contrepartie des contrats d’exploitation minière.
Sur le plan interne, il divise les communautés du Kivu par une campagne à grande échelle de haine ethnique en utilisant les fils du Kivu contre leurs compatriotes avec comme but inavoué d’affaiblir cette entité territoriale et de se l’assujettir.
Il y recrute des jeunes parmi les communautés ethniques de la place qu’il constitue en milices pour servir d’abord de chair à canon sur la ligne de front commandé par ses nouveaux alliés, avant de les transformer plus tard en une véritable machine à tuer leurs concitoyens. Ces jeunes congolais parfois drogués et inscrits sous l’appellation de Mai-Mai sont enfin abandonnés à leur triste sort dans la pauvreté et finissent en quarantaine. Pour survivre, ils se livrent actuellement aux actes de grand banditisme dans les villages et sont parfois recrutés par des bandes armées étrangères qui pullulent la région de l’Est de la République pour accomplir des sales besognes contre leurs propres populations, parfois malgré eux.
10. Musellement de l’opposition politique interne
En dépit du processus de paix en RDC issu de l’accord dit global et inclusif faisant naître l’espoir de l’avènement d’une véritable démocratie avec sa cohorte des droits et libertés des citoyens, Kabila refuse de se départir du vieil homme tyran. En allant en guerre ouverte contre l’opposition politique par le refus de la divergence d’opinion, de la critique constructive, de la contradiction, Kabila use des méthodes devenues anachroniques pour museler ses opposants.
Il coalise ainsi avec les chefs d’ex-mouvements armés, le RCD et le MLC qui ont su faire parler le langage des armes, pour écraser et anéantir aussi les petits mouvements armés dont ceux évoluant en Ituri ; c’est la loi du plus fort qui l’emporte.
Toujours dans cette perspective, ’il déclenchera par sa soldatesque cagoulée, une véritable chasse à l’homme du 20 juin au 1er juillet 2005 contre les manifestants qui pensaient alors marquer leur désaccord avec la manière dont l’Etat était conduit et consacrer la fin de la transition de plus de 15 ans déjà. Plus de 40 personnes furent froidement exécutées, des centaines autres grièvement blessées et d’autres encore arrêtées. D’autres manifestants à l’étranger font jusqu’aujourd’hui l’objet des menaces par les services secrets du clan.
Cet état de chose crée un climat de suspicion et de doute sur la transparence et le caractère démocratique des prochaines échéances électorales.
Parlant des élections, signalons que l’opération d’identification et d’enrôlement des électeurs en cours au pays laissent en suspend certaines interrogations : La tentative volontaire d’ériger l’identification et l’enrôlement des électeurs en un devoir civique qu’à un droit des citoyens cache la campagne de terreur organisée par le pouvoir en place contre ceux des citoyens qui se mettront à l’écart de ce processus.
La confusion volontairement et intentionnellement entretenue autour de la carte d’électeur et celle d’identité constitue une grave tricherie qu’il faut sans délai arrêter.
L’identification du Général Joseph KABILA sans avoir pris définitivement congé des FARDC est une manœuvre frauduleuse et dangereuse susceptible de causer des troubles de la part des milliers d’autres officiers sans fonctions au sein de l’armée mais interdits d’élire ou de se faire élire.
Le refus de fait aux prisonniers non régulièrement condamnés par un tribunal régulier, de se faire identifier, d’élire ou de se faire élire alors que n’étant pas déchus de leurs droits civiques est source de tension, surtout qu’ils ne détiendront pas la preuve de leur nationalité.
II. DES CAS SPECIFIQUES DU PLAN KABILA DANS LES DIFFERENTES ENTITES DU PAYS
Au Sud-Kivu
Après avoir soulevé les communautés Bashi, Barega, Babembe, Bafuleru, Bavira, etc. contre les Banyamulenge minoritaires, soulèvement qui a abouti à la perpétration des exactions contre les Banyamulenge en mai et juin 2004, des dizaines des milliers des rescapés furent ainsi jetées sur le chemin d’exil.
Comme si cela ne suffisait pas, Kabila fit nommer sur la quasi-totalité des postes de responsabilité politique de la province, les membres d’une seule communauté à savoir les Barega en vue de soulever les Bashi majoritaires dans la contrée.
La sagesse de ces derniers l’emportera sur les intentions criminelles de Kabila qui, insatisfait, ordonnera à ses alliés les FDLR-Interahamwe à mener des opérations punitives contre les Bashi dont, en plus, l’un des fils à savoir le Général Nabyolwa commandant de la Région militaire du Sud-Kivu, une année au paravent, avait perdu la bataille contre les Banyamulenge et a préféré se tenir à l’écart de cet ignoble plan.
Les Génocidaires Rwandais y perpètrent des massacres à grande échelle contre les populations Bashi qui pourtant l’avaient, en fidèles serviteurs, soutenu.
Ces Interahamwe sillonnent les villages du Bushi tuant, violant les femmes et enfants, pillant les biens de la population avec une nouveauté : la vente publique et aux enchères des femmes captives, cela au vu et au su de l’armée gouvernementale qui prend, également et très souvent, part aux exactions en toute impunité.
Aujourd’hui ces exactions ne connaissent plus de frontières tribalo ethnique, elles s’étendent sur les Barega en territoire de Mwenga, Shabunda, sur les Batembo en territoire de Bunyakiri, les Bafulero, Bavira dans la plaine de la Ruzizi, les semeurs de la mort commettent leur forfait en toute quiétude. Au lieu d’arrêter ces massacres perpétrés par ses alliés, Kabila tente de les couvrir politiquement en justifiant la présence de ces génocidaires sur le sol congolais par l’absence d’une ouverture politique au Rwanda faisant ainsi fi des actes ignobles perpétrés par eux contre les congolais du Kivu, actes en cours présentement.
Au sein de la communauté Banyamulenge, Kabila réussit à s’assujettir certains de leurs fils dont Patrick MASUNZU, mais après l’avoir utilisé contre sa communauté, il lui ravira ses troupes et l’enverra d’abord en promenade à Kinshasa où il restera sans fonction et sans influence ni sur sa communauté ni sur ses anciennes troupes avant de l’envoyer à Kananga où il ne peut même pas être utile à ses semblables qui périssent dans les camps des réfugiés du Rwanda, du Burundi et de l’Ouganda.
En juillet 2004, un énième plan d’épuration ethnique fut exécuté contre les populations de l’Est, on se rappellera des massacres par l’armée régulière des populations de Bushaku, Katasomwe, Numbi avant de perpétrer le massacre qualifié de génocide dans le camp des réfugiés congolais Banyamulenge à Gatumba au Burundi un mois après, en Août 2004 comme pour dire que le plan de Bukavu en Mai 2004 avait tristement échoué.
Aujourd’hui Kabila continue à maintenir les membres de toute une communauté en exil à l’étranger pour faire planer toujours le spectre de la guerre sur le Sud-Kivu pendant qu’il distrait d’autres fils de la province à Kinshasa par un semblant de pouvoir sans effectivité et ne profitant en rien à leurs populations qui périssent sous l’épée des forces négatives ses alliés de tout temps.
L’on garde encore frais, les exactions et arrestations arbitraires opérées dans les milieux des fils de la province particulièrement d’abord dans le dossier de tentative de coup d’état en fin 1997 au cours duquel le commandant Masasu NINDAGA fut méchamment assassiné, puis suivra en 2001 la profanation de sa tombe par les partisans de Kabila infiltrés au sein de la société civile du Sud-Kivu dont Didace KANINGINI. Ensuite dans le dossier de l’assassinat du Mzee Laurent Désiré KABILA, l’on assista aux exécutions extrajudiciaires des fils de la province, d’autres demeurent encore en prison sans procès juste et équitable. Les rescapés quant à eux servent au clan de prétexte à une véritable chasse à l’homme.
Les cas de Xavier CHIRIBANYA, du général Bora UZIMA, le major Joseph KASONGO et compagnons, condamnés à rester en cavale font foi.
Au Nord-Kivu
La possible unité, la stabilité d’une province longtemps sujette de manipulations mobutiennes, la combativité et l’esprit révolutionnaire de ses fils font craindre à Kabila une probable menace contre son régime. Il bat forte campagne d’incitation à la haine à travers les communautés ethniques de la province.
Les velléités divisionnistes refont surface, les Nande de Béni, Butembo et Lubero se séparèrent du reste de la province qui est désormais divisée en 2 parties qui se feront continuellement la guerre. Kabila acheta à vil prix les leaders du Grand Nord, s’en suivra la prolifération des bandes armées qui se combattaient pour le leadership et se livraient aux exactions de tout genre contre la population.
Les 10 années des efforts de la réunification et de la réconciliation des peuples de la province venaient de voler en éclat. Face à la recrudescence de la violence désormais qui s’abattait sur la province, une certaine reprise de conscience sembla animer ceux-là qui ont facilité Kabila à diviser la province.
Ils tenteront à maintes reprises de s’investir dans la réunification et la pacification de la province du Nord-Kivu pour réparer le tort et le retard causés à la population et à la province. Mécontent de cette reprise de conscience, Kabila leur accusera de haute trahison et les fera arrêter arbitrairement c’est le cas du Général KAKOLELE, KAMBASU, le major KIBWANA, le lieutenant colonel TAHANGA NYOLO, le capitaine MBALE et leur suite qui croupissent dans les geôles à Kinshasa.
Ces arrêtés venaient de rallonger la liste de nombreux fils du Kivu arrêtés et certains exécutés de sang froid par le clan Kabila depuis le début de son règne ; ces fils croupissent dans l’oubli, la torture et la terreur dans les geôles de Kinshasa loin des témoins, et des organisations de défense de droits de l’homme.D’autres compatriotes comme feu KANYAMUHANGA GAFUNDI et Eugène SERUFULI, tous successivement gouverneurs du Nord-Kivu qui se sont investis personnellement dans la réunification, la réconciliation et la pacification dans la Province vinrent leurs efforts s’envoler et leurs actions diabolisées.
En Novembre 2004, alors que le peuple commémorait le nouvel ordre politique issu de l’accord global et inclusif, Kabila organisera avec ses lieutenants un plan d’épuration ethnique au Nord-Kivu sous couvert du brassage. Il tentera d’expédier dans cette province plus de 10.000 hommes de troupe pour y chasser les rwandophone au cours d’une opération dont le nom de code secret était ‘’opération BIMA’’ ; ce plan se heurtera sur l’opposition farouche de ceux-là même qui devraient en être victimes et échouera.
Mais il réussit tout de même à détruire le Barza intercommunautaire, pourtant organe catalyseur des problèmes interethniques qui ont présidé aux tristes moments sanglants de la province : l’ensemble des communautés du Nord-Kivu s’insurgèrent contre celles hutu et tutsi responsables de l’échec de l’opération ‘’BIMA’’. Le Barza intercommunautaire dut sa résurrection aux efforts et à la détermination des organisations non gouvernementales qui avaient perçu le danger d’une telle politique diabolique.
Le clan Kabila était loin de désarmer, en 2005, il revient à charge avec la tentative de déchirement de la communauté rwandophone en incitant les membres de la communauté hutu à s’insurger contre leurs frères de la communauté tutsi qualifiée d’indomptable.
Plusieurs leaders hutu en provenance de Kinshasa débarquèrent au Nord Kivu avec des discours sévères à l’endroit des tutsi ; le traditionnel concert rwandophone est également et brusquement rompu, les deux communautés s’entraccusent. Bref, le décor des tristes années sanglantes de la province est bien planté, l’on a atteint le point culminant de nouvelles guerres interethniques.
Comme si cela ne suffisait pas, aujourd’hui encore ses lieutenants financés, armés et entraînés par lui tentent mais en vain de mettre encore la province à feu et à sang.
Au mois de Juillet 2005, des violents affrontements éclatent à Ishasha, Nyakakoma et Nyamirima conduits par les Mai-Mai alliés aux Interahamwe génocidaires qui ont semé la mort non seulement au Rwanda mais également tuent, violent et pillent les congolais de l’Est du Pays avec la bénédiction du Clan Kabila. Cette coalition des forces négatives se heurtera à la résistance de la 12ème brigade des FARDC constituée à majorité par les fils de la province qui refuseront le bain de sang ; mais la menace reste cependant permanente.
Le refus par Kabila de faciliter le retour au Pays de plus de quarante milles réfugiés congolais du Nord-Kivu vivant en Ouganda, au Rwanda, au Burundi, sous prétexte qu’ils seraient des rwandais qui sont rentrés au Rwanda, et plus de 150.000 du Sud Kivu vivant en Tanzanie, traduit sa volonté manifeste de compromettre la paix dans cette partie du Pays.
A plus forte raison lorsque l’on sait que ces compatriotes vivent dans la misère et la pauvreté en terre étrangère et qu’en perspective des élections dans le Pays, ils ont le droit de revenir au Pays pour remplir leur ‘’devoir patriotique’’ (termes employés par la commission électorale) en se choisissant librement leurs autorités.
Kabila sait très bien qu’en entretenant le pourrissement de cette situation, il entretient ipso facto un casus belli, d’où le spectre de la déstabilisation plane sur le Kivu.
En Ituri/Province Orientale
La Province Orientale et spécialement le district de l’Ituri n’a pas été épargnée par le plan Kabila.
Ici le clan Kabila incitera la communauté Lendu à se soulever contre les Hema pour des raisons non encore clairement élucidées ; des massacres d’abord à l’arme blanche furent organisés, ensuite Kabila armera plusieurs leaders Lendu et Hema qu’il poussera à s’affronter en les manipulant et leur distribuant armes, minutions et argent.
Des centaines des milliers des personnes y perdirent la vie à la grande satisfaction du Clan Kabila. Contraint par le besoin de la réunification du pays et l’implication de la communauté nationale et internationale dans la résolution de la crise en cette partie du pays, Kabila joue aux apaisements, il réunit les différents chefs de guerre de l’Ituri et leur promet de promotion en grade en récompense de l’application stricte des instructions reçues de lui.
Un mois plus tard, après les avoir invités dans la capitale, il procède à leur arrestation au moment où le district de l’Ituri retrouvait la paix et que les éléments armés inféodés à ces chefs de guerre venaient de s’impliquer dans le processus de désarmement, démobilisation et réinsertion. Ainsi Thomas LUBANGA, Floribert NDJABU, Germain KATANGA subissent nuit et jour torture morale et physique dans les geôles de Kinshasa sans un procès équitable et juste.
Cette décision de Kabila avait comme objectif de continuer à entretenir la tension dans cette partie du Pays, sachant d’office ce que sera la réaction des miliciens de l’Ituri.
Aujourd’hui encore au moment où les efforts de la communauté nationale et internationale semblent produire un début de solution avec la prédisposition des peuples de l’Ituri à la réconciliation, Kabila déploie les unités des FARDC et des miliciens de NALU et ADF mouvements rebelles ougandais pour les combattre et continuer ainsi à y entretenir un climat de violence.
En Equateur, au Bandundu et au Bas-Congo
L’on se rappellera les massacres d’officiers ex-F.A.Z déclenchés au lendemain de la prise du pouvoir par Kabila le 17 mai 1996 à cause de leur langue parlée le lingala, alors que ces officiers avaient déjà refusé de combattre et avaient manifesté leur désir de faire partie de l’armée de l’ A.F.DL. Ceux de ces officiers qui réussiront à s’échapper seront forcés à l’exil à l’étranger où ils vivent misérablement en dépit de leur compétence nécessaire pour la consolidation de notre armée.
Ceux qui avaient bénéficié officieusement de la mesure de grâce et repêchés dans les rangs des FAC seront réduits au silence et se verront confier des fonctions inférieures à leurs grades ou mis à dispo.
Le clan Kabila n’en était toujours pas satisfait, au lendemain de la mise en place des nouvelles institutions de transition, le camp organise une série des simulacres des coups d’état dans l’objectif principal de se débarrasser des ex-F.A.Z cités en premiers comme responsables.
Ces simulacres offrirent à Kabila également l’occasion de se faire la peau de certains opposants politiques qui lui étaient nuisibles ; les commissions d’enquête diligentées à ce sujet n’ont d’ailleurs jamais rendu leurs conclusions pour l’édification de l’opinion publique, Kabila préférant garder le mutisme autour de la question.
Ceci constituait également un signal fort lancé à tout officier ex-F.A.Z vivant à l’étranger, de l’opposition du clan à tout retour au pays. Les multiples démarches initiées au près du clan Kabila par notamment le gouvernement du Congo-Brazzaville et le HCR pour obtenir et organiser le retour au pays de toutes ces compétences militaires, demeurent jusqu’à ce jour vaines.
Dans les deux Kasaï
L’on est parfois surpris de l’agressivité avec laquelle le chef de l’Etat et père de la Nation traite une partie de son peuple tout simplement parce que faisant partie de la même entité territoriale avec le chef de fil de l’opposition politique.
En effet le clan Kabila a toujours lié le sort du peuple du Kassaï au comportement politique lui affiché par Etienne TSHISEKEDI. C’est ainsi que se justifie la violente répression de la marche des habitants de Kananga et de Mbuji-Mayi le 30 juin et le 1er juillet 2005 au cours de laquelle des dizaines des personnes furent assassinées, d’autres grièvement blessées et d’autres encore arrêtées, des femmes également furent violées.
Au Katanga
Les velléités divisionnistes du clan Kabila n’ont pas épargné sa propre province le Katanga. En effet, confronté à une farouche opposition au sein même de sa province d’origine, le clan tente en mai et juin dernier à user des démons de division avec en ligne de mire les acteurs politiques du Sud-Katanga, en l’occurrence les partisans de Moïse TSHOMBE qu’il accuse de monter une nouvelle sécession du Katanga.
Il réussit au cours du déclenchement d’une campagne de terreur à arrêter tous ses détracteurs et potentiels challengers au leadership de la province qui ont pignon sur rue.
Il ne faudra cependant pas perdre de vue les vieilles ambitions du clan à balkaniser la RDC par la création d’un Etat qui partirait de la plaine de la Ruzizi jusqu’au Nord Katanga, ce qui semble également animer de tout temps le clan.
Dans la même perspective, Kabila tend la main à quelques anciens gendarmes Katangais, ceux qui acceptèrent de s’assujettir sans condition à sa volonté furent réduits au silence pendant que ceux qui ont préféré garder leur dignité seront contraints à l’exil.
III. DE LA DESTABILISATION DES ETATS VOISINS
L’entretien d’une confusion autour d’une éventuelle doctrine diplomatique de la RDC offre au clan une marge des manœuvres lui permettant de déstabiliser les pouvoirs des pays voisins en soufflant le chaud et le froid.
Les traités et accords internationaux signés par la RDC sont restés des simples formalités. Le cas des accords signés dans le cadre sous-régional pour le désarmement, le rapatriement des bandes armées étrangères et restés lettres mortes en témoigne suffisamment.
En lieu et place de la redynamisation de la Communauté des Etats des Grands-Lacs susceptible de garantir la sécurité et la stabilité de la sous-région, le clan Kabila investit sa politique régionale dans la logique de déstabilisation des pays voisins tels le Rwanda, le Burundi, l’Ouganda dont il garde, protège, entretien, approvisionne en armes et minutions les bandes armées qui visent à renverser le pouvoir dans ces pays respectifs.
S’agissant du Rwanda, l’intervention sur les ondes de la Radio Okapi en juillet 2005 au cours de l’émission ‘’Dialogue Entre Congolais’’, de Ignace MURWANASHAKA, président de FDLR-Interahamwe qui, répondant à la question de savoir comment ses troupes obtiennent-elles les armes, affirmait qu’il faut poser la question à ceux qui les ont recrutés au Congo-Brazzaville, au Gabon et en République Centrafricaine pour libérer l’Est de la RDC sous l’occupation de l’APR. Il ajoutera que ces personnes sont à Kinshasa siégeant au sein du gouvernement.
En plus des Interahamwe, le clan Kabila a expédié à l’Est du pays pour la même cause, les National Army for Liberation of Uganda, le  Allied Democratic Force, les génocidaires des Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda, les Front National de Libération du Burundi. Ces forces y mènent des opérations de déstabilisation de leurs Etats respectifs, exercent des activités illégales telles le trafic d’armes et des minutions, le vol et viol ; et les populations congolaises en payent le lourd tribut.
En revanche, ces Etats contraints à la défensive, menace d’intervenir en RDC pour en obtenir la garantie de leur sécurité.
IV. EN CONCLUSION
Compte tenu de ce qui précède, il est indéniable que le clan Kabila à travers son gouvernement reste le seul responsable de la déstabilisation du Pays et plus précisément dans sa partie Est, le Kivu notamment.
De Banyamulenge du Sud-Kivu aux Rwandophone du Nord-Kivu en passant par les Bashi de Walungu et de Mwenga, les Barega de Shabunda et de Mwenga, les Batembo de Bunyakiri, les Nande de Beni et Butembo et aujourd’hui les Banyabwisha de Ishasha et Nyakakoma, la terreur, la mort et la désolation parcourt les entités et les communautés du Kivu ; Kabila ne laisse nulle part où la main ne passe et repasse.
Ce faisant, le peuple congolais doit reprendre conscience qu’il est le seul maître de son destin pour opérer un choix judicieux en faveur de la paix, la stabilité, la prospérité, le bien être social, bref son épanouissement et s’inscrire ainsi dans le concert des nations modernes, civilisées et en plein développement ; et refuser la désintégration continuelle de l’Etat conformément au plan Kabila et exécutée par le clan Kabila.
Cela devra se faire par des actions concrètes de résistance, de défensive tête haute, convaincu et déterminé pour la victoire effective, pointant à l’horizon l’avenir meilleur.
Je vous rappelle que dans mon communiqué de presse rendu public à Minova le 16 août 2004 (en annexe) à l’issu du massacre de Gatumba, j’ai promis de me mettre en position d’accorder mes actes à ma parole dans les prochains jours.
Nous estimons que le moment est pleinement et amplement arrivé de nous y employer, et ce par tous les moyens utiles, pour contraindre ce gouvernement à décrocher et laisser la place à un pouvoir inclusif, non conflictuel capable d’instaurer dans notre République la sécurité, la paix pour tous et lui restituer son prestige et sa place au sein de la communauté des nations du monde civilisé. La vie des congolais n’a pas de prix, chaque homme tué, chaque femme prise en captivité, violée, vendue aux enchères à la place publique ou chaque bébé brûlé vif ou enterré vivant compte et justifie l’offensive contre le plan Kabila et le démantèlement du clan Kabila.
Nous sommes désormais, plus que jamais, déterminés à y mettre fin dans un bref délai.

Fait à Kikuku, le 25 Aout 2005
Laurent NKUNDA MIHIGO
Général de Brigade 


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