Le blogging est vraiment un exercise fantastique pour consigner quelque part les entourloupettes du présent qui devient histoire l'espace d'un instant. Il faudra, chers lecteurs, que nous nous arrêtions à un moment donné pour écrire un livre du présent de notre histoire. Le meilleur cadre pour une tache pareille sera bien sur les collines et hauteurs du Masisi ou les paisibles et irresistiblements beaux rivages du lac Kivu, juste au pieds de notre phare naturel, le Nyiragongo. Mais il y a un obstacle incroyable à tout cela, et pourtant si simple à dégager, si ce n'était qu'à Kinshasa on a opté pour une sarabande interminable. En voici quelques traits apparement sans connection.
Le nombre de congolais désespérés à cause de l'attente du passeport biométrique augmente au ministère des affaires étrangères. C'est le moment de l'aubaine pour les fonctionnaires, petits et grands de faire des affaires juteuses en dollars américains, qui pour un formulaire, qui pour un bordereau, qui pour une signature, qui pour un extrait de casier judiciaire,qui pour ce que vous voudrez, empreintes digitales, photo digitale etc... de quoi se faire une fortune. Ce lot de désespérés, tout comme celui des déplacés du Nord et du Sud Kivu, victimes des FDLR, n'aura sans doute pas réalisé quelques faits significatifs.
Ils ne se sont pas rendu compte que les conseillers de Joseph Kabila sont fatigués des tractations de celui-ci avec Paul Kagame. Mais seul Kabila et Kagame savent ce qui les unit. Nous autres pauvres mortels pouvons seulement spéculer et affirmer immédiatement que quoi qu'il en soit, depuis les accords de janvier dernier, Kagame ne peut pas se fier de Kabila. Et peut être aussi il ne peut pas lui faire faire ce qu'il veut. Ce qui ne met pas Kabila dans une position comfortable non plus aussi longtemps que le contentieux FDLR n'a pas été vidé. Donc sa délégation à la réunion des chefs d'Etat major des armées de la CEPGL a beau dire que la RDC veut s'occuper du développement au lieu de la sécurité, ils ne sont pas encore sortis de l'auberge, surtout s'ils arborent fièrement des génocidaires recherchés par la justice.
De toute façon, avec ou sans Kagame, Kabila ou plutot ses sbires pensent aux élections de 2011. Ce qui fait qu'ils ne soient plus si pressés de se débarrasser des FDLR. Ayant, par ailleurs besoin d'un orateur populiste, les sbires conseillent le rais de courtiser Vital Kamere, un sursaut électoral de la même taille, ampleur et consternation que l'éviction de l'ancien président de l'assemblée nationale. C'est quoi qu'on lui avait administré, un congé de 6 mois? De toute évidence le PPRD doit être aux abois. Souvenez-vous qu'ils ont accusé Kamere de tous les maux y compris un lien caché avec le CNDP de Nkunda.
Et que signifie le regain des activités de la CEPGL, vu du point de vue de la réunion militaire de lundi dernier? Il n'y a pas eu de communiqué et probablement il n'y en aura pas. Néamoins, quelque nouveau signe aurait émergé de là. Il y a presque deux semaines, le ministre burundais de la défense parlait de recourir aux armées de la CEPGL pour traquer les FDLR opérant du Burundi. Mais le général burundais qui participait à la réunion du lundi l'a contredit affirmant qu'il n'y avait pas de FDLR au Burundi. C'est compréhensible car, étant du FNL, il prend la position de l'opposition burundaise. Ceci semblerait insignifiant lu tel quel, chers lecteurs, mais entre les lignes, il faut lire ici une alliance avec la délégation de la RDC contre Kigali au sein de la CEPGL. Le rapport de forces va se définir d'ici peu, il faudra voir qui aura ce que les anglophones appellent the upper hand. L'alliance contre Kigali trouve echo dans les medias où battent le plain les spéculations que relayent les FDLR et oiseaux de même plummage sur le net. Par exemple, le brouhaha un peu débile fait autour d'une hypothétique invitation de Kabila à Londres interprètée immédiatement comme une perte de vitesse de Paul Kagame dans les relations avec le monde anglophone. N'importe quoi.
Sur le terrain, pendant que Kimia II se meurt, Ntaganda cherche à démolir la détermination solide des militaires fidèles à Laurent Nkunda sans succès. Il a voulu en muter certains qui ont refusé nettement, sachant très bien ou laissant entendre clairement de qui ils attendent les ordres. Il cherche encore à se débarasser de Kamanzi qui probablement ne sait plus où donner de la tête. Ntaganda et le leadership de Kigali doivent maintenant toucher du doight l'ampleur du dommage causé à tout le processus de paix et les efforts d'obliger Kinshasa à discuter politique au vrai sens du terme, c'est-à-dire, embarquer sur le train des négociations proprement dites. Si Ntaganda donne l'impression d'offir un dernier chant du cigne, à Kigali où l'on se dit pragmatique, il est absolument urgent de rectifier le tir. Il ne vaut pas la peine de continuer de se tromper. Ils ont essayé de briser le seul lien qui detenait la clé(et qui la detient encore) à l'énigme de la paix à l'Est de la RDC, condition de la paix en RDC et dans la région. Ils savent qu'ils ne l'ont pas brisé. Se fier de Kabila n'a fait que mettre de leadership du pays de mille collines en position de faiblesse. C'est lui l'ennemi de leur leadership, pas Laurent Nkunda. Il faut donc rectifier le tir en conséquence. Je l'ai déjà dit ici, il faut du courage politique pour reconnaitre et rectifier une erreur, mais il est plus facile de la rectifier plutot que de créer une impasse absolument impopulaire. Cette impasse-ci n'est pas seulement impopulaire, elle porte en elle aussi le risque de quelques étincelles qu'il serait souhaitable de se passer.
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