LE CNDP EN MODE PRUDENCE
Le premier paragraphe d’un billet de presse de ICG résume l’interprétation de récents événements que les vautours veulent nous faire adopter tous. Mais puisqu’ils exercent leur droit d’opinion, n’importe qui est en droit de penser différement. Mais je voudrais que les lecteurs de ce blog attentif aux agissements des vautours suivent de près la manière dont leur euphémisme se crée. Voici le paragraphe, il est en anglais, sorry !
Normalisation of relations between Rwanda and Congo is essential if the eastern Congo and the Great Lakes region as a whole are to be stabilised. The agreement under which Rwanda accepted to withdraw its support from the CNDP insurgency of renegade general Laurent Nkunda, and simultaneously press it to accept integration into the national army, while Kinshasa agreed to a major military strike on its territory by the Rwandan army against the successors of the 1994 genocidaires is an attempt to address a problem that has poisoned bilateral relations for fifteen years. It has already produced one immediate and welcome result: Nkunda’s replacement and subsequent arrest on 22 January. But the deal in its current form carries as many dangers as opportunities.
L’on veut faire croire, peut-être dans l’entreprise conjointe et expéditive de détruire le mouvement appelé CNDP, que celui-ci est perdu à cause de la démarche de Ntaganda et de l’arrestation de Nkunda. C’est mal connaître la cause et de Nkunda et du mouvement parce qu’elle est la même. J’ai dit plusieurs fois, sur ce blog, qu’elle était plus grande que Nkunda et que le CNDP même. Heureusement celui-ci étant un acteur politique, n’est pas encore un parti politique. Car c’est au sein des partis qu’il est possible d’identifier les personnes avec les « causes » qu’elles défendent à telle enseigne que la disparution des premières entraîne celles des secondes. Ce n’est pas le cas. Donc l’absence physique de Nkunda ne signifie pas la dissolution du mouvement ni de la cause. Il en demeure le chairman et son équipe militaire et politique peut continuer les affaires, c’est comme quand un mouvement de résistance a son chef à l’étranger. Seulement devant l’assaut intempestive d’abord par Ntaganda, ensuite des opérations conjointes FARDC-RDF, il faut absolument adopter le mode prudence. En effet l’objet des opérations conjointes rejoint une des doléances du CNDP. Mais il ne s’agit là que d’une seule doléance. Le Rwanda d’ailleurs en est conscient parce qu’au moment où la RDC veut faire de l’arrestation de Nkunda une question juridictionnelle, le Rwanda sait et a dit qu’il s’agissait bel et bien d’une question politique, montrant par là une perception de la réalité que Kinshasa refuse encore de regarder en face, à ses propres risques au besoin. L’ONU et l’UA aussi en sont conscientes car elles ont vu le dossier en long et en large pendant qu’elles tergiversaient à Nairobi. Le Cahier des Charges du CNDP demeure entier et il porte bel et bien des préoccupations congolaises. Les vautours aussi le savent parce qu’ils gardent la porte ouverte sur un Nairobi IV. Mais il faut faire attention aux vautours, ils appuient les FDLR, ICG les appelle déjà les successeurs des génocidaires. Et ils ne veulent pas qu’on les désarme. Difficile de savoir comment les rwandais vont s’y prendre. Vous pouvez voir le soutient des vautours aux FDLR dans cette recommendation d’ICG :
«In addition to military pressure on the hardcore FDLR armed leadership that refuses voluntary disarmament and increased outreach to the FDLR rank and file – most of whom had nothing to do with the Rwandan genocide – including incentives and offers of relocation for those who accept voluntary disarmament, the international community should initiate legal action against FDLR political leaders living in Europe and North America »
Quant à la demarche de Ntaganda, plutôt qu’hypothèquer le CNDP, elle n’hypothèque que Ntaganda lui-même et les aventuriers qui l’ont leurré. Surtout ceux qui l’ont fait à partir de Kinshasa, des Nord-Kivutiens très connus et qui ont démontré être plus intéressés à leur propre jeu politique qu’à son sort. Ici il faut saluer le fait que le CNDP et Nkunda ne l’ont jamais désavoué, et il ne pourrait en aucun cas s’en prendre à eux si la justice internationale le rattrappe. Que peut faire le CNDP alors, toujours de la prudence. Ntaganda n’a pas eu le temps et l'adhésion nécessaire pour rallier la branche armée du mouvement et cela les FARDC, s’elles sont avisées, le savent. Et après l’arrestation de Nkunda, au lieu de se disperser, le mouvement se soude, ce qui pourrait contribuer à isoler Ntaganda beaucoup plus rapidement qu’il n’a eu le temps de le penser. Enfin on continuera demain, je voudrais refléchir sur la manière dont l’ONU patauge dans tout cela.
Le premier paragraphe d’un billet de presse de ICG résume l’interprétation de récents événements que les vautours veulent nous faire adopter tous. Mais puisqu’ils exercent leur droit d’opinion, n’importe qui est en droit de penser différement. Mais je voudrais que les lecteurs de ce blog attentif aux agissements des vautours suivent de près la manière dont leur euphémisme se crée. Voici le paragraphe, il est en anglais, sorry !
Normalisation of relations between Rwanda and Congo is essential if the eastern Congo and the Great Lakes region as a whole are to be stabilised. The agreement under which Rwanda accepted to withdraw its support from the CNDP insurgency of renegade general Laurent Nkunda, and simultaneously press it to accept integration into the national army, while Kinshasa agreed to a major military strike on its territory by the Rwandan army against the successors of the 1994 genocidaires is an attempt to address a problem that has poisoned bilateral relations for fifteen years. It has already produced one immediate and welcome result: Nkunda’s replacement and subsequent arrest on 22 January. But the deal in its current form carries as many dangers as opportunities.
L’on veut faire croire, peut-être dans l’entreprise conjointe et expéditive de détruire le mouvement appelé CNDP, que celui-ci est perdu à cause de la démarche de Ntaganda et de l’arrestation de Nkunda. C’est mal connaître la cause et de Nkunda et du mouvement parce qu’elle est la même. J’ai dit plusieurs fois, sur ce blog, qu’elle était plus grande que Nkunda et que le CNDP même. Heureusement celui-ci étant un acteur politique, n’est pas encore un parti politique. Car c’est au sein des partis qu’il est possible d’identifier les personnes avec les « causes » qu’elles défendent à telle enseigne que la disparution des premières entraîne celles des secondes. Ce n’est pas le cas. Donc l’absence physique de Nkunda ne signifie pas la dissolution du mouvement ni de la cause. Il en demeure le chairman et son équipe militaire et politique peut continuer les affaires, c’est comme quand un mouvement de résistance a son chef à l’étranger. Seulement devant l’assaut intempestive d’abord par Ntaganda, ensuite des opérations conjointes FARDC-RDF, il faut absolument adopter le mode prudence. En effet l’objet des opérations conjointes rejoint une des doléances du CNDP. Mais il ne s’agit là que d’une seule doléance. Le Rwanda d’ailleurs en est conscient parce qu’au moment où la RDC veut faire de l’arrestation de Nkunda une question juridictionnelle, le Rwanda sait et a dit qu’il s’agissait bel et bien d’une question politique, montrant par là une perception de la réalité que Kinshasa refuse encore de regarder en face, à ses propres risques au besoin. L’ONU et l’UA aussi en sont conscientes car elles ont vu le dossier en long et en large pendant qu’elles tergiversaient à Nairobi. Le Cahier des Charges du CNDP demeure entier et il porte bel et bien des préoccupations congolaises. Les vautours aussi le savent parce qu’ils gardent la porte ouverte sur un Nairobi IV. Mais il faut faire attention aux vautours, ils appuient les FDLR, ICG les appelle déjà les successeurs des génocidaires. Et ils ne veulent pas qu’on les désarme. Difficile de savoir comment les rwandais vont s’y prendre. Vous pouvez voir le soutient des vautours aux FDLR dans cette recommendation d’ICG :
«In addition to military pressure on the hardcore FDLR armed leadership that refuses voluntary disarmament and increased outreach to the FDLR rank and file – most of whom had nothing to do with the Rwandan genocide – including incentives and offers of relocation for those who accept voluntary disarmament, the international community should initiate legal action against FDLR political leaders living in Europe and North America »
Quant à la demarche de Ntaganda, plutôt qu’hypothèquer le CNDP, elle n’hypothèque que Ntaganda lui-même et les aventuriers qui l’ont leurré. Surtout ceux qui l’ont fait à partir de Kinshasa, des Nord-Kivutiens très connus et qui ont démontré être plus intéressés à leur propre jeu politique qu’à son sort. Ici il faut saluer le fait que le CNDP et Nkunda ne l’ont jamais désavoué, et il ne pourrait en aucun cas s’en prendre à eux si la justice internationale le rattrappe. Que peut faire le CNDP alors, toujours de la prudence. Ntaganda n’a pas eu le temps et l'adhésion nécessaire pour rallier la branche armée du mouvement et cela les FARDC, s’elles sont avisées, le savent. Et après l’arrestation de Nkunda, au lieu de se disperser, le mouvement se soude, ce qui pourrait contribuer à isoler Ntaganda beaucoup plus rapidement qu’il n’a eu le temps de le penser. Enfin on continuera demain, je voudrais refléchir sur la manière dont l’ONU patauge dans tout cela.
2 comments:
http://www.lesoftonline.net/phil.php?id=1257
Looks like too many question marks, doesn't it?
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