L'Est de la RDC fait encore courir les fonctionnaires de l'ONU. L'année dernière, c'était Koko Swing qui sillonait encore le Kivu. Aujourd'hui c'est le tour de son successeur. La cacophonie typiquement entretenue par le régime de Kinshasa n'a pas changé malgré la fameuse conférence de Goma et son boiteux programme Amani. Mais pourquoi? La réponse est simple même si les acteurs politique et les medias qu'ils utilisent font tout pour faire croire qu'elle est introuvable en ce moment.
La défaite des FARDC - et leurs alliés dont je parlerai souvent sur ce blog- à Mushaki en décembre dernier, face aux forces du général Nkunda reste aujourd'hui une pillule amère pour Kinshasa. Le pouvoir, après avoir préparé et lancé une guerre, en lieu et place de négotiations politiques sur très peu de points clairs et cruciaux pour la paix, n'a pas trouvé mieux que d'essayer de recourir à un drôle de volte-face: la conférence de Goma. Mais le pouvoir de Kinshasa n'a pas encore prouvé au monde qu'il soit capable de mettre à exécution une quelconque résolution. Il s'est employé à miner l'Acte d'Engagement de Goma pour essayer d'erroder à la fois la patience et le courage du vainqueur de Mushaki, et noyer dans une boue indéfinie l'Accord de Nairobi. Pendant ce temps, n'ayant jamais renoncé à la guerre, il a continué à militariser la province et intimider l'adversaire au moyen des violations répétées du cessez-le-feu de Goma, soit directement par les FARDC, soit par ses forces alliées, les génocidaires rwandais à multiples faces. Maintenant qu'il est devenu évident que Kinshasa n'est pas prêt aujourd'hui ni demain, à honorer tant l'Acte d'Engagement que l'Accord de Nairobi, il recourt à l'unique carte qu'il sait jouer: culpabiliser le vainqueur de Mushaki. Une carte qui n'a pas bien fonctionné dans le passé car on ne resoud pas un contentieux politique négociable avec la force, surtout quand on a une armée vaincue. Le Mushaki Pager suivra l'impact que le spectre du facteur Mushaki aura sur les événements à l'Est dans un court, moyen et long terme.
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