Saturday 6 September 2008

La pression du mauvais côté

Les journaux proches du pouvoir Kinshasa multiplient les titres soulignant qu'il faut renforcer la pression sur le CNDP. Un discours très connu. Pourtant l'on sait sur qui il faut mettre la pression pour que les efforts produisent une paix durable à l'Est et partout en RDC.

D'abord il faut affronter la question des forces génocidaires qui ravagent le Kivu depuis bientôt quinze ans. Ensuite il faut que le gouvernement finisse par utiliser le langage de dialogue et negociation avec le CNDP, chose qu'il retarde depuis l'année dernière. Pourtant il y a eu un certain effort de la part de la communauté internationale qui a ses représentants au Kivu. Les plus importants d'entre eux connaissent très bien le CNDP et ses dirigeants qu'ils trouvent comme des hommes capables de dialoguer, si non ils n'iraient pas si souvent dans les montagnes de l'Est. Les préoccupations du CNDP sont des préoccupations très citoyennes, à savoir, la mise hors d'état de nuire des forces génocidaires. Condition préalable pour le retour des refugiés et pour la restauration de l'ordre, que les fermiers puissent récupérer leurs terres et fassent tourner le grénier du pays. La seconde préoccupation est bien entendu un processus objectif de la reforme de l'armée, et une restructuration territoriale qui limite les abus du pouvoir central.

La pierre d'échoppement sur laquelle le dialogue échoue c'est le langage délibérement confusionniste de Kinshasa. A force de crier CNDP, Kinshasa tend à faire croire que les FDLR ne sont plus des terroristes ni des génocidaires. Et pour cause, ce sont les FDLR qui sont utilisées comme FARDC pour attaquer les positions du CNDP (positions qui sont conforme à l'Acte d'Engagement de Goma). La détermination de Kinshasa de décriminaliser les FDLR est en soi un crime. (La CPI ne s'arrête plus aux menus frétins, on a vu ses menaces contre le plus haut chef soudanais!). L'on sait que la fermeture du poste frontière de BUNAGANA est une décision qui laisse comme seule frontière ouverte ISHASHA, sous contrôle des FDLR. De cette frontière les génocidaires ont le champ libre pour controller le commerce frontalier, pour s'approvisionner elles-mêmes en tout y compris en armes etc. Faites le calcul...Et bien entendu elles ont le champ libre pour s'attaquer à la population et continuer les exactions et l'épuration éthnique.

Quand est-ce que Kinshasa mettra la pression sur les FDLR? Et quand est-ce que la communauté internationale et la population mettront la pression sur Kabila dont le flirt avec les génocidaires dure depuis si longtemps. Il ignore à ses risques et périls la bonne volonté et l'efficacité du CNDP.

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