Sunday, 29 April 2012

LA MONUSCO A COURT DE PRETEXTE COMME KABILA

Il y a peu je rappelais aux lecteurs de ce blog que quand la légitimité de Joseph Kabila chancelle, il a recours au même pretexte: agiter les eaux de la haine contre les tutsis congolais. Une tactique qui a toujours marché car un discours destructeur fonctionne plus efficacement qu'un discours constructeur surtout quand il vise un imaginaire aussi faible que celui du peuple congolais. C'est à cela que rime toute la confusion qu'il a laissée sur sa trace lors de son dernier passage à l'Est. Ses généraux se félicitent encore d'avoir arrêté je ne sais combien de militaires du CNDP. Ils ont même parlé de ceux qu'ils ont réussi à déployer ailleurs que dans le Nord et le Sud-Kivu. Soit, mais en quoi cela change-t-il le sort du peuple qui a besoin de paix pour continuer ses occupations qui consistent, très souvent en un effort de survivre le jour?

Mon passage à Goma il y a une semaine m'a confirmé le gouffre qu'il y a entre le discours de la classe politique et l'acharnement d'un peuple travailleur qui se débrouille en une absence généralisée de l'Etat. L'allure bigarrée du quartier Birere à Goma vibrant d'une dernière version de ce que l'on appelle l'économie informelle est très éloquente. Cette activité grouillante fait plus pour le pays que Kabila et la Monusco combinés. Puisque je mentionne la Monusco, parlons-en. Elle approche la fin de son mandat les mains vides quant aux résultats en terme d'impact sur le processus de paix bloquée depuis Janvier 2009; d'impact sur la rehabilitation des déplacés dans leurs propres terres; enfin d'impact sur le retablissement de l'autorité de l'Etat à l'Est de la RDC. Je suppose cependant que cette même Monusco s'est enrichie en termes d'affaires louches autours de l'exploitation des mines et malheureusement aussi des pratiques immorales qui détruisent la population surtout jeune. Mains vides donc et au moment où le sort de cette entité doit être décidé au Conseil de securité de l'ONU.

C'est en prévision de cette échéance que la Monusco aurait, semble-t-il préparé ce qu'elle a espéré être un scoop médiatique. Elle signale Bosco Ntaganda en Ituri bien entendu en affirmant qu'il y prépare une nouvelle rebellion. La Monusco a donc mis en alerte ses ttroupes dans cette partie du pays. Simultanément elle affirme avoir établi huit postes opérationnels au Sud-Kivu pour la protection des populations dans cette autre partie de l'Est de la RDC. Il faut courir tous les lièvres à la fois pour assurer la permenance de cette inepte Monusco qui se moque bien de la misère de la population qu'elle s'est habituée à regarder dédaigneusement du haut de ses jeeps tout terrain, ses avions et helicos. En brandissant le nom de Ntaganda lié à une énième rebellion à l'Est est, sans doute, une assurance de légitime présence de la Monusco. Roger Meece et ses gars sont sûrs que le conseil de sécurité n'y refléchira pas deux fois. Joseph Kabila non plus, tout occupé avec son nouveau premier ministre à embrasser la modernité le slogan de son nouveau quinquenat!

Thursday, 12 April 2012

UN BOURBIER EN L'ESPACE DE TROIS JOURS

Voilà ce que Joseph Kabila a réussi durant son séjour à l'Est. On peut aller jusqu'à dire qu'il cheche activement à déclarer une guerre, contre les Kivutiens cette fois s'il est vrai que les voisins outre-frontières ne veulent plus entendre parler de guerre. Fidèle à son propre style, il ne peut se maintenir au pouvoir sans embraser le Kivu. Les extremistes qui commandent les deux régions militaires ne peuvent qu'en être contents. Son revirement contre Ntaganda est un pretexte ideal pour masquer plusieurs aspects du manque d'engagement politique du rais. Hier je parlais de son besoin plus qu'urgent d'asseoir sa légitimité. Il faut rappeler qu'il doit aussi satisfaire les vautours, surtout ceux qui s'auto-proclamment défenseurs des droits de l'homme. Maintenant il faut ajouter une autre raison: son projet irresistible d'erradiquer le CNDP. 

Aujourd'hui les journalistes cherchaient à traduire ses propos en Kiswahili où il disait qu'il peut arrêter Ntaganda et le juger. Comment compte-t-il faire cela? Il va, s'il ne l'a déjà pas fait, tenter d'acheter en monnaie sonnante et trébuchante des proches de Ntaganda. S'il a réussi en 2009 à les convaincre de trahir Nkunda au profit de Ntaganda, il croit pouvoir faire la même chose. Payer ceux d'entre qui peuvent le lui livrer. Qui a trahi une fois peut bien trahir deux fois. Reste à savoir si à l'allure où vont les choses, il réussirait cette manoeuvre. Surtout après avoir déclaré la cessation de toutes opérations contre les FDLR. Aucune somme d'argent, à mon avis, ne serait convaincante après une décision pareille. Il y a traitrise et traitrise!

Puisque c'est d'un bourbier que nous parlons, la cessation de toutes opérations contre les FDLR est une déclaration de guerre contre toutes les forces qui les ont toujours combattues. Cette cessation semble comporter des implications très lourdes en termes de restructuration de l'armée à l'Est. Si on revient au schema 8ème region militaire à Goma et 10ème à Bukavu, il est inévitable de pousser non seulement le CNDP, mais aussi les Pareco, Mundundu 40 et autres à reconsidérer leur appartenance et pour quelle fin. On voit dans ce genre de décision irréfléchie et précipitée, un rais qui écoute les extremistes du comandement militaire dans les deux regions. Des extrêmistes qui ont leur responsabilité quant à la clochardisation des soldats. Des extremistes qui n'ont jamais saisi la dimension politique des troubles à l'Est et qui continuent à en faire un fonds de commerce pour leur propre gain et celui du président.

Wednesday, 11 April 2012

KABILA A LA RECHERCHE D'UNE LEGITIMITE IMPOSSIBLE

La démocracie libérale gauchiste qui domine l'agenda occidental en Afrique est obsedée par le simulacre de légitimité qui passe par les élections. C'est comme cela que ladite communauté internationale trouve tout à fait normale qu'un Joseph Kabila se maintienne encore au pouvoir. Il ne s'agit même plus de formalisme positiviste kelsenien. C'est juste de la magouille. De la plus évidente. Honteux n'est-ce pas? Oui bien sûr. Ils en sont tous conscients. Seuls les congolais, pas la classe politique à Kin, savent que Kabila n'est pas légitime. Et ça se palpe. Si les diplomates se plaignent et accusent les congolais de ne pas avoir "de sang arabe", ce qu'ils savent que c'est insupportable d'imposer au peuple un leadership qui a prouvé son ineptitude pour les derniers 10 ans dans l'histoire du pays. Mais c'est leur ami, au moins en termes pécuniers. Puisqu'ils réalisent que les congolais ne sont ni tunisiens, ni égyptiens, ils ont trouvé une autre manière de lui assurer "sa légitimité" qui  racheterait aussi les contradictions de leur propre discours. D'où l'unanimité que les vautours cherchent à consolider autour du cas Ntaganda pour la Haye. Le belge qui a visité Kin récemment, le gars de l'Africom, etc... exigeaient tous la même chose. C'est facile de s'imaginer ces longues mains de la plutocracie internationales expliquant au Rais qu'il devrait faire au moins un geste: envoyer à la CPI l'homme qu'il présentait il y a si peu à tous comme le champion de la paix "retrouvée" à l'Est.


Cependant, les choses ne sont pas aussi simples et Kabila ne va pas tarder à s'en rendre compte. A chaque fois qu'il s'est trouvé en mal de légitimité, il a eu recours à la guerre à l'Est. Maintenant il essaie de brouiller cette vieille carte. Chercher à arrêter Ntaganda pendant que les soldats dénonçaient l'incapacité de Kinshasa d'honorer sa part des accords "bidon" d'Ihusi au même moment où les grosses voix de l'armée de l'Est et le haut commandement militaire cherchent à convaincre Kabila que le CNDP est sur le point de mener une offensive générale, voilà un scenario vraiment brouillé. Jouer à l'arsoniste et au pompier peut se reveler dangereux parfois. Il y a quatre jours je disais que deux bataillons ont été dépêchés du Kasai et de Kindu pour en finir avec le CNDP. C'est presqu'enfantin pour la hiéarchie de l'armée de convaincre Kabila que la seule manière de résoudre les problème de l'armée et ceux de l'absence de l'Etat au Kivu, c'est d'erradiquer le CNDP. Pas si aisé que ça. 


Puisqu'il en est ainsi, le rais a fait le déplacement en personne pour aller menacer encore, tonner, intimer, quoi et à qui? La même chose: déploiement à l'ouest et j'entends dre qu'il vient aussi de décider l'arrêt de toute opérations contre les FDLR. Est-il en train d'essayer de forcer la main du Rwanda pour pousser ce dernier à une énième guerre? Un peu désespéré non? Je n'ai aucune idée de la position des nokos de Kigs, mais je pense qu'il ne sont pas intéressés par une possibilité d'être entrainés dans une autre guerre. Ils sont très bien occupés à développer leur pays, ce que Kabila devrait apprendre à faire. Il peut les allecher en leur disant que Nyamwasa and co pourraient trouver un terrain fertile au Kivu, mais à Kigs on sait bien que la question congolaise se fiche des dissidents rwandais. Je n'en suis pas certaine, mais je parierais que Kigs peut très bien dire à Kin que maintenant il s'agit d'un problème congolais qu'il faut résoudre entre congolais en commençant par les conditions des soldats et les différents politiques qui opposent la périphérie kivutienne à la kléptocracie qui règne à Kinshasa.  Ceux d'entre nous qui observent de très près ces différents savent aussi très bien à quel point Kinshasa n'aurait jamais honoré les accords d'Ihusi. Il est donc grand temps de revenir à la case du départ.

Sunday, 8 April 2012

REACTION DE JOSEPH KABILA A UN MEMORANDUM DES TROUPES

Très intéressant quand un article du Potentiel parle du CNDP du général Nkunda, au lieu de ce qu'ils ont pris l'habitude d'appeler le CNDP de Bosco Ntaganda. Il n'y a jamais eu de CNDP ni d'UPC de Bosco Ntaganda. Parce, Dieu merci, dans l'armée il y a une hiérarchie. Mais ce n'est pas tout, la hiérarchie n'explique pas tout. Ce qui fait le CNDP plus qu'une force armée, c'est une cause politique d'intérêt national et même régional étant donné son importance pour, non pas seulement la stabilité, mais bien plus le développement de la nation et de la région. Je crois que Ntaganda lui-même ne trouverait rien à reprocher à cette interprétation de la réalité. Le pouvoir à Kinshasa et un grand nombre d'occidentaux qui cherchent à influencer le présent et le future du pays ont tort d'ignorer cette cause. Cette ignorance les poussent à mettre en avant des non-solutions à n'en plus finir. Et Joseph Kabila et sa clique sont les premiers à manquer le courage politique de faire face à la cause à laquelle nous devons un élément aussi formidable que le CNDP. Si quelqu'un croit que je m'en prends contre Kabila gratuitement, je dirais qu'il faut bien observer ce qu'il est en train de faire maintenant.


Il a en effet reçu un memorandum des militaires de l'Est du pays, rappelant les engagements de cessation de guerre pris immédiatement après l'arrestation de Laurent Nkunda. Kinshasa qui ne veut pas faire montre de panic, panique en fait. Et pour cause, le memorandum a été suivi par le mouvement de troupes dont je parlais récemment. Ce langage pourtant éloquant n'a cependant suscité qu'une réponse absolument inadéquate, parce que Kabila n'écoute que des charlatans et des vautours. Au lieu de penser à négocier quand il ne s'agit encore que de questions de salaire, qu'est-ce qu'il fait? Il envoie deux bataillons commandos formés respectivement par les belges à Kindu et les chinois (eh oui!!!) au Kasai. Un peu tard sur quelque front, il faut s'y attendre quand on fonctionne sur une logique de précipitation. Un peu tard parce que Bunagana est sous controle des auteurs du mémorandum, les FARDC en fuite en Ouganda. Les deux bataillons arrivent sur Goma et Bukavu sur ces entrefaites. Et comme toujours ils seront en train de se demander pourquoi combattre et pour qui. Ce doute n'est jamais présent chez leurs adversaires dont l'avantage majeur réside dans le fait qu'ils aient vaiment une cause pour laquelle non seulement on est prêt à combattre mais aussi prêt à mourir. Je garde encore dans le inbox d'un de mes courriers életroniques un échange d'emails avec Koko Denis. Je m'apprêtais à aller participer à une conférence à Goma autour du 30 juin 2010 et je lui écrivais pour savoir s'il serait possible de discuter avec lui quelques aspects historiques de la cause politique du CNDP. J'étais loin de penser que ce serait là son dernier courrier et que je ne le verrais pas du tout. Elle est chère à ce point cette cause. Aujourd'hui nous sommes tous d'accord que l'arrestation de Nkunda n'a rien changé à cette marche historique et politique; ce que nous avons appelé en son temps la trahison de Ntaganda, de même. Les alliés de Kabila, belges, chinois, américains ou autres doivent finir par comprendre cette réalité et arrêter d'essayer de l'enterrer sous les immondices d'une rhétorique mercantile. 

Dans ses négociations avec l'Africom, Kabila ne peut pas oublier cette dure réalité. C'est certain que l'Africom lui propose, encore (combien de fois????), de former ou de re-former son armée, sous bien entendu, le pretexte d'assister son pouvoir dans son effort de créer un secteur privé dynamique. Et vous me reprochiez déjà d'user d'une sorte de néologisme quand je parle de rhétorique mercantile? Une force armée, étrangère de surcroît, pour créer un secteur privé? Anyway, et ils vous diront que pour que cela devienne réalité, Ntaganda doit être à la Haye aujourd'hui. Cette Africom n'est-elle déjà pas active en Ituri? Haha. Attendons voir. Ils doivent quand même savoir que leur succès dépend aussi de la manière dont Kinshasa répondra à toutes les questions pendantes comprises dans la cause du CNDP, que Ntaganda soit à la Haye ou pas, just irrelevant. Je soupçonne que même Kabila doit aujourd'hui penser que les négociations intérrompues à Nairobi, quand il était sur le point de trouver un point de convergence avec Nkunda, auraient été plus bénéfiques au pays que le bourbier qui s'annonce. Il n'est jamais tard pour bien faire.

Wednesday, 4 April 2012

NOS EXPERTS CHOISISSENT BIEN LEURS CRIMINELS

Ce qui ont eu la patience de lire ce blog depuis septembre 2008 savent ce que je pense de Bosco Ntaganda à partir de sa participation dans l'arrestation arbitraire et sommaire du général Laurent Nkunda. Je ne retire donc rien de ce que j'ai écrit à son propos en janvier 2009. J'ai aussi exprimé ici mon opinion de la condemnation de Thomas Lubanga par la Haye en expliquant que la justice de cette cour ne profite à personne en RDC. Maintenant je dois dire quelque chose à propos du tohu-bohu qui recommence au Kivu. Nos experts occidentaux de tous bords qui ont applaudi Kabila et Kagame au moment de l'arrestation de Nkunda ont, il y a juste trois ans, applaudi de ce fait, le courage de Bosco Ntaganda et l'ont converti en héro, au nom de la pseudo "paix" kabiliste. Soudain ils le comparent à Kony. Ce mysterieux Kony que tous croient caché quand ils savent très bien où il se trouve. Qui peut se cacher même dans la jungle équatoriale dans l'âge de l'image satellitaire parfaite? Pourquoi un revirement pareil? Ce n'est pas la première fois que cela arrive, mais passons.


C'est le timing du revirement qui m'intéresse. Les soldats congolais, toujours laissés pour compte, inaugurent le nouveau mandat de Joseph Kabila en protestant, leur salaire minable, souvent empoché par leurs chefs, les conditions misérables dans lesquelles ils vivent, les batailles qu'ils doivent continuer à livrer quand Kabila et ses experts disent que le pays est en paix, etc... Tout cela peut énerver n'importe qui! Ils entrevoient 5 ans vides d'intérêt pour eux et vide d'accomplissement en faveur du peuple. Il faut avoir le toupet de nos chers experts cum vautours pour monter au créneau aujourd'hui et parler des soldats, du CNDP ou des FARDC, peu importe, quand on passe sous un lourd silence les FDLR. Je suis contre cette logique obscure qui cherche le tort chez les victimes quand les vrais bourreaux sont tacitement acceptés. Quand les experts-vautours s'acharnent sur Lubanga, Ntaganda, Bemba ou Nkunda (très différents) sans inquiéter en rien les génocidaires que nous connaissons tous, sans mettre en question le régime de Kabila pour ses crimes, nous savons très bien où ils veulent en venir.


Quand ils s'agitent pour faire porter aux Tutsi congolais le spectre de la balkanisation de la RDC, c'est juste parce qu'ils veulent définitivement remplacer ces Tutsi congolais par les génocidaires et leurs alliés dans l'Est du pays. Ils ont cru avoir réussi completement en faisant coffrer Laurent Nkunda. Ntaganda a joué leur jeu un moment, mais à l'allure où vont les choses, je suppose qu'il a compris, car je pense qu'il n'est quand même pas ignorant. Nkunda avait raison, la cause qu'il défendait, et j'ose croire défende (être privé de liberté de mouvement ne signifie pas être sans liberté de conviction!) encore est plus grande que les alliances conjoncturelles concoctées sous le patronnage de nos experts-vautours. Avec sa collaboration de janvier 2009, Ntaganda a fait réculer sérieusement la bataille pour la cause, mais il ne l'a pas arrêté. La faiblesse et la négligence du régime de Kinshasa n'excuse en rien ce régime dans son devoir de faire face, si pas aux questions politiques non résolues au Kivu, au moins à la vérité historique dont le mouvement des soldats ces derniers jours n'est qu'un signe avant-coureur. S'il y a un plan de balkanisation, il est bel et bien préparé par le régime de Kinshasa - par action et par omission-  et tous ces experts qui travaillent à leur propre enrichissement en imposant au pays une classe politique déficitaire en volonté politique. Les diplomates de Kabila ne peuvent pas capitaliser sur les blogs des vautours (http://kristof.blogs.nytimes.com/2012/03/14/bosco-2012-while-we-hunt-kony-another-indicted-war-criminal-lives-a-life-of-leisure/) ou courir chez les nokos de Kigs pour résoudre un problème aussi simple que payer le salaire des soldats. Est-ce qu'avoir Lubanga, Katanga, Bemba, Ntaganda à la Haye paiera les soldats? Est-ce que l'homme à tout faire, Kagame, doit aller à Kinshasa faciliter un atelier sur le "Payroll" d'une armée? Come on guys!

Tuesday, 20 March 2012

KINSHASA LA BULLE

A Kinshasa on parle d'un gouvernement d'ouverture, c'est-à-dire d'ouverture à l'opposition, d'après les consultations de Mwando Nsimba. Mobutu doit se marrer là où il se trouve, ces vieux mobutistes sont encore et toujours dans les coulisses du pouvoir! Qui aurait crû en 1997 qu'un mobutiste serait l'informateur, ou est-ce le formateur deguisé, du prochain governement! Gouvernement d'ouverture donc, mais je dirais plutot gouvernement d'aventures! Ce qui ont fait et font la queue au Grand Hotel de Kinshasa sont une espèce de mélange bigarré de chefs de partis (peut-être aussi particules), opposants aussi bien qu'indépendants. Le congolais moyen est à mesure de percer à jour ces nouveaux zelés de la nouvelle heure qui sentent que "leur tour de manger", comme diraient les Kenyans, est arrivée. Et la bulle commence à s'enfler. Kinshasa la bulle politique du Congo ne va cesser de s'enfler jusqu'aux prochaines échéances électorales.  On parle déjà d'une majorité "présidentielle" qui se dégage en raison de 342 députés nationaux. Parliez-vous d'ouverture à l'opposition? Mais quelle opposition si la majorité se dégage si clairement.

Pourquoi bulle? Simplement parce que cette sarabande maccabre de former un nouveau gouvernement amorphe au service des ministres "budgetivores" ne se passe qu'à Kinshasa. Ailleurs, loin des "officines politiques improvisées" de Kinshasa, la population entière sombre progressivement et sans espoir dans le marrasme qui dure depuis si longtemps. Marrasme auquel Kinshasa la bulle est absolument sourde et étrangères. C'est pour cette raison que ce qui se passe à Kinshasa présente si peu d'intérêt pour moi. Si Thisekedi boude encore ou ne boude pas, si 90% des élus de son partis participent aux consultations gouvernementales sans lui, si le PPRD a été supplanté superbement par le PPPD dans les grâces du président, etc... tout cela n'a aucune  importance pour les populations de l'Itombwe à l'Ituri, pour les refugiés congolais refoulés de l'Agola, pour les populations congolaises refugiés au Burundi, Rwanda, Tanzanie ou ailleurs; ou pour les populations encore opprimées par les FDLR. Aucun de ces hommes qui consultent avec Mwando Nsimba ne pense à toutes ces populations longtemps laissées en marge de tout agenda politique en RDC. En conséquence, elles ne devront penser qu'à elles même pour se libérer. Il faut y penser et y travailler pendant que les chancelleries étrangères, les ONG et nos fameux experts sont encore obsedées par les dividendes qu'ils vont récolter d'un autre mandat de Joka.

Friday, 16 March 2012

LE BOUC EMISSAIRE LUBANGA

Je disais bien que je n'étais pas la seule à croire que le jugement Lubanga n'est que du bluff. Le compatriote Baudouin Amba Wetshi est du même avis. Pour ceux qui n'ont pas pensé à lire Congoindependant, voici le lien: http://www.congoindependant.com/article.php?articleid=7173. Vous remarquerez qu'il prend bien soin de mentionner que le numéro 2 de Thomas Lubanga est libre et bénéficie de la protection du régime.

HRW par son ténor encourage le procureur de la CPI d'enquêter le financement de l'UPC. Vous pouvez lire son avis ici:  http://www.lepotentiel.com/afficher_article.php?id_edition=&id_article=121577. Les sangsues s'acharnent!

D'autre part, un ami m'a demandé si je n'exagerais pas en continuant de parler des FDLR en RDC, et comme pour me donner raison, Radio Okapi informe du chaos causé à Masisi par cette bande de génocidaires que tout le monde s'évertue à "oublier". L'axe Masisi - Nyabiondo recommence cette dance macabre de tueries, qui va même jusqu'à Ruki, et pas Luke comme l'écrit Okapi.

Thursday, 15 March 2012

CPI: QUELLE JUSTICE ET POUR QUI?

Les vautours jubilent. Un de ces jeunes journalistes écrivant pour les périodiques américains de Nairobi voulait que je lui envoie un commentaire avec mon opinion sur le procès Lubanga et ce que je pense de la CPI. Le bruit que font les vautours autour du cas m'exaspère. Ce qui explique mon refus de lui parler. Pour moi ils ont bien plannifié le cas. Et ils savaient tous que l'argent investi dans cette cour ne se justifie nullement. La BBC parlait depuis deux jours d'une somme de 900 millions de dolars américains(http://www.bbc.co.uk/news/world-africa-17364988), juste pour condamner Lubanga, ayant complètement échoué dans le cas des criminels comme le yougoslave dont je n'ai besoin de donner le nom, ou d'autres sanguinaires dans et en dehors de la CPI.

Cette même semaine, les lobbies vautours ont fait circuler une video pour arrêter Kony. Je ne deviendrai jamais un défenseur de Kony, je me voudrai toujours être un défenseur du droit de l'Afrique de s'affranchir et de se libérer. Personne ne doit nous dicter ce que nous sommes et ce que nous devrions être. Et je ne suis pas la seule, il y a des américains qui comprennent aussi bien que moi que ces lobbies ne sont que des vautours et vous pouvez lire cela ici: http://www.mercatornet.com/conniptions/view/10445.

Entre les deux réalités décrites ci-haut, personne n'a besoin d'une interprétation sophistiquée: les vautours qui ont créé la CPI sont les mêmes qui versent les larmes de crocodiles de la video produite pour "sauver" les victimes de la LRA. Ce qui m'intéresse le plus avec le timing de ces deux "non-événements" que les médias vont exploiter à 150% pour leur propres intérêts c'est que les africains que nous sommes soient encore capables de gober ces couleuvres malgré leur taille et leur absurdité. C'est à regretter l'époque de la lutte pour l'indépendance. Nous avons perdu la passion que l'oppression suscite car nous l'acceptons sans broncher. Quand mes collègues Kenyans pensent que leur pays a besoin de la justice de la CPI, je leur demande combien de déplacés de décembre 2007 récupéreront leur terres et leurs villages, ils n'ont pas de réponse. Quand je leur demande la justice de la CPI c'est quelle justice et c'est pour qui? Ils n'ont pas de réponse. Et quand plusieurs d'entre eux m'ont demandé ce que je pense de la condemnation de Lubanga, je leur ai donné la réponse la plus simple: une fausse cour ne peut que donner des jugements faux. C'est cela que la gouvernance des ONG a fait tant à la souveraineté des Etats qu'aux concepts les plus sacrés tel que celui de la justice. Leur euphemisme réduit tout à un vide extraordinaire, pendant que les idéologues derrière tout cela s'enrichissent.

Nos soi-disants experts de l'Afrique vont écrire des commentaires à la video Kony pendant des semaines et même créer des chaires académiques dans des universités américaines pour des sujets tel que les révolutions internets ou "social-media revolutions", et commenceront à offrir des doctorats etc... Ils vont aussi spéculer abondamment sur le cas Lubanga. Je me permets demander à quiconque prend la peine d'ouvrir ce blog de refléchir un peu plus: cette nouvelle colonisation va être pire que la précédente si nous continuons de croiser les bras. Et nous croisons les bras chaque fois que, en tout cas pour ceux qui sommes dans le monde académique, nous nous laissons berner par ces pseudo-experts et suivons leurs tendances sans les mettre en question, comme si notre capacité de penser ne se limite qu'à leur interprétation bidon.

Saturday, 10 March 2012

TEMPS DE TOUT RECOMMENCER

J’entends que les groupes armés dans le Nord-Est et le Sud-Est de la RDC remettent en question une nouvelle fois le régime de Kabila. Quoi d’étonnant. Les lobbies des USA ont convaincu tout le monde que le pays est en paix et que le seul problem qui reste à résoudre ce sont les conflicts d’ordre mineral. Vous comprenez où ceci est sense nous mener. Il est vrai que les resources minérales ont change la perception de la RDC comme pays. Elles l’ont transformée en gateau que ceux qui tiennent les rennes du pouvoir distribuent à ceux qui les maintiennent au pouvoir. Cependant, c’est une fausse perception. Le problème de la RDC demeure l’absence de l’Etat dans laquelle le pouvoir de Kabila se complait et veut se pérpétuer. Puisqu’il en est ainsi, il n’est pas surprenant que les groupes armés et d’ailleurs n’importe quell congolais devrait tout recommencer de nouveau. Recommencer par où? Par une vraie remise en question du pouvoir existant. 

 Il y a des questions politiques historiques pendants que l’on ne peut plus ignorer. Il y a les questions traumatiques liées à la propriété terrienne que les conflits mineraux n’ont fait qu’aggraver. Il y a l’impossibilité d’acceder aux droits socio-économiques qui n’est que la consequence des problèmes ci-indiqués. On ne peut oublier la question des refugiés et des déplacés crées par la presence des FDLR consolidée par l’appui internantional dont beficient ces criminels chouchous de ladite communauté internantionale etc… Il y a aussi la constitution sans substance qui n’est qu’un autre instrument au service du pouvoir. On est litteralement submerge par non seulement une illegitimate incommensurable, mais aussi une absurdité qui défie la rationalité la plus simple. L’échec politique des mecanismes politiques en place en RDC aujourd’hui ne tient pas seulement à la bévure appelée cinq chantiers. Il tient surtout de la faillite complète du point de vue politique, sécuritaire et économique. 

La banqueroute est profonde, les conflits minéraux et le viols de femmes que la communauté international embrasse comme seuls problèmes ne sont que deux aspects d’un échec monstrueux. En fait c’est une vraie révolution qui changerait tout cela. Mais pas une style “printemps arabe” qui n’est qu’une nouvelle forme de servitude. Il faut une revolution de pensée d’abord, pour pouvoir récupérer la liberté de vivre de reconstruire. Et ce n’est pas la section 1502 de la reforme Dodd-Frank prepare dans les coulisses du pouvoir américain, ni les tergiversation de l’OECD, ni l’initiative regional sur les resources naturelles de l’ICGLR qui vont retablir l’Etat, car aucune de ces initiative n’adresse les questions politiques irresolues de la RDC. Généralement ce genre d’initiatives ne font qu’implanter des mecanismes de corruption ne profitant qu’à la clique qui est au pouvoir. La seule voie de sortie c’est que les congolais eux-mêmes prennent la détermination de tout recommencer. C'est interessant de relire cet article et voir combien le pays va à reculons un peu plus vite depuis 2009 sans espoir d'une orientation nouvelle: "http://">"http://http://therumpus.net/2009/01/the-rumpus-interview-with-general-laurent-nkunda/"

Saturday, 25 February 2012

THOMAS SANKARA AVAIT RAISON

“La dette c’est encore le néo-colonialisme ou les colonialistes qui se sont transformés en « assistants techniques ». En fait, nous devrions dire en assassins techniques. Et ce sont eux qui nous ont proposé des sources de financement, des « bailleurs de fonds ». Un terme que l’on emploie chaque jour comme s’il y avait des hommes dont le « bâillement » suffirait à créer le développement chez d’autres. Ces bailleurs de fonds nous ont été conseillés, recommandés. On nous a présenté des dossiers et des montages financiers alléchants. Nous nous sommes endettés pour cinquante ans, soixante ans et même plus. C’est-à-dire que l’on nous a amenés à compromettre nos peuples pendant cinquante ans et plus. La dette sous sa forme actuelle, est une reconquête savamment organisée de l’Afrique, pour que sa croissance et son développement obéissent à des paliers, à des normes qui nous sont totalement étrangers. Faisant en sorte que chacun de nous devienne l’esclave financier, c’est-à-dire l’esclave tout court, de ceux qui ont eu l’opportunité, la ruse, la fourberie de placer des fonds chez nous avec l’obligation de rembourser.” Les lecteurs qui ne sont pas nés hier reconnaîtront sans doute l’extrait si haut dans le dernier discours de Thomas Sankara à une assemblée générale de la défunte OUA. Le gars avait raison sur le thème de la nouvelle colonisation. Il avait tres bien compris que le continent était déjà hypothèque pour 50 ans. Et il n’a pas eu l’opportunité de voir les pseudo-leaders de la trempe de Kabila. S’il voyait l’Afrique d’aujourd’hui il dirait que les Kabila de ce monde l’hypothèque pour tout un siècle à venir. La reconquête de l’Afrique dont il parlait passe aujourd’hui par les ONG, les experts bidons qui travaillent aussi bien pour des multinationals que pour des interêts politiques étrangers. Ces derniers ont inventé le discours post-conflit sur toute l’étendue de la RDC. Le seul problème dont ils parlent c’est le viol des femmes. Personne ne dit rien sur les multiples déplacés, refugiés, laissés pour compte etc. Ils viennent de déclarer une élection grotesque acceptable. Et maintenant quoi? Le people congolais longtemps traité d’infantile attend, mais quoi. Rien, absolument rien. Et quand un peuple n’attend plus rien de personne, il doit recourrir à ce qu’il a de plus cher et de plus souverain: sa dignite et sa liberte pour s’affranchir. Pour se maintenir a Kinshasa, Joseph Kabila et ses alliés qu’il s’est faits en hypothequant le pays, capitalisent sur la resignation et l’inertie du people congolais. Je suis convaincue que cette resignation n’est pas un socle suffisament solide pour asseoir un pouvoir abusif. Kabila compte aussi sur le fait de ne pas avoir d’opposition du tout. Les dérives théâtrales de Tshisekedi sont comiques, grotesques et derisoires. La seule opposition vraiment menaçante qu’il ait jamais trouvée sur son chemin c’est Laurent Nkunda. L’effort pour neutraliser ce dernier n’a pas résolu ni les problèmes sécuritaires, ni les problèmes politiques. Le dysfontionnement du régime de Kabila contre lequel il s’opposait n’a fait que devenir de plus en plus manifeste au fil des jours que Nkunda passe en résidence surveillée chez les voisins. Le temps vient où Joseph Kabila devra faire face à croisée des chemins et décider. A l’Est la neutralisation des operations des FDLR est encore à l’ordre du jour pour retablir les congolais dans leurs vie quotidienne. La reforme de l’armée est encore le point de départ pour cet objectif primordial. Joseph Kabila ne peut pas ignorer la possibilité d’une opposition armée. Je ne pense pas que son allié Bosco Ntaganda puisse lui être utile dans ce sens. Les raisons d’exécuter son mandat d’arrêt ne manquent pas, notamment dans les affaires liées aux élections. Nous analyseront le discours de Thomas Sankara bientôt.