Monday, 11 November 2013

UN ACCORD A SIGNER DANS LE SANG???

From a friend of the cause:

            Silence on tue !

Assassinats ciblés et chasse à l’homme en corollaire d’une fausse victoire. Les actes de génocide en cours au Nord-Kivu font-ils partie de la « solution politique » de la crise de l’Est de la RDC qui se profile pour demain, lundi 11 novembre, à Kampala, avec l’acte conclusif d’un Accord de Paix signé part Kinshasa et les représentants du M23 ?  
Pendant que la propagande de Kinshasa, relayée par les médias du monde entier et par les déclarations officielles des acteurs internationaux de la crise congolaise, bat son plein autour de la « victoire militaire » fictive des forces armées gouvernementales (FARDC), les populations civiles des territoires jadis sous contrôle du M23 sont décimées, harcelées et persécutées. Des Kibati à Kiwanja et jusqu’à Bunagana, l’ancien fief de la rébellion située à la frontière ougandaise, les cas ne se comptent plus, depuis une quinzaine de jours, de tueries, tortures, pillages, viols, incendies et vols.

Un notable de Rutshuru, Gustave Ndeze, vient d’être’ assassiné avec sa femme et ses quatre enfants. Son frère, le Mwami Paul, un ancien délégué du M23 à Kampala, s’était réfugié en un premier temps dans les bureaux de la mission onusienne (MONUSCO) avant d’en être exfiltré par une équipe de militaires FARDC qui, selon plusieurs témoignages, seraient en train de le torturer. Quoique sa responsabilité pénale et morale de complicité en ces actes gravissimes de violation des droits de l’homme est carrément engagée, Monsieur Kobler, responsable de la MONUSCO, ne bronche pas devant l’ampleur des faits.

A Bunagana, le maire de la cité a été tué et toutes ses affaires, y compris un troupeau de vaches, ont été pillées. Il était accusé d’avoir des liens avec les rebelles et le même sort, pour les mêmes raisons, a été réservé à trois autres personnes. Selon notre source sur place, les FARDC agissent en connivence avec des militaires des forces armées sud-africaines (SANDF) dans des opérations d’enlèvement et de déportation à Kinshasa de complices présumés du mouvement rebelle. Le fils d’une autorité coutumière, Mzee Kanyabire, figure parmi les disparus. Cette même pratique a lieu ailleurs dans le Nord Kivu : on en signale onze cas à Kiwanja, dont celui de Papa Nyarubwa, celui du chef Modeste Kabori à Bukoma et d’autres à Goma, où ce genre d’épisodes n’a jamais cessé depuis la prise de la ville par les troupes de l’Armée Révolutionnaire Congolaise en fin novembre dernier. De Tchegerero, une femme, Marie Subutozi, nous signale l’assassinat de sa sœur. A Kibaya, une femme de nom Nyiramakuza a été violée puis tuée par un groupe nourri de militaires congolais et tanzaniens, pendant que des soldats sud-africains assistaient au crime.

Si nous avons décidé que de citer les cas qui nous ont été directement signalés, il est aussi certain que ce phénomène est d’une extension largement supérieure à ce qu’on a pu détailler ici.

Or, le déroulement des faits, le caractère ciblé des victimes, toutes appartenant à la communauté rwandophone du Nord Kivu, l’insistance dans l’utilisation du viol comme arme de guerre et l’identité des auteurs des crimes, tous faisant partie des diverses forces militaires de la coalition opposée au M23 et systématiquement appuyés par des groupes de civils, ne laissent pas de doutes sur la préméditation de tels actes, planifiés dans un cadre stratégique bien précis. Et dont la mise en résidence surveillée dans une villa de Kinshasa des hauts gradés rwandophones loyalistes (on cite les généraux Salongo, Kabundi et Ruhorimbere) est également un élément essentiel…

Il s’agit d’une forme particulière de quadrillage de l’espace et d’embrigadement de forces civiles (comme les Interahamwe rwandaises…) pour contrecarrer l’action d’un mouvement d’opposition. Ce dispositif, qui cible avant tout un « ennemi intérieur », la communauté tutsie dans ce cas, s’inscrit forcement dans la logique du génocide et est emblématique de la doctrine française de la « guerre révolutionnaire », dont la définition ambigüe en dit long sur la tentative de dissimulation d’un but qui demeure l’extermination d’une partie de la population. Comme en Algérie, à l’époque de la décolonisation, et comme au Rwanda, pendant le génocide de 1994.

La présence de militaires français dans cette guerre grise du Kivu est d’autre part avérée. Pendant les séances des pourparlers de Kampala qui ont eu lieu du 16 au 21 octobre, le général français Bailloud, systématiquement repris en photo avec son uniforme dans les couloirs de l’Hôtel Munyono, a joué un rôle de premier plan avec celui du pool des 5 envoyés (ONU, MONUSCO, UE, UA, USA). Le haut gradé a la renommée d’être un théoricien de ce que l’on appelle « l’approche globale », une méthode d’intervention militaire indissociable de la mobilisation des médias, des Ong et des fonctionnaires de la ‘société civile’. Ce qui s’est passé au Kivu et qui se passe maintenant en forme d’actes de génocide caractérisés, et cela dans le silence assourdissant de la dite ‘communauté internationale’.

Le forces impériales ont fait preuve, dans la gestion du dossier Est de la RDC, d’une cohésion remarquable qui a eu le dessus sur les divergences qui ont pu sembler opposer Paris et Washington. Les mêmes sont par conséquent complices ou commanditaires de ces actes, qui n’arrêtent pas d’endeuiller la région depuis 20 ans, et qu’à l’heure actuelle, sont couverts par une omerta unanime.

L’Agence d’information.com


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