Saturday, 2 March 2013

QUAND ON PARLE DU LOUP, ON EN VOIT LA QUEUE

En discutant avec des amis à propos des négociations de Kampala et l'accord d'Addis, je disais que la simultaneité des deux efforts diplomatiques était suspiscieuse pour moi. J'ai déjà dit ici ce que je pense de l'accord d'Addis. La seule chose que je pourrais ajouter concerne les artisants de cet accord. Si vous ne les connaissez pas, allez chercher du coté des ONGs internationales, qui engendrent les ONGs nationales. Vous y trouverez pratiquement le même nombre et les mêmes des artisants de la CPI. Faites vos recherches. Si vous n'en avez ni le temps ni les moyens, examinez la réception de cet accord par les ONGs, vous comprendrez. Puis que la CI nous prend pour des ignorants, elle attend que nous voyions dans les deux démarches diplomatiques un seul et même effort de sauver la RDC. Cependant, il est clair pour un congolais objectif qu'Addis veut circuiter Kampala. Et par la même occasion disperser les efforts de paix si l'on se souvient que les recommendations de l'accord visent à rendre la situation plus inextricable. C'est face à ce double langage que j'ai conclu, dans ma discussion avec les amis, que Kinshasa n'allait pas tarder à montrer ses vrais vrais intentions. 

Voici mon raisonnement: la prise de Goma par Makenga a réussi ce que la victoire de Mushaki n'avait pas réussi, c'est à dire, forcer le gouvernement de Kinshasa et la communauté internationale à reconnaitre que nous ne sommes pas devant une simple force négative. Et que cette fois-ci la diplomatie régionale devrait faire mieux que l'interruption des négociations à Nairobi en 2009. Kabila n'a pas pu réchigner et a dû s'incliner. Il pensait contourner la CIRGL quand les vautours se sont ingéniés pour conconter l'accord d'Addis. Mais personne n'est dupe, à Addis il ne s'agissait pas des intérêts du peuple congolais, plutot ceux des corporations étrangères.  Quelle cartouche restait au rais alors? Eh oui, c'est le rais! Quand on parle du loup, n'est-ce pas que l'on voit sa queue selon le dicton? Sa cartouche de reserve s'est montrée cette semaine sous forme d'un nouveau putch de Ntaganda. C'est à Kabila que cette tentative de putch par Ntaganda via Runiga profite. Avec cela il espère que la destabilisation du mouvement sera chose certaine. Il ne restera plus que diviser la délégation de Kampala en deux camps selon leur allégeance à Makenga ou Ntaganda... Même scenario qu'en 2009. 

Nous voici devant un gros risque encouru par Ntaganda et Kinshasa. Si je ne m'abuse, le mandat de la CPI n'a pas encore été levé. Pourquoi Runiga a-t-il voulu exposer son chef au courroux de ceux qui le veulent à la Haye? Croit-il qu'il soit impossible de le trouver. Ou peut être une amnistie lui a été promise s'il réeditait son exploit de 2009. Toujours est-il que le CNDP d'alors, et le M23 d'aujourd'hui ont quand même appris quelque leçons. Puisqu'une grande partie de l'armée du M23 est avec Makenga, qui appuie les gars de Ntaganda? Les FDLR? Les FARDC? Ceci reviendrait au même car les trois bandes servent également le leadership corrumpu de Kinshasa pour bloquer toute paix au Kivu. Observons et attendons voir si les ougandais qui facilitent les négociations tombent dans la même lacheté qu'Olosegun Obasanjo.

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