Thursday 10 June 2010

ROGER ALLEN MEECE

Le Peace Corps est “l’école” qui forme les diplomates américains pour l’Afrique sub-saharienne. Le successeur de Koko Swing après l’interlude du britannique Doss n’est autre que Roger Allen Meece. Un des faiseurs de l’intronisation de Joseph Kabila puisqu’il était à Kinshasa au moment de la dissolution du Mamouth 4 plus 1 modèle de triste mémoire. Un ancien du Peace Corps qu’il joignit en 1971, mais surtout ambassadeur en poste à Kin sous le règne du défunt CIAT, un organisme ayant travaillé si étroitement pour asseoir la Monuc. Cette excellence est tout sauf une nouveauté. Mr. Meece pourrait même revendiquer un rôle important dans les événements ayant eu lieu juste avant et juste après les élections de 2006. Les congolais qui pensent que le régime d’Obama a quelque chose de mieux que celui de G. W. Bush doivent être déçus parce que c’est un fonctionnaire du gouvernement de Bush qui revient et prend la tête d’une Monuc qui n’a changé que de nom pour faire croire à Kabila que ses doléances sont tenus en compte à Washington et à New York. On le prend pour un gamin toujours ou quoi ?

Le nouveau responsable de la Monuc vient de superviser la victoire de Meles Zenawi en Ethiopie, viendrait-il à Kinshasa pour une opération semblable en faveur du raïs ? Probablement. C’est un connaisseur de l’Afrique francophone si l’on s’en tient à sa biographie officielle : ancien directeur du corps de la paix au Niger, au Cameroun et sous directeur de la même organisation au Congo-Brazzaville, ancien ambassadeur au Cameroun et au Malawi, et membre du corps diplomatique US au Congo-Brazza successivement, il a passé deux ans au Département d’Etat pour les Affaires Africaines. Et pas n’importe quels deux ans, 1998-2000, les années où Laurent Kabila opérait son volte-face contre ses alliées et signait ainsi le retour au chaos en RDC.

La question qui se pose maintenant concerne le possible succès d’une MONUSCO avec un visage qui a été si proche des dictatures africaines. Mais c’est presqu’une question vide de sens parce que la MONUSCO ne cherche pas de succès, en tout cas pas plus que ne la fait la MONUC. La mission de la nouvelle version ne comporte rien qui puisse présager la paix pour la population congolaise. Pour veiller à une stabilisation il faut d’abord en avoir une. Or la RDC se trouve complètement affaiblie surtout depuis que la communauté internationale a décidé de dire que les accords entre le Rwanda et la RDC ont signé la fin de toute hostilité. On veut toujours nous imposer une compréhension fabriqué de notre propre situation. Il n’y a pas de paix. Et le manque de paix n’est pas dû à la liste de groupes armés fabriquée par notre autoproclamé très spécialiste de la RDC. On remarque derrière son effort la fine stratégie des vautours qui couvre leur propre dos pour imputer la responsabilité des misères du pays sur les groupes armés. Un signe de cette duplicité est assez remarquable dans la minimisation des FDLR et la maximisation du CNDP dans la liste. Je ne veux pas me poser en défenseurs de groupes armés. Je veux simplement dire que la responsabilité des vautours dans la pérennisation d’un leadership crapuleux à la tete du pays est pire que les groupes armés. On l’a vu dans la manière dont ils se sont employés à persécuter Laurent Nkunda parce qu’il est la seule voix qui continue de déranger. C’est dommage que le peuple se laisse obnubiler par les faiseurs d’opinions comme notre grand listeur de groupes armés. Si vous aviez des doutes a propos des vautours, lisez entre les lignes de la nomination de ce nouveau représentant spécial de Ban Ki Moon, juste une année avant les élections, la promesse du retrait de la Monuc qui ne concerne que 2.500 types sur 20.500, enfin… on verra bien !

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