Entre New York et Kinshasa, je me demande. Et bien sûr autour de la question du retrait de la Monuc. Alan Doss a fait de son mieux pour convaincre le Conseil de Sécurité de venir dialoguer avec Kabila qui ne souffre plus de l'envoyé spécial de Ban Ki Moon. Le tour était presque joué, mais le voyage à Kinshasa semble présenter des intérêts moins urgents que ceux exigés par la sarabande diplomatique déclanchée par l'intransigeant maitre de Téhéran. Mais je suis certaine que les français toujours à la tête des missions de paix vont chercher à sortir les dernières cartes. La première de ces dernières s'avère être l'échec de la politique congolaise depuis la victoire de Joseph Kabila, tant chantée et vantée par la communauté internationale depuis 2006.
Les élections s'approchent et rien n'a été fait. Peut-être tout ce beau monde est arrivé à comprendre pourquoi il y a eu Mushaki, pourquoi la conférence de Goma a foiré quand ils avaient installé dans cette bourgade un nouvel arsenal diplomatique, etc. Echec, echec, et encore échec: depuis le programme amani jusqu'aux opérations amani leo (on est à court de vocables swahili au Congo de Kabila. Echec non seulement pour Kabila qui n'a fait qu'égratigner ses cinq sentiers, qui a perdu toutes les guerres contre Nkunda jusqu'au moment où son policier James Kabarebe a arrêté ce dernier sans motif en janvier 2009. Mais aussi échec quant à l'organisation des élections municipales. Kabila veut changer la constitution pour pouvoir se faire élire encore. Cela va provoquer quelques remous. Ce qui donne aux français de l'ONU une raison de plus pour trouver une nouvelle version de la Monuc avec nouvelle misssion??? On peut supposer que non, mais sans doute on va nous confectionner une nouvelle version.
Tout le monde sait maintenant pourquoi il y a eu Mushaki et qu'on n'en a pas encore fini. Il y a du travail inachevé, non seulement pour Nkunda, ses executifs politiques et ses troupes, la région des Grands Lacs, mais aussi pour la communauté internationale elle-même. Son travail devrait consister à raisonner le poulain qui prend une chevauchée encore plus folle que dans le dernier quart de l'année 2008. Du travail inachevé surtout pour les gars sur terrain aujourd'hui. L'absence de l'Etat appelle à une responsabilité extraordinaire pour les troupes sur terrain surtout au Kivu. Elles sont plus motivées. La cause combattue à Mushaki est encore intacte. La communauté internationale a montré combien elle peut nuire à cette cause, activement ou passivement. C'est à ces gars sur terrain qu'il revient de mettre de l'ordre. Il faut se préparer, les jours viennent où tout peut arriver, si l'on s'en tient à l'empressement que kabila montre de se débarrasser du témoin inutile mais nuisible qu'est Alan Doss... Attendons voir!
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