Nous nous y attendions tous, je parle de l'impasse de Kampala. Avec la brigade aux drones qui a tellement excité Kinshasa, c'était certain que Joseph Kabila et son équipe allaient tout faire pour arriver à un blocage définitif au processus engagé en Uganda. Mais pendant que je faisais éloge du discours de M-Sevo à Nairobi hier, je ne pouvais pas m'empecher de penser que même lui pouvait se prêter à un double langage. Il disait que les pays africains, à l'instar du sien ne devrait pas attendre des solutions de l'ONU. En même temps, nous savons que les sud-africains de la brigade aux drones ont déjà acheminé leur arsenal à Kampala. Je suppose que leur base d'opération sera Entebbe où la Monusco occupe déjà un peu trop d'espace. C'est toujours déconcertant d'attérir à Entebbe et de se retrouver sur une bonne portion de terre qui exhibe l'outrecuidante machinery de guerre et de colonisation post-moderne de l'ONU.
Double langage donc pendant qu'on y est. M-Sevo fustige l'ONU, mais lui ouvre la porte de son pays pour ou comme quartier général les opérations contre le M23. Et ce pendant que les deux équipes qui négocient la paix se trouvent encore à Kampala. Alors à quoi joue-t-on? A la paix ou à la guerre? Ce qui convertit Kampala en une sorte de croisée des chemins. Son expression claire vient d'être déclarée par la délégation du M23 aussi bien à la facilitation ICGLR qu'au gouvernement de Joseph Kabila. Nous savons déjà que la brigade devrait être là la semaine prochaine. En fois de quoi il a présenté les options qui restent: ou bien on continue les pourpalers, ou bien on se prépare à un combat dur. Si l'on négocie, alors il faut arrêter les grands chevaux de la brigade funeste. Si la brigade s'engage en combat, alors on ne negocie plus, car il faudra bien se battre. Puisque Kinshasa fait rarement primer la raison, préparez-vous en conséquence. Mais que les Sud-africains ne se bernent pas trop. Les tanzaniens eux ont déjà un problème, les camions arrêtés à Kibumba devraient être fouillés par le M23 pour voir de quoi il retourne. Depuis trois jours il y a un refus obstiné d'optempérer, mais voyons comment cela va tourner!
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