Il y a du bruit du côté de la commission des finances de l'assemblée nationale. Le problème est celui de toujours: des engagements jamais honorés. Il s'agit de l'argent que la MIBA, qui appartient à 80% à l'Etat congolais, doit à Emaxxon une filiale de la DGI. Vous pouvez avoir des nouvelles mises à jour sur ce sujet si vous consultez avec fréquence le site de AfricaminingIntelligence. Obscurité quand il s'agit de passation de marché. Y a-t-il quelque audit qui fonctionne en RDC? Mystère. Il semble que trois députés du PPRD veulent demander des explication, et c'est presque certain que c'est là une peine perdue. Et on n'entendra pas parler de cela sur les journaux pprdistes. Pendant ce temps, Makonda Bonza, Senateur de ses fonctions, a pris la peine d'expliquer à son parti comment, pourquoi et à quel point la RDC est devenu un paradis fiscal pour tous les maffieux qui ne se préoccupent même pas de blanchir leur argent sale. Ceci non plus ne peut être trouvé que sur des sources de nouvelles indépendantes, loin du joug kabiliste.
On le voit bien, les nouvelles importantes ne font pas la une. Mais elles doivent persister pour éveiller les quelques consciences qui restent! Il y a toujours un petit reste du peuple. C'est donc ainsi que des nouvelles à propos de Laurent Nkunda doivent aussi persister. Quoi dire après presque dix jours où il m'a été impossible de trouver une minute pour faire un posting. Les bribes d'information qui généralement me permettent de construire mes spéculations pragmatiques s'accumulent. Je ne sais par où commencer.
Une année entière en résidence surveillée, Nkunda doit reapparaitre de plus en plus dans les nouvelles. D'abord parce que son emprisonnement est un abus grossier des droits de l'hommes, en échange de ce que les congolais appeleraient simple cop ya mbongo entre Kabila et son mentor de la RDF. Juste pour cette raison, il faut en parler. Mais il y a plus. La cour suprême a encore une fois différé son procès, pour la simple raison qu'elle n'est pas indépendante des mêmes forces qui le détiennent, pas de doute là-dessus. Ceci m'interesse minimement vous le savez déjà. Par contre ce qui se trame m'interesse. Et comme je n'ai aucun moyen de le savoir, je ne peux qu'interroger l'expérience. On l'a gardé si longtemps au frais parce qu'il a une qualité extraordinaire, celle d'unir du monde autour de la cause. Et c'est pour cette raison qu'aujourd'hui j'aimerais surtout exploiter l'idée de la division des tutsis qui semble faire partie de la stratégie d'un establishment rwandais effarée à outrance par la simple idée des tutsis unis à d'autres congolais pour la reconstruction de leur pays.
Voilà un danger à écarter et voilà à quoi semble travailler la main invisible ou par trop visible dans la destabilisation de l'Est, en tout cas en sa phase la pire, c'est-à-dire depuis janvier 2009. Où est l'évidence de la division? Je dois filer dans dix minutes donc ne pourrai pas aller au bout de l'argument. Il s'agit du discours qui fait la différence entre les bagogwe et le reste de tutsis d'abord, ensuite la différence entre les bagogwe de Masisi et ceux de Jomba-Rutshuru, et au sens plus large la division entre les tutsis ougandais, burundais etc... Où cela mène-t-il? A un Ntaganda qui a été littéralement erigé contre Nkunda, le choix de Munyampenda et maintenant Gafisi, la chasse aux bagogwe refugiés à Gishwati depuis l'époque de l'arrivée des interahamwe au Kivu... Je sens cette division, que je n'ai jamais vue, accroitre de jour en jour dans les media étrangers, de jeunes journalistes européens ou américains nés il y a 20 ans vous en parlent avec une verve et une assurance teintées du radicalisme encyclopédique d'un Voltaire, mais au moins Voltaire était intélligent quoi que méchant. A quoi rime toute cette sarabande qui atteint de nouvelles proportions au long de l'emprisonement de Nkunda? Qui divise normalement veut détruire ou règner par la peur et la force. Mais je crois que dans le cas qui nous occupe, la division peut se retourner contre son auteur, car elle peut fédérer les mécontents dont le nombre aussi peut augmenter.
Voici ce qu'un ami me disait récement à propos de tout ceci. Je lui disais que je ne pouvais pas déviner comment le peuple rwandais, en tant que peuple, digérait le fait d'être devenu le policier de Joseph Kabila pour martyriser un Nkunda qui n'a jamais voulu aucun mal ni au Rwanda ni au Congo. Il ne pouvait simplement plus croiser les bras d'un combattant devant l'échec du leadership en RDC. Mon ami me disait que sans pouvoir le dire ouvertement, les gens au Rwanda ont compris que "Kabila se moque aujourd'hui des fameux Nokos or (Afandes), car en acceptant de faire sa police dans leur propre pays et en arretant Nkunda, une division assez remarquable et manifeste se lit au sein des Tutsi(du Congo, du Rwanda, de
l'Uganda, du Burundi...), tous detestent ce qu'ils ont compris: que 'ezalaki nde coop ya mbongo entre James et Kabila'. Ceux qui ont joué aux policiers en janvier 2009 ont mis leur chef devant un fait accompli par un complot mensonger et à une vitesse de croisiere, tous ont compris qu'il y avait aucun plan d'interet du peuple rwandais par rapport à l'arrestation de Nkunda. Aujourd'hui le leadership est ridicule devant le peuple tutsi, ce qui profite à Kabila qui se satisfait d'avoir contribué à diviser davantage son adversaire, le tutsi congolais qui n'hesite pas à questionner son regime". C'est clair.
On entend dire que le secrétaire général du commonwealth qui était recemment à Kigs a insisté sur la revision d'un système judiciaire qui laisse à désirer. S'il y a une opposition au Rwanda, mais une opposition constructive, elle a pas mal de cartes à exploiter la veille d'une election générale. Ce que j'aime bien c'est que faire partie du commonwealth va aider à placer tous ces coins obscures au grand jour. Deux derniers petits points. Et d'un James Kabarebe pourrait-il réellement apparaitre dans le box des accusés? Pas bon pour le panache militaire et cela montrerat des cracks dans la clique qui constitue le solide noyau du régime. Donc, pour Nkunda, une alternative doit etre trouvée, laquelle, nous verrons. Et de deux, Gafisi veut 5 postes ministeriels dans le remaniement hypothetique de Kabila. L'Abbé Bahala a été chargé de lui dire clairement qu'il faut oublier une telle revendication car meme le PPRD qui est au pouvoir n'en a pas. Mr l'Abbé leur a dit que si l'on trouve un chien ayant monté sur un arbre, c'est que le proprietaire qui l'a fait monter est dans les environs. Au lieu de lui jeter des pierres, il faut chercher le propriétaire pour qu'il le fasse descendre car un chien ne peut pas monter sur un arbre seul. Alors ils sont demoralisés au faux CNDP. Ils l'auront cherché non?
Friday, 29 January 2010
Thursday, 21 January 2010
LA TRAHISON A-T-ELLE UN PRIX ?
Il y a une certaine confusion ou est-ce un certain embarras. Chez les afandes de Kigs je veux dire. De Kigali. Avec leur prisonnier Laurent Nkunda. Celui-ci a donné une sorte de manne à certains journalistes, ce qui a réjouit les lâches du leadership kinois. Il aurait dit qu’il serait prêt à l’exil, à la Haye ou même devant je ne sais quelle cour à Kinshasa. Mende a tout de suite parlé aux journalistes de ces propos. C’est étonnant, les journalistes aimeraient beaucoup que Nkunda parle. Un d’eux m’a demandé la semaine dernière pourquoi il ne proclame pas son mécontentement. Il disait presqu’innocemment quelque chose dans le genre « je ne comprends pas, je ne sais pas si Nkunda est furieux ou content, s’il fait réellement partie du ‘plan’ ou s’il est vraiment là contre sa volonté ». Les journalistes pensent toujours qu’il y a ‘un plan’, parce qu’au-delà des sentiments de Laurent Nkunda, ils n’ont jamais compris les raisons des réactions de Kigs. A la recherche du sensationnel, ils n’ont pas compris pourquoi le Rwanda, au lieu de préciser ouvertement s’il appuyait la rébellion de Laurent Nkunda ou pas, il l’ait arrêté. Pourquoi le rapport de l’ONU publié à la fin de l’année 2008 a-t-il piqué si furieusement la hiérarchie militaire rwandaise qui, généralement exécute les ordres politiques venus d’en haut, au point de la pousser à prendre une mesure négative sur tous les plans. Remarquez que le « en haut » peut dire quarante milles sphères de décisions que vous et moi ne pouvons que soupçonner sans jamais pouvoir mettre un doigt dessus. Cependant, la sphère directement concernée c’est bien les Nokos de Kigs. La question maintenant est celle-ci : ont-ils un plan pour sortir de l’embrouillamini créé par eux-mêmes avec l’arrestation du général Nkunda ?
Le seul plan qu’il devrait y avoir devrait être le résultat d’une analyse objective des relations entre la RDC et le Rwanda depuis leurs accords secrets. Ces « maudits » accords ont créé une complication politico-diplomatique dont, peut-être, les meneurs de l’arrestation de Nkunda ont négligé l’importance. Pour assouvir une soif de gains individuels et une influence néfaste sur le Kivu, les accords secrets et leurs opérations connexes ont démontré qu’aussi bien à Kin qu’à Kigs, on a toujours mal calibré les revendications politiques pour lesquelles la rébellion du général Nkunda se battait et se bat encore. La conséquence des manigances autours des accords secrets est maintenant étalée aux yeux de tous : je parle de la paralysie complète du processus de paix au Kivu et partant en RDC et dans la Région d’une part, et de l’abus des droits de l’homme ourdi contre le général Nkunda dans un pays qui veut apparaitre aux yeux du monde comme étant le pays le plus progressif dans ce sens en Afrique. La paix au Kivu, je l’ai dit mainte fois ici, est plus grande que les intérêts de quelques chefs militaires, politiques, ou commerçants outre-frontière Est de la RDC. En la paralysant, l’insécurité s’est amplifiée ainsi que la pauvreté qui l’accompagne. Le nombre des déplacés atteint des proportions exponentielles. Personne ne négocie plus rien du côté d’une administration des affaires publiques qui sont des affaires du peuple (abandonné). On est bien forcé de découvrir une vérité aussi évidente que l’emplacement du nez sur un visage. Les accords secrets relevaient du gangstérisme et n’ont rien résolu. Le bande putschiste de Ntaganda peut vous le confirmer : elle cherche encore quelques miettes à Kinshasa, mais elle serait bête de croire que miettes il y aura. Et dire que c’est cette bande là qui était « le plan ».
Le panorama aujourd’hui démontre que les Nokos de Kigs n’ont plus de plan. Mais est-ce que cela justifie qu’ils continuent de violer les droits et libertés fondamentales de quelqu’un qui, comme eux veut un avenir meilleur pour son pays ? Leur système judiciaire controlé par les commanditaires de l’arrestation de Nkunda n’a pas su lui rendre justice et ne le saura pas d’ailleurs. Je dis cela pas pour décourager quelques « faint hearted » lecteurs, mais juste pour exprimer l’évidence. Maintenant le meeting entre Kabila et Kabarebe a eu lieu. What next ? Etait-ce une occasion de chercher un compromis sur la question politico-diplomatique lourde de conséquences que représente la personne de Laurent Nkunda ? En ce moment nous ne le savons pas. Ayant joué les policiers de Kabila pour arrêter Nkunda, il ne devrait pas leur être si compliqué de lui faire voir qu’en réalité, tous ont besoin de Nkunda libre et en RDC, au Kivu. Et cela pour relancer le processus de paix. L’année 2009 a amplement confirmé qu’il est plus que chef d’une rébellion, il est un acteur politique indispensable. Les Nokos à Kigs ne devraient ni se plaindre de l’arrogance de Kabila ni négliger la cause politique plus ample pour laquelle il faut libérer le prisonnier. Il faut être pragmatique jusqu’au bout. Il n’y aura pas de paix sans le retour de ce gars et seuls ceux qui sont aveuglés par des intérêts égoïstes ne le comprennent pas.
D’autre part, à Kigs, on doit se mettre bien en tête, j’ai envie d’écrire ça en majuscules, que ce n’est pas en divisant les tutsis que le leadership se maintiendrait, se pérenniserait au pouvoir. Réflexion osée mais vraie sans doute. Et que les policiers de Kabila prennent note. A Kin, on panique et avec raison. Les hauts gradés du CNDP ont poliment et fermement décliné une invitation qui les appelait à participer aux soit-disantes concertations sur l’évaluation de Kimia II. Pourquoi évaluer une opération disqualifiée et remplacée par une autre ? Ce refus doit être pris tel qu’il est, un signal fort en direction de Kin, mais indirectement aussi à Kigs. Le sérieux de la situation doit peser dans la balance des discussions entre Kabila et Kabarebe et leurs équipes. Puisque la libération de Nkunda est une donnée clef dans l’imbroglio des relations entre le Rwanda et la RDC pour un problème exclusivement congolais mais avec des implications lourdes sur la région, la raison doit primer sur l’orgueil de ceux qui ont fait un très mauvais pas en l’arrêtant. La stabilité de la région est bien plus importante que des « egos » quelque peu démesurés. Les deux pays doivent faire montre, pour une fois, de prudence en traitant le cas Nkunda, car il ne s’agit pas seulement d’une personne mais du gros problème de leadership. Endémique à Kin et problématique à Kigs. Le seul prix à payer pour la trahison du 22 janvier 2009, c’est juste un sacré coup assené à l’orgueil, cet ennemi mortel de l’homme!
Le seul plan qu’il devrait y avoir devrait être le résultat d’une analyse objective des relations entre la RDC et le Rwanda depuis leurs accords secrets. Ces « maudits » accords ont créé une complication politico-diplomatique dont, peut-être, les meneurs de l’arrestation de Nkunda ont négligé l’importance. Pour assouvir une soif de gains individuels et une influence néfaste sur le Kivu, les accords secrets et leurs opérations connexes ont démontré qu’aussi bien à Kin qu’à Kigs, on a toujours mal calibré les revendications politiques pour lesquelles la rébellion du général Nkunda se battait et se bat encore. La conséquence des manigances autours des accords secrets est maintenant étalée aux yeux de tous : je parle de la paralysie complète du processus de paix au Kivu et partant en RDC et dans la Région d’une part, et de l’abus des droits de l’homme ourdi contre le général Nkunda dans un pays qui veut apparaitre aux yeux du monde comme étant le pays le plus progressif dans ce sens en Afrique. La paix au Kivu, je l’ai dit mainte fois ici, est plus grande que les intérêts de quelques chefs militaires, politiques, ou commerçants outre-frontière Est de la RDC. En la paralysant, l’insécurité s’est amplifiée ainsi que la pauvreté qui l’accompagne. Le nombre des déplacés atteint des proportions exponentielles. Personne ne négocie plus rien du côté d’une administration des affaires publiques qui sont des affaires du peuple (abandonné). On est bien forcé de découvrir une vérité aussi évidente que l’emplacement du nez sur un visage. Les accords secrets relevaient du gangstérisme et n’ont rien résolu. Le bande putschiste de Ntaganda peut vous le confirmer : elle cherche encore quelques miettes à Kinshasa, mais elle serait bête de croire que miettes il y aura. Et dire que c’est cette bande là qui était « le plan ».
Le panorama aujourd’hui démontre que les Nokos de Kigs n’ont plus de plan. Mais est-ce que cela justifie qu’ils continuent de violer les droits et libertés fondamentales de quelqu’un qui, comme eux veut un avenir meilleur pour son pays ? Leur système judiciaire controlé par les commanditaires de l’arrestation de Nkunda n’a pas su lui rendre justice et ne le saura pas d’ailleurs. Je dis cela pas pour décourager quelques « faint hearted » lecteurs, mais juste pour exprimer l’évidence. Maintenant le meeting entre Kabila et Kabarebe a eu lieu. What next ? Etait-ce une occasion de chercher un compromis sur la question politico-diplomatique lourde de conséquences que représente la personne de Laurent Nkunda ? En ce moment nous ne le savons pas. Ayant joué les policiers de Kabila pour arrêter Nkunda, il ne devrait pas leur être si compliqué de lui faire voir qu’en réalité, tous ont besoin de Nkunda libre et en RDC, au Kivu. Et cela pour relancer le processus de paix. L’année 2009 a amplement confirmé qu’il est plus que chef d’une rébellion, il est un acteur politique indispensable. Les Nokos à Kigs ne devraient ni se plaindre de l’arrogance de Kabila ni négliger la cause politique plus ample pour laquelle il faut libérer le prisonnier. Il faut être pragmatique jusqu’au bout. Il n’y aura pas de paix sans le retour de ce gars et seuls ceux qui sont aveuglés par des intérêts égoïstes ne le comprennent pas.
D’autre part, à Kigs, on doit se mettre bien en tête, j’ai envie d’écrire ça en majuscules, que ce n’est pas en divisant les tutsis que le leadership se maintiendrait, se pérenniserait au pouvoir. Réflexion osée mais vraie sans doute. Et que les policiers de Kabila prennent note. A Kin, on panique et avec raison. Les hauts gradés du CNDP ont poliment et fermement décliné une invitation qui les appelait à participer aux soit-disantes concertations sur l’évaluation de Kimia II. Pourquoi évaluer une opération disqualifiée et remplacée par une autre ? Ce refus doit être pris tel qu’il est, un signal fort en direction de Kin, mais indirectement aussi à Kigs. Le sérieux de la situation doit peser dans la balance des discussions entre Kabila et Kabarebe et leurs équipes. Puisque la libération de Nkunda est une donnée clef dans l’imbroglio des relations entre le Rwanda et la RDC pour un problème exclusivement congolais mais avec des implications lourdes sur la région, la raison doit primer sur l’orgueil de ceux qui ont fait un très mauvais pas en l’arrêtant. La stabilité de la région est bien plus importante que des « egos » quelque peu démesurés. Les deux pays doivent faire montre, pour une fois, de prudence en traitant le cas Nkunda, car il ne s’agit pas seulement d’une personne mais du gros problème de leadership. Endémique à Kin et problématique à Kigs. Le seul prix à payer pour la trahison du 22 janvier 2009, c’est juste un sacré coup assené à l’orgueil, cet ennemi mortel de l’homme!
Friday, 15 January 2010
QUELQUE CHOSE DE SINISTRE EN PREPARATION
Apparement des raisons d'ordre étatique auraient empêché l'assigné en justice de se présenter pour le procès entrepris par les avocats de Laurent Nkunda devant la Cour Suprême de Justice du Rwanda. Toutefois, il aurait déclaré sa disponibilité dès après une date précise, le 26 février. Je n'ai pas beaucoup de détails pour la simple raison que je n'ai pas encore cru que la justice rwandaise aurait suffisament d'indépendance pour libérer un innocent arrêté pour une raison d'Etat. On devrait dire "des Etats". C'est cette "incroyance" à moi qui explique pourquoi je me suis si peu intéressée aux péripéties de ce procès. Que prépare-t-on avant le 26 février?
Voici ce que j'en pense: la précision de date peut simplement confirmer que les mêmes agents qui ont arrêté Nkunda achètent du temps, je devrais dire choisissent de temporiser pour préparer, sans doute aucun une ou des manoeuvres sinistres. Il se prépare quelque chose. Quant à savoir si c'est une bonne ou mauvaise chose, seul l'avenir nous le dira.
Mais que dit l'expérience? L'experience dit qu'un leadership charismatique, congolais et tutsi de surcroit n'est pas bien vu à Kigali, surtout pour les agents chargés de faire ce que les anglophones appellent "the dirty job". Cependant, le temps change. Tout le processus de paix dans la région a été serieusement endommagé par la stratégie à vision courte et erronée dont les accords d'Ihusi sont l'expression la plus éloquente. Ce n'est pas de cette façon-là que les relations régionales prendront une voie saine. Tout au contraire. Je disais que les temps changent, les mentalités aussi, surtout celles qui se disent développées ou progressives. D'où ma conviction qu'il est temps pour Kigali de se défaire de la technique "dirty job" avec Nkunda. Le libérer le plus tôt possible, sans créer d'autres manoeuvres sinistres sans plus serait comme restorer l'organe qui manque à la reprise d'un vrai processus de paix. Espérons que je me trompe quand je spécule sur ce qui se prépare entre aujourd'hui et le 1er mars prochain! Bon weekend chers lecteurs!
Voici ce que j'en pense: la précision de date peut simplement confirmer que les mêmes agents qui ont arrêté Nkunda achètent du temps, je devrais dire choisissent de temporiser pour préparer, sans doute aucun une ou des manoeuvres sinistres. Il se prépare quelque chose. Quant à savoir si c'est une bonne ou mauvaise chose, seul l'avenir nous le dira.
Mais que dit l'expérience? L'experience dit qu'un leadership charismatique, congolais et tutsi de surcroit n'est pas bien vu à Kigali, surtout pour les agents chargés de faire ce que les anglophones appellent "the dirty job". Cependant, le temps change. Tout le processus de paix dans la région a été serieusement endommagé par la stratégie à vision courte et erronée dont les accords d'Ihusi sont l'expression la plus éloquente. Ce n'est pas de cette façon-là que les relations régionales prendront une voie saine. Tout au contraire. Je disais que les temps changent, les mentalités aussi, surtout celles qui se disent développées ou progressives. D'où ma conviction qu'il est temps pour Kigali de se défaire de la technique "dirty job" avec Nkunda. Le libérer le plus tôt possible, sans créer d'autres manoeuvres sinistres sans plus serait comme restorer l'organe qui manque à la reprise d'un vrai processus de paix. Espérons que je me trompe quand je spécule sur ce qui se prépare entre aujourd'hui et le 1er mars prochain! Bon weekend chers lecteurs!
Thursday, 14 January 2010
SACRE KAREL DE GUTCHT: SES ACCUSATIONS CONTRE LA RDC AURONT-ELLES PESE SUR LE SUCCES DE SON ORAL EUROPEEN?
De Gucht réussit son grand oral européen
Rédaction en ligne
mardi 12 janvier 2010, 18:07
Le nouveau commissaire européen au commerce, le Belge Karel De Gucht, a passé mardi matin avec succès son audition devant les eurodéputés. Malgré quelques critiques isolées, il devrait être confirmé dans ses fonctions.
Lire aussi : De Gucht dénonce la politique de change chinoise / Catherine Ashton confirmée sans enthousiasme
Le futur commissaire européen au Commerce, Karel De Gucht, a affiché un style fort peu diplomatique mardi, dénonçant la Chine pour sa politique de change et maintenant de récents propos controversés contre la République démocratique du Congo.
M. De Gucht, ancien chef de la diplomatie réputé pour ne pas avoir la langue dans sa poche, a estimé que “la sous-évaluation de la monnaie chinoise constitue un problème majeur” et qu’il était “clair” qu’il “s’agit d’une politique délibérée” de Pékin, après une audition devant le Parlement européen.
Les Européens se plaignent régulièrement de la sous-évaluation du yuan, qui dope les exportations chinoises sur les marchés mondiaux. Ils lancent fréquemment des appels aux autorités chinoises pour qu’elles laissent leur monnaie s’apprécier par rapport au dollar.
Mais ils se gardent en revanche habituellement de mettre en cause directement le caractère “délibéré” de cette sous-évaluation.
Autre sujet sensible: M. De Gucht a indiqué qu’il n’allait “rien changer” à des propos controversés sur la République démocratique du Congo (RDC), qui lui ont valu d’être déclaré persona non grata par Kinshasa et ont provoqué une mini-crise diplomatique entre Bruxelles.
“D’ailleurs, je ne pourrais pas le faire, puisque (...) j’ai parlé au nom de la Commission” européenne, a-t-il dit.
En décembre, M. De Gucht, actuellement commissaire au Développement, avait mis en doute devant le Parlement européen l’efficacité de l’aide à l’ex-colonie belge, en dénonçant les insuffisances du pouvoir en place.
Interrogé pour savoir si cela n’allait pas handicaper ses relations avec la RDC en tant que commissaire au Commerce, il a répondu que “si les autorités congolaises veulent me parler du commerce, elles peuvent aussi venir à Bruxelles”.
Le commissaire désigné a aussi rejeté d’emblée l’idée d’une taxe carbone aux frontières de l’UE, défendue par la France pour protéger les entreprises européennes faute d’accord mondial sur le climat. “Je ne suis pas pour”, a-t-il dit.
Sur un autre sujet, le libéral flamand s’est par ailleurs dit “confiant” dans la possibilité de conclure les négociations dites du “cycle de Doha” à l’OMC sur la libéralisation des échanges mondiaux, estimant qu’il fallait “essayer de conclure cet accord le plus vite possible”.
Il a cependant dit ne pas savoir s’il sera possible de parvenir à un accord avant 2011, tout en estimant qu’il “ne fallait pas changer le mandat” de négociations maintenant.
Les députés européens se sont montrés mitigés après cette audition, les socialistes et les Verts regrettant notamment son manque d’engagement pour intégrer les questions sociales ou environnementales dans le champ commercial.
“Dans une telle période de crise, la croissance économique ne peut pas être seulement mesurée en termes de volumes d’échanges commerciaux”, ont souligné les socialistes européen dans un communiqué.
“On nous avait prédit un libéral avec des convictions. On a le libéral qui nous explique clairement qu’il est là pour négocier les accords de libre-échange. Mais on a pas vu les convictions”, a déploré de son côté à l’AFP l’eurodéputé Vert français Yannick Jadot.
(D’après AFP)
Rédaction en ligne
mardi 12 janvier 2010, 18:07
Le nouveau commissaire européen au commerce, le Belge Karel De Gucht, a passé mardi matin avec succès son audition devant les eurodéputés. Malgré quelques critiques isolées, il devrait être confirmé dans ses fonctions.
Lire aussi : De Gucht dénonce la politique de change chinoise / Catherine Ashton confirmée sans enthousiasme
Le futur commissaire européen au Commerce, Karel De Gucht, a affiché un style fort peu diplomatique mardi, dénonçant la Chine pour sa politique de change et maintenant de récents propos controversés contre la République démocratique du Congo.
M. De Gucht, ancien chef de la diplomatie réputé pour ne pas avoir la langue dans sa poche, a estimé que “la sous-évaluation de la monnaie chinoise constitue un problème majeur” et qu’il était “clair” qu’il “s’agit d’une politique délibérée” de Pékin, après une audition devant le Parlement européen.
Les Européens se plaignent régulièrement de la sous-évaluation du yuan, qui dope les exportations chinoises sur les marchés mondiaux. Ils lancent fréquemment des appels aux autorités chinoises pour qu’elles laissent leur monnaie s’apprécier par rapport au dollar.
Mais ils se gardent en revanche habituellement de mettre en cause directement le caractère “délibéré” de cette sous-évaluation.
Autre sujet sensible: M. De Gucht a indiqué qu’il n’allait “rien changer” à des propos controversés sur la République démocratique du Congo (RDC), qui lui ont valu d’être déclaré persona non grata par Kinshasa et ont provoqué une mini-crise diplomatique entre Bruxelles.
“D’ailleurs, je ne pourrais pas le faire, puisque (...) j’ai parlé au nom de la Commission” européenne, a-t-il dit.
En décembre, M. De Gucht, actuellement commissaire au Développement, avait mis en doute devant le Parlement européen l’efficacité de l’aide à l’ex-colonie belge, en dénonçant les insuffisances du pouvoir en place.
Interrogé pour savoir si cela n’allait pas handicaper ses relations avec la RDC en tant que commissaire au Commerce, il a répondu que “si les autorités congolaises veulent me parler du commerce, elles peuvent aussi venir à Bruxelles”.
Le commissaire désigné a aussi rejeté d’emblée l’idée d’une taxe carbone aux frontières de l’UE, défendue par la France pour protéger les entreprises européennes faute d’accord mondial sur le climat. “Je ne suis pas pour”, a-t-il dit.
Sur un autre sujet, le libéral flamand s’est par ailleurs dit “confiant” dans la possibilité de conclure les négociations dites du “cycle de Doha” à l’OMC sur la libéralisation des échanges mondiaux, estimant qu’il fallait “essayer de conclure cet accord le plus vite possible”.
Il a cependant dit ne pas savoir s’il sera possible de parvenir à un accord avant 2011, tout en estimant qu’il “ne fallait pas changer le mandat” de négociations maintenant.
Les députés européens se sont montrés mitigés après cette audition, les socialistes et les Verts regrettant notamment son manque d’engagement pour intégrer les questions sociales ou environnementales dans le champ commercial.
“Dans une telle période de crise, la croissance économique ne peut pas être seulement mesurée en termes de volumes d’échanges commerciaux”, ont souligné les socialistes européen dans un communiqué.
“On nous avait prédit un libéral avec des convictions. On a le libéral qui nous explique clairement qu’il est là pour négocier les accords de libre-échange. Mais on a pas vu les convictions”, a déploré de son côté à l’AFP l’eurodéputé Vert français Yannick Jadot.
(D’après AFP)
Tuesday, 12 January 2010
VAINES MANOEUVRES EN PREPARATION
Joseph Kabila ne s’intéresse plus au langage de la paix, même si ses inconditionnels affirment constamment que la guerre est finie à l’Est. Elle a comme par hasard commencé à l’Ouest. Mais c’est faux, il n’y a pas de paix à l’Est. Le président le sait. Ses alliés rwandais le savent encore mieux. Bernard Kouchner est venu en rajouter. De telle sorte que nous avons deux schémas: le rwando-congolais et le franco-congolais pour se sortir du pétrin de l’Est. Les deux schémas ont quelque chose en commun : l’ONU leur est encombrante. Sa présence quoi qu’inutile fait peur aux adeptes des manœuvres gangsteriennes, du style kabarebiste si vous voyez le panorama.
Mais qu’est-ce qui se passe entre Kabila et la Monuc ? C’est la guerre ouverte. Il veut qu’elle parte. Il ne l’a pas associée au départ quand il planifiait Amani leo, une opération montée juste pour distraire comme toujours et justifier l’usage des fonds étrangers. N’attendez donc pas de résultat ! Au lieu de la Monuc, Kabila est en train d’armer les FDLR, des munitions et uniformes ont été délivrés à Walikale récemment. Entre temps, Kouchner a proposé l’aide de la France pour combattre ces mêmes FDLR, quelle ironie, la France qui les a armés depuis le Rwanda et les soutient encore ira les combattre ? Absurde, absurde. Quand Kouchner parle de moins de Monuc, plus de développement, il utilise carrément le discours de la hiérarchie rwandaise, mais le sens de son discours est tout autre : la France rêve de convaincre Kabila que, pour avoir la paix, il doit, comme l’a déjà dit Sarkozi d’ailleurs, accepter le partage des ressources de l’Est. Mais avec qui ? Avec les Nokos bien entendu. Seulement Kabila est encore plus déconcertant que son père pour les occidentaux. Il vient de se brouiller avec de Gutcht encore et a réussi donc à se mettre sur le dos la Commission Européenne entière.
A cause de tout ce gâchis et de l’approche d’un nouveau mandat, Kabila prépare d’autres manœuvres ! Pourquoi dépendrait-il seulement des Nokos de l’Europe s’il en d’efficaces à côté ? D’abord il faut remanier le gouvernement qui a quatre vacances en ce moment. Mais il n’est pas question d’y inclure Gafisi ni personne d’autre du Putch Ntaganda made by Kabarebe. En effet le cndp putchiste est impopulaire, ne contrôle rien et se dissout sûrement. Ensuite il faut une réunion d’évaluation de Kima II à Matadi. Devinez qui est invité : James Kabarebe en personne. Il est chargé d’emmener avec lui à Matadi la semaine prochaine, Bosco Ntaganda. Kabila est personnellement incapable de convaincre Ntaganda d’aller le rencontrer. La question est de savoir si James Kabarebe accepterait lui-même d’emmener Ntaganda, sachant très bien qu’une démarche pareille comporterait de gros risques dont nous parlerons quand nous aurons du temps. Enfin Kabila va bientôt sortir une nouvelle mise en place et redéploiement de militaires en visant bien sûr ceux du CNDP qu’il voudrait expédier hors du Kivu. C’est devenu une sorte de démangeaison obsessionnelle. Cependant, il reste à voir s’il est encore possible pour lui d’opérer une telle manœuvre. La raison pour laquelle ces hommes constituent l’armée du CNDP, qui est la même raison pour laquelle ils ont combattu Kabila est encore là entièrement. Ces hommes ne piétineront pas la cause pour laquelle ils ont déjà refusé à maintes reprises de quitter la province. Et demain c’est en principe le procès intenté contre James Kabarebe devant la Cour Suprême de justice au Rwanda. Il est coupable de détenir illégalement le général Laurent Nkunda Mihigo pour onze mois maintenant. Je doute de l’indépendance de cette cour et de la volonté de l’accusé de se présenter. Mais on ne sait jamais, il y a parfois de grosses surprises.
Mais qu’est-ce qui se passe entre Kabila et la Monuc ? C’est la guerre ouverte. Il veut qu’elle parte. Il ne l’a pas associée au départ quand il planifiait Amani leo, une opération montée juste pour distraire comme toujours et justifier l’usage des fonds étrangers. N’attendez donc pas de résultat ! Au lieu de la Monuc, Kabila est en train d’armer les FDLR, des munitions et uniformes ont été délivrés à Walikale récemment. Entre temps, Kouchner a proposé l’aide de la France pour combattre ces mêmes FDLR, quelle ironie, la France qui les a armés depuis le Rwanda et les soutient encore ira les combattre ? Absurde, absurde. Quand Kouchner parle de moins de Monuc, plus de développement, il utilise carrément le discours de la hiérarchie rwandaise, mais le sens de son discours est tout autre : la France rêve de convaincre Kabila que, pour avoir la paix, il doit, comme l’a déjà dit Sarkozi d’ailleurs, accepter le partage des ressources de l’Est. Mais avec qui ? Avec les Nokos bien entendu. Seulement Kabila est encore plus déconcertant que son père pour les occidentaux. Il vient de se brouiller avec de Gutcht encore et a réussi donc à se mettre sur le dos la Commission Européenne entière.
A cause de tout ce gâchis et de l’approche d’un nouveau mandat, Kabila prépare d’autres manœuvres ! Pourquoi dépendrait-il seulement des Nokos de l’Europe s’il en d’efficaces à côté ? D’abord il faut remanier le gouvernement qui a quatre vacances en ce moment. Mais il n’est pas question d’y inclure Gafisi ni personne d’autre du Putch Ntaganda made by Kabarebe. En effet le cndp putchiste est impopulaire, ne contrôle rien et se dissout sûrement. Ensuite il faut une réunion d’évaluation de Kima II à Matadi. Devinez qui est invité : James Kabarebe en personne. Il est chargé d’emmener avec lui à Matadi la semaine prochaine, Bosco Ntaganda. Kabila est personnellement incapable de convaincre Ntaganda d’aller le rencontrer. La question est de savoir si James Kabarebe accepterait lui-même d’emmener Ntaganda, sachant très bien qu’une démarche pareille comporterait de gros risques dont nous parlerons quand nous aurons du temps. Enfin Kabila va bientôt sortir une nouvelle mise en place et redéploiement de militaires en visant bien sûr ceux du CNDP qu’il voudrait expédier hors du Kivu. C’est devenu une sorte de démangeaison obsessionnelle. Cependant, il reste à voir s’il est encore possible pour lui d’opérer une telle manœuvre. La raison pour laquelle ces hommes constituent l’armée du CNDP, qui est la même raison pour laquelle ils ont combattu Kabila est encore là entièrement. Ces hommes ne piétineront pas la cause pour laquelle ils ont déjà refusé à maintes reprises de quitter la province. Et demain c’est en principe le procès intenté contre James Kabarebe devant la Cour Suprême de justice au Rwanda. Il est coupable de détenir illégalement le général Laurent Nkunda Mihigo pour onze mois maintenant. Je doute de l’indépendance de cette cour et de la volonté de l’accusé de se présenter. Mais on ne sait jamais, il y a parfois de grosses surprises.
Sunday, 10 January 2010
L'article entièrement copié ci-bas est intéressant. Mais l'évaluation la plus précise qu'il contient c'est "l'insincerité" faisant partie intégrante des relations entre la RDC et le Rwanda en ce moment. L'implication de la France par le truchement de Bernanrd Kouchner après la déclaration de "persona non grata" à l'endroit du belge de Gutcht ne fera que compliquer cette insincerité! Heureusement que les gars qui travaillent sur la cause de la paix à l'Est ont une autre approche! Ils devront juste garder un rythme calculé pour faire échec aux manoeuvres RDC-Rwanda-French Doctor etc...
Les défis de la paix dans l'est de la République démocratique du Congo, par Thierry Vircoulon
(Le Monde 08/01/2010)
Point de vue. Alors que le ministre des affaires étrangères français, Bernard Kouchner, entreprend une tournée africaine qui l'amènera au Rwanda et en République démocratique du Congo (RDC), la situation à la frontière de ces pays ne cesse d'être volatile. Longtemps à couteaux tirés, ces deux pays se sont rapprochés en 2009, à la suite des pressions de la communauté internationale. Ce rapprochement s'est traduit par l'arrestation d'un des principaux seigneurs de guerre de la région, Laurent Nkunda, ex-leader du mouvement rebelle tutsi, le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), l'intégration de ses troupes dans l'armée congolaise et la traque contre la milice des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), sinistres héritiers du génocide rwandais de 1994, installés depuis en RDC. Cette traque a pris la forme d'opérations militaires : après une multitude d'accords inappliqués, l'usage de la force marquait un changement majeur de stratégie vis-à-vis des groupes armés.
Paradoxalement, la nouvelle donne entre Kigali et Kinshasa n'a pas produit les effets escomptés. La mise hors jeu de Laurent Nkunda ne s'est pas traduite par sa comparution devant la justice mais par son remplacement, à la tête du CNDP, par un autre soldat de fortune recherché par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre, Bosco Ntaganda. Les opérations militaires n'ont pas permis de neutraliser les FDLR et ont eu un coût humain élevé pour les populations civiles, prises entre deux feux et victimes d'exactions de la part de l'armée comme de celle des milices rebelles. Le CNDP utilise son intégration dans les troupes congolaises aux fins d'étendre sa zone de contrôle, occuper davantage de sites miniers et organiser le retour de populations tutsies dans des territoires de l'est de la RDC qu'il juge être siens.
Ce bilan ne surprend pas, l'insincérité étant partie intégrante des processus de paix. Mais il reflète un problème plus profond : la compétition pour le foncier et les ressources minières, causes structurelles de l'instabilité dans cette région frontalière, n'est toujours pas prise en compte dans la stratégie de paix. Celle-ci continue de se développer dans deux directions : la lutte contre les FDLR et la réforme du secteur de la sécurité. La première implique, pour être efficace, d'être internationale et de frapper les réseaux financiers soutenant ce mouvement depuis l'Europe, l'Amérique et l'Extrême-Orient. La seconde est une œuvre de long, voire très long, terme qui suppose des budgets et une expertise considérables ainsi qu'une volonté politique de fer pour éradiquer la corruption dans les services de sécurité. Or les efforts déployés dans ces deux domaines sont loin d'être à la hauteur des besoins.
Engluée dans des dilemmes sécuritaires, l'actuelle stratégie de paix néglige les causes profondes de la violence : la compétition pour le foncier, sur fond de surpeuplement (le Rwanda et le Burundi ont dépassé les 300 habitants au kilomètre carré et l'Est congolais atteindra bientôt cette densité), et la lutte pour le contrôle des ressources minières, qui sont à cette région ce que le pétrole est à l'Arabie saoudite. Malgré l'accumulation d'études et de rapports, le commerce illicite des minerais continue d'alimenter les caisses des seigneurs de guerre, et le problème de l'accès à la terre reste considéré comme un sujet bon pour les spécialistes en développement mais néfaste pour les négociations de paix.
Il faut espérer que cela change vite, et l'occasion d'intégrer les problématiques de développement dans les négociations de paix est à portée de main : la conférence internationale sur la coopération économique dans la région des Grands Lacs, prévue cette année à l'initiative de la France, devra prendre ces deux sujets à bras-le-corps ; sinon elle sera pour la paix en RDC ce que la conférence de Copenhague a été pour l'environnement : un rendez-vous manqué de plus.
Thierry Vircoulon, chercheur associé à l'Institut français des relations internationales (IFRI)
LEMONDE.FR |
© Copyright Le Monde
Les défis de la paix dans l'est de la République démocratique du Congo, par Thierry Vircoulon
(Le Monde 08/01/2010)
Point de vue. Alors que le ministre des affaires étrangères français, Bernard Kouchner, entreprend une tournée africaine qui l'amènera au Rwanda et en République démocratique du Congo (RDC), la situation à la frontière de ces pays ne cesse d'être volatile. Longtemps à couteaux tirés, ces deux pays se sont rapprochés en 2009, à la suite des pressions de la communauté internationale. Ce rapprochement s'est traduit par l'arrestation d'un des principaux seigneurs de guerre de la région, Laurent Nkunda, ex-leader du mouvement rebelle tutsi, le Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), l'intégration de ses troupes dans l'armée congolaise et la traque contre la milice des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), sinistres héritiers du génocide rwandais de 1994, installés depuis en RDC. Cette traque a pris la forme d'opérations militaires : après une multitude d'accords inappliqués, l'usage de la force marquait un changement majeur de stratégie vis-à-vis des groupes armés.
Paradoxalement, la nouvelle donne entre Kigali et Kinshasa n'a pas produit les effets escomptés. La mise hors jeu de Laurent Nkunda ne s'est pas traduite par sa comparution devant la justice mais par son remplacement, à la tête du CNDP, par un autre soldat de fortune recherché par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre, Bosco Ntaganda. Les opérations militaires n'ont pas permis de neutraliser les FDLR et ont eu un coût humain élevé pour les populations civiles, prises entre deux feux et victimes d'exactions de la part de l'armée comme de celle des milices rebelles. Le CNDP utilise son intégration dans les troupes congolaises aux fins d'étendre sa zone de contrôle, occuper davantage de sites miniers et organiser le retour de populations tutsies dans des territoires de l'est de la RDC qu'il juge être siens.
Ce bilan ne surprend pas, l'insincérité étant partie intégrante des processus de paix. Mais il reflète un problème plus profond : la compétition pour le foncier et les ressources minières, causes structurelles de l'instabilité dans cette région frontalière, n'est toujours pas prise en compte dans la stratégie de paix. Celle-ci continue de se développer dans deux directions : la lutte contre les FDLR et la réforme du secteur de la sécurité. La première implique, pour être efficace, d'être internationale et de frapper les réseaux financiers soutenant ce mouvement depuis l'Europe, l'Amérique et l'Extrême-Orient. La seconde est une œuvre de long, voire très long, terme qui suppose des budgets et une expertise considérables ainsi qu'une volonté politique de fer pour éradiquer la corruption dans les services de sécurité. Or les efforts déployés dans ces deux domaines sont loin d'être à la hauteur des besoins.
Engluée dans des dilemmes sécuritaires, l'actuelle stratégie de paix néglige les causes profondes de la violence : la compétition pour le foncier, sur fond de surpeuplement (le Rwanda et le Burundi ont dépassé les 300 habitants au kilomètre carré et l'Est congolais atteindra bientôt cette densité), et la lutte pour le contrôle des ressources minières, qui sont à cette région ce que le pétrole est à l'Arabie saoudite. Malgré l'accumulation d'études et de rapports, le commerce illicite des minerais continue d'alimenter les caisses des seigneurs de guerre, et le problème de l'accès à la terre reste considéré comme un sujet bon pour les spécialistes en développement mais néfaste pour les négociations de paix.
Il faut espérer que cela change vite, et l'occasion d'intégrer les problématiques de développement dans les négociations de paix est à portée de main : la conférence internationale sur la coopération économique dans la région des Grands Lacs, prévue cette année à l'initiative de la France, devra prendre ces deux sujets à bras-le-corps ; sinon elle sera pour la paix en RDC ce que la conférence de Copenhague a été pour l'environnement : un rendez-vous manqué de plus.
Thierry Vircoulon, chercheur associé à l'Institut français des relations internationales (IFRI)
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© Copyright Le Monde
Friday, 8 January 2010
PAROLES, PAROLES, PAROLES
Happy New Year! Nous commençons une nouvelle année. Une nouvelle page du destin d’un peuple que nous observons certains avec espoir car nous croyons à la victoire d’un vrai idéal, c’est le cas de ceux à qui je donne publiquement mon soutien moral sur ce blog. Certains avec désespoir parce qu’il n’y a pas de signes convaincants d’un avenir meilleur dans un future proche, c’est le cas des populations congolaises qui continuent de souffrir malgré l’arsenal de paroles, qui commencent à devenir trop répétitives d’ailleurs, que la clique kabiliste lance à tout hasard pour promettre une paix dont elle n’a pas les moyens. Vous avez compris, je parle de la succession de slogans du genre Programme Amani, Opération Umoja wetu, Opération Kimia I, Kimya II, et maintenant Amani leo… ne fait-on pas ici montre d’un vocabulaire très limité pour une langue aussi riche que le kiswahili ? Mais la limite se trouve ailleurs, dans la substance même de ce qu’on prétend accomplir. Les kabilistes et même les afandistes ne peuvent pas promettre monts et merveilles à la région sans répondre à la cause pour laquelle Nkunda et le vrai CNDP se battent. Je continue à dire le vrai parce que le faut s’est trop liquéfié pour signifier encore quelque chose.
Au lancement du slogan Amani leo, répondons donc : « paroles, paroles, paroles » ! C’est inventé pour calmer la société civile, or était-ce si vile (?) de BKV. Rien ne change donc. A Goma, la population a une sensibilité différente. L’affluence de monde au mariage du Colonel Makenga à l’hôtel Karibu l’a démontré. Une adhésion à quelque chose de différent : la détermination de créer une meilleure situation pour notre peuple. C’est cela à quoi tout le monde adhère. Voici c’est qu’un ami qui y était me disait : « quant au mariage de Makenga, il y avait plus de 3000 personnes, c'etait incroyable mais vrai.
Bato nyoso bakamwaki ».
Paroles et paroles encore avec le dernier épisode « Karel de Gutcht ». C’est que cette fois-ci Kinshasa ne se trouve pas seulement en face d’un seul homme. En effet, toute la Commission Européenne a tenu à exprimer publiquement son soutien au Commissaire de Gutcht affirmant que ce qu’il a dit « reflétait la position de l’exécutif européen dans son ensemble ainsi que celle de Barroso lui-même". C’est on ne peut plus clair. Kinshasa a déclaré jeudi dernier que le commissaire était persona non grata en RDC puisqu’il a osé dire à haute voix ce que tous les diplomates pensent à propos de l’aide fournie au pouvoir: « Le problème est quelle est l’efficacité de tout cela au bout du compte, si vous n’avez pas d’interlocuteur approprié dans l’arène politique ». Ces gens, ils ont quand même financé les élections non ? Il avait ajouté à cette expression pour le moins précise une autre décrivant assez bien l’état de la nation comme étant un « énorme gâchis qu’est devenue la RDC, un pays où presque tout est à refaire, à commencer par la reconstruction de l’État, dont l’absence est au cœur du problème ». Qui peut le blâmer si ce n’est la clique qui dirige le pays à coup de slogans vides ?
Au lancement du slogan Amani leo, répondons donc : « paroles, paroles, paroles » ! C’est inventé pour calmer la société civile, or était-ce si vile (?) de BKV. Rien ne change donc. A Goma, la population a une sensibilité différente. L’affluence de monde au mariage du Colonel Makenga à l’hôtel Karibu l’a démontré. Une adhésion à quelque chose de différent : la détermination de créer une meilleure situation pour notre peuple. C’est cela à quoi tout le monde adhère. Voici c’est qu’un ami qui y était me disait : « quant au mariage de Makenga, il y avait plus de 3000 personnes, c'etait incroyable mais vrai.
Bato nyoso bakamwaki ».
Paroles et paroles encore avec le dernier épisode « Karel de Gutcht ». C’est que cette fois-ci Kinshasa ne se trouve pas seulement en face d’un seul homme. En effet, toute la Commission Européenne a tenu à exprimer publiquement son soutien au Commissaire de Gutcht affirmant que ce qu’il a dit « reflétait la position de l’exécutif européen dans son ensemble ainsi que celle de Barroso lui-même". C’est on ne peut plus clair. Kinshasa a déclaré jeudi dernier que le commissaire était persona non grata en RDC puisqu’il a osé dire à haute voix ce que tous les diplomates pensent à propos de l’aide fournie au pouvoir: « Le problème est quelle est l’efficacité de tout cela au bout du compte, si vous n’avez pas d’interlocuteur approprié dans l’arène politique ». Ces gens, ils ont quand même financé les élections non ? Il avait ajouté à cette expression pour le moins précise une autre décrivant assez bien l’état de la nation comme étant un « énorme gâchis qu’est devenue la RDC, un pays où presque tout est à refaire, à commencer par la reconstruction de l’État, dont l’absence est au cœur du problème ». Qui peut le blâmer si ce n’est la clique qui dirige le pays à coup de slogans vides ?
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