Tuesday 29 September 2009

L’INTERMINABLE RECREATION DE JOSEPH KABILA

L’occident qui sait très bien que sa survie dépend plus que jamais du monde sous-développé multiplie sans relâche les subterfuges d’une nouvelle colonisation. Elle est déjà en marche de toute manière. Entreprise pas tellement difficile du moment que c’est très aisé d’utiliser l’africain contre lui-même comme jadis, avec la seule différence que celui d’aujourd’hui montre encore moins d’intérêt pour l’autre que ne l’était celui de l’époque esclavagiste. Certains des rois et chefs d’antan ont vraiment essayé de combattre l’homme de couleur excessivement pale et sa capacité de destruction. Ils y ont perdu tout et nous avec, surtout quand on pense que nous avons tout perdu des traditions qui tenaient nos communautés unies, ce qu’était le sens de l’honneur que seuls quelques privilégies de notre temps ont pu voir dans les sages hommes et femmes aux cheveux blancs, au regard doux au verbe un peu lent mais tellement incisif et toujours précis.

Hélas, la nouvelle colonisation ne trouve aucune résistance. Et dès qu’elle la trouve, elle veut l’éliminer à tout prix, l’écraser comme jadis mais avec les armes les plus cruelles, celles qu’un frère utilise contre son frère. Une de ces armes aujourd’hui est la corruption la plus absolue dans la conduite de la destinée des peuples. C’est dans cette logique que les pays industrialisés travaillent. Conscient du fait que le maintien et la prospérité de leur développement dans le temps dépendent en grande partie des ressources qu’ils n’ont pas, ils investissent dans des études sophistiquées du leadership en Afrique. D’où les solutions proposées par la soi-disant communauté internationale pour les problèmes endémiques de l’Afrique dont la RDC constitue le cas le plus emblématique. C’est le cas par exemple des élections dites « démocratiques » comme celles qui portent tout président africain au pouvoir. C’est également le cas des gouvernements faits de coalition dite nationale qui ne mènent nulle part comme vous pouvez le voir au Kenya ou au Zimbabwe. Et c’est surtout le cas de l’élaboration ou de révision de textes constitutionnels qui régissent nos pays.

C’est avec l’argent dit de l’aide extérieure que l’on recolonise l’Afrique en utilisant ses propres fils. Joseph Kabila, en suivant à la lettre les injonctions de nouveaux colonisateurs, prolonge sa recréation. Il fait faire une révision constitutionnelle à huis-clos. Et ce n’est bien entendu pas pour l’intérêt de la nation. Juste le sien propre et sa clique. J’ai toujours pensé qu’il voudrait inscrire dans la constitution le pouvoir de se délier des emprunts du FMI afin de pouvoir vendre le pays aux chinois sans que personne n’en fasse des chichis.

Une recréation est un temps de repos pour des élèves ayant besoin de s’arrêter dans leur apprentissage. Leur capacité de concentration et de compréhension en a besoin. A en croire la longueur de la recréation que Joseph Kabila s’octroie, on dirait qu’il a de sérieux problèmes de concentration et de compréhension. En effet, les sujets clé qui font tourner les puissances de ce monde pourraient être hors de sa portée, mais certains sont tellement évidents comme la question sécuritaire par exemple. Il risque de payer cher car, si lui ne la comprend pas, il y a des congolais qui la comprennent beaucoup mieux et qui ne se perdent pas en rhétorique. Je pense à ceux qui sont aujourd’hui occupés à balayer les FDLR du Kivu sans attirer l’attention des medias. Ce sont les congolais de cet acabit là qui ne veulent pas d’une nouvelle colonisation, ni occidentale, ni orientale, et encore moins d’un voisin. Ce sont les congolais de l’acabit du General Laurent Nkunda qui ont compris qu’il fallait dire non à toutes les nouvelles formes de colonisation et plutôt les remplacer par une nouvelle forme de partenariat qui n’existe pas encore, aussi longtemps que le seul partenariat en vigueur est celui de la main tendue. Même notre jeunesse ne rêve de rien d’autre que de travailler avec des ONG ou, pire, avec la Monuc. La RDC sera sauvée par quelqu’un qui comprenne comment dénouer le nœud de sa sécurité. Car sans elle, c’est impossible de penser à une stratégie de développement, et encore moins à une stratégie d’intégration dans un monde globalisé focalisé sur la course aux ressources les plus nécessaires dans le futur : les ressources humaines, les ressources énergétiques et bien entendu la défense.

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