Saturday 8 August 2009

UNE EPREUVE DE FORCE OU SIMPLE EXERCISE MEDIATIQUE?

C'est Joseph Kabila qui donne le ton de la dernière tendance que prennent les affaires rwando-congolaises. Je devrais dire que c'est lui qui commande sans doute. Comment a-t-il réussi à entammer la position de force, qui semblait jusqu'il y a peu, encore inattaquable chez son homologue rwandais? Ce n'est pas encore le moment de trouver une interprétation correcte. Trop de non dits du tête à tête "quasi" historique entre Joseph Kabila et Paul Kagame. Toujours est-il que Joseph Kabila a osé refuser une rencontre à Gisenyi. Les tractations ont duré pas mal et c'est finalement Paul Kagame qui a traversé la frontière pour aller à Goma. Est-ce un signe de sa position de plus en plus faible, en tout cas face à la communauté internationale? Ont-il raison ceux qui disent que c'était un maquillage pour montrer une certaine bonne volonté qui se voulait un signe adressée à la diplomatie américaine? Peut-être oui pour autant qu'on sait qu'il y a des voix au sénat américain, du coté de la majorité au pouvoir, qui ont rejoint Joseph Kabila dans sa campagne pour reclamer un dialogue entre le leadership rwandais et les FDLR.


Et quelle serait la base de la position de force de Joseph Kabila? Pas dans la stratégie politique, ni dans une diplomatie qui brille par son absence, et encore moins dans une stratégie sécuritaire qui, elle, brille par ses échecs accumulés. Car, quoi qu'en disent les deux présidents, Kimia II est un échec comme Umoja Wetu. La position de force de Joseph Kabila réside dans la richesse congolaise. La communauté internationale est vauturesque comme je l'ai dit souvent ici. La secrétaire d'Etat américaine ne fait pas exception à ce cas. Elle fait un tour séducteur pour limiter les dégats que "l'inscrupuleuse" Chine est en train de causer à l'équilibre instable des relations économiques entre le tiers-monde et le monde développé:  http://blogs.reuters.com/africanews/2009/08/07/china-shunts-us-into-second-place-in-scramble-for-africa/; http://af.reuters.com/article/drcNews/idAFL32244720090806?sp=true. Relations qui ressemblent de plus en plus à un esclavagisme auquel Kabila souscrit sans refléchir aussi longtemps qu'il puisse acheter avec cela son pouvoir et celui de sa petite clique. La position de force de Kabila tient au seul fait que Louis Michel et cie lui ont fait faire une petite constitution dont il se sert et se moque tour à tour. En vertue de cela il est le maitre de la RDC et donc de la marchandise que la communauté vauturesque cherche. Il sait que ses tractations avec la Chine ont faché les bailleurs de fonds. Mais maintenant il a commencé aussi à comprendre que les chinois le roulent. C'est urgent pour lui de charmer l'occident maintenant.


D'aucuns auraient cru que le président rwandais courbait l'échine en étant obligé d'être le premier à traverser la frontière. Cependant, il n'y avait rien de courbé dans sa prestance. Il savait que tout cela , au lieu d'être une épreuve de force que les congolais souhaitaient, n'était qu'un jeu d'enfants. Il suffit de voir sa tenue pour comprendre l'importance et la portée qu'il accordait à l'affaire. Juste une autre photo op le montrant en veste complètement sport, relax, à coté d'un Joseph Kabila engoncé dans un costume for tamidonné: http://news.bbc.co.uk/2/hi/africa/8188715.stm. N'empêche que ses hommes en armes l'ont quand même transformé en une sorte de policier de Joseph Kabila avec cette histoire de l'arrestation de Laurent Nkunda.


De toute manière, il faut reconnaitre que tous les deux ont réussi à présenter aux medias ce qu'ils voulaient: tout le bataclan sur la sécurité et le développement, etc, quand les gens meurent sous leur nez au Sud-Kivu, au Nord-Kivu...Et c'est tout à fait remarquable que la rencontre n'ait été une rencontre pour statuer sur le cas Nkunda comme les forums extremistes aussi bien congolais que FDLRiens le voulaient. Les non dits dans ce cas constituent un autre signe de changement de tendance, devinez dans quel secteur. Positif à mon sens, car au fond tous les deux connaissent très bien le role que Laurent Nkunda joue comme voie de sortie d'un imbroglio qui n'a duré que trop longtemps. On en parlera et bien sérieusement. Pour l'instant notons que le retour d'un Munyampenda rentré bréduoille à Kigali en dit long sur la série des stratégies inopérantes. Le fait que ce Monsieur, au lieu d'être célébré par ceux qui l'ont envoyé défaire le CNDP de Nkunda, soit plutot en train de quémander un poste d'enseignant au KIST est un autre signe. Trop de signes pour aujourd'hui, ha! Comme le dit un de mes amis, MOBULU EZALI KAKA! La vieille jeunesse mobutiste ajouterait: O EKOYA EYA!

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