Monday 29 March 2010

CE QUI RESTE A FAIRE

Un article du Palmares circule sur internet avec l’un des titres le plus long pour un article où il s’agit d’élaborer sur la soi-disante punition à long terme que le leadership rwandais aurait envisagé pour le Général congolais Laurent Nkunda. Tout en reconnaissant que le charisme de l’homme est un fait nouveau dans le panorama tourmenté de l’Afrique des Grands Lacs, le papier kinois croit cependant qu’avec la dernière décision de la CSR de se déclarer incompétente, le dernier chant du cygne aurait été chanté. Nkunda aurait été victime d’une mauvaise lecture de l’histoire. Mais c’est trop tôt pour affirmer une chose pareille. Loin d’être « broyé par le rouleau compresseur du nouveau rapprochement entre Kigali et Kinshasa », de sa prison, Nkunda va révéler la futilité, la limite, je dirais même la vanité de ce rapprochement.


Je n’ai pas le temps de faire une analyse aussi méticuleuse que je le voudrais, cela fait trois jours que j’essaie de trouver le temps d’écrire ce posting sans succès. L’article en soi suit la logique des réactions typiquement kabilistes quand le rais sent qu’il perd complètement la main sur le Kivu. En affirmant que Kagame est correcte dans sa décision de traiter Nkunda avec une telle injustice, un tel mépris des droits de l’homme, le papier kinois espère contribuer à exacerber la division entre les tutsis. Ce qui est peu probable aujourd’hui, surtout quand ils se rendent tous à l’évidence de ce que les fameux Inkontanyi sont devenus, des policiers du régime prédateur de Kin, pour enrichir une clique réduite. En réalité plus Kagame garde Nkunda au frais pour Kabila, plus fort Kabila devient par rapport à son parrain. Et à propos du « rouleau compresseur » il n’est ni rouleau ni aussi compresseur qu’on le croit à Kin. La preuve c’est en fait Kagame temporise avec Nkunda justement pour voir où ça mène, ce rouleau ! La situation politico-diplomatique entre Kigs et Kin est loin d’être clair, il faut de la naïveté toute kinoise pour y croire.


Prenons par exemple la question des FDLR. On ne parle plus le même langage entre Kigs et Kin. Pendant que James Kabarebe soutient que leur nombre est très important, - il cherche bien entendu un moyen de revenir en RDC avec ses hommes bottés en caoutchouc- Joseph Kabila s’en fatigue. Didier Etumba leur brandit le film et photos à l’appui de leur retour au Rwanda en affirmant haut et fort que 95% de ces génocidaires n’existaient plus. Le théâtre de Goma, vous vous en souvenez, c’est quand Kamerhe était en train d’être forcé de démissionner. Donc James Kabarebe voudrait rentrer en RDC mais ses alliés d’hier ont pris froid ! Ils n’en veulent plus des opérations concoctées par ce Généralissime. On ne veut plus de lui sur le terrain. Ceci doit être un échec pénible pour lui car, aux yeux du peuple rwandais et tous ses sympathisants, il a failli à sa mission de déterrer la menace constante de ces génocidaires.


Voyons ce que sont devenus ses amis du faux cndp. Il parait que les postes que Gafisi aurait conquis pour eux relèvent du domaine du risible. Mais le rire c’est bon pour la santé physique et morale. Nzabirinda, Administrateur du territoire à Sheke-Banza au Bas-Congo, Berthe à Masisi, Kanyamphura à l’Ile de l’Idjwi etc… On attend voir le sort de Kambasu et Gafisi. Joseph Kabila continue, quant à lui à essuyer des défaites dans son effort d’attirer les hauts officiers à Kinshasa. Le dernier refus en date est celui du Colonel Faustin. Que pourra faire Kabarebe sans Numbi, car vous le savez déjà, celui-ci est encore sous arrêt, surveillé par la garde personnelle du président. Peut-être que ce dernier commence à voir de possible coups de partout. Le duo Kabarebe et Numbi de toute façon ne craindrait pas de monter un coup s’ils en voyaient une chance. Pendant que Numbi est surveillé, Kabarebe essaie par tous les moyens de réussir (le rouleau compresseur !!!) l’ouverture d’un consulat rwandais au Katanga, à L’shi. Expansion de business oblige ! On dit qu’avec son beau-frère et un des fils Makabuza, il contrôle déjà les minerais, le bois et l’aviation privée de Goma. Next step : la capitale du cuivre, du cobalt et de l’uranium. Les armés modernes ça fait les affaires au même titre que les gars cotés en bourse à Londres et à New York.


Un autre détail à explorer c’est l’attitude de deux chefs d’Etat à Kigs et à Kin face aux échéances électorales. Je dois partir mais pensez à ce que le rais inspire à la fameuse communauté internationale aujourd’hui. Peut-être les chinois vont lui acheter les élections cette fois-ci avec quelques cinq sentiers dans les hamaux des hauts plateaux de Mulenge ou dans les hautes savanes et prairies du Masisi… Quand au grand Afande à Kigs, c’est devenu un peu difficile de suivre ses discours qui pourtant, il y a si peu, montraient une certaine cohérence malheureusement rare ces derniers jours. Il ne peut pas ignorer le malaise de la population. Le passage de Jacob Zuma à Kampala sans escale à Kigali aura probablement amenuisé tout espoir de demander son aide pour le cas Kayumba etc. Il ne faut pas diviser les tutsis dans et hors frontières. C’est fatal ! Ce qui reste à faire c’est se rattraper sur ce front là, c’est le seul investissement qui stabilisera la région.

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