Friday 11 January 2013

REINVENTER LA NARRATIVE POUR COLONISER MIEUX

Heureuse année 2013 à tous, surtout à Laurent Nkunda.

J'ai pratiquement perdu le fil des événements depuis la prise et ensuite l'abandon de Goma. Tout s'est passé bien vite. Et le cours actuel des choses suggère la vieille tactique des vautours: donner l'impression d'appuyer des négociations entre le gouvernement et les rebels, pendant qu'au même moment on classifie ces mêmes rebels sous la même catégorie que les criminels à solde de l'homme fort de Kin, les FDLR et autres malfrats etc... Comme si cela ne suffisait pas pour discréditer n'importe quelle prétention de négociations, Kin recourt à la SADC qui partage les intérêts de tous ordres avec lui. Typiquement Kabila de vouloir engager deux blocs régionaux pour compromettre déjà la direction de toutes voies de solutions. Ceux qui connaissent les manoeuvres de grands maçons en Afrique Centrale ont compris immédiatement pourquoi le brazzavillois est entré en scène. Mais vous me direz qu'il ne s'agit là que de farfalues théories de conspirations internationales sans fondement. Soit, n'empêche qu'avec tout cela nous nous trouvions en présence de filets de maille bien empêtrés ou ce que les anglophones peuvent appeler "a spaghetti situation". Enfin on verra bien ce que produira la CIRGL ou la SADC.

Je m'interesse davantage à la constante reinvention de la narrative du conflit dans les Kivus par les vautours, pour qui il ne s'agit pas vraiment des problèmes politiques internes à la RDC, bien que souvent causés par les vautours; pour eux il ne s'agit pas de la dysfonctionalité endémique au régime des deux Kabilas, impossible à dissocier des précédents connus; il ne s'agit pas non plus de la canaille corporatiste qui finance aussi bien l'ONU que les milliers d'ONGs parasites. Pour les vautours il s'agit simplement et toujours d'une seule chose, ou mieux d'un seul groupe ethnique: le tutsi. Voilà ce qu'ils en disent: http://www.npr.org/2013/01/05/168678907/congos-tutsi-minority-enveloped-in-complex-conflict?ft=1&f=1004

Et puisque cette narrative fonctionne bien pour la canaille et leur homme de main à Kinshasa, les tutsis troublent la démocratie kabilienne, c'est à en rire. Une démocratie qui, en 15 ans a détruit plus que le despote Mobutu en 32 ans. Mais ne nous fachons pas, les experts qui inventent la narrative pour les vautours sont non seulement ignorants de la réalité qu'ils prétendent connaitre, mais aussi sont trop inexpérimentés et trop attachés aux salaires exhorbitants qu'ils gagnent pour si peu d'effort, au mépris de la vie des populations entières, au mépris de l'histoire et au mépris de la science. Malheureusement pour la population congolaise, c'est leur expertise que la canaille corporatiste utilise pour décider notre destin sans nous. Raison pour laquelle, en ce moment les français qui ont le monopole des missions de paix de l'ONU parlent de l'usage des drones dans l'Est de la RDC. http://www.washingtonpost.com/world/national-security/un-seeks-drones-for-peacekeeping-missions/2013/01/08/39575660-599e-11e2-88d0-c4cf65c3ad15_story.html

Si la CIRGL s'y oppose, on criera aux tutsis. Même le congolais dont le sort ne saurait être amélioré par l'introduction de cette nouvelle technologie de guerre sera le premier à demander davantage de drones à l'ONU, sans se rendre compte qu'il cède par là toute souveraineté possible, avec ou sans tutsis. N'est-ce pas cela que Kabila fait depuis 2001? Céder la souvaireneté du pays au plus offrant. Et pourquoi les pays de la région ne devraient-ils pas s'opposer à une telle abdication? A qui profite-t-elle? Les raisons cachées derrière la demande des français d'utiliser les drones en RDC devraient être dénoncées par tous (http://www.newtimes.co.rw/news/index.php?i=15234&a=62709) y compris les congolais, mais helas!

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