Wednesday 11 April 2012

KABILA A LA RECHERCHE D'UNE LEGITIMITE IMPOSSIBLE

La démocracie libérale gauchiste qui domine l'agenda occidental en Afrique est obsedée par le simulacre de légitimité qui passe par les élections. C'est comme cela que ladite communauté internationale trouve tout à fait normale qu'un Joseph Kabila se maintienne encore au pouvoir. Il ne s'agit même plus de formalisme positiviste kelsenien. C'est juste de la magouille. De la plus évidente. Honteux n'est-ce pas? Oui bien sûr. Ils en sont tous conscients. Seuls les congolais, pas la classe politique à Kin, savent que Kabila n'est pas légitime. Et ça se palpe. Si les diplomates se plaignent et accusent les congolais de ne pas avoir "de sang arabe", ce qu'ils savent que c'est insupportable d'imposer au peuple un leadership qui a prouvé son ineptitude pour les derniers 10 ans dans l'histoire du pays. Mais c'est leur ami, au moins en termes pécuniers. Puisqu'ils réalisent que les congolais ne sont ni tunisiens, ni égyptiens, ils ont trouvé une autre manière de lui assurer "sa légitimité" qui  racheterait aussi les contradictions de leur propre discours. D'où l'unanimité que les vautours cherchent à consolider autour du cas Ntaganda pour la Haye. Le belge qui a visité Kin récemment, le gars de l'Africom, etc... exigeaient tous la même chose. C'est facile de s'imaginer ces longues mains de la plutocracie internationales expliquant au Rais qu'il devrait faire au moins un geste: envoyer à la CPI l'homme qu'il présentait il y a si peu à tous comme le champion de la paix "retrouvée" à l'Est.


Cependant, les choses ne sont pas aussi simples et Kabila ne va pas tarder à s'en rendre compte. A chaque fois qu'il s'est trouvé en mal de légitimité, il a eu recours à la guerre à l'Est. Maintenant il essaie de brouiller cette vieille carte. Chercher à arrêter Ntaganda pendant que les soldats dénonçaient l'incapacité de Kinshasa d'honorer sa part des accords "bidon" d'Ihusi au même moment où les grosses voix de l'armée de l'Est et le haut commandement militaire cherchent à convaincre Kabila que le CNDP est sur le point de mener une offensive générale, voilà un scenario vraiment brouillé. Jouer à l'arsoniste et au pompier peut se reveler dangereux parfois. Il y a quatre jours je disais que deux bataillons ont été dépêchés du Kasai et de Kindu pour en finir avec le CNDP. C'est presqu'enfantin pour la hiéarchie de l'armée de convaincre Kabila que la seule manière de résoudre les problème de l'armée et ceux de l'absence de l'Etat au Kivu, c'est d'erradiquer le CNDP. Pas si aisé que ça. 


Puisqu'il en est ainsi, le rais a fait le déplacement en personne pour aller menacer encore, tonner, intimer, quoi et à qui? La même chose: déploiement à l'ouest et j'entends dre qu'il vient aussi de décider l'arrêt de toute opérations contre les FDLR. Est-il en train d'essayer de forcer la main du Rwanda pour pousser ce dernier à une énième guerre? Un peu désespéré non? Je n'ai aucune idée de la position des nokos de Kigs, mais je pense qu'il ne sont pas intéressés par une possibilité d'être entrainés dans une autre guerre. Ils sont très bien occupés à développer leur pays, ce que Kabila devrait apprendre à faire. Il peut les allecher en leur disant que Nyamwasa and co pourraient trouver un terrain fertile au Kivu, mais à Kigs on sait bien que la question congolaise se fiche des dissidents rwandais. Je n'en suis pas certaine, mais je parierais que Kigs peut très bien dire à Kin que maintenant il s'agit d'un problème congolais qu'il faut résoudre entre congolais en commençant par les conditions des soldats et les différents politiques qui opposent la périphérie kivutienne à la kléptocracie qui règne à Kinshasa.  Ceux d'entre nous qui observent de très près ces différents savent aussi très bien à quel point Kinshasa n'aurait jamais honoré les accords d'Ihusi. Il est donc grand temps de revenir à la case du départ.

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