A Kinshasa on parle d'un gouvernement d'ouverture, c'est-à-dire d'ouverture à l'opposition, d'après les consultations de Mwando Nsimba. Mobutu doit se marrer là où il se trouve, ces vieux mobutistes sont encore et toujours dans les coulisses du pouvoir! Qui aurait crû en 1997 qu'un mobutiste serait l'informateur, ou est-ce le formateur deguisé, du prochain governement! Gouvernement d'ouverture donc, mais je dirais plutot gouvernement d'aventures! Ce qui ont fait et font la queue au Grand Hotel de Kinshasa sont une espèce de mélange bigarré de chefs de partis (peut-être aussi particules), opposants aussi bien qu'indépendants. Le congolais moyen est à mesure de percer à jour ces nouveaux zelés de la nouvelle heure qui sentent que "leur tour de manger", comme diraient les Kenyans, est arrivée. Et la bulle commence à s'enfler. Kinshasa la bulle politique du Congo ne va cesser de s'enfler jusqu'aux prochaines échéances électorales. On parle déjà d'une majorité "présidentielle" qui se dégage en raison de 342 députés nationaux. Parliez-vous d'ouverture à l'opposition? Mais quelle opposition si la majorité se dégage si clairement.
Pourquoi bulle? Simplement parce que cette sarabande maccabre de former un nouveau gouvernement amorphe au service des ministres "budgetivores" ne se passe qu'à Kinshasa. Ailleurs, loin des "officines politiques improvisées" de Kinshasa, la population entière sombre progressivement et sans espoir dans le marrasme qui dure depuis si longtemps. Marrasme auquel Kinshasa la bulle est absolument sourde et étrangères. C'est pour cette raison que ce qui se passe à Kinshasa présente si peu d'intérêt pour moi. Si Thisekedi boude encore ou ne boude pas, si 90% des élus de son partis participent aux consultations gouvernementales sans lui, si le PPRD a été supplanté superbement par le PPPD dans les grâces du président, etc... tout cela n'a aucune importance pour les populations de l'Itombwe à l'Ituri, pour les refugiés congolais refoulés de l'Agola, pour les populations congolaises refugiés au Burundi, Rwanda, Tanzanie ou ailleurs; ou pour les populations encore opprimées par les FDLR. Aucun de ces hommes qui consultent avec Mwando Nsimba ne pense à toutes ces populations longtemps laissées en marge de tout agenda politique en RDC. En conséquence, elles ne devront penser qu'à elles même pour se libérer. Il faut y penser et y travailler pendant que les chancelleries étrangères, les ONG et nos fameux experts sont encore obsedées par les dividendes qu'ils vont récolter d'un autre mandat de Joka.