Le vétéran Yoweri Museveni a passé chez son
homologue rwandais quatre jours en une visite que certains croient historique,
en tout cas du point de vue de l’atmosphère tendu qui a caractèrisé pendant
longtemps leurs relations. C’était la semaine dernière. Cette semaine, c’est
Joseph Kabila qui a rendu une visite éclair à son homologue et “conseiller
supérieur” Eduardo dos Santos. La cordialité des deux premiers contraste avec
l’air pressé des seconds. Quatre jours pour les premiers et quatre heures pour
les seconds. S’agit-il encore des questions de sécurité? Ouvertement pour
Kabila oui, si l’on en juge par les membres de son cabinet qui l’ont
accompagné. Pour les deux vétérans de l’Est c’est plus difficile à dire. Ceux
qui ont observé la présence d’Andrew Mitchell à Kigali avant la visite
historique croient qu’il avait pour mission de rapprocher les deux grandes
figures. Mais dans quel objectif? Sécuritaire aussi peut-être? La banque
mondiale et le fond monétaire international réunissent à Kinshasa les gouverneurs
des banques centrales et les ministres des finances pratiquement au moment de
ces contacts entre chefs d’Etat. D’autre part, Kinshasa se prépare à de
nouvelles élections justes et transparentes dans le style de Kabila.
Tout ce qui se passe en ce moment dans la région
doit être bien observé. Nous savons que dans les officines de l’administration
américaine se prépare une révolution frontalière pour les grands lacs et elle a
commencé avec le succès au Sud Soudan. Si les vautours avancent leur project de
révision des frontières en Afrique des grands lacs, nous regretterons d’avoir
brutalement arrêté les efforts de Laurent Nkunda en Janvier 2009. A cette
époque son équipe était sur le point d’atteindre un accord avec le gouvernement
de Joseph Kabila en vue de la restoration de l’Etat à l’Est. La solution du
problème du Kivu s’annonҫait plus durable à ce moment là et elle allait plutôt
renforcer l’integrité du territoire aussi bien que le statut politique de la
province au sein de toute le république. Au fond avoir bloqué la démarche en
2009 a ouvert la porte à des problèmes plus sérieux en ce sens que cela a précipité
la faillite de l’Etat qui devenu encore plus liquefié. La déliquescence de
l’Etat, en sa situation d’aujourd’hui permet aux aventurieux des chancelleries étrangères
de comploter même un démembrement du pays. Qui peut les arrêter? Au fond ils
savent qu’ils n’ont qu’à payer à Kabila son élection pour après, dans les
coulisses de leurs propres officines, décider dans quel sens, de quelle manière
ils aimeraient démanteler la RDC.
Je ne veux pas être une sorte d’oiseau de
mauvais augure. Ce que j’avance c’est simplement la thèse soutenant que Nkunda
était et demeure un patriote à qui on n’a pas laissé la chance de contribuer à
la restoration de l’Etat à l’Est. Par contre on a laissé l’ONU perpétuer sa
contribution à la déliquescence de l’Etat en préparation du coup de grâce que
les vautours peuvent lui infliger en le démantelant le moment venu. Si l’on
doit accuser quelqu’un d’une quelconque balkanization de la RDC, ce n’est pas Nkunda
mais bel et bien Joseph Kabila. C’est à lui que le titre de balkanisateur devra
revenir de droit et de fait. Le projet balkanisateur ne serait peut être pas
immédiat, mais il suffit de donner à Kabila un autre mandat de 5 ans pour que
le travail soit préparé sans encombre. Où seraient les patriotes qui pourraient
arrêter la machine Obama-Sarkozy après que celle-ci ait assuré un nouveau mandat
à l’actuel maître de Kinshasa)?
No comments:
Post a Comment