Thursday 5 August 2010

CHRONIQUE DES HISTOIRES MINUSCULES

Charles Mwando Nsimba est allé inspecter les opérations « safisha » en Ituri. C’est du moins ce que rapportent les journaux informés. Il semble qu’il est déjà rentré à Kinshasa, mais Didier Etumba et Gabriel Amisi poursuivent la mission vers Dungu après avoir sillonné plusieurs autres localités. Pendant ce temps, le gouvernement congolais se félicite d’abord des opérations « Rwenzori » qui sont supposées libérer Beni et Butembo de la terreur ADF-NALU ; ensuite du désarmement de quelques 350 membres des sinistres FDLR à travers une ONG vaguement connue mais travaillant au service du gouvernement (je croyais que les ONG étaient vraiment NG !!!) ; et finalement le gouvernement se féliciterait d’une hypothétique restauration d’un climat propice aux investissements, haha, nous aimons les grands mots. Julien Paluku lui se félicite d’avoir amorcé une possibilité de négociations avec le groupe Tcheka qui, récemment, s’est lancé sur la scène kivutienne par le biais d’une prise d’otage. Toutes ces histoires en minuscules soutiennent ce que je ne cesse de dire ici : le désordre chaotique de la RDC kabilienne est un poto poto au vrai sens du terme. « Poto Poto Politics », mawa !

Si le désordre persiste, ce n’est pas par hasard, toujours pour la section « histoires en minuscules », il faut noter qu’au lieu de donner les moyens aux FARDC, Joseph Kabila et sa clique font semblant de poursuivre des opérations en donnant plutôt les moyens aux FDLR. Ce sont ces funestes forces qui ont aujourd’hui une capacité d’opérer. Au Rwanda les élections et les soudaines bonnes relations avec Kinshasa ne devraient pas endormir le public. Tout simplement parce que les FDLR qu’on dit remettre au Rwanda rentrent au Congo en civil, après la fameuse transition formative dans le camp de Mutobo, wherever that is ! Ils rejoignent le maquis en RDC sous les yeux de tout le monde y compris la Monusco de Roger Meece. Terminator lui est fini apparemment, aucune idée de ce que fait son « patron » Gafisi puisqu’ils n’ont même pas été conviés pour participer à la réunion tripartite ayant récemment évoqué le retour des refugiés.

Par ailleurs il ne faut pas trop s’impressionner avec la sortie qui s’est voulue fracassante du chef du RCD. Il a raison de décrire le chaos, et il en a le droit comme tout le monde. Cependant croire que Kabila veuille ouvrir des couloirs de discussions avec la classe politique, cela relève d’un brin de naïveté à moins que Ruberwa ne veuille convaincre le public qu’il s’est fait, pendant son long silence et profile bas, peau neuve. Est-ce possible ? Je ne comprends pas de quelle classe politique il parle. En existe-t-elle encore une ? Les nœuds épineux de la politique congolaise, ou les questions politiques toujours pendantes depuis SUN CITY sont encore entières. On ne peut pas continuer d’en parler à la manière des slogans et à partir de Kinshasa. Il faut en parler à partir du terrain, à côté du peuple. Il faut construire une opposition à partir du peuple, pas à partir des conférences de presse qui ne sauraient égratigner en aucune manière l’homme à la peau dure, c’est-à-dire Joseph Kabila et son entourage. Ruberwa se souvient très bien de Gatumba, on est en Août, depuis quand n’est-il plus rentré parler aux paysans de hauts plateaux de Minembwe. Il ne peut pas exiger de parler de la décentralisation aujourd’hui. Il a raté le coche il y a quelques semaines quand Joseph Kabila a cavalièrement laissé tomber la prétention aux 26 provincettes. C’était incroyable n’est-ce pas ? Tout bonnement il reconnaissait qu’il ne fallait plus y penser. Et la classe politique n’a rien dit. Ce gaillard enfreint tous les jours sa propre constitution… Oui Mr. Ruberwa, on ne peut organiser de nouvelles élections en RDC sans organiser un plan de sauvetage de l’Etat. Les élections n’apparaissant pas comme une solution capable d’opérer ce sauvetage, il faut prendre d’autres mesures, mais celles-ci doivent être informées par la réalité, les besoins du peuple, pas par un agenda de ceux qui agitent le slogan de la bonne gouvernance en oubliant que celle-ci ne pas être simplement technique. Il n’y a pas que la classe politique qui devrait contribuer à ce plan de sauvetage. Il faut impliquer des gens soucieux du destin du pays. Ce qui veut dire qu’il faut cesser de se fier des organismes qui se disent spécialistes en « advocacy » pour une reconstruction de la RDC. Me Ruberwa connait, aussi bien que moi, des personnes qui pourraient apporter une contribution substantive, seulement elles n’occupent pas nécessairement les bureaux climatisés de la nouvelle Kin kabilienne.

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