Saturday, 28 August 2010

LA MACHINE A RAPPORTS PARFAITEMENT INUTILES

Après un semblant de silence sur la RDC du côté de la scène internationale, la RDC refait surface avec un énième rapport de l’ONU et bien entendu aussi les viols par les FDLR. Il y a plusieurs observations qui surgissent quand on examine les schémas qui font fonctionner la nouvelle colonisation à merveille. A qui en veut l’ONU cette fois-ci et qui veut-elle servir avec son rapport ? A quoi rime le moment choisi pour se rappeler que les FDLR violent les femmes congolaises, justement aujourd’hui, mais c’est depuis 1994. L’ONU qui est amnésique stratégiquement veut que nous soyions aussi amnésiques. Et le « Potentiel » s’impatiente d’un tribunal de l’ONU pour la RDC.


Procédons par étapes. Tout le monde parle d’une RDC post-conflit. Tout le monde parle de reconstruction. La nouvelle mission de l’ONU est devenue d’une nuit à l’autre une mission d’accompagnement. On est plutôt en pleine transition donc. Le succès à l’Est de la RDC fait la réputation de Kabila. D’aucuns affirme qu’il a ramené la paix au pays en rétablissant les bonnes relations avec ses mentors de Kigali qui lui ont rendu l’énorme service de mettre Laurent Nkunda au frais. Voila avec cela tout est bon pour le meilleur des régimes que la RDC ait jamais vu. Si la RDC est pacifiée et démocratisée, qui cherche noise à qui avec ce rapport là.
Qui serait le plus grand perdant si jamais la RDC venait à une vraie pacification ? Ceux qui s’agitent derrière le paravent appelé l’ONU pour continuer une exploitation sans pitié du peuple congolais. En fait l’ONU elle-même risquerait de faire face au plus grand problème qu’affrontent les congolais ordinaires, à savoir le chômage. Mais cette fois-ci qui vise-t-elle ? La spéculation facile inclinerait à penser que c’est Paul Kagame qui est visé, tout comme il l’était par le fameux rapport qui a incité James Kabarebe et son network à se précipiter et sacrifier Laurent Nkunda sans embage ni état d’âme. Une décision qui m’a fait comprendre que Kigali n’hésite pas à recourir à la plus impensable des solutions, la division des tutsis interlacustres sacrifiant particulièrement ceux de la RDC juste pour un arrangement rapide faisant taire les attaques de l’ONU et, juste en passant, fournir de l’argent liquide en échange, des biens comme l’hôtel Karavia à Lumbumbashi, quelque portion non connue au public des mines etc. En janvier 2009 tout le monde cynique a applaudi l’arrestation de Laurent Nkunda que la communauté internationale entière, appuyant Joseph Kabila considérait comme le problème de la RDC. Curieusement, aujourd’hui, avec ce rapport de l’ONU, c’est la même communauté internationale qui veut forcer Paul Kagame à quelque autre bévue du genre de celle de janvier 2009. C’est mal calculé tout de même, l’homme vient de montrer au monde une victoire électorale ressemblant plus à un plébiscite ou même à un sacre pour croire que l’on peut l’ébranler comme en janvier 2009. Quoi qu’on n’en dise rien dans son pays, son seul échec connu a deux volets. Et je l’ai cru bien capable de le surmonter avec suffisamment de volonté politique. Et c’est comme cela que sa marque sur l’histoire serait a jamais désassocié d’une dictature ou d’une oligarchie.


Le premier volet est parfaitement compréhensible parce qu’il s’agit de la question difficile d’organiser sa propre succession sans nécessairement recourir a la famille, mais a la compétence. J’ose croire qu’il lui et son équipe s’y emploieront au cours de son nouveau mandat. Le deuxième volet c’est les relations avec la RDC renouées au prix d’un Laurent Nkunda en réponse aux manigances d’une ONU qui se rangera toujours du côté des ennemis de la région des Grands Lacs, vous avez compris, les génocidaires hutus rwandais et leurs suppôts tant en RDC qu’a l’étranger. C’est à leur bénéfice que le nouveau rapport apparait. Mais il apparait aussi quand la communauté internationale ne sait plus où trouver les raisons d’apporter l’appui financier à la réélection du dictateur kinois, Joseph Kabila. Ils l’ont vanté comme étant celui qui a emmené la démocratie ne RDC, mais curieusement, son parti est le seul qui ait un candidat. C’est d’ailleurs le parti unique de facto. Il faut distraire les congolais avec le sempiternel sentiment anti-rwandais pour organiser dans l’arrière scène sa prochaine victoire électorale. Et au passage présenter les bourreaux des peuples de la région comme les victimes. Pourtant vous savez autant que moi combien Kabila s’est acquis ces mêmes bourreaux comme force militaire et terroriste, suivant les besoins de son penchant dictatorial et cruel.


Connaissant la capacité militaire et le sens politique de Laurent Nkunda, Kigali doit surement savoir qu’il est le gaillard (peut être un peu mince physiquement, mais le charisme peut suppléer les apparences physiques) qu’il faut pour désempêtrer l’imbroglio kivutien et partant, ouvrir la grande voie d’une vraie coopération entre les deux pays. L’imbroglio kivutien comprend aussi bien les FDLR que les questions politiques pendantes que Kinshasa et Kigali ne peuvent résoudre sans un type comme Nkunda. On a beau tuer les cerveaux connaisseurs du problème comme ce fut le cas de Semadwinga (RIP) en juin, on ne viendra pas a bout de l’arrogance de l’ONU de cette manière, ni celle d’un Kabila appuyé par les ennemis du développement des Grands Lacs comme région qui soutiennent son agenda.
Une considération finale pour aujourd’hui, juste pour ne pas oublier. Pendant que le Potentiel s’impatiente d’un Tribunal de l’ONU pour la RDC, je souris en lisant les articles sur l’événement que le Kenya a vécu hier. Les politiciens ont bien joué le script des faiseurs des constitutions. Les Kenyans étaient en masses présents à la promulgation d’une constitution nouvelle. On leur a fait croire que demain ils auront du travail et du pain par la magie d’un texte signé et scellé. L’un des invitées d’honneur était le très souriant « boucher » du Darfour et « tortionnaire » du Sud-Soudan, ou Bachir le président soudanais. On n’a presque pas entendu les trop bruyants activistes des droits de l’homme. Pourtant le Kenya a promis à Genève cette année-ci de collaborer avec la CPI etc. La présence de cet homme n’était cependant pas une sorte de trouble fête. C’est du calcul politique et une belle gifle à la prétentieuse CPI. Pourquoi les congolais n’ont-ils pas encore appris la lecon ? Il n’y a pas de solutions à attendre de l’ONU pour le pays. L’organisme travaille pour des prédateurs. Et si vous avez des doutes pourquoi pensez-vous que Ban Ki Moon a engagé le criminel de Babacar Gaye comme son conseiller pour l’Afrique ?

Thursday, 5 August 2010

CHRONIQUE DES HISTOIRES MINUSCULES

Charles Mwando Nsimba est allé inspecter les opérations « safisha » en Ituri. C’est du moins ce que rapportent les journaux informés. Il semble qu’il est déjà rentré à Kinshasa, mais Didier Etumba et Gabriel Amisi poursuivent la mission vers Dungu après avoir sillonné plusieurs autres localités. Pendant ce temps, le gouvernement congolais se félicite d’abord des opérations « Rwenzori » qui sont supposées libérer Beni et Butembo de la terreur ADF-NALU ; ensuite du désarmement de quelques 350 membres des sinistres FDLR à travers une ONG vaguement connue mais travaillant au service du gouvernement (je croyais que les ONG étaient vraiment NG !!!) ; et finalement le gouvernement se féliciterait d’une hypothétique restauration d’un climat propice aux investissements, haha, nous aimons les grands mots. Julien Paluku lui se félicite d’avoir amorcé une possibilité de négociations avec le groupe Tcheka qui, récemment, s’est lancé sur la scène kivutienne par le biais d’une prise d’otage. Toutes ces histoires en minuscules soutiennent ce que je ne cesse de dire ici : le désordre chaotique de la RDC kabilienne est un poto poto au vrai sens du terme. « Poto Poto Politics », mawa !

Si le désordre persiste, ce n’est pas par hasard, toujours pour la section « histoires en minuscules », il faut noter qu’au lieu de donner les moyens aux FARDC, Joseph Kabila et sa clique font semblant de poursuivre des opérations en donnant plutôt les moyens aux FDLR. Ce sont ces funestes forces qui ont aujourd’hui une capacité d’opérer. Au Rwanda les élections et les soudaines bonnes relations avec Kinshasa ne devraient pas endormir le public. Tout simplement parce que les FDLR qu’on dit remettre au Rwanda rentrent au Congo en civil, après la fameuse transition formative dans le camp de Mutobo, wherever that is ! Ils rejoignent le maquis en RDC sous les yeux de tout le monde y compris la Monusco de Roger Meece. Terminator lui est fini apparemment, aucune idée de ce que fait son « patron » Gafisi puisqu’ils n’ont même pas été conviés pour participer à la réunion tripartite ayant récemment évoqué le retour des refugiés.

Par ailleurs il ne faut pas trop s’impressionner avec la sortie qui s’est voulue fracassante du chef du RCD. Il a raison de décrire le chaos, et il en a le droit comme tout le monde. Cependant croire que Kabila veuille ouvrir des couloirs de discussions avec la classe politique, cela relève d’un brin de naïveté à moins que Ruberwa ne veuille convaincre le public qu’il s’est fait, pendant son long silence et profile bas, peau neuve. Est-ce possible ? Je ne comprends pas de quelle classe politique il parle. En existe-t-elle encore une ? Les nœuds épineux de la politique congolaise, ou les questions politiques toujours pendantes depuis SUN CITY sont encore entières. On ne peut pas continuer d’en parler à la manière des slogans et à partir de Kinshasa. Il faut en parler à partir du terrain, à côté du peuple. Il faut construire une opposition à partir du peuple, pas à partir des conférences de presse qui ne sauraient égratigner en aucune manière l’homme à la peau dure, c’est-à-dire Joseph Kabila et son entourage. Ruberwa se souvient très bien de Gatumba, on est en Août, depuis quand n’est-il plus rentré parler aux paysans de hauts plateaux de Minembwe. Il ne peut pas exiger de parler de la décentralisation aujourd’hui. Il a raté le coche il y a quelques semaines quand Joseph Kabila a cavalièrement laissé tomber la prétention aux 26 provincettes. C’était incroyable n’est-ce pas ? Tout bonnement il reconnaissait qu’il ne fallait plus y penser. Et la classe politique n’a rien dit. Ce gaillard enfreint tous les jours sa propre constitution… Oui Mr. Ruberwa, on ne peut organiser de nouvelles élections en RDC sans organiser un plan de sauvetage de l’Etat. Les élections n’apparaissant pas comme une solution capable d’opérer ce sauvetage, il faut prendre d’autres mesures, mais celles-ci doivent être informées par la réalité, les besoins du peuple, pas par un agenda de ceux qui agitent le slogan de la bonne gouvernance en oubliant que celle-ci ne pas être simplement technique. Il n’y a pas que la classe politique qui devrait contribuer à ce plan de sauvetage. Il faut impliquer des gens soucieux du destin du pays. Ce qui veut dire qu’il faut cesser de se fier des organismes qui se disent spécialistes en « advocacy » pour une reconstruction de la RDC. Me Ruberwa connait, aussi bien que moi, des personnes qui pourraient apporter une contribution substantive, seulement elles n’occupent pas nécessairement les bureaux climatisés de la nouvelle Kin kabilienne.

Tuesday, 3 August 2010

WANTED: DES FEMMES ET DES HOMMES D'HONNEUR

Eh oui! Pour sauver une situation plus que déséspérée. Celle de la République qui se dit démocratique du Congo mais que d'aucuns assurent n'être plus que dans la catégorie des républiques bananières. Les échéances électorales qui se succèdent dans nos pays obligent à regarder de face la tragédie de la RDC sans se dérober. Le pays semble n'avoir plus ni loi ni foi. Le leadership actuel se caractérise par une triste prédation qui organise le chaos dans chaque coin du pays. La soi-disante coopération internationale coopère en effet, mais pour rendre la situation encore plus intenable. C'est sa manière de se rendre indispensable à la clique prédatrice. Les deux blocs se soutiennent à merveille et tiennent en rançon le Congo en entier. Plus que le pillage des ressources, c'est la destruction humaine du pays qui attaint aujourd'hui des proportions abysmales. La destruction du système éducatif tant formel qu'informel a rendu le peuple congolais fondamentalement servile dans son comportement. Les exemples pour illustrer cette conclusion rempliraient des livres entiers. Je pourrais signaler par exemple la fameuse ville de Goma. Je promettais le mois dernier d'en parler, helas le temps m'a manqué. Goma est synonyme d'une prolifération d'ONG aussi nombreuses qu'inutiles. Elle est devenue synonyme de grosses voitures tout terrain, avec énormes antennes conduites par des aventuriers "chercheurs", "humanitaires", "gardiens" de la paix, etc. Et le peuple pense encore que le salut du pays viendra de cette engeance que j'ai parfois appelée vautours ou sangsues. Mais voilà qui dit Goma, dit Beni, Bunia, etc...

Qu'aurait tout ceci à voir avec les écheances électorales. Tout! Le leadership du pays a voulu lancer la campagne électorale par les feux d'artifice du cinquantenaire. Par là Joseph Kabila a voulu prouver que son régime, qui commence à être aussi longève que toute dictature qui se respecte, prenait le peuple congolais pour servile, enfantin, simple d'esprit. Un cas qui n'exige rien d'autre qu'agiter des chimères pour regner. Il a voulu sonner la trompette d'une victoire incontestée avant toute conteste même. Seulement la réalité dure est têtue et ne faillit jamais quand il faut rattraper le coche. Les images fastueuses du 30 juin ont été simultanément démenties par la situation au Kasai, au Katanga, aux Kivus, l'Ituri, l'Equateur, des accidents meurtiers dus à la vetustés des moyens de transport et à l'incurie généralisée se sont invités à la fête. La paix dont Joseph Kabila et ses tireurs de ficelles dans et en dehors du pays se vantent n'existe que dans les paroles vides qui remplissent les étapes bidons comme le changement de la mission de la Monuc et changement de nom conséquent; les fameuses réunions tripartites sensées être la preuve de la normalisations des relations entre le Rwanda et la RDC; le changement de la commission électorale, paroles, paroles, vides et vides aussi longtemps que la population est prise entre le marteau d'une pauvreté qui frise la misère et l'enclume d'une insécurité exponentiellement grandissante.

Et face à tout ceci je me dis bien qu'on a besoin, mais urgemment, de femmes et d'hommes d'honneur capables de restaurer un semblant de dignité pour le pays. Pas ceux qui claironnent les fausses idées de la bonne gouvernance quand ils n'en savent pas un seul principe. Ces hommes et femmes, dans l'histoire des civilisations, ont souvent été trouvés parmi les hommes en armes. C'est à dire quand les armées étaient ce qu'elles devaient être. Dans la culture traditionnelle africaines, c'étaient des sages gardiens des meurs, des us et coutumes que nous n'avons plus. La politique actuelle ne souffre pas ce genre d'hommes. C'est pour cette raison qu'un Nkunda se trouve injustement privé de liberté pour achever cette mission de restaurer la dignité du Congo. C'est pour cette raison que Denis Ntare Semadwinga a été lachement assassiné par les sans scrupules effrayés par l'integrité morale exprimée par l'attachement à des valeurs civiques piétinés par les prédateurs. Wanted donc! Avis de recherche! Des hommes d'honneur. J'ai parfois cru que ma génération en avait. Je commence à suspecter que très peu. Ils n'ont pas de modèle à suivre. Ils doivent inventer leur modèle. A un moment donné j'ai cru qu'un Paul Kagame serait un modèle, mais un modèle inflexible et froid n'attire pas. La division qu'il a sciemment ou non introduit dans la communauté tutsi interlacustre m'a prouvé le contraire. Et définitivement l'affaire Nkunda a revélé tout autre modèle. La génération des hommes et des femmes d'honneur aura à s'inventer et le modèle et le mécanisme, et vite car l'heure et grave. les tireurs de ficelles des marionnettes qui tiennent les rennes de la RDC ont une vitesse bien plus foudrayante. On se retrouvera avec Joka pour 15 ans à venir!