Saturday 20 June 2009

QUAND LES CHIFFONIERS SE CHAMAILLENT

L'insatiable Joseph Kabila a tout l'air d'un type qui a des idées biens fixes. Nous l'avons vu dans son option de guerre contre Nkunda, même si celui-ci a été le seul à accumuler les victoires, à telles enseignes que, même coffré, il est fort probable qu'il intimide. De toute façon le rais n'a vraiment rien à craindre, surtout qu'il semble avoir une source inépuisable d'entourloupettes (saga Kamerhe et Muzito, juste pour en citer seulement deux) pour asseoir son pouvoir, la mère de ses idées fixes. Ses forces supplétives, les FDLR travaillent à leur spécialité. Par contre ses FARDC font de plus en plus piètre figure, c'est d'ailleurs la seule figure qu'elles savent adopter. 
Si la conservation du pouvoir est la mère des idées fixes de Joseph Kabila, l'argent est la seconde en position. Bien entendu, l'un ne va pas sans l'autre. Sans l'argent des Nokos de la communauté des vautours, il n'aurait pas gagné les élections. Sans l'argent des chinois, il ne saurait faire fonctionner le Katanga qui se présente comme son unique succès. Et son Masangu veille toujours sur la caisse personnelle, ou mieux partagée par le gouvernement parallèle: c'est de la banque centrale dont je parle ici. Mais il en veut davantage car les enjeux se sont multipliés depuis. Il en veut tellement que maintenant il veut recolter tous les fonds de tous les ONG sur place. S'il avait en tête le bien du peuple, je ne le blamerais pas, car les ONG sont aussi vauturesques que n'importe quel vautour. Elles augmentent le nombre de leur personnel et les sommes nécessaires à leurs soi-disant projects qui n'ont jamais de résultats. Les seuls rapports qu'elles savent produire, ce sont les mêmes chansons sur le nombre des déplacés, les nouveaux villages incendiés par les FDLR, et le taux inquiétant des viols, etc... Le rais veut l'argent des ONG donc. Et un ami me raconte qu'il a adopté une double attaque sur ce front-là. Accuser la MONUC au Conseil de Sécurité et rançonner ces ONG. Il parait qu'il se plaint du fait que la MONUC ne l'aide pas à restaurer l'autorité de l'Etat. Est-ce le même rais qui disait aux médias qu'avec l'aide de la RDF, il avait trouvé une solution qui se passait de l'aide de l'ONU et des alliés occidentaux?
Mais accuser la MONUC au conseil de sécurité, si ce n'est pas une blague, c'est la chose la plus puérile qui soit. C'est vrai que la MONUC fait des affaires avec les FDLR. Vous vous souvenez: le troc des armes (MONUC) contre l'or (les FDLR). Une réalité condamnée et combattue par Nkunda depuis le début. Donc  le rais a raison quand il accuse l'ONU d'être là pour de l'argent. C'est dommage que personne ne puisse faire un rapport d'un comité d'experts prouvant à profusion comment l'ONU contribue activement à la destruction du peuple congolais sans être condamnée par qui que ce soit. En revanche elle utilise une autorité morale dégradée qu'elle s'octroie à elle-même pour salir l'image d'un patriote comme Nkunda. Ceci fait que ma question en anglais demeure entière "who is watching the watcher". Kabila ne sait-il pas qu'on accuse pas l'ONU devant l'ONU? 
Pourquoi suis-je en train de parler d'une chamaillerie entre chiffoniers? C'est à cause de la réaction de l'ONU aux accusation de Joseph Kabila. L'ONU lui retorque qu'il fabrique des gouvernements de paille, ridiculement inefficaces. En effet, il est depuis trois ans au pouvoir, la seule chose qu'il semble avoir voulu faire était de combattre la seule personne qui ait osé mettre en question son ineptie politique. Il n'a rien fait pour le pays, comment veut-il que les occidentaux, par ONG interposées lui donnent encore tout leur argent? Qui peut vraiment lui faire confiance? Peut-être le boss de l'armée rwandaise, mais celui-là aussi doit avoir conclu que les accords secrets de son pays en décembre 2008 ont misé sur le mauvais cheval, ou dois-je dire les mauvais chevaux? L'évolution de tout cela ne fait que confirmer que la vision que Nkunda a tracée pour le CNDP était le meilleur choix, en tout cas comme premier étape indispensable pour sortir du bourbier. Ce dernier ne fait que s'intensifier. Regardez de près l'évolution dans cette perspective: Mushaki, puis Rumangabo, Goma, Nairobi, et puis... halte... à une progression qui menait quelque part; Umoja wetu/échec, Kimia II/échec, Rudia je ne sais combien/échec...  qui ne mènent absolument nulle part. Tirez vos conclusions.

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