Après un semblant de silence sur la RDC du côté de la scène internationale, la RDC refait surface avec un énième rapport de l’ONU et bien entendu aussi les viols par les FDLR. Il y a plusieurs observations qui surgissent quand on examine les schémas qui font fonctionner la nouvelle colonisation à merveille. A qui en veut l’ONU cette fois-ci et qui veut-elle servir avec son rapport ? A quoi rime le moment choisi pour se rappeler que les FDLR violent les femmes congolaises, justement aujourd’hui, mais c’est depuis 1994. L’ONU qui est amnésique stratégiquement veut que nous soyions aussi amnésiques. Et le « Potentiel » s’impatiente d’un tribunal de l’ONU pour la RDC.
Procédons par étapes. Tout le monde parle d’une RDC post-conflit. Tout le monde parle de reconstruction. La nouvelle mission de l’ONU est devenue d’une nuit à l’autre une mission d’accompagnement. On est plutôt en pleine transition donc. Le succès à l’Est de la RDC fait la réputation de Kabila. D’aucuns affirme qu’il a ramené la paix au pays en rétablissant les bonnes relations avec ses mentors de Kigali qui lui ont rendu l’énorme service de mettre Laurent Nkunda au frais. Voila avec cela tout est bon pour le meilleur des régimes que la RDC ait jamais vu. Si la RDC est pacifiée et démocratisée, qui cherche noise à qui avec ce rapport là.
Qui serait le plus grand perdant si jamais la RDC venait à une vraie pacification ? Ceux qui s’agitent derrière le paravent appelé l’ONU pour continuer une exploitation sans pitié du peuple congolais. En fait l’ONU elle-même risquerait de faire face au plus grand problème qu’affrontent les congolais ordinaires, à savoir le chômage. Mais cette fois-ci qui vise-t-elle ? La spéculation facile inclinerait à penser que c’est Paul Kagame qui est visé, tout comme il l’était par le fameux rapport qui a incité James Kabarebe et son network à se précipiter et sacrifier Laurent Nkunda sans embage ni état d’âme. Une décision qui m’a fait comprendre que Kigali n’hésite pas à recourir à la plus impensable des solutions, la division des tutsis interlacustres sacrifiant particulièrement ceux de la RDC juste pour un arrangement rapide faisant taire les attaques de l’ONU et, juste en passant, fournir de l’argent liquide en échange, des biens comme l’hôtel Karavia à Lumbumbashi, quelque portion non connue au public des mines etc. En janvier 2009 tout le monde cynique a applaudi l’arrestation de Laurent Nkunda que la communauté internationale entière, appuyant Joseph Kabila considérait comme le problème de la RDC. Curieusement, aujourd’hui, avec ce rapport de l’ONU, c’est la même communauté internationale qui veut forcer Paul Kagame à quelque autre bévue du genre de celle de janvier 2009. C’est mal calculé tout de même, l’homme vient de montrer au monde une victoire électorale ressemblant plus à un plébiscite ou même à un sacre pour croire que l’on peut l’ébranler comme en janvier 2009. Quoi qu’on n’en dise rien dans son pays, son seul échec connu a deux volets. Et je l’ai cru bien capable de le surmonter avec suffisamment de volonté politique. Et c’est comme cela que sa marque sur l’histoire serait a jamais désassocié d’une dictature ou d’une oligarchie.
Le premier volet est parfaitement compréhensible parce qu’il s’agit de la question difficile d’organiser sa propre succession sans nécessairement recourir a la famille, mais a la compétence. J’ose croire qu’il lui et son équipe s’y emploieront au cours de son nouveau mandat. Le deuxième volet c’est les relations avec la RDC renouées au prix d’un Laurent Nkunda en réponse aux manigances d’une ONU qui se rangera toujours du côté des ennemis de la région des Grands Lacs, vous avez compris, les génocidaires hutus rwandais et leurs suppôts tant en RDC qu’a l’étranger. C’est à leur bénéfice que le nouveau rapport apparait. Mais il apparait aussi quand la communauté internationale ne sait plus où trouver les raisons d’apporter l’appui financier à la réélection du dictateur kinois, Joseph Kabila. Ils l’ont vanté comme étant celui qui a emmené la démocratie ne RDC, mais curieusement, son parti est le seul qui ait un candidat. C’est d’ailleurs le parti unique de facto. Il faut distraire les congolais avec le sempiternel sentiment anti-rwandais pour organiser dans l’arrière scène sa prochaine victoire électorale. Et au passage présenter les bourreaux des peuples de la région comme les victimes. Pourtant vous savez autant que moi combien Kabila s’est acquis ces mêmes bourreaux comme force militaire et terroriste, suivant les besoins de son penchant dictatorial et cruel.
Connaissant la capacité militaire et le sens politique de Laurent Nkunda, Kigali doit surement savoir qu’il est le gaillard (peut être un peu mince physiquement, mais le charisme peut suppléer les apparences physiques) qu’il faut pour désempêtrer l’imbroglio kivutien et partant, ouvrir la grande voie d’une vraie coopération entre les deux pays. L’imbroglio kivutien comprend aussi bien les FDLR que les questions politiques pendantes que Kinshasa et Kigali ne peuvent résoudre sans un type comme Nkunda. On a beau tuer les cerveaux connaisseurs du problème comme ce fut le cas de Semadwinga (RIP) en juin, on ne viendra pas a bout de l’arrogance de l’ONU de cette manière, ni celle d’un Kabila appuyé par les ennemis du développement des Grands Lacs comme région qui soutiennent son agenda.
Une considération finale pour aujourd’hui, juste pour ne pas oublier. Pendant que le Potentiel s’impatiente d’un Tribunal de l’ONU pour la RDC, je souris en lisant les articles sur l’événement que le Kenya a vécu hier. Les politiciens ont bien joué le script des faiseurs des constitutions. Les Kenyans étaient en masses présents à la promulgation d’une constitution nouvelle. On leur a fait croire que demain ils auront du travail et du pain par la magie d’un texte signé et scellé. L’un des invitées d’honneur était le très souriant « boucher » du Darfour et « tortionnaire » du Sud-Soudan, ou Bachir le président soudanais. On n’a presque pas entendu les trop bruyants activistes des droits de l’homme. Pourtant le Kenya a promis à Genève cette année-ci de collaborer avec la CPI etc. La présence de cet homme n’était cependant pas une sorte de trouble fête. C’est du calcul politique et une belle gifle à la prétentieuse CPI. Pourquoi les congolais n’ont-ils pas encore appris la lecon ? Il n’y a pas de solutions à attendre de l’ONU pour le pays. L’organisme travaille pour des prédateurs. Et si vous avez des doutes pourquoi pensez-vous que Ban Ki Moon a engagé le criminel de Babacar Gaye comme son conseiller pour l’Afrique ?
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