Le Slogan Creux du Représentant de l’Onu en RDC
Monsieur Alan Doss commence à être à court d’argument comme son célèbre prédécesseur, William Lacy Swing. Ce matin je relisais encore une fois, avec surprise, les déclarations triomphalistes qu’il faisait à une table ronde à laquelle il participait. C’était le 18 décembre 2006. La table ronde incluait une des personnalités qui a joué un rôle subtile dans la débâcle congolaise du temps de l’Administration Clinton. Il s’agit de rien de moins que Susan Rice qui se croit une sommité dans l’échelle de l’expertise occidentale sur l’Afrique. Elle en sait des choses sur ce que l’administration Clinton a fait ou a omis de faire en Afrique etc. Les deux personnalités intervenaient au cours d’une assise organisée par la Brookings Institution à Washington sur les perspectives d’avenir pour la RDC. Enfin, une calamité puisque Swing se félicitait de voir les effets positifs des élections commencer à porter des fruits. L’on se rappelle que Swing ne jurait que par les effets magiques des élections qu’il se félicitait d’avoir supervisées avec succès. Son slogan à lui était que la RDC était sur la voie démocratique, grâce à ces élections, comme si un trucage aussi néfaste et piètrement manipulé pouvait vraiment mener à la paix. Je suppose que d’où il continue à se faire une fortune pour des douillets vieux jours il peut tranquillement affronter sa conscience, loin de la hantise des conférences de presse journalières, et reconnaître qu’il a sensiblement contribué à enfoncer ce pays dans une situation terriblement déplorable.
Pour en venir au slogan creux de son successeur : Alan Doss lui ne jure que par le désengagement des troupes comme condition du retour à la paix au Kivu. Et qui dit Kivu dit la sous région des Grands Lacs, vouloir ou pas. On a bien envie de demander à « l’illustre ambassadeur », transformé trop rapidement en pion de la volonté belligérante de Kabila et ses deux super généraux, Diemu et Kalume, s’il sait vraiment de quelles troupes il veut parler. L’on voudrait aussi lui rappeler qu’il est dangereux de jouer à l’amnésique quand le destin des personnes, en chair et en os, des populations entières sont en jeu. Il y a des faits que Doss ne peut pas feindre d’ignorer. Kabila non plus d’ailleurs. Parmi eux, il devrait particulièrement se souvenir des tristes assises de SUN CITY, et les raisons qu’il y avait derrière ces assises. Prenons-en seulement deux : a) l’objectif d’empêcher les troupes du RCD d’avancer, surtout à partir des fronts du Katanga et du Kasai ; b) ouvrir l’espace ou les positions occupées par le RCD aux alliés de Kabila, à savoir les Interahamwe (à l’époque, si je ne me trompe les Pareco et autres n’étaient pas encore crées) et les May May. Ceci visait à créer un cadre, sur terrain, où la réorganisation politique et militaire des FDLR s’effectuerait sans encombre pour attaquer par force leur pays d’origine, tout en s’adonnant à l’extermination ethnique des tutsis congolais. C’est dans ce sens qu’il faut comprendre l’acharnement avec lequel Kinshasa et l’ONU (qui a conduit les Interahamwe en RDC du temps de l’opération turquoise de triste mémoire) ont voulu imposer le fameux brassage. Un mécanisme avec lequel ils comptaient se débarrasser si facilement des éléments de l’armée qui voulaient défendre la population contre le régime génocidaire qu’un nouveau cadre international, SUN CITY, sanctionnait.
Alan Doss ne peut pas continuer à utiliser le langage confusionniste à souhait des médias. Quand il parle de désengagement des troupes au Kivu, il doit spécifier comme cela a été le cas dans l’accord de Nairobi de Novembre 2007 et dans l’Acte d’Engagement de Goma de Janvier 2008, qu’il s’agit d’abord, des troupes génocidaires FDLR-Interahamwe toujours opérationnelles au Nord comme au Sud Kivu. Ensuite, au regard des violations répétées du cessez-le-feu de janvier 2008 par les troupes gouvernementales et les FDLR, PARECO, MAY-MAY, etc., qu’il s’est bien gardé de dénoncer. Il ne peut donc pas parler d’un désengagement indistinct des troupes, sans autre spécification. Ceci parce qu’il détenait et détient des informations précises, au moins fournies par le CNDP, démontrant que les hostilités ouvertes à partir du 28 août 2008, on été ouvertes par les forces gouvernementales, les FARDC. Il tombe, et l’ONU avec lui, dans la campagne manipulatrice qui vilipende le CNDP uniquement, quand les responsabilités du gouvernement, en tout cas en ce qui concerne son alliance délibérée avec des forces génocidaires sont évidentes.
Peut-être il croit que de cette manière il peut cacher la collaboration que la MONUC, dont il est le haut chef, entretient avec les génocidaires. Il se pourrait aussi qu’il pense que de cette manière il peut parer aux attaques des FARDC ciblant la MONUC. Aujourd’hui, c’est à Kanyabayonga où les FARDC avec leurs femmes et enfants saccagent et pillent la MONUC, et demain ? Si l’armée de Kabila attaque la force onusienne, à quoi servira le slogan vide de Mr Alan Doss ? Il est à craindre que la communauté internationale a trop longtemps favorisé un pouvoir kléptocratique. Elle a trop longtemps soutenu des génocidaires et/ou n’ose jamais les dénoncer au moins. Contre un mouvement qui revendique des droits légitimes, elle a soutenu les FARDC, pas plus tard que la semaine dernière, elle clamait haut et fort combattre le CNDP. N’est-ce pas le moment pour Mr Doss de rappeler aux FARDC d’arrêter les hostilités qu’elles ont initiées, seulement pour faire échouer le programme AMANI ? Ou devrait-on penser que Kinshasa a besoin de maintenir sa belligérance active au Kivu, avec l’aide de Nr Doss, pour distraire le pays à chaque fois que les échecs du régime se font sentir cruellement comme c’est le cas avec la démission, oh combien tardive et pratiquement inutile du vieux patriarche du Palu ? Pour qu’il y ait un retour à l’Acte d’Engagement de Goma, il faut que ce soit les FARDC qui arrêtent une guerre qu’elles ont commencée et qu’elles ne sont pas en train de gagner. En les appelant au cessez-le-feu immédiat la communauté internationale pourrait encore sauver sa face, mais est-elle intéressée à sauver sa face ? Voilà un autre doute que le slogan de Doss n’éclaire pas !
Je pense qu'il est vraiment dommage de s'en prendre aux Officiels qui sont en poste en RDC.
ReplyDeleteAprès tout, ce ne sont pas eux qui apporteront la paix et le progrès aux Congolais.
Il vaudrait mieux s'abstenir de ce genre de message et plus agir que de s'adonner aux insultes et des positions aussi radicales.
Keep the good work, on sait quen RDC, le genocides rwandais continue depuis dix ans...
ReplyDeleteÀ l'anonyme de 10:05. Il n'y a pas d'insulte dans cet article sous lequel vous avez bien voulu poster votre commentaire. Peut-être vous appelez insulte la sincerité avec laquelle l'auteur essaie de traiter tout ce qui touche le processus de paix découlant de "Mushaki 2007". Si vous faites partie de ceux qui croient encore qu'être "officiels" exonère les personnalités publiques d'un regard objectivement critique, vous n'aimez pas la RDC. C'est à vous de ne pas lire mon blog s'il vous dérange, mais je vous avertis, j'ai la ferme intention de dénoncer les méfaits des "officiels", qui d'ailleurs eux-mêmes ne ménagent personne, pas même des populations innocentes. Je suis de Mushaki et connais la souffrance que vos officiels infligent à un nombre de gens dont vous semblez ne pas vous préoccuper. C'est au nom de ces innocents que j'écris avec la sincerité qui semble vous déranger tant.
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