Les pseudo-experts de la RDC s'agitent. Ils ont calculé et conconcté une rupture au sein du M23 qui aurait dû, au dire de leur chantre en vogue, inclure la mort de Makenga. Kabila y a cru à telle enseigne qu'il a fait le voyage à Kampala pour conclure l'affaire qui aurait dû se passer de la manière suivante: une fois les hommes de Ntaganda liquident Makenga et sèment la confusion dans ses troupes, Kinshasa présente sa proposition de réintégrer l'armée, et voilà. Ces sinistres experts qui confectionnent l'histoire tronquée de notre pays pour la consommation du public en général, et maintenant aussi pour le système éducatif à tous les niveaux, croient que Makenga et ses hommes sont complètement dans la lune. Ils croient encore qu'il s'agit de corrompre un Makenga pour faire "tabula rasa". Ne voient-ils pas que cela n'a pas marché avec Ntaganda, Runiga, Ngaruye et consort? Les sbires de la gourmandise occidentale ont du mal à croire qu'il y ait encore des hommes qu'on n'achète pas; et qu'il y ait encore des réalités que tout l'argent du monde ne saurait achéter. Parmi ces réalités, la plus illustre de toutes est simplement la vérité, et elle finit toujours par triompher.
Pendant que les kabilistes de tous ordres croient encore au fameux deal que Kinshasa entend signer avec Makenga le 15 Mars, le M23, Dieu merci se reorganise. Et en conséquence. Pendant que Runiga clamait haut et fort sur VOA qu'il est encore le chef d'un M23 uni, le M23 dont il a été chassé le remplaçait par Bertrand Bisimwa, connu de tous les observateurs de la crise du Kivu comme étant un compagnon de lutte de longue date de Laurent Nkunda. Congoindependant essaie une analyse de ce que ce remplacement signifie: http://www.congoindependant.com/article.php?articleid=7855. Dans les vicissitudes de toute civilisation humaine, il faut toujours savoir ouvrir la porte au facteur "temps" qui contribue très souvent à faire murir tout. Le moment est venu de mettre un point final à cette division ou rupture au sein du M23 que Kinshasa et les vautours veulent à tout pris. C'est à cela que répond l'élection de Bisimwa comme leader politique du M23. C'est très facile de prétendre que Bisimwa est un choix de Nkunda. Comment le choisirait-il maintenant qu'il est devenu l'ultime "incommunicado" de la région? C'est juste une approche journalistique à la question.
Une approche réaliste y voit surtout la cohérence avec les idéaux du CNDP d'alors et du M23 d'aujourd'hui, avec l'avantage que seule cette cohérence peut obliger Kinshasa à traiter comme sérieux les problèmes militaires et politiques posés par le CNDP d'alors et dont le champion du moment n'est autre que le M23. Nos experts qui, déjà structure des cours ayant comme objet le M23 sont des opportunistes qui ont trouvé la manière de syphoner l'argent des corporations qui veulent razzier le Kivu, la RDC et la région. Nous ne pouvons pas succomber à leur propagande. Quiconque cherche à s'inscrire dans leur programme devrait être considéré comme un traitre intéressé à son estomac. Je le vois tous les jours dans le monde académique où l'argent de ces vautours corrompt jusqu'au concept même de recherche, ne parlons pas de l'intégrité de la connaissance.
Pour revenir à Bisimwa, c'est un juriste qui a besoin d'utiliser un ton de voix conciliateur, constructeur et pas du tout ménaçant. Il n'a pas besoin d'être ménaçant, la force de frappe du M23, sa capacité vérifiée de capturer Goma suffit pour forcer ses interlocuteurs à arrêter de faire du charlatanisme et écouter, et donc négocier. Le tandem Makenga-Bisimwa n'a peut-être pas le panache de Nkunda, mais cela ne veut pas dire qu'il n'ait pas la même fermeté, la même détermination, enrichie, de surcroit, par l'expérience acquise depuis 2004. Il faut même dire que ce manque de panache apparent est un autre atout surtout au moment où l'espace de la diplomatie doit prendre toute son ampleur. Il faut donc rassurer Amba Wetshi et tout le monde, il n'y aura pas de durcissement du M23, mais le travail sérieux commence dès qu'on réussit à écarter les trouble-fêtes. On peut dire que le processus de paix en panne depuis 2009 se trouve sur le point de redémarrer avec un nouvel élan. Kabila doit prendre note. Le fait que Kampala facilite les négociations est aussi providentiel. Même si l'on est jamais assuré à 100% de la neutralité politique, il y a lieu de croire que l'homme fort de Kampala soit encore à temps de créer de l'espace pour un peu plus de sagesse. Je ne sais pas l'ascendant qu'il a sur Kin, mais je n'ai pas de doute qu'il ait une compréhension de la réalité du M23 de loin meilleure que celle d'un Raymond Tshibanda ou même d'un Kabila.
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