Sunday, 31 March 2013

POURQUOI L'ONU N'AURA JAMAIS DE SUCCES EN RDC

Les missions "pseudo" de paix de l'ONU controlées par la France depuis de decennies ont perdu toute crédibilité depuis longtemps. La post-modernité n'enseigne plus l'histoire, raison pour laquelle nos jeunes générations auront du mal, par exemple, à vous dire qui était Dag Hammarkjold, pourquoi et où est-il mort. L'on croit savoir d'après les fragments de son journal qu'il était, au moins, un homme de bonne volonté, de loin difficilement comparable aux vautours qui décident ce que le Conseil de Sécurité de l'ONU fait aujourd'hui ou ne fait pas. Cette vieille organisation est pleine d'opportunistes pour qui la RDC est ce que les anglophones appellent bel et bien "a cash cow": une source intarissable de cash pas seulement pour leurs gros salaires, mais aussi pour la zone d'influence des corporations qui les contrôlent. Nous avons déjà parlé ici de l'exploitation des resources naturelles en mines, énergie et autres qui est le moteur des actions de tous les vautours en RDC. Eh oui, comme au 19ème Siècle, nous sommes encore victimes de deux forces, nos compatriotes corrompus qui nous vendent aux aventuriers les plus offrands. L'ONU n'est que l'instrument des derniers et bourreau des premiers. 

C'est dans cette logique sordide que s'inscrit la toute dernière résolution comportant une force d'intervention rapide que les ONGs et nos "pseudo-experts" sur la RDC n'ont cessé de demander et de faire du lobbying pour l'obtenir. Ça y est, il l'ont obtenue. Et qu'est-ce que cela veut dire? Un ami m'a posé cette question hier, et je crois qu'il faut y répondre ici. Je lui ai dit que cette force veut dire que la RDC continue d'être la "cash cow" des missions de paix de l'ONU qui payent des dividendes monétaires, politiques et diplomatiques à la France. Celle-ci cherche deux choses à l'Est de la RDC: consolider le pouvoir corrompu de Kabila, et assurer la solidité des FDLR pour la destabilisation du Rwanda. les français sont encore à la recherche d'une manière à eux de régler leur compte avec le Rwanda. Ils savent que les tutsis congolais demeurent attachés à leur cause, qui est aussi étroitement liée à la stabilité régionale. Les français savent qu'au nom de cette stabilité régionale, les tutsis congolais avec les autres congolais à l'Est du pays, combattront les FDLR toujours et avec détermination. Que l'on ne s'y trompe donc pas, la brigade d'intervention rapide décidée par le CS viendrait combattre les forces négatives théoriquement. Pratiquement, avec cette force, l'ONU vient de décider d'entrer directement en guerre contre le M23 sous couvert du générique nom "force négative". Les FDLR force négative par excellence ne sont jamais l'objectif de l'ONU, elle avec la France (http://survie.org/genocide/article/francois-hollande-et-le-19eme-4431) contribue à les consolider davantage depuis 1994. 

Tout comme Joseph Kabila et pour une énième fois, l'ONU choisit l'option militaire pour rendre impossible toute solution politique aux problème de la RDC. Au lieu de travailler au dialogue en cours à Kampala, Tshibanda s'est envolé pour New York participer à la préparation de l'ONU contre le M23. Les réactions à Kinshasa dans la presse et au parlement ne nous en laissent aucun doute. Mais le problème de la RDC n'est en fait pas une question de guerre. C'est une question de corruption, de mauvaise gouvernance et de la politique du ventre. C'est une question de maque de vision politique dans un 21me Siècle qui a besoin de favoriser un climat de paix où l'initiative privée et la capacité entrepreuneriale des citoyens puissent se développer. Le problème de la RDC c'est un leadership politique composé de mendiants qui asservissent le pays à la tyrannie de la dites communauté des "donors", juste pour remplir sa propre poche. La France doit avoir commencé sa liste de shopping pour les soldats de l'intervention rapide: les guatemaltèques, qui savent qu'ils sont incapables de combattre le M23, les pakistanais qui préfèrent trafiquer en minerais, les namibiens, les botswanais, les sud-africains, les zimbabweens, les angolais et qu'en sais-je. Avant d'engager leurs soldats dans la sale et sordide besogne d'un autre génocide et de la destruction d'un pays déjà à génoux, ces pays devraient y refléchir deux fois, la RDC n'est ni l'Afganistan, ni l'Iraq, ni le Mali... Et les hommes du terroir se préparent en conséquence. L'ONU n'aura jamais de succès en RDC car elle opte toujours pour la destruction. Et elle ne réussira pas cette fois-ci non plus car combattre le M23 c'est combattre une cause noble. Il n'a pas de dictature aussi globale soit-elle, qui ait jamais réussi à détruire une cause noble dans sa nature et sa portée. 

Tuesday, 26 March 2013

CETTE FORMIDABLE RE-COLONISATION EN MARCHE

Le programme du nouveau maitre de Bangui sonne par trop familier, voici comment nous le rapportent les journalistes: « Restaurer la paix et la sécurité, réorganiser les forces de défense et de sécurité, réorganiser l'administration territoriale » et « poursuivre le processus de DDR (désarmement, démobilisation et réintégration) » des anciens combattants seront les principaux chantiers de la transition en cours. « Nous regrettons les dégâts collatéraux (pillages, violences) et nous nous emploierons à y mettre fin très rapidement », a également affirmé Michel Djotodia qui demande aux « travailleurs du secteur public et privé de reprendre le travail dès demain mardi ». Selon Crépin Mboli Goumba, des « patrouilles mixtes entre la Séléka et la Fomac (Force multinationale d'Afrique centrale) ont commencé à patrouiller cette nuit (de dimanche à lundi) pour arrêter les pillages ».


Bozizé élu deux fois en RCA, pourchassé par des rebels, qui sont, par ailleurs des anciens de son régime, est tombé un peu trop facilement. Quand les choses se passent à une telle vitesse, nous sommes en face des scenarios bien préparés et exécutés presque sans défaut. La confirmation de cette assertion se trouvent sous nos yeux s'il faut croire le programme décrit ci-haut. Il n'est pas nouveau, c'est un vieux slogan  usé et abusé par la formidable re-colonisation de l'Afrique en marche.  Les choses sont allées bien vite pour le vieux Bozizé, mais elles sont allées encore plus vite pour Bosco Ntaganda. J'ai souvent dit ici que la Haye est beaucoup plus confortable que la brousse équatoriale. Et puis la CPI, étant une cour pour amuser la gallerie, il n'avait vraiment rien à craindre d'elle. Seulement cette cour là ne rend pas justice, et surtout pas aux victimes. Pendant qu'il va se couler douce là-bas, sous la protection des accords mystérieux entre lui et ceux qui l'ont convaincu de se livrer, la cause de la paix à l'Est de la RDC portera la blessure des divisions qu'il a semées sans vergogne et sans regret. Je m'interdis de spéculer sur son reddition et son transfert à la Haye, et les artisans de tout cela. Je voudrais surtout refléchir sur cette blessure infligée par Ntaganda à la cause de la paix au Kivu. C'est un récidiviste incroyable, après son exploit de 2009! Il y a des blessures qu'il convient de soigner mais en les gardant ouvertes en guise de rappel, de mémoire et de leçon contante. Avec quelle finalité? Toute bonne leçon sert à avancer la connaissance, et la véracité de toute connaissance se vérifie à son application réelle. L'application réelle ici étant que ceux qui sont morts en empêchant Ntaganda de trahir la cause congolaise une nouvelle fois, doivent être et demeurer les meilleures pierres fondationnelle pour une unité plus solide. 

Je crois que cette unité constitue la première priorité et de la hiérarchie militaire et de la hiérarchie politique du M23 si les deux veulent poursuivre et achever l'idéal tracé par l'ancien chairman du CNDP et ses compagnons de lutte. Cet idéal objectif et rationnellement structuré englobe la voie vers la paix pour le Kivu, mais aussi pour la RDC dans le sens des solutions pour la faillite historique de gouvernance dans le pays, la banqueroute en développement et le déficit démocratique pour un pays aussi riches en resources tant humaines que materielles. J'ai compris que Makenga s'emploie activement et patiemment à remonter le moral des soldats pour souder une nouvelle unité. Je crois savoir que Bisimwa a eu l'opportunité d'aller tranquiliser les populations locales témoin des dernières atrocités de Ntaganda. Maintenant, le nouveau tour de force c'est ramener Raymond Tshibanda à Kampala. Les manoeuvres dillatoires continuent: puisqu'Addis Abeba est ce que nous en connaissons, la rencontre d'Oyo se veut être une réouverture des négociations de Kampala. On reste sceptique à ce sujet. A Makenga et Bisimwa de jouer les fins stratèges profitant de la position du M23 dans l'Est. Cependant les auteurs de la formidable re-colonisation en marche n'en ont pas fini avec leur subterfuge pour ou bien faire en sorte que la cause fasse du "sur place" ou "récule". 

Pendant ce temps, leurs protégés FDLR, chouchou des ONGs, à commencer par HRW, règne en maitre dans le Nord et le Sud-Kivu. Vous pouvez lire l'hypocrisie de ces nouveaux coloniastes dans un rapport publié sur ce blog: http://travesty-of-hrw-on-rwanda.blogspot.ch/. Malgré le formidable arsenal de la nouvelle colonisation, quelqu'un devrait faire comprendre à Joseph Kabila que le temps des dictateurs qui vendent leur pays à vil prix est compté aussi longtemps qu'il y a des jeunes gens capable de reconstruire comme Makenga le fait après les trahisons répétées de Ntaganda. Si la Haye veut faire quelque chose pour la RDC, peut-être Bensouda devrait penser à Joseph Kabila. La seule bonne nouvelle avec la reddition de Ntaganda, c'est que finalement, on ne peut plus confondre son agenda avec la cause de la paix au Kivu. Je crois que Bertrand Bisimwa l'explique assez bien: http://www.thelondoneveningpost.com/dont-be-an-advocate-for-war-in-our-country-m23-tells-un/

Sunday, 17 March 2013

MAINTENANT, QUOI?

On pouvait bien s'y attendre. En pleine époque globale où la diplomatie classique s'est faite supplanter par les rapports sur rapports d'ONG comme moyen de prétendre résoudre les problèmes politiques, on ne saurait s'étonner par la déclaration du diplomate en chef chez Joseph Kabila. Il dit que les pourparles de Kampala sont suspendus depuis samedi 16 mars. Raison invoquée: il y a deux délégations antagoniste dans le camp du M23. Pourquoi cette suspension? Les politiques publiques de la RDC sont souvent le produit de quelques "pseudo-experts", qui doivent être en ce moment occupé à confectionner une strategie similaire à la STAREC, vous en souvenez-vous. Pas plus de cinq gars, généralement dans les bureaux ou de l'ONU ou des chancelleries étrangères concoctent l'étape suivante de la guerre que Kabila mène contre le Kivu et la RDC. Quand ils seront prêts, vous entendrez le rais, probablement recuser toute reprise des pourparlers de Kampala au profit de sa derniere idée géniale de convoquer un dialogue nationale. Nous verrons les per-diemistes se précipiter pour participer. Même Ntaganda le pourrait. Je ne crois pas qu'il soit hors d'état de nuire la cause de M23. 

Une chose sûre: si Kabila convoque un jour un dialogue national, il faudra qu'il remercie Makenga et le M23 publiquement car le mérite leur appartient. Et c'est à ce même titre qu'il ne devrait pas se précipiter pour suspendre le dialogue de Kampala. Et s'il le fait, il devrait clairement indiquer la date de la reprise. Maintenant il ne peut plus se permettre certaines erreurs en sachant très bien que la main sur la gachette, quelqu'un a encore un bon controle sur Goma. Et ce n'est pas seulement une question militaire, il y a plus...

Thursday, 14 March 2013

TRIO EN FUITE DANS LE PARC DES VIRUNGA???

Des nouvelles non encore confirmées font état de la prise de Kibumba par Mboneza et ses collègues. Malheureusement le boucher a tué un bon nombre avant de disparaitre avec ses amis Runiga et Ngaruye. Il faut juste espérer que les appels de Mboneza aux jeunes soldats d'abandonner le boucher quand ils le pouvaient ait porté quelques fruits. Je n'ai pas d'analyse à faire pendant que la situation n'est pas encore confirmée. Mais nous pouvons espérer que la "distraction Ntaganda" touche à sa fin. Personne ne eut l'envier parce que partout où il ira, il portera le fardeau des pertes qu'il a mortellement infligées à une cause plus grande que chacun d'entre nous, car c'est la cause d'un grand peuple pour une grande nation. En ce moment je pense à l'emprisonnement de Nkunda, mais aussi à la mort des personnes comme les colonels Antoine, Ali, Etienne, Eric, Kazungu, le major Musana, Koko Denis Ntare, et beaucoup d'autres... Quand on y refléchit, on ne peut s'empêcher de penser à la force diabolique de ceux qui l'ont utilisé et l' utilisent comme  pion, car il est un pion. Et c'est cette force là qu'il faut non pas craindre, mais lui opposer la force morale d'un vrai patriotisme et d'un vrai humanisme.

Quand les vautours daignent nous revéler leur dessein sur la destruction de notre patrimoine, c'est généralement que leur plan ont été soit entravés, soit fait l'objet d'un échec manifeste. Ainsi nous savons aujourd'hui pourquoi toute la communauté internationale était d'accord avec les opérations de janvier 2009. Et c'est pourquoi la vieille amie de Joseph Kabila qui publie des articles ouvertement pro-fdlr nous a offert sa version rocambolesquement partisane de la situation à Kitchanga. C'est sérieux quand nos experts belges et américains montrent toutes leurs couleurs.

Qu'est-ce qui déraillent leurs plans? Le CNDP de 2004 à 2009, et maintenant le M23. Rien d'étonant car la meilleur part de leur stratégie consiste à nous pousser à l'auto-destruction. La nonchalance de Kinshasa à Kampala comptait sur l'auto-destruction du M23 en utilisant Ntaganda. Les propos de Lambert Mende, toutes les insinuations sur un accord avec le M23 pour le 15 mars supposaient qu'à cette date là Ntaganda aurait fini sa sale besogne, et en aurait fini definitivement avec Makenga. La tournure des événements de cet après-midi me rappelle mon point de divergence avec le Prof. Ka Mana. Il a dit que c'était une erreur pour le M23 d'aller négocier à Kampala en gardant un oeil sur Goma. La dernière épisode terminator montre que le soldat mesure la terre, comme disait Charles Péguy, pour créer l'espace d'une action politique. Kibumba est fondamental pour les négociations à Kampala, beaucoup plus que Mushaki en 2008. L'échec de cet énième tentative de putch de la part de Ntaganda va nécessairement faire taire les vuvuzelas à Kinshasa, et bien entendu, faire tomber le masque d'arrogance de ceux qui veulent annihiler les négociations. Mais ne concluons pas très vite. Le trio Ntaganda, Ngaruye et Runiga est libre en brousse. Qui sait s'ils vont s'allier aux fdlr pour continuer leur business macabre. 

Wednesday, 13 March 2013

LE SENS D"AVOIR SA FOI EN 5.000.000 US$

J'admire le Prof. Ka Mana de Pole Institute quoi que parfois je n'arrive pas à être d'accord avec lui. Ce qui n'est pas dangeruex dans le monde académique où il a travaillé depuis bien plus longtemps que moi. On n'a pas peur de ne pas être d'accord avec les idées des collègues, confrères, ou maitres, car les bons maitres aspirent à former leurs disciples surtout en liberté d'esprit et en cohérence avec les principes de la connaissance. Dans son analyse de l'attitude du governement de Kinshasa à Kampala il avait parfaitement raison dans ce qu'il a publié sur le site de Pole Institute: "Malgré la bonhomie fatiguée du ministre des affaires étrangères Raymond Tshibanda et son langage de sagesse qui ont fait espérer des négociations sérieuses dans l'esprit des Congolaises et des Congolais, le gouvernement ne veut pas la paix et n'a jamais voulu la paix avec le M23 dans l'est de la RDC. Il considère ce mouvement comme une force négative et fait semblant de parler avec lui alors que son souhait est de lui tordre militairement le cou à plus ou moins brève échéance, quand l'occasion lui en sera offerte. J'ai acquis cette conviction lorsque, en visite à Kampala avec mes collègues pour remettre un document des conclusions d'une partie de la société civile du Kivu aux négociateurs, je me suis trouvé pour la première fois en face de l'abbé Malu Malu, coordinateur politique de la délégation gouvernementale aux pourparlers gouvernement-M23. Dans son langage comme dans son attitude, rien ne traduisait un quelconque respect pour le camp adverse. Il me donnait plus l'impression du général Mac Arthur attendant la capitulation du Japon que de Nelson Mandela cherchant la paix avec les seigneurs de l'apartheid. Il oubliait seulement qu'il n'était pas Mac Arthur et que le M23 n'était pas le Japon. Attendre une capitulation pure et simple du M23 pendant que Raymond Tshibanda sème partout des espoirs d'un compromis acceptable révélait une fissure profonde dans le camp gouvernemental : la fissure d'un mensonge conscient où l'on veut souffler le chaud et le froid alors que l'on ne dispose ni de véritables moyens de souffler le chaud ni d'une véritable intention de souffler le froid." 

Très bien dit, Kinshasa souhaite "tordre militairement le cou du M23 à brève échéance". En ce moment Kabila attend que ce soit Ntaganda qui le fasse pour lui. Ils y ont des intérêts divergeants tous les deux. Kabila espère que la cruauté de Ntaganda puisse lui exterminer le M23 pour effacer toute trace de l'intégrité de Makenga, qui doit lui rappeler par trop celle de Nkunda. Ntaganda espère qu'en affaiblissant le M23, il gagne de l'espace pour jouir de ses 5.000.000 US$. C'est sa foi dans les millions de dollars qui lui fait penser qu'il a une supériorité incommensurable sur le M23. Son "aile politique" essaie de jouer une carte sentimentale en parlant de reconciliation. Mais c'est du chantage. Makenga les a appelés à la réconciliation l'année dernière et ils ont fait la tête dure. Maintenant qu'ils se sentent aux abois, ils brandissent la même carte qu'ils ont méprisée. J'espère que le M23 a appris sa leçon, surtout après les tueries de cette semaine. La protection de Kabila pour son candidat à la CPI n'est pas illimitée. Les amis que terminator croit avoir sont des gens qui ont l'oeil fixé sur ses dollars. Attendons voir jusqu'où les dollars le protegèront. Ce qui ne peut plus attendre longtemps, c'est le dialogue à Kampala.

Tuesday, 12 March 2013

RUNIGA, OTAGE DE NTAGANDA?

Ce que la propagande kabilo-ntagandiste ne vous dira pas, c'est que, aux abois, Ntaganda essaie maintenant de demander un dialogue avec Makenga en invoquant l'intervention des sages de la communauté. Le gars a du toupet, si vous me permettez un vieil argot. Il est l'artisan des déboires de la cause de la paix et distraie fatalement ses frères qui la défendent, et en même temps cherche à dialoguer avec Makenga? Il n'a décidement pas compris que le combat de Makenga n'est pas une affaire d'ego criminel, mais une affaire de restauration du droit d'un peuple à sa liberté. Comment est-ce possible que la force derrière l'assissinat cruel de Denis Ntare, l'arrestation de Laurent Nkunda et la mort des valereux soldats, ose-t-il penser impliquer les vieux de la communauté dans ses besognes si sales? Lui et ses acolytes Ngaruye, Mirindim Zimulinda devrait faire object de cour martial au M23! Mais ils sont aux abois. Ils ont pris en otage Runiga et l'utilisent pour faire croire qu'ils ont encore une force politique, ils roulent Rucogoza dans la farine avec l'intention d'affaiblir la facilitation des négociations à Kampala, etc... Je dois me préparer pour aller au travail, mais trouverai un moment pour vous compléter ce tableau au courant de la matinée. J'ose prédire que nous assistons à une fin progressive du phénomène destructif terminator.

Sunday, 10 March 2013

L'ULTIME CARTE DE KABILA VOUEE A L'ECHEC

C'est peut-être en désespoir de cause que Ntaganda veut exterminer ses frères d'armes et ses frères de sang comme il le démontre encore aujourd'hui. Je le considère encore comme un pion mû par Joseph Kabila car il est évident qu'il l'espère l'utiliser pour en finir avec le M23. Peu de gens en sont convaincus autant que moi. L'unique preuve de ma conviction c'est que ni Kabila ni la MONUSCO, ni la CPI elle-même semblent intéressés au fameux Terminator. Leur silence respectif, ainsi que celui de nos pseudo-experts suffit pour me confirmer qu'il agit si pas de concert avec eux, du moins avec leur approbation plus que tacite. Autrement comment expliquer qu'il se trouve à Kibumba, c'est-à-dire sous le nez de la MONUSCO sans que le sujet de son mandat d'arrêt ne refasse surface, même pas au micro de Lambert Mende à Kinshasa. Donc on ferme les yeux de tout coté en souhaitant que sa cruauté légendaire extermine les officiers du M23, et le reste ne sera plus que du passé. Où est Annick Wouldenberg de Human Rights Watch? Où se trouve Madame Bensouda?

Etant une femme aux valeurs plutot traditionnelles, je mettrai jamais l'uniforme militaire ni n'aurai jamais la force d'utiliser une arme de guerre. J'ai lu avec sourire un passage du livre de Margaret Thatcher intitulé Statecraft (l'habilité politique) où elle se plaint des millions de livres sterling dépensés pour l'adaptation des navires de guerre à la gens féminine, l'adaptation dans la fabrication de grenades aux forces et à la vitesse prévisibles pour les femmes en armes, etc... S'il y en a parmi elles qui me lisent, elles m'excuseront car je crois sincèrement que le métier des armes convient aux hommes mieux qu'aux femmes, celui des camioneurs aussi, mais ne nous perdons pas. Je ne voudrais pas facher un peu trop les féministes dans l'ère de l'action affirmative! 

Je dis tout ceci car, je crois que si j'étais Makenga, je n'aurais pas autant de patience avec Terminaor. Je n'ai jamais rencontré ni Makenga, ni Nkunda, mais je crois que les deux ont traité Terminator avec une condescendance et une patience que je n'aurais jamais eu si j'étais un homme en uniforme. Je sais que Nkunda a été arrêté dans un traquenard impliquant Ntaganda et parce que Nkunda ne voulait pas une lutte fratricide. Je suppose que Makenga est en train d'utiliser la même indulgence à l'égard de Ntaganda, mais ce type ne semble pas le mériter. S'il est en train de tuer ses propres officiers/soldats, parce qu'ils ne veulent pas le suivre dans son dessein de détruire le M23, mérite-t-il autant d'indulgence? Puisqu'il se pose en un tel ennemi et de la cause Est-congolaise et de ses frères, ne mérite-t-il pas d'être combattu? Son choix est suicidaire. Il pourrait aussi chercher "ce suicide" délibérement, juste pour éviter la Haye. Mais est-ce que personne ne lui a fait savoir que la Haye est une prison dorée, beaucoup plus confortable qu'errer dans la chaine des volcans avec la mort de ses propres frères aussi bien d'armes que de sang sur la conscience? 

En janvier 2009 il avait le soutien des artisans d'Umoja wetu, qui s'ils ont une conscience ont déjà dû regretter leur décision. En fait avec cela on a fait une marche en arrière néfaste pour 4 ans. Makenga est en train de rattraper le temps perdu avec cette marche arrière (qui confine Nkunda dans les prisons de Kigali encore). Ma question est de savoir si c'est encore les mêmes forces derrière le nouveau carnage que le boucher est en train d'opérer maintenant. Si ce sont les mêmes forces, eh bien, elles sont pareilles à Joseph Kabila. Nous ne sommes décidement pas sortis de l'auberge. Un bon et grand courage à Makenga et ses gars, il faut en finir cette fois-ci. On ne peut pas permettre à Ntaganda de noyer Kampala comme il l'a fait avec Nairobi. Il faut faire échec à l'ultime carte de Joseph Kabila

Saturday, 9 March 2013

LA LIBERTE, LE DROIT ET LE BIEN

Un discours d'un illustre membre de l'académie des sciences morales et politiques. Il peut servir d'inspiration à quiconque lutte pour la liberté individuelle et celle des peuples. C'est un peu académique, mais très compréhensible, surtout pour tous ceux qui ont ou aspirent à une position de leadership: http://www.benoitgirard.fr/article-la-liberte-le-droit-et-le-bien-cardinal-ratzinger-113963385.html

Ceux qui aimeraient en discuter peuvent m'envoyer un e-mail.

Friday, 8 March 2013

DESTRUCTION DU M23?

Les pseudo-experts de la RDC s'agitent. Ils ont calculé et conconcté une rupture au sein du M23 qui aurait dû, au dire de leur chantre en vogue, inclure la mort de Makenga. Kabila y a cru à telle enseigne qu'il a fait le voyage à Kampala pour conclure l'affaire qui aurait dû se passer de la manière suivante: une fois les hommes de Ntaganda liquident Makenga et sèment la confusion dans ses troupes, Kinshasa présente sa proposition de réintégrer l'armée, et voilà. Ces sinistres experts qui confectionnent l'histoire tronquée de notre pays pour la consommation du public en général, et maintenant aussi pour le système éducatif à tous les niveaux, croient que Makenga et ses hommes sont complètement dans la lune. Ils croient encore qu'il s'agit de corrompre un Makenga pour faire "tabula rasa". Ne voient-ils pas que cela n'a pas marché avec Ntaganda, Runiga, Ngaruye et consort? Les sbires de la gourmandise occidentale ont du mal à croire qu'il y ait encore des hommes qu'on n'achète pas; et qu'il y ait encore des réalités que tout l'argent du monde ne saurait achéter. Parmi ces réalités, la plus illustre de toutes est simplement la vérité, et elle finit toujours par triompher. 

Pendant que les kabilistes de tous ordres croient encore au fameux deal que Kinshasa entend signer avec Makenga le 15 Mars, le M23, Dieu merci se reorganise. Et en conséquence. Pendant que Runiga clamait haut et fort sur VOA qu'il est encore le chef d'un M23 uni, le M23 dont il a été chassé le remplaçait par Bertrand Bisimwa, connu de tous les observateurs de la crise du Kivu comme étant un compagnon de lutte de longue date de Laurent Nkunda. Congoindependant essaie une analyse de ce que ce remplacement signifie: http://www.congoindependant.com/article.php?articleid=7855. Dans les vicissitudes de toute civilisation humaine, il faut toujours savoir ouvrir la porte au facteur "temps" qui contribue très souvent à faire murir tout. Le moment est venu de mettre un point final à cette division ou rupture au sein du M23 que Kinshasa et les vautours veulent à tout pris. C'est à cela que répond l'élection de Bisimwa comme leader politique du M23. C'est très facile de prétendre que Bisimwa est un choix de Nkunda. Comment le choisirait-il maintenant qu'il est devenu l'ultime "incommunicado" de la région? C'est juste une approche journalistique à la question. 

Une approche réaliste y voit surtout la cohérence avec les idéaux du CNDP d'alors et du M23 d'aujourd'hui, avec l'avantage que seule cette cohérence peut obliger Kinshasa à traiter comme sérieux les problèmes militaires et politiques posés par le CNDP d'alors et dont le champion du moment n'est autre que le M23. Nos experts qui, déjà structure des cours ayant comme objet le M23 sont des opportunistes qui ont trouvé la manière de syphoner l'argent des corporations qui veulent razzier le Kivu, la RDC et la région. Nous ne pouvons pas succomber à leur propagande. Quiconque cherche à s'inscrire dans leur programme devrait être considéré comme un traitre intéressé à son estomac. Je le vois tous les jours dans le monde académique où l'argent de ces vautours corrompt jusqu'au concept même de recherche, ne parlons pas de l'intégrité de la connaissance.

Pour revenir à Bisimwa, c'est un juriste qui a besoin d'utiliser un ton de voix conciliateur, constructeur et pas du tout ménaçant. Il n'a pas besoin d'être ménaçant, la force de frappe du M23, sa capacité vérifiée de capturer Goma suffit pour forcer ses interlocuteurs à arrêter de faire du charlatanisme et écouter, et donc négocier. Le tandem Makenga-Bisimwa n'a peut-être pas le panache de Nkunda, mais cela ne veut pas dire qu'il n'ait pas la même fermeté, la même détermination, enrichie, de surcroit, par l'expérience acquise depuis 2004. Il faut même dire que ce manque de panache apparent est un autre atout surtout au moment où l'espace de la diplomatie doit prendre toute son ampleur. Il faut donc rassurer Amba Wetshi et tout le monde, il n'y aura pas de durcissement du M23, mais le travail sérieux commence dès qu'on réussit à écarter les trouble-fêtes. On peut dire que le processus de paix en panne depuis 2009 se trouve sur le point de redémarrer avec un nouvel élan. Kabila doit prendre note. Le fait que Kampala facilite les négociations est aussi providentiel. Même si l'on est jamais assuré à 100% de la neutralité politique, il y a lieu de croire que l'homme fort de Kampala soit encore à temps de créer de l'espace pour un peu plus de sagesse. Je ne sais pas l'ascendant qu'il a sur Kin, mais je n'ai pas de doute qu'il ait une compréhension de la réalité du M23 de loin meilleure que celle d'un Raymond Tshibanda ou même d'un Kabila.


Thursday, 7 March 2013

LA NARRATIVE QUI TRANSFORME L'AFRIQUE EN UN PROBLEME SECURITAIRE, MAWA TROP

Why Europe is turning into Africa’s big brother

photo
Harold Brown
WASHINGTON, DC – The European Union already faces considerable risks concerning its structure, uncertain economic recovery, north-south imbalances, and British ambivalence about membership. Exposure to bad outcomes in Africa, with its myriad security problems, increases those risks.

Much of Africa north of the equator continues to be violent and potentially explosive. The showers of the Arab Spring have not produced an attractive crop of leaders, let alone a harvest of democracy. Anarchy, banditry, and terrorism by Al Qaeda affiliates and wannabes, exhibited in Algerian gas fields and Mali, may develop into more than a lethal nuisance.

With the United States an increasingly reluctant world policeman as it reconsiders, reduces, and realigns its strategic commitments, European countries – especially the United Kingdom and France, given Germany’s retreat from military participation – will have to bear principal responsibility for dealing with African security issues. Fortunately, European powers have clearly shown some willingness to do so, demonstrated by their intervention in Libya and Mali.

This is appropriate, because, even as the US retains a strong interest in and responsibility for Northeast Africa (owing to the region’s relationship to the Middle East), Europe is more directly affected by events in the rest of Africa than is the US. Europe depends on energy imports from the Maghreb, and its geographic proximity and past colonial relationships make it a destination, not always welcoming, of African immigration. The same factors also make Europe more vulnerable to terrorist activities originating in Africa.

Britain and France (with Italian and other assistance) needed US combat support in Libya; France has now requested and used it in Mali. But the US is allocating more of its resources to the Asia-Pacific region, which means that European powers, acting under an appropriate umbrella, need to take the lead and provide the primary forces for military combat operations in Africa.

The US should play a supporting role, but which organisation should take the lead? One possibility might be the EU Common Security and Defense Policy. But the battalion-size (1,500 troops) EU Battlegroups committed to it by various European countries are oriented principally toward humanitarian relief and peacekeeping. The proposed 60,000-member EU Rapid Reaction Force, which could have a real peacemaking (combat) role, remains an idea on paper only. In practice, even the Battlegroups would probably require NATO (in effect, US) support.

Indeed, whatever the role of bilateral cooperation, the only supranational organisation capable of sustained combat operations is NATO. That umbrella can provide a basis for US support behind European leadership, as it did in Libya. US support in Africa likely would take the form of airlift, logistics, in-air refueling, intelligence, command and control communications, and surveillance (including use of satellites and drones). These assets are much thinner in European militaries.

That said, these high-use but low-availability US assets remain under severe strain, especially in Afghanistan, the Middle East, and the Persian Gulf. So any arrangement with European countries (presumably France and the UK) that are prepared to take the lead in Africa should include a commitment on their part to increase acquisition of this equipment.

The US is reducing defence spending and drawing down its ground forces in Afghanistan, and will likely avoid substantial commitments of military forces in Africa. The subsidiary nature of the US combat-support role in Africa dictates that the US forego predominance in political and military decision-making concerning alliance operations, relinquishing out-front leadership in Africa (apart from the northeastern part of the continent). Yet, because US support capabilities would be vital to the nature and scale of some operations, in practice the US would have a major voice when it did participate. The allied military operation in Libya was a reasonably good example of this model.

A successful partnership within Europe, as well as between Europe and the US, to overcome extremism and terrorism in North and North Central Africa could provide allies with a sense of common purpose and a model of unified effort. Europe needs to take the lead, as it did in Mali and Libya. Then Europe should turn over non-combat peacekeeping to existing African security organizations and address the longer-term task of post-intervention nation-building.

Harold Brown, US Secretary of Defense under President Jimmy Carter, is author of Star Spangled Security: Applying Lessons Learned Over Six Decades Safeguarding America.
Copyright: Project Syndicate

Wednesday, 6 March 2013

STRATEGIE DE BAN KI MOON: METTRE LA RDC SOUS TUTELLE

Vous avez sans doute suivi ce que ce koréen a demandé au conseil de sécurité: une autre force pour grossir la Monusco. Il faut le faire! Après 14 ans d'inertie, vol, viol, pratiques immorales de tous ordres, l'ONU n'a plus rien à offrir à la RDC. Seulement de gros salaires à ses criminels d'employés casques bleus ou autres. Les vautours savent très bien comment berner le pays. D'un coté les multinationales avec leurs pseudo-experts et ONG, de l'autre l'ONU avec ses forces soit de paix, soit de stabilisation et qu'en sais-je? Kabila bien entendu danse avec tout le monde, aussi longtemps de chaque camp lui offre l'assurance de le maintenir au pouvoir. Si l'ONU ne change jamais de stratégie en RDC, il faut dire que Kabila non plus. Raison pour laquelle Kampala tarde à produire quoi que ce soit. C'est une sorte de show, pas pour amuser la gallerie, mais pour donner au rais le temps de saper les acquis du M23. Je m'explique.

En utilisant Ntaganda et Runiga, il a voulu montrer que le M23 n'a pas de solidité. Mais la décision de destituer Runiga, qui a eu comme effet immédiat pousser Ntaganda à prendre la poudre d'escampette, ce qui a faussé le calcul de Kabila. Ses amis n'ont pas le controle sur le M23, même si peut-être ils lui ont affirmé le contraire. Kabila doit revoir son schema maintenant. En attendant d'en structurer un, il n'a pas trouvé mieux que d'annoncer au média qu'il signera un accord avec Makenga le 15 mars et qu'il n'y aura qu'un seul objet à cet accord, à savoir la réintégration de l'armée du M23 dans les FARDC. C'est en rire, car on ne peut s'empêcher de se souvenir du brassage, du mixage et qui sait quel terme ses conseillers vont inventer pour une nouvelle version.

Cependant, un fait est certain, la cause du M23 n'est pas juste une question d'armée. Et d'ailleurs Kabila n'a pas d'armée comme Makenga le rappelle calmement. Les questions politiques poids lourd que Kabila ne veut pas affronter demeurent entiers. Si lui ne les connait pas, eh bien Makenga, comme en son temps Nkunda les connait très bien. Le M23 devrait savoir plus que personne que Kabila, comme le diable, ne change jamais de tactique. C'est au mouvement de s'adapter pour forcer Kabila et ses alliés à faire face aux problèmes politiques du Kivu qui, du reste, sont semblables à ceux d'une immense partie de la RDC. Autre chose qui apparait évident maintenant, à l'avantage du M23, c'est que sa démarcation d'avec Ntaganda soit plus nette que jamais: les mauvaises langues diraient "bon débarras". La balle Ntaganda et son bagage CPI se trouvent fermement dans le camp de Joseph Kabila. Il ne peut prétendre, sous pretexte des fanfaronnades de Runiga, qu'il ne sait pas quoi faire avec Ntaganda. Même la MONUSCO, en pleine époque du GPS et de données satellitaires, ne peut plus feindre l'ignorance. J'espère que les gars du M23 prennent cette nouvelle opportunité pour se reorganiser prudement, diplomatiquement et fermement. Leur organisation à court et à long terme devrait par ailleurs considérer que notre rais est toujours bélliqueux et qu'il ne tardera pas à recourir à son éternelle option militaire. La facilitation par Kampala jouera un role à observer de près, car l'illustre hote n'est pas né de la dernière pluie, et ne se fera quand même pas duper par l'homme "fort" de Kinshasa.

Saturday, 2 March 2013

QUAND ON PARLE DU LOUP, ON EN VOIT LA QUEUE

En discutant avec des amis à propos des négociations de Kampala et l'accord d'Addis, je disais que la simultaneité des deux efforts diplomatiques était suspiscieuse pour moi. J'ai déjà dit ici ce que je pense de l'accord d'Addis. La seule chose que je pourrais ajouter concerne les artisants de cet accord. Si vous ne les connaissez pas, allez chercher du coté des ONGs internationales, qui engendrent les ONGs nationales. Vous y trouverez pratiquement le même nombre et les mêmes des artisants de la CPI. Faites vos recherches. Si vous n'en avez ni le temps ni les moyens, examinez la réception de cet accord par les ONGs, vous comprendrez. Puis que la CI nous prend pour des ignorants, elle attend que nous voyions dans les deux démarches diplomatiques un seul et même effort de sauver la RDC. Cependant, il est clair pour un congolais objectif qu'Addis veut circuiter Kampala. Et par la même occasion disperser les efforts de paix si l'on se souvient que les recommendations de l'accord visent à rendre la situation plus inextricable. C'est face à ce double langage que j'ai conclu, dans ma discussion avec les amis, que Kinshasa n'allait pas tarder à montrer ses vrais vrais intentions. 

Voici mon raisonnement: la prise de Goma par Makenga a réussi ce que la victoire de Mushaki n'avait pas réussi, c'est à dire, forcer le gouvernement de Kinshasa et la communauté internationale à reconnaitre que nous ne sommes pas devant une simple force négative. Et que cette fois-ci la diplomatie régionale devrait faire mieux que l'interruption des négociations à Nairobi en 2009. Kabila n'a pas pu réchigner et a dû s'incliner. Il pensait contourner la CIRGL quand les vautours se sont ingéniés pour conconter l'accord d'Addis. Mais personne n'est dupe, à Addis il ne s'agissait pas des intérêts du peuple congolais, plutot ceux des corporations étrangères.  Quelle cartouche restait au rais alors? Eh oui, c'est le rais! Quand on parle du loup, n'est-ce pas que l'on voit sa queue selon le dicton? Sa cartouche de reserve s'est montrée cette semaine sous forme d'un nouveau putch de Ntaganda. C'est à Kabila que cette tentative de putch par Ntaganda via Runiga profite. Avec cela il espère que la destabilisation du mouvement sera chose certaine. Il ne restera plus que diviser la délégation de Kampala en deux camps selon leur allégeance à Makenga ou Ntaganda... Même scenario qu'en 2009. 

Nous voici devant un gros risque encouru par Ntaganda et Kinshasa. Si je ne m'abuse, le mandat de la CPI n'a pas encore été levé. Pourquoi Runiga a-t-il voulu exposer son chef au courroux de ceux qui le veulent à la Haye? Croit-il qu'il soit impossible de le trouver. Ou peut être une amnistie lui a été promise s'il réeditait son exploit de 2009. Toujours est-il que le CNDP d'alors, et le M23 d'aujourd'hui ont quand même appris quelque leçons. Puisqu'une grande partie de l'armée du M23 est avec Makenga, qui appuie les gars de Ntaganda? Les FDLR? Les FARDC? Ceci reviendrait au même car les trois bandes servent également le leadership corrumpu de Kinshasa pour bloquer toute paix au Kivu. Observons et attendons voir si les ougandais qui facilitent les négociations tombent dans la même lacheté qu'Olosegun Obasanjo.