Monday, 30 November 2009

QUAND LA SATURATION DEVIENT EXCES

Je me suis gardée de commenter le dernier rapport des soi-disant experts de l’ONU sur l’EST de la RDC. D'abord parce qu'un voyage rapide à Washington m'a pris mon temps; ensuite parce que je sais que ceux des lecteurs de ce blog qui me connaissent n’en seront pas surpris. Ils savent surtout que j’en ai marre de ceux qui s’appellent experts de la réalité et de la destinée de la RDC. Saturer le monde informatif de rapports de l’ONU ne change rien, mais absolument rien pour la population. Cela ne change rien non plus à la calamité FDLR, catastrophe qui pérennise l’implantation des fameux génocidaires dans l’EST du pays. Que leur leader soit arrêté ne veut rien dire ai-je souligné car les gouvernements qui les appuient traditionnellement ne sont pas encore au point de les désavouer. Le fait que ce soit l’amorphe ONU qui n’en parle qu’en termes loufoques et sporadiquement me confirme que le soutien à ces forces néfastes demeurent intouché. Certains croient que ce dernier rapport est un événement et qu’il fallait absolument en parler. Et en parler de manière à redorer la triste face de l’ONU en Afrique Noire, entreprise plutôt impossible. Ceux-là pensent que soit les journalistes n’en n’ont pas parlé assez, soit ils en ont parlé en ternissant l’image de la MONUC, etc. A ceux-là je dirais, bien fait pour vous. A force de nous gaver de ses rapports qui ne sont profitables qu’à sa bureaucratie, l’ONU ne peut pas s’attendre à ce que tout le monde chante son éloge. Elle est en train de tomber dans le vice même des dictateurs qu’elle nourrit sur le continent.

Vous m’excuserez donc de ne pas vraiment m’intéresser à ce rapport qui, en plus d’éviter soigneusement de toucher les problèmes réels de la RDC, répète les mêmes chansons, parfois grotesques. Ce qui m’intéresse en revanche, c’est que quelques journalistes aient trouvé que la dernière invention de Bosco (ou ses mentors ?), FLEC, soit aussi digne d’être une histoire. Je me demande bien si cette histoire d’habiter les hôtels luxueux à Goma ne finit pas par entamer l'originalité ou la liberté de penser. Sous prétexte d’un nouveau nom pour les nouvelles alliances que tisse Ntaganda, on prétend impressionner qui ? Ceux qu’il a trahis ou ceux qui l’ont suivi dans sa machination ? Je ne saurais vous le dire, mais je vous dirai sans doute ma propre spéculation là-dessus.

D’abord c’est tout à fait normal et légitime pour Bosco d’essayer de survivre. On ne peut que lui souhaiter bonne chance. Messieurs les journalistes croient dur comme fer qu’en réalité il contrôle le Masisi et perçoit de l’argent sur tout et en tout, donc il est riche. L’ONU vient de le confirmer en disant qu’il perçoit quoi ? Aux alentours de 250.000 US$ ? Soit. Mais ce qu’il faut savoir, c’est qu’il ne compte pas d’armée du CNDP digne de ce nom pour réellement survivre. Il fait alliance avec les Pareco, Mai Mai, Mongols et FDLR à cet effet. C’est du banditisme. Dommage car certains de mes lecteurs m’ont parfois dit du bien de ses capacités militaires. Capacités que le banditisme réduit à néant. Ce banditisme me fait de la peine pour ceux qu’il a entrainés avec lui militairement ou autrement. Ils doivent commencer à percevoir qu’il ne va nulle part. Car l’issue prévisible est qu’il s’apprête à aller en guerre contre le gouvernement. Est-ce en action préemptive d’une arrestation par la Haye ? Fort probable car ceux qui l’ont commandité préférerait que ce soit lui qui saute comme pion, ne fut-ce que pour les protéger. Vous voyez la logique non ? Tant pis s’elle n’est pas claire, attendons voir.

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