Le président de la RDC fête demain le deuxième anniversaire de son élection. Certains anniversaires sont joyeux et festifs. D’autres par contre peuvent se révéler amers. Tout dépend de ce qu’ils commémorent. En tout cas pour le peuple congolais, l’anniversaire de demain risque d’être de ces derniers. Ceux qui occupent les nouvelles institutions eux ont tout à fêter, si l’on juge par leurs revenus et, bien sûr, leurs voitures. Je ne peux pas résister à la tentation d’exhumer une lettre adressée par le CNDP au peuple congolais en date du 16 novembre 2006, c’est-à-dire à la veille du deuxième scrutin à Kinshasa. C’est une lettre qui fut commentée dans les média.
La première chose que le Mouvement soulignait était que « notre chère patrie traverse une crise qui, si on la résout mal engendrera une crise profonde ». C’est étonnant de voir à quel point cette perception aigue des causes du mal congolais s’avère, aujourd’hui prophétique. Qu’est-ce qui a cloché ? Quel a été le premier gros faux pas ? La lettre le dit noir sur blanc : « Les élections tant attendues par tout le peuple n’ont été ni démocratiques ni transparentes. Par conséquent, on ne peut rien attendre de celles-ci, si ce n’est conduire et légitimer une classe politique qui n’a pas été capable d’atteindre un seul des cinq objectifs de la transition ». On dirait une description de la réalité après la victoire de Joseph Kabila. Mais j’ai tenu à préciser la date de la lettre pour lever toute équivoque.
Contrairement à ce que disent les détracteurs de Laurent Nkunda, il ne change pas son discours comme on veut le faire croire. Son Cahier des Charges qui date d’avant cette lettre au peuple congolais inclue des revendications politiques, sociales, économiques, culturelles, et bien sûr, militaires, sur base desquelles le Mouvement souhaitait déjà, à l’époque, négocier avec un gouvernement issu des élections. Nous savons qu’immédiatement après le premier tour, il y eut le bain de sang de triste mémoire, qui serait suivi d’un autre en mars 2007. Mais tenons-nous en au contenu de la lettre qui enchaînait sur un constat encore vérifiable aujourd’hui : « Les partisans du pouvoir pour le pouvoir, les tenants du status quo, les serviteurs d’intérêts extérieurs, présentent des bilans qui ne permettent pas au peuple d’évaluer ni le degré de la décomposition de l’État ni celui de l’état sinistré du pays. Il y a une absence totale de vision et d’orientation nationale ».
Le tollé général soulevé par les ONGs et les diplomates autour de la catastrophe humanitaire en RDC la semaine dernière, pour répondre à la demande de la France d’envoyer une force européenne, montre bien à quel point l’affirmation du CNDP ci-haut transcrite s’est avérée vraie. C’est surtout confirmé par le refus de l’UE d’envoyer des troupes au Kivu. La duplicité de la communauté internationale n’est plus à prouver, si on se rappelle que le subterfuge a consisté à faire demander ces troupes par le SG de l’ONU. Le blocage de cette affaire signifie que l’homme et son institution n’ont plus d’autorité malgré leur stature globale. Tout le boucan autour de ces troupes a eu également le mérite de montrer que la communauté internationale elle-même ne veut pas de solution politique. Est-ce pour cela qu’elle a payé si cher l’intronisation de Kabila. Elle va maintenant de tirer les ficelles derrière des petites réunions bizarres sur le plan régional, des tripartites plus un, plus quatre, ou les réunions des pays des grands lacs etc… N’importe quoi. Est-ce si compliqué de faire asseoir Kabila sur une table de négociations politiques? Qui de lui ou de ses parrains, est vraiment effrayé par des négociations franches? Un Mugabe à son âge, et en prime avec l’approbation des champions auto-déclarés de la démocratie et des droits de l’homme, du droit de l’ingérence humanitaire et j’en passe ? (À suivre)
La première chose que le Mouvement soulignait était que « notre chère patrie traverse une crise qui, si on la résout mal engendrera une crise profonde ». C’est étonnant de voir à quel point cette perception aigue des causes du mal congolais s’avère, aujourd’hui prophétique. Qu’est-ce qui a cloché ? Quel a été le premier gros faux pas ? La lettre le dit noir sur blanc : « Les élections tant attendues par tout le peuple n’ont été ni démocratiques ni transparentes. Par conséquent, on ne peut rien attendre de celles-ci, si ce n’est conduire et légitimer une classe politique qui n’a pas été capable d’atteindre un seul des cinq objectifs de la transition ». On dirait une description de la réalité après la victoire de Joseph Kabila. Mais j’ai tenu à préciser la date de la lettre pour lever toute équivoque.
Contrairement à ce que disent les détracteurs de Laurent Nkunda, il ne change pas son discours comme on veut le faire croire. Son Cahier des Charges qui date d’avant cette lettre au peuple congolais inclue des revendications politiques, sociales, économiques, culturelles, et bien sûr, militaires, sur base desquelles le Mouvement souhaitait déjà, à l’époque, négocier avec un gouvernement issu des élections. Nous savons qu’immédiatement après le premier tour, il y eut le bain de sang de triste mémoire, qui serait suivi d’un autre en mars 2007. Mais tenons-nous en au contenu de la lettre qui enchaînait sur un constat encore vérifiable aujourd’hui : « Les partisans du pouvoir pour le pouvoir, les tenants du status quo, les serviteurs d’intérêts extérieurs, présentent des bilans qui ne permettent pas au peuple d’évaluer ni le degré de la décomposition de l’État ni celui de l’état sinistré du pays. Il y a une absence totale de vision et d’orientation nationale ».
Le tollé général soulevé par les ONGs et les diplomates autour de la catastrophe humanitaire en RDC la semaine dernière, pour répondre à la demande de la France d’envoyer une force européenne, montre bien à quel point l’affirmation du CNDP ci-haut transcrite s’est avérée vraie. C’est surtout confirmé par le refus de l’UE d’envoyer des troupes au Kivu. La duplicité de la communauté internationale n’est plus à prouver, si on se rappelle que le subterfuge a consisté à faire demander ces troupes par le SG de l’ONU. Le blocage de cette affaire signifie que l’homme et son institution n’ont plus d’autorité malgré leur stature globale. Tout le boucan autour de ces troupes a eu également le mérite de montrer que la communauté internationale elle-même ne veut pas de solution politique. Est-ce pour cela qu’elle a payé si cher l’intronisation de Kabila. Elle va maintenant de tirer les ficelles derrière des petites réunions bizarres sur le plan régional, des tripartites plus un, plus quatre, ou les réunions des pays des grands lacs etc… N’importe quoi. Est-ce si compliqué de faire asseoir Kabila sur une table de négociations politiques? Qui de lui ou de ses parrains, est vraiment effrayé par des négociations franches? Un Mugabe à son âge, et en prime avec l’approbation des champions auto-déclarés de la démocratie et des droits de l’homme, du droit de l’ingérence humanitaire et j’en passe ? (À suivre)
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