Il y a seulement quelques jours, Thikez Diemu déclarait à Reuters que la RDC prendrait exemple sur l'Angola et exigerait le départ de la MONUC pour que le gouvernement congolais puisse régler la crise comme il l'entend. C'est clair que le régime a soif d'instaurer son autocratie sur toute l'étendue du territoire, comme l´ont bien remarqué les leaders du CNDP, dans un communiqué récent.
Aujourd'hui, aux dires du potentiel, c'est au tour de Kalume de placer les exigences gouvernementales sur la table de la MONUC: "Le gouvernement congolais a demandé à la MONUC d'imposer la paix au NOrd-Kivu par l'application du chapitre 7 de la charte des Nations Unies", a-t-il dit. http://www.lepotentiel.com/afficher_article.php?id_edition=&id_article=70153. Ces porte-paroles du gouvernement sur la question de l'Est sont rapides pour imputer au CNDP la violation du processus de paix sous les hospices du programme Amani. Mais ils oublient deux choses:
a) Les violations répétées de ce même processus par les FARDC, elles-mêmes
b) Le fait que le CNDP a eu la prudence de prendre toujours à témoin l'opinion nationale et internationale en ce qui concerne les violations incitées par le gouvernement lui-même, ainsi que les autorités régionales.
Les communiqués du CNDP que le gouvernement ignore superbement sont quand même connus et de la presse, et de la communauté internationale à travers ses représentants sur place. Ce mouvement a alerté l'opinion à chaque fois que les préparatifs de guerre, de la part du gouvernement, ont atteint un nouveau stade. La MONUC le sait parce qu'elle est très bien informé. La population occupant les zones exposées aux razzias des génocidaires seraient complètement à la merci de ces criminels si le CNDP croisait les bras. Chose qu'il ne fera pas aussi longtemps qu'il s'agira de défendre le peuple. Les FARDC et leurs supplétifs FDLR, encouragées par les assurances que leurs protecteurs, les extrêmistes présents au gouvernement et à l'assemblée leur donnent, ne demandent mieux que de provoquer le CNDP.
L'offensive d'envergure déclenchée la semaine dernière ne fait que confirmer la stratégie de Kinshasa de ne recourir qu'aux armes pour trouver une solution politique tant attendue. Eh bien le langage des armes qui n'a pas convaincu l'année dernière à Mushaki ne convaincra pas aujourd'hui. À moins que Babacar Gaye ne prennent le haut commandement des FARDC et troque l'uniforme de la MONUC pour se substituer aux FARDC. Mais il est improbable qu'un diplomate de la trempe d'Alan Doss veuille attacher, pour l'histoire, son nom à un autre type de génocide. Car c'est bien le génocide qu'annoncent les propos incendiaires des généraux kabilistes. Faut-il encore répéter qu'un bain de sang n'est pas la solution dont le Kivu, la RDC et les Grands Lacs ont besoin?
Quand Kalume dans une interprétation cavalière du droit international somme une mission de paix à faire la guerre, on ne peut que soupçonner que ou bien son gouvernement ne comprend rien au droit international, ou bien il ne veut pas de la paix du tout. Mais nous savons que le problème du droit international ne veut rien dire pour Kinshasa, puisque toute cette cacophonie n'est que du tapage, justement pour lui éviter de devoir exécuter des accords auxquels il s'est engagé: le déjà presqu'oublié Gentleman's Agreement de Kigali en janvier 2007, l'Accord de Nairobi en Novembre 2007 et maintenant l'Acte d'Engagement de Goma. Tôt ou tard il faudra négocier l'application de tous ces accords car décider de faire la guerre peut reserver des surprises désagréable, peut être des humiliations irréparables! En cette époque d'instabilité presque partout dans le monde, c'est naïf de penser qu'une mission de paix va se trasformer en armée républicaine pour un pays dont l'armée laisse à désirer. A moins que cette mission ne soit aussi corrompue qu'on la dit. Moi je lui reserve le bénéfice du doute quant à sa possibilité de mener une guerre en lieu et place d'une armée nationale. Elle risque de plonger la main de l'ONU dans le sang des innocents, une fois de plus!
Que voulez vous que Kalume fasse/dise du droit international, ce policier de Pennsylvania, USA jusqu'en 1996 passer pour ministre de justice et de l'interieur par la suite?
ReplyDeleteAh! Je ne savais pas qu'il a été au moins policier à Pennsylvania! Donc il n'est pas complètement bougre!
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